Ésaïe

Chapitre 26

Le cantique chanté dans le pays de Juda. Il répond au cantique d’Apocalypse 5 et à celui d’Apocalypse 14. Tous ces chapitres offrent un parallèle constant entre les bénédictions terrestres du Résidu et les bénédictions célestes que nous possédons.

 

v. 1-6. «En ce jour-là» est chanté en Juda le cantique de la délivrance. Tandis que la cité des nations est en ruine et sera foulée aux pieds, la ville haut élevée, abaissée (v. 5), le Résidu a maintenant une «ville forte», fruit du salut. Il est appelé, la nation juste (il n’est plus question des impies en Sion); il entrera dans la ville forte à la suite du Roi de gloire (Psaume 24). La justice, la paix, la fidélité, la confiance, la caractérisent. Elle est fondée sur le Rocher des siècles.

 

v. 7-11. Remarquons que ce cantique n’est pas encore la pleine jouissance de la délivrance, mais l’inauguration de ce qu’elle va être. Les portes ne sont pas encore ouvertes, le pied du Résidu ne foule pas encore la cité des nations (v. 6). C’est encore la nuit (v. 9). Les jugements de Dieu sont encore sur la terre. Mais le Résidu a espéré en l’Éternel dans le chemin de ses jugements et son désir est après son nom et son mémorial: en sorte que pour lui le chemin des jugements sera fait pour le pousser d’autant plus vers l’espérance. Pour le monde il faut qu’il apprenne par les jugements ce qu’est la justice de Dieu. Le feu n’a pas encore dévoré les adversaires mais les habitants du monde vont enfin apprendre la justice, par les jugements dont ils n’ont pas tenu compte et qui comme un feu consumant vont les dévorer. La grâce ne peut faire connaître cette justice à ceux qui persévèrent dans le mal, méprisant la leçon qu’ils auraient dû apprendre, et vont au devant du feu dévorant.

 

v. 12-18. Tout cela est l’aube de la bénédiction, elle ne peut manquer: «Tu établiras la paix pour nous». Dieu l’établit en vertu des œuvres qu’il a opérées, et qu’il donne aux siens le droit d’appeler «nos œuvres». En revanche «les morts ne vivront pas»; Dieu avait ramené la nation en Canaan quand elle était dans l’incrédulité; alors sont venues les douleurs de l’enfantement (v. 17 et 18), la ruine subite (cf. 1 Thess. 5:3); mais le Résidu a invoqué Dieu au jour de la détresse, sous le châtiment, et Dieu répond à ces affligés. Si ce Résidu n’est plus composé que de quelques-uns, la nation est augmentée et se rassemble de tous les bouts de la terre. Il s’était épuisé en efforts inutiles pour assurer le salut du pays (v. 18), mais il fallait que la délivrance vînt uniquement de l’Éternel.

 

v. 19-21. Tandis que «les morts ne vivront pas» (v. 14), les morts de la nation apostate qui a été exterminée, et que les nations ennemies, les habitants du monde (v. 9) sont engloutis par les jugements, il est dit: «Tes morts vivront». C’est la résurrection nationale du peuple, qu’on trouve en Ézéchiel 37 et en Daniel 12:2. Sa rosée est la rosée de l’aurore (v. 19; cf. Psaume 110:3). Ces versets sont la réponse de l’Éternel au Cantique de Juda, en même temps qu’ils donnent la date où ce cantique sera chanté. Le peuple est engagé, dans la certitude absolue que sa résurrection est à la porte et que le royaume va s’établir, à se cacher «pour un petit moment jusqu’à ce que l’indignation soit passée» (v. 20).

Tout ce chapitre, comme le suivant, a trait à ce qui se passera «en ce jour-là»: ce jour est une courte période, qui précède immédiatement l’établissement du règne. La fin des jugements est là, et le premier printemps de la grâce va apparaître.