Ésaïe

Chapitre 50

v. 1. Et maintenant le Seigneur adresse des questions à son peuple. En premier lieu: Pourquoi votre mère a-t-elle été renvoyée? Dieu avait le droit de rompre son alliance si la nation ne lui plaisait pas (Deut. 24:1); mais non, c’est Israël qui avait rompu le lien par l’adultère. Dieu avait-il des créanciers qu’il dût satisfaire en leur vendant Israël? Non, c’est leurs péchés qui les avaient rendus esclaves de Satan. Tout le mal vient donc de l’homme.

 

v. 2-3. Mais les choses étant telles, Dieu était venu, avait appelé. Comment avaient-ils répondu? Personne. Leur silence était combien méprisant pour le Dieu d’amour dont ils avaient vu les merveilles en Égypte. Dieu était venu pour les chercher, et il n’avait trouvé personne...

 

v. 4-11. Mais que dis-je? Dieu avait trouvé quelqu’un: un homme, un homme auquel il avait «donné la langue des savants pour soutenir par une parole celui qui est las» (cf. 40:29), le pauvre Résidu de son choix. Lui est devenu le modèle du vrai Résidu. Réveillé chaque matin pour écouter, pour être enseigné comme le Résidu, l’Éternel lui a ouvert l’oreille pour entendre et obéir. Il a volontairement supporté les injures de la part des hommes. Il a compté absolument sur l’aide et le secours de l’Éternel. Il est allé jusqu’au bout, dressant résolument sa face quand il allait pour rencontrer l’opprobre. C’est pourquoi il a pu dire: « Mais le Seigneur l’Éternel m’aidera: c’est pourquoi je ne serai pas confondu; c’est pourquoi j’ai dressé ma face comme un caillou, et je sais que je ne serai pas confus. Celui qui me justifie est proche: qui contestera avec moi? — tenons-nous là ensemble. Qui plaidera contre moi en jugement? — qu’il s’approche de moi». Il donne ainsi un modèle au Résidu pour dire la même chose, et à nous aussi (Rom. 8:33-39). Tout ce passage contient l’humiliation de Christ, sa place de dépendance en contraste avec sa divinité et sa toute puissance (v. 2-3), et en même temps le modèle parfait qu’Il en laisse aux siens, au Résidu selon Dieu. Le ch. 53 lui, parle de l’expiation.

 

v. 10-11. Nous trouvons ici les premiers mots de la série des «Écoutez-moi» qui se termine à 51:8. Le Résidu caractérisé par la crainte de l’Éternel (c’est en effet son trait distinctif) est exhorté à se confier en son nom et à s’appuyer sur lui, comme l’a fait le serviteur dont nous venons d’avoir le portrait. Qu’il se confie dans le nom de l’Éternel, ce pauvre Résidu qui marche dans les ténèbres et n’a pas de lumière, et qui le confesse humblement, mais qui craint l’Éternel et qui fait attention à la voix de son Serviteur (42:1; 49:5). Il contraste avec ceux qui après avoir allumé un feu croient y voir, et qui en seront dévorés, ayant allumé eux-mêmes leur jugement.