Ésaïe

Chapitre 7

Troisième série — Chapitres 7 à 9 (v.7)

Le chapitre 6 venait à point pour compléter le chapitre 5, mais il appartient tout autant à une Troisième partie qu’il introduit, et dont la date n’est plus la mort d’Ozias, mais saute par-dessus le règne de Jotham pour arriver aux jours du méchant Achaz.

 

Chapitre 7

Le ch. 7 donne, en Achaz, un exemple de l’endurcissement qui doit atteindre le peuple comme jugement de Dieu (6:9, 10).

 

v. 1-9. La prophétie précédente se terminait sur la promesse d’une semence sainte, le vrai Résidu (basé sur le tronc d’Isaï), qui sera «le tronc» du peuple du Messie; un événement prêt à se produire devient le motif d’une nouvelle prophétie. «Un résidu reviendra» (Shear Jashub), ce grand fait est comme enfanté par le prophète et l’accompagne partout. Il est à la base de tout ce qui va arriver. La Syrie et Israël veulent détruire la semence de David. Achaz ne mérite que cela, mais Dieu a en vue le Messie, Emmanuel, et annonce la destruction de ces deux ennemis de Juda au bout de 65 ans (v. 8).

 

v. 10-17. Dieu veut en donner confirmation à Achaz par le signe que celui-ci demandera. Mais Achaz a mis sa confiance en l’Assyrie, et il refuse sous prétexte de ne pas tenter l’Éternel, comme si l’Éternel, quand il fait une promesse, pouvait en revenir ou la voir annuler. Cette incrédulité lasse enfin la patience de Dieu, mais ne l’empêche nullement, Lui, de donner un signe dans la personne d’Emmanuel, le fils de la Vierge, donné comme un petit enfant dont Lui suit la croissance parmi les autres, nourri comme eux, jusqu’à l’âge de «savoir rejeter le mal et choisir le bien». À lui se rattache le retour du Résidu (Shear Jashub) dans un temps futur1. Mais Ésaïe va avoir un nouveau fils dont le nom signifie hâte du butin, promptitude du pillage. Avant que celui-là sache rejeter le mal et choisir le bien, Israël et la Syrie, Samarie et Damas, seront détruits. Mais celui auquel Achaz s’est confié pour amener ce résultat, et qui l’amènera en effet, selon les voies de Dieu, l’Assyrien, sera contre Juda la verge de la colère de Dieu.

1 Il sera alors délivré non plus de Damas et Samarie, mais de l’Assyrien des derniers jours. Emmanuel est de tout temps l’espérance de ce Résidu, la base de l’accomplissement des promesses en sa faveur. C’est en vue de cet accomplissement que se déroulent tous les événements prophétiques, à commencer, peu après cette prophétie d’Ésaïe, par la défaite de Syrie et d’Israël, avant qu’un enfant en bas âge fût élevé. Cf. Lettre de JND, Messager Évangélique, 1891, p 69, 70, qui rapporte le v. 16 à Shear Jashub lui-même, le premier fils prophétique, alors que l’auteur y voit le second, celui de 8:1-4. Il est clair que le sens général reste le même (Éditeur).

Ainsi, nous avons jusqu’ici: l’assurance prophétique du retour d’un Résidu, la promesse de la venue du Messie, Dieu avec nous, mais une tribulation sans précédent tombant sur Juda. Cette tribulation trouve son expression dans l’Assyrien de la fin.

 

v. 18-25. Ici nous est dépeint ce temps de désolation amené par le conflit entre l’Égypte et l’Assyrie, le roi du Midi et le roi du Nord. Ce conflit ne laissera rien subsister de Juda, tout le pays ne sera que ronces et épines. Par l’Assyrien Juda sera réduit à l’état du petit enfant qui vient de naître (22), mais c’est dans cette condition qu’il pourra rencontrer Emmanuel.