Ézéchiel

Chapitre 46

Ce chapitre nous donne de nouveaux détails sur le culte public de l’ère millénaire dans le sanctuaire; les instructions concernent le prince, le peuple et les sacrificateurs, avec une place toute particulière pour les sabbats et les nouvelles lunes.

«Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: La porte du parvis intérieur, qui regarde vers l’orient, sera fermée les six jours de travail; mais le jour du sabbat, elle sera ouverte, et le jour de la nouvelle lune, elle sera ouverte» (46:1). La raison pour laquelle ces deux jours du sabbat et de la nouvelle lune ont une place si importante est évidente. Ceux qui sont de Dieu n’ont plus désormais à entrer dans le repos, car ils y sont arrivés. Le jour est venu. Le peuple de Dieu n’a plus besoin de garder le sabbat. La gloire habite le pays et les fils d’Israël sont rassemblés de tous les pays, de l’orient et de l’occident, du nord et du midi. Dans le désert, ils avaient suivi un chemin solitaire, sans trouver de ville où habiter (Ps. 107:4). Tout cela est passé, et passé pour toujours. Ils ont été conduits par un bon chemin, et sont arrivés à une ville d’habitation, oui c’est Sa ville, et c’est là le sujet de gloire vrai, profond et digne: comme nous allons le voir, l’Éternel est là (48:35). «En ce jour-là, il sera dit à Jérusalem: Ne crains pas! Sion, que tes mains ne soient pas lâches! L’Éternel, ton Dieu, au milieu de toi, est puissant; il sauvera; il se réjouira avec joie à ton sujet: il se reposera dans son amour, il s’égayera en toi avec chant de triomphe» (Soph. 3:16-17). C’est pourquoi le sabbat aura alors naturellement beaucoup d’importance. Il en sera de même avec le jour de la nouvelle lune. Israël qui pendant si longtemps avait décru pour finalement disparaître, renouvelle maintenant sa lumière, pour ne plus jamais la perdre. La nouvelle lune représente dont très justement Israël restauré en ce jour-là et pour toujours.

«Et le prince viendra du dehors par le chemin du portique de la porte, et il se tiendra près des poteaux de la porte, et les sacrificateurs offriront son holocauste et ses sacrifices de prospérités; et il rendra son culte sur le seuil de la porte, et il sortira; et la porte ne se fermera pas jusqu’au soir. Et le peuple du pays rendra son culte à l’entrée de cette porte, les jours de sabbat et aux nouvelles lunes, devant l’Éternel» (46:2-3). Il était convenable que le prince et le peuple adorent ainsi devant l’Éternel, avec cette distinction entre eux. Même le prince n’entre pas, mais se tient près des poteaux de la porte; il rend son culte sur le seuil. S’approcher comme nous le faisons maintenant en Esprit à travers le voile déchiré n’existe pas, car le peuple a sa bénédiction sur la terre et non dans les lieux célestes.

«Et l’holocauste que le prince présentera à l’Éternel, le jour du sabbat, sera de six agneaux sans défaut, et d’un bélier sans défaut; et l’offrande de gâteau, d’un épha pour le bélier; et pour les agneaux, l’offrande de gâteau sera ce que sa main peut donner; et de l’huile, un hin par épha. Et, au jour de la nouvelle lune, un jeune taureau sans défaut, et six agneaux, et un bélier; ils seront sans défaut; et il offrira une offrande de gâteau d’un épha pour le taureau, et d’un épha pour le bélier; et, pour les agneaux, selon ce que sa main aura pu trouver; et de l’huile, un hin par épha. Et quand le prince entrera, il entrera par le chemin du portique de la porte, et il sortira par le même chemin» (46:4-8). Tel est l’ordre dans les circonstances ordinaires. Il y a pourtant une différence lors des fêtes solennelles, car alors le prince entre et sort au milieu du peuple. «Et quand le peuple du pays entrera devant l’Éternel, lors des solennités, celui qui entrera par le chemin de la porte du nord, pour rendre son culte, sortira par le chemin de la porte du midi; et celui qui entrera par le chemin de la porte du midi, sortira par le chemin de la porte du nord; il ne s’en retournera pas par le chemin de la porte par laquelle il est entré, mais il sortira par celle qui est vis-à-vis. Et le prince entrera au milieu d’eux, quand ils entreront; et, quand ils sortiront, ils sortiront ensemble. Et aux fêtes, et aux solennités, l’offrande de gâteau sera d’un épha pour le taureau, et d’un épha pour le bélier; et, pour les agneaux, ce que sa main peut donner; et de l’huile, un hin par épha» (46:9-11). Une autre distinction apparaît lorsque le prince offrira un sacrifice volontaire tout seul: «Mais si le prince offre un holocauste volontaire, ou des sacrifices volontaires de prospérités à l’Éternel, on lui ouvrira la porte qui regarde vers l’orient; et il offrira son holocauste et ses sacrifices de prospérités, comme il fait le jour du sabbat; puis il sortira, et on fermera la porte après qu’il sera sorti» (46:12).

