Amos

Henri Rossier

Introduction

Amos prophétisait sous les règnes d’Ozias (ou Azaria), et de Jéroboam II (2), les plus longs, sauf un seul, qu’enregistrent les annales de Juda et d’Israël. Mais un règne prolongé ne démontre pas nécessairement l’approbation de Dieu: celui de Manassé, le plus long de tous, fut une succession d’iniquités. La carrière d’Ozias fut tout autre que celle de Jéroboam. Ce dernier, s’il accomplit de grandes choses aux yeux des hommes, fit «ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel», et cependant Dieu voulut bien se servir de lui pour sauver Israël, car Il «n’avait pas dit qu’il effacerait le nom d’Israël de dessous les cieux» (2 Rois 14:27). Depuis Jéroboam, jusqu’à la déportation des dix tribus, la ruine de cette maison royale fut complète.

Ozias, roi de Juda, à l’opposé de Jéroboam, son contemporain, «fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel» (2 Rois 15:3), jusqu’au jour où, son orgueil ayant usurpé les fonctions des sacrificateurs dans le temple, il fut frappé de la lèpre. Ses successeurs, Jotham, Ézéchias et Josias, marchèrent dans les voies de l’Éternel, et la fidélité de ces quelques rois, vrais fils de David, ajourna le jugement déjà suspendu sur Juda.

Les règnes d’Ozias et de Jéroboam ayant coïncidé pendant quatorze années, on pourrait en conclure que, semblable à celle d’Osée1, la prophétie d’Amos eut une longue durée. Au contraire, elle fut émise pendant une période très courte de ces règnes, c’est-à-dire» deux ans avant le tremblement de terre».

1 Voyez «Le livre du prophète osée», par H. R.