Ésaïe

Chapitre 8:1-20

v. 1-4. Ces versets mettent en scène l’enfant prophétique annoncé en 7:16, dont le nom, Maher-Shalal-Hash-Baz, butin et pillage, signifie la dévastation des deux ennemis de Juda — Israël et la Syrie — par l’Égypte appelée par Achaz. Celui-ci semble avoir réussi dans son dessein incrédule, mais l’avenir, comme nous l’avons vu au chapitre 7, montrera la vanité des plans du roi. (Ne semble-t-il pas que tout ce qui se passe sous nos yeux annonce les mêmes jugements?)

 

v. 5-8. En réalité c’est l’Éternel, et non Achaz, qui suscite immédiatement l’Assyrien contre les dix tribus jointes à la Syrie. Mais l’Assyrien, verge de l’Éternel contre Israël, le sera aussi contre Juda. Pour l’instant il passera outre, mais il remplira plus tard le pays d’Emmanuel annoncé en 8:14 comme le libérateur futur d’Israël. Cela reporte la prophétie jusqu’au temps de la fin.

 

v. 9-17. Maintenant Emmanuel annoncé devient la confiance du Résidu. Toutes les associations des peuples, et d’Israël incrédule avec eux, se termineront par le brisement des nations (9) et celui des maisons d’Israël et de Juda (14). C’est Emmanuel, le Dieu du Résidu, Dieu avec lui, qui mettra fin à tous les conseils de l’homme (10). Le Résidu (11), dans la personne du prophète, est préservé par la présence d’Emmanuel de marcher dans le chemin d’Achaz, de craindre les conjurations de Samarie et de Damas (12) et d’en former de nouvelles en faisant appel à l’Assyrie pour aider Juda contre celles-là. Ce qui produit ces vaines alliances, c’est le manque complet de confiance en l’Éternel. Lui seul doit être la crainte d’Israël et le salut du Résidu. Mais Lui, Emmanuel, sera auparavant «pour sanctuaire» au Résidu croyant, et «pour pierre d’achoppement et rocher de trébuchement aux deux maisons d’Israël» (Juda et Israël), «pour piège et pour lacet aux habitants de Jérusalem» (14). C’est ce qui est arrivé à la première venue de Christ; beaucoup ont été enlacés. Les disciples ont été et seront gardés par la parole de Christ et ceux qui s’attendent à Lui pendant les jours de la colère de Dieu contre son peuple seront sauvés (Romains 9:33). C’est le Résidu de Juda.

 

v. 18-20. Ésaïe, type de Christ, parle. Les enfants du prophète sont là comme témoins, annonçant la préservation d’un Résidu de Juda, et le jugement de la masse du peuple. Les événements qu’ils préfigurent auront lieu. Mais en même temps le prophète touche aux événements actuels. Déjà cette prophétie a eu entièrement lieu pour l’Église; le Seigneur se présente devant Dieu avec les enfants que Dieu lui a donnés, comme Il les place dans la même position de confiance que Lui-même (Hébreux 2:13, citant à la fois le verset 17 et le verset 18 de notre chapitre). Israël aussi, mais d’une tout autre manière, est un prodige devant Dieu pendant ce temps de son rejet. Il se montrera adonné, comme Saül réprouvé, aux évocateurs d’esprits, il ira aux morts pour les vivants. Le Résidu, lui, s’enquerra du Messie, il tiendra ferme la parole: la loi et le témoignage, auxquels ce Résidu de la fin reviendra, seront sa seule sauvegarde; il ne peut y avoir d’aurore milléniale que par ce moyen.

Ainsi les deux enfants prophétiques sont le témoignage d’un côté du jugement, de l’autre de la restauration.