1 Timothée

Chapitre 5

V. 1-2

Ne reprends pas rudement l’homme âgé, mais exhorte-le comme un père, les jeunes gens comme des frères, les femmes âgées comme des mères, les jeunes comme des sœurs, en toute pureté.

Nous avons noté, depuis le v. 6