Ézéchiel

Chapitre 37

Ce chapitre contient une vision remarquable, avec son explication claire. Il n’est question ni de la conversion de l’âme ni de la résurrection du corps, mais de Dieu faisant bientôt revivre Israël en tant que peuple. Dans ce temps-là, le peuple était dispersé et sans existence politique, et ils avaient devant eux des troubles plus grands que ceux infligés par les Assyriens et les Babyloniens: la loi et les prophètes les en avaient clairement avertis; mais la parole de l’Éternel demeure. À nouveau ici, il est donné cette révélation aux captifs dans la douleur: elle a pour but de les consoler après leur premier exil et avant le dernier, et de les soutenir en présence de désastres aussi accablants par la certitude de l’espérance de leur renaissance nationale par l’opération en grâce du Seigneur.

«La main de l’Éternel fut sur moi, et l’Éternel me fit sortir en esprit, et me posa au milieu de la plaine, et elle était remplie d’ossements; et il me fit passer auprès d’eux, tout autour; et voici, ils étaient fort nombreux sur la face de la plaine; et voici, ils étaient très secs» (37:1-2). L’Éternel ne cache nullement ce qu’Il entend signifier par les ossements dans la plaine. Non seulement il n’y avait là aucune force, mais même aucune vie. Pour le faire ressortir encore plus, nous lisons: «Et il me dit: Fils d’homme, ces os revivront-ils? Et je dis: Seigneur Éternel! tu le sais» (37:3). L’impuissance que ces paroles traduisent et confessent ouvrent la porte à la parole du Seigneur. «Prophétise sur ces os, et dis-leur: Os secs, écoutez la parole de l’Éternel. Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel, à ces os: Voici, je fais venir en vous le souffle, et vous vivrez. Et je mettrai sur vous des nerfs, et je ferai venir sur vous de la chair, et je vous recouvrirai de peau; et je mettrai en vous le souffle, et vous vivrez; et vous saurez que je suis l’Éternel» (37:4-6).

En vérité, il y a là l’extrémité de l’homme et l’opportunité de Dieu. Il est le Dieu qui vivifie les morts; où exercerait-Il Sa glorieuse puissance, sinon en faveur de Son peuple? Il est alors donné au prophète de voir, d’entendre et de parler. «Et je prophétisai selon qu’il m’avait été commandé; et comme je prophétisais, il y eut un bruit, et voici, il se fit un mouvement, et les os se rapprochèrent, un os de son os. Et je vis, et voici, il vint sur eux des nerfs et de la chair, et de la peau les recouvrit par-dessus; mais il n’y avait pas de souffle en eux» (37:7, 8). La suite est encore plus solennelle; «Et il me dit: Prophétise au souffle, prophétise, fils d’homme, et dis au souffle: Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Esprit, viens des quatre vents, et souffle sur ces tués, et qu’ils vivent. Et je prophétisai selon qu’il m’avait commandé; et le souffle entra en eux, et ils vécurent, et se tinrent sur leurs pieds, — une immense armée» (37:9-10). Il est impossible d’appliquer ce qui est dit là avec la moindre vraisemblance au retour de Babylone de moins de 43000 personnes: d’autant plus que les armées d’autrefois dépassaient de beaucoup celles habituelles dans les temps modernes. Le résidu rentrant au pays n’était qu’une armée très petite par comparaison avec celle de Juda tout seul sous les rois. Or on trouve plus loin qu’il s’agit d’Éphraïm avec Juda: ceci est impliqué immédiatement après (v. 11) dans l’expression: «toute la maison d’Israël». Il est donc hors de question qu’il s’agisse du retour passé de captivité.

Nous ne nous sommes pas laissés à nos propres raisonnements, ni sur la portée de ce livre, ni sur le but général d’Ézéchiel. Celui qui nous a donné la vision par Son serviteur y a ajouté une interprétation tout à fait explicite. «Et il me dit: Fils d’homme, ces os sont toute la maison d’Israël. Voici, ils disent: Nos os sont desséchés, et notre attente a péri; nous sommes retranchés! C’est pourquoi prophétise, et dis-leur: Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Voici, j’ouvrirai vos sépulcres, et je vous ferai monter hors de vos sépulcres, mon peuple, et je vous amènerai dans la terre d’Israël. Et vous saurez que je suis l’Éternel, quand j’aurai ouvert vos sépulcres, et que je vous aurai fait monter hors de vos sépulcres, mon peuple. Et je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez, et je vous placerai sur votre terre; et vous saurez que c’est moi, l’Éternel, qui ai parlé et qui l’ai fait, dit l’Éternel» (37:11-14).