Il est aussi remarquable de constater le point suivant: le sacrifice journalier consistait en un agneau offert en holocauste; comme sous l’ancienne alliance il fallait en offrir un chaque matin, mais en revanche il n’est plus question de l’agneau de l’offrande du soir. «Et tu offriras chaque jour à l’Éternel un agneau âgé d’un an, sans défaut, comme holocauste; tu l’offriras chaque matin; et tu offriras l’offrande de gâteau, avec lui, chaque matin, le sixième d’un épha; et de l’huile, le tiers d’un hin, pour humecter la fleur de farine, — une offrande continuelle de gâteau à l’Éternel, par ordonnance perpétuelle. Et on offrira l’agneau, et le gâteau, et l’huile, chaque matin, un holocauste continuel» (46:13-15). La convenance de cette disposition est évidente; on sera au temps où le soleil d’Israël ne se couchera plus. Autrefois l’agneau du soir était fort à propos à tous égards, et c’était une grande consolation pour le peuple de le connaître lorsqu’il se réveillait à la vérité que Dieu avait pourvu pour cette si longue nuit durant laquelle ils avaient hélas! dormi, oubliant Celui qui était mort pour la nation. Mais quand ils seront dans la lumière de Son jour, l’agneau du soir disparaîtra, tandis que celui du matin subsistera comme holocauste continuel.

Nous avons ensuite le soin pris pour que le prince ne dépasse pas les limites de ses droits, en cas de don fait à un de ses serviteurs, afin de garder intacts les droits de ses fils et ceux des Israélites. «Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Si le prince fait un don à l’un de ses fils, ce sera l’héritage de celui-ci pour ses fils, leur possession comme héritage. Et si, de son héritage, il fait un don à l’un de ses serviteurs, cela lui appartiendra jusqu’à l’année de liberté, et alors retournera au prince; seulement son héritage demeurera à ses fils. Et le prince ne prendra pas de l’héritage du peuple en les opprimant, les chassant de leur possession: c’est de sa propre possession qu’il fera hériter ses fils, afin que mon peuple ne soit pas dispersé, chacun loin de sa possession» (46:16-18). Le vrai jugement retournera à la justice en ce jour-là (Ps. 94:15). Le jubilé est ainsi observé dans toute sa force.

Les dernières ordonnances montrent des dispositions spéciales non seulement pour les offrandes de gâteau, mais pour les sacrifices pour le péché et pour le délit. L’état d’Israël sur la terre faisait que c’était encore une nécessité. «Puis il m’amena par le passage qui était à côté de la porte, vers les cellules saintes des sacrificateurs, qui regardent vers le nord; et voici, il y avait là un lieu, au fond, vers l’occident. Et il me dit: C’est ici le lieu où les sacrificateurs feront bouillir le sacrifice pour le délit et le sacrifice pour le péché, et où ils cuiront l’offrande de gâteau, en sorte qu’ils ne les portent pas dehors dans le parvis extérieur de manière à sanctifier le peuple. Et il me fit sortir dans le parvis extérieur et me fit passer aux quatre angles du parvis; et voici, il y avait un parvis dans chaque angle du parvis. Dans les quatre angles du parvis, il y avait des parvis clos, quarante coudées en longueur et trente en largeur; il y avait une même mesure pour les quatre parvis des angles; et, à l’entour, dans ces parvis, une maçonnerie continue, autour des quatre; et des foyers à cuire, pratiqués au-dessous des rangées, à l’entour. Et il me dit: Ce sont ici les cuisines, où ceux qui font le service de la maison font cuire les sacrifices du peuple» (46:19-24). L’ère millénaire diffère aussi franchement des voies présentes de Dieu avec l’Église que de l’état éternel. Nous avons ici Israël béni sur la terre pendant le royaume, Satan lié, mais le péché est réprimé sans être encore extirpé; dans certains cas la grâce agit encore en rapport avec lui lorsqu’il n’appelle pas la malédiction où le retranchement.