2 Samuel

Henri Rossier

Introduction

Les livres historiques de l’Ancien Testament s’occupent des voies de Dieu envers Israël depuis son entrée en Canaan. La conduite de ce peuple et la vie des hommes de Dieu y fournissent, à chaque page, l’occasion de grandes leçons morales. On y trouve enfin sous des types divers la personne, l’œuvre et les gloires du Seigneur Jésus.

On rencontre naturellement ces trois importants sujets dans les deux livres de Samuel. Le premier de ces livres débute, comme nous l’avons vu, par la ruine de la sacrificature qui aurait dû mettre Israël en rapport immédiat avec Dieu. Mais le jugement tombé sur les fils d’Éli, l’arche prise, la rupture des relations avec son peuple, n’empêchent pas l’Éternel de lui susciter un prophète, Samuel, chargé de conserver des rapports miséricordieux avec Israël. Dieu déclare alors qu’il établira de nouvelles relations entre son peuple et Lui par un roi, son oint, devant lequel un sacrificateur fidèle marchera à toujours.

Au lieu d’attendre patiemment l’oint de l’Éternel, le peuple rebelle demande un roi comme toutes les nations. Dieu le lui octroie dans sa colère, mais avec un mélange de miséricorde. Saül désobéit, est rejeté. Alors l’Éternel suscite David le roi selon son cœur. Saül réprouvé persécute le vrai roi. Tout le reste du livre est rempli des souffrances de David. Le fils d’Isaï rassemble autour de lui, en un faible résidu, les fidèles témoins de ses afflictions qui seront les compagnons de son règne quand il aura reçu la couronne.

La période racontée dans le premier livre de Samuel préfigure les souffrances du Messie au milieu d’Israël. Elle se termine par la victoire de David sur Amalek, type de Satan dans les Écritures (Ex. 17:8-16). Le roi selon Dieu frappe l’ennemi que Saül avait épargné, tandis que le roi selon la chair, jadis vainqueur des Philistins, succombe sous leurs coups, et que tous les premiers succès de sa carrière sont réduits à néant.

Le début du second livre de Samuel nous montre David, vainqueur d’Amalek, et la reconnaissance graduelle de sa royauté par Juda, puis par tout Israël. Cette domination n’est réellement complète que lorsque le trône glorieux de Salomon sera placé à Jérusalem. Nous trouvons donc, dans ce livre, l’établissement en puissance de David, le roi de grâce, image frappante de ce que sera le Messie au début de son règne.

Le premier livre des Rois s’ouvre avec Salomon, roi de justice et de paix, dont la domination glorieuse sur le monde entier est le type magnifique du règne millénaire de Christ.

Remarquons toutefois, que, dans notre livre, David n’est pas seulement l’image du Messie, mais qu’il est aussi le roi responsable auquel Dieu a confié le gouvernement de son peuple. Sous ce rapport, sa royauté a failli, comme toute autre relation divinement instituée. C’est pourquoi nous trouvons dans ce livre, la chute de David, ses terribles conséquences, la discipline exercée envers lui, son relèvement, sa confession, et, tout à la fin, lorsque le péché a donné occasion au sacrifice, ce dernier arrêtant la colère de Dieu et établissant, à l’autel de Morija, un lieu de rencontre entre l’Éternel et son peuple.

Toutes les expériences de David, homme sujet à faillir, sont pleines de solennelles instructions pour nos âmes. Elles sont aussi comme le modèle anticipé des expériences du résidu de Juda, chassé de Jérusalem, puis restauré, expériences auxquelles les Psaumes donnent une expression prophétique.