Pour un esprit simple et soumis à l’Écriture, il ne peut y avoir d’hésitation. Quelle que soit l’application que nous puissions faire de cette vision, sa signification directe et expresse est la renaissance opérée par Dieu de Son ancien peuple Israël, alors complètement détruit, mort et enterré, mais devant pourtant quitter leurs tombeaux selon la parole de l’Éternel: «Ces os sont toute la maison d’Israël». Dieu veut consoler Son peuple tout en réprimandant leur incrédulité qui affirme: «Nos os sont desséchés et notre attente a péri, nous sommes retranchés!». Sa grâce fidèle entreprendra de faire ce qui dépasse manifestement la puissance de l’homme. Il déclare qu’il veut non seulement les faire sortir des tombeaux où ils gisent maintenant ensevelis comme nation, mais qu’Il les amènera dans la terre d’Israël, ce qui ne peut s’appliquer ni à ceux qui ressuscitent d’entre les morts, ni aux âmes converties maintenant à Dieu par l’évangile, car qu’avons-nous à faire avec le pays d’Israël? Mais leur restauration dans leur pays est le complément simple et nécessaire de la résurrection nationale d’Israël. Tout l’Ancien Testament en rend témoignage pareillement. On voit continuellement le peuple et le pays liés ensemble: bénédiction sur les deux bientôt, comme hélas! malédiction sur les deux actuellement.

Le sens de ce passage semble donc incontestable, sauf pour ceux dont les pensées ont été faussées par les doctrines des Pères ou des Puritains: ceux-ci ne voient aucune des voies de Dieu envers Israël pour la terre, et en même temps ne comprennent guère Ses desseins célestes pour l’Église; le point de départ de cette erreur est semblable dans les deux cas, quoique les formes soient différentes: c’est le fait de substituer le moi à Christ. Leur interprétation de la prophétie en particulier est viciée par cette erreur fatale qui efface pratiquement les espérances d’Israël de la Bible, et rabaisse les nôtres à une simple succession à leur espérance et leur héritage, avec quelque lumière et des privilèges un peu améliorés. Cela fait partie de la première corruption du christianisme, largement répandue et très tenace, contre laquelle l’apôtre a combattu si vigoureusement. Elle s’introduit de manière d’autant plus insidieuse, qu’il semble à ceux qui sont sous son influence qu’ils sont les plus éloignés des faux frères dénoncés par Paul. Dans leur esprit, le meilleur moyen d’être gardé de judaïser, c’est de nier que les Juifs seront jamais rétablis comme peuple, ni restaurés ensuite dans leur propre pays. Ils appliquent à la chrétienté maintenant ou à l’Église dans la gloire toutes les prédictions de bénédiction et de gloire futures pour Israël. Erreur des plus funestes! car c’est précisément judaïser les chrétiens et l’Église en faisant d’eux simplement les successeurs et les héritiers d’Israël. La vérité est ainsi noyée, les brillantes perspectives d’Israël sont niées; cela engendre la vanité chez les Gentils, et les chrétiens sont rendus mondains, au lieu d’être enseignés quant à leur position de bénédiction dans les lieux célestes, en contraste avec celle d’Israël sur la terre.

Mais il y a là une autre révélation liée à cela. La renaissance d’Israël comme peuple n’est pas tout ce que le prophète apprend et communique ici. Elle fait l’objet de la première moitié de ce chapitre, non pas la vivification individuelle, aussi vraie soit-elle, mais leur résurrection nationale sous l’effet de l’opération de l’Esprit, et non pas par la volonté de l’homme ou la politique du monde, selon ce qui convient au peuple élu qui sera finalement béni de l’Éternel. Il y avait une bénédiction nouvelle et spéciale à leur conférer: la disparition de l’ancien opprobre qui avait si longtemps déshonoré Israël depuis les jours de Roboam, tant qu’ils ont subsisté dans leur terre. Quand Dieu mettra sa main pour les restaurer au dernier jour, Il les réunira dans l’état où ils étaient jadis sous David et Salomon, et leur unité ne sera plus jamais brisée, ni même menacée. Ce sera réservé au vrai Bien-aimé [2 Sam. 12:25; Jedidia] lorsqu’Il règnera comme Prince de Paix.

«Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant: Et toi, fils d’homme, prends un bois, et écris dessus: Pour Juda, et pour les fils d’Israël, ses compagnons. Et prends un autre bois, et écris dessus: Pour Joseph, le bois d’Éphraïm et de toute la maison d’Israël, ses compagnons. Et rapproche-les l’un de l’autre, pour qu’ils soient un seul bois, et ils ne seront qu’un dans ta main» (37:15-17).

C’est aussi une preuve évidente de la perversité humaine que des paroles comme celles-ci aient pu être mal comprises. Et pourtant, elles le sont, non par les Juifs méprisés qui restent attachés à leurs espérances futures, mais par les chrétiens qui méprisent leur responsabilité présente, alors qu’ils se trouvent sous l’évangile de la grâce de Dieu, — une grâce qui ne fait pas de différence, qui est dans le Christ mort et ressuscité, et qui est pour quiconque croit, qu’il soit Juif ou Gentil. C’est sur ces points que Satan trompe tout le monde:

- Les Juifs ont raison quand ils maintiennent qu’Israël sera encore béni dans son pays sous le Messie et la nouvelle alliance, et cela non pas vaguement ou partiellement, mais après que l’apostasie et les jugements divins les auront clairsemés, tout Israël sera sauvé, rassemblé et uni, Juda et Joseph comme un tout. Mais ils sont complètement dans l’erreur, une erreur fatale, quand ils ne voient pas leur Messie, le Sauveur, en Jésus de Nazareth, et par conséquent ils périssent parce qu’ils n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus-Christ (2 Cor. 4:3-4).

- Satan trompe aussi la chrétienté en ceci que, tout en confessant justement Le Crucifié comme Fils de Dieu, ils mélangent la loi et l’évangile et perdent ainsi la consolation, la puissance et la certitude du salut de Dieu en Christ, et qu’avec cela, ils s’attendent avec ardeur aux gloires qui ont été prédites à propos d’Israël sur la terre, comme si elles décrivaient les privilèges propres aux chrétiens, ignorant presque totalement leur position céleste, et niant la fidélité de Dieu et Sa miséricorde future envers Israël.

 

Il n’y a en effet aucune excuse à ne pas comprendre un symbole aussi clair que celui des versets 16-17. Or, comme si c’était pour renforcer l’application, une explication est rajoutée comme précédemment. «Et quand les fils de ton peuple te parleront, disant: Ne nous déclareras-tu pas ce que signifient pour toi ces choses? dis-leur: Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Voici, je prendrai le bois de Joseph, qui est dans la main d’Éphraïm, et les tribus d’Israël, ses compagnons; et je les mettrai sur celui-ci, savoir sur le bois de Juda, et je les ferai être un seul bois, et ils seront un dans ma main. Et les bois sur lesquels tu auras écrit seront dans ta main, sous leurs yeux. Et dis-leur: Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Voici, je prendrai les fils d’Israël d’entre les nations où ils sont allés, et je les rassemblerai de toutes parts, et je les ferai entrer dans leur terre; et je les ferai être une seule nation dans le pays, sur les montagnes d’Israël: un seul roi sera leur roi à tous; et ils ne seront plus deux nations, et ils ne seront plus divisés en deux royaumes. Et ils ne se rendront plus impurs par leurs idoles, et par leurs choses exécrables, et par toutes leurs transgressions; et je les délivrerai de toutes leurs habitations où ils ont péché, et je les purifierai; et ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu» (37:18-23).

Il est aussi vain de tordre un tel langage pour l’appliquer au résidu des Juifs rentrés de Babylone que de l’appliquer à l’Église à la Pentecôte. Il n’y a même pas d’analogie. C’est l’union des deux maisons d’Israël si longtemps divisées, et rien d’autre. Cela n’a pas encore eu l’ombre d’un accomplissement. Les mots utilisés ne peuvent être plus explicites. Il est exclu que cela puisse se rapporter à autre chose qu’à la rentrée future et à l’union de tout Israël comme une seule nation sous un seul roi. Ils ne seront plus jamais divisés, plus jamais souillés. Plus encore, ils seront le peuple de l’Éternel, et Lui sera leur Dieu. Les Juifs ne peuvent pas dire que cela a déjà eu lieu, et en même temps il est absurde pour les Gentils de se l’appliquer à eux-mêmes. Dans tous les cas cela ne peut pas s’appliquer au corps chrétien. Un résidu Juif rentré de Babylone pour être souillé, non pas simplement par ses transgressions, mais par quelque chose de bien pire que son ancienne idolâtrie, — le rejet et la crucifixion de leur Messie: cela est-il un accomplissement des paroles ardentes d’Ézéchiel?

Il est encore ajouté: «Et mon serviteur David sera roi sur eux, et il y aura un seul pasteur pour eux tous; et ils marcheront dans mes ordonnances, et ils garderont mes statuts et les pratiqueront» (37:24). Quelle nouvelle confirmation, si tant est qu’il en soit besoin! Car aucun croyant de sobre bon sens ne peut douter que cela ne se rapporte qu’à Christ, non pas comme chef de l’Église dans le ciel, mais comme roi d’Israël régnant sur la terre. Jamais depuis que cette prophétie a été prononcée, il n’y en a eu même un semblant d’accomplissement. Jamais depuis, Israël n’a eu un seul berger; jamais ils n’ont marché dans Ses ordonnances, ni gardé et pratiqué Ses statuts. Il ne peut s’agir là des chrétiens dans le monde entier, encore moins des chrétiens au ciel, mais d’Israël seul. «Et ils habiteront dans le pays que j’ai donné à mon serviteur Jacob, où vos pères ont habité; et ils y habiteront, eux et leurs fils, et les fils de leurs fils, à toujours; et David mon serviteur sera leur prince à toujours» (37:25).

Ce sont, comme Ésaïe (55:3) le dit, les grâces assurées de David, cette alliance éternelle que l’Éternel fait avec Israël; c’est ce que la résurrection de Christ explique. Il devait donc régner — non pas simplement monter et devenir le commencement et la tête d’une nouvelle œuvre dans le ciel, — mais Il devait régner sur Israël dans son pays. En effet, avec un langage ressemblant beaucoup à celui d’Ésaïe, Ézéchiel poursuit le sujet de l’assurance que donne l’Éternel: «Et je ferai avec eux une alliance de paix, ce sera, avec eux, une alliance éternelle; et je les établirai, et je les multiplierai, et je mettrai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours; et ma demeure sera sur eux; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Et les nations sauront que moi je suis l’Éternel qui sanctifie Israël, quand mon sanctuaire sera au milieu d’eux à toujours» (37:26-28).

Il est humiliant que les chrétiens puissent mettre en doute ce qui est dit là. Une seule chose en donne toute l’explication: les hommes de la chrétienté se sont écartés — par un abandon profond et largement répandu — du sens convenable et tout simplement réel de leurs propres bénédictions. Alors que la part du chrétien est normalement la paix et la joie, ils ont d’une part judaïsé et d’autre part sont tombés sous l’influence de Babylone, ce qui les a fait glisser, s’écarter et tomber dans le doute, les ténèbres et l’erreur. À cause de l’absence de consolation du Saint Esprit due à l’incrédulité vis-à-vis de la grâce dans laquelle le chrétien se trouve (1 Pierre 5:12), ils sont tentés de convoiter les biens de leur voisin pour la ruine de la vérité et la confusion de la relation avec Dieu, — soit la relation de l’Église avec Dieu actuellement, soit la relation d’Israël avec Dieu bientôt. Le résultat de la prophétie est de nature si simple, si positive et si glorieuse, que même les païens sauront que l’Éternel sanctifie Son peuple, quand Son sanctuaire sera au milieu d’eux pour toujours1. Qui irait affirmer que cela est vrai maintenant, soit d’Israël au sujet duquel cela est dit, soit de l’Église à laquelle cela n’est pas adressé?

1 C’est une honte pour les chrétiens que ceux qui connaissent la vérité et la grâce de Dieu en Christ, se trompent dans leur lecture des prophéties au point d’être repris à juste titre par un Juif pour leur sombre incrédulité — ce Juif étant lui-même tellement rempli de préjugés comme Don Balthasar Orobio. Les extraits suivants de cet auteur sont tirés d’un autre ouvrage:

«Si la mention dans les passages qu’ils citent se rapportait à Israël, ce serait l’Israël spirituel (c’est-à-dire les nations qui ont embrassé la religion chrétienne), et non pas l’Israël temporel, autrement dit la semence d’Abraham. Si le texte affirme qu’Israël et Juda rentreront dans le pays de leurs pères pour le posséder pour toujours, ils soutiennent que ce pays est le ciel, et que ceux qui ont reconnu le Messie sont Israël et Juda. Les guerres et la désolation dont parle le prophète sont prises pour des métaphores. Selon eux, nous devons croire qu’il s’agit du combat du vice contre la vertu, de l’impiété contre la justice. Ainsi, pour annuler les preuves qui nous paraissent devoir marquer l’accomplissement des promesses du Tout-Puissant, ils confondent le ciel avec la terre, ce monde avec le paradis, la sainte cité avec le rassemblement des chrétiens; Israël, Jacob et Juda avec les Gentils; le désordre de la guerre avec l’opposition spirituelle du vice à la vertu; le temple, si évidemment temporel, avec le salut des âmes ou la religion qu’ils professent, etc.

Le prophète Ézéchiel réduit à néant ces opinions chimériques. Ceux qui seront rachetés, dit-il, sont les vrais Israélites, c’est-à-dire la semence réelle d’Abraham, et non pas les Gentils. Il ne dit pas que le pays qu’ils re-posséderont sera l’Église ou le ciel, mais que ce sera le même pays qu’ils avaient habité avant d’être dispersés, et dans lequel ils demeureront pour toujours. Le Seigneur lui commande de prendre deux bâtons; d’écrire sur l’un le nom de Juda et celui de ses compagnons, et sur l’autre le nom d’Éphraïm, fils de Joseph et de toute la maison d’Israël — c’est-à-dire le résidu des tribus qui avaient été divisées en deux royaumes après la mort de Salomon — Ézéchiel devait dire aux fils d’Israël que lors de la rédemption, les royaumes seraient réunis pour ne plus jamais être à nouveau divisés. Il devait alors montrer ces deux bâtons au peuple et leur dire: ‘Ainsi dit le Seigneur Dieu, voici, je prendrai les enfants d’entre les nations où ils s’en sont allés, et je les rassemblerai de tout côté, et je les amènerai dans leur propre pays; et Je ferais d’eux UNE seule nation dans le pays sur les montagnes d’Israël; et un seul roi sera roi sur eux tous; ils ne seront plus deux nations, et ne seront plus jamais divisés en deux royaumes. Et ils demeureront dans le pays que j’ai donné à Jacob mon serviteur, où ont demeuré leurs pères; et ils y demeureront, eux et les enfants de leurs enfants pour toujours. Et les nations connaîtront que Je suis l’Éternel qui sanctifie Israël, quand mon sanctuaire sera au milieu d’eux pour toujours’.

Est-ce que les Gentils qui ont embrassé la foi chrétienne peuvent croire qu’ils sont les Israélites dont parle le prophète? Les nations ont-elles jamais été qualifiées de Juda et Éphraïm? Ont-elles été divisées en deux royaumes? Aucune raison ni aucun sens clair ne fonde la conviction que le pays dont parle le prophète serait spirituel; ou qu’il signifie l’Église quand il assure que le peuple d’Israël rentrera dans sa propre terre, ce bienheureux pays qu’ils avaient possédé auparavant en Canaan et que le Seigneur avait donné à leurs ancêtres. Les montagnes où le peuple doit se rassembler sont-elles spirituelles? La fiction n’a jamais été jusqu’à la métamorphose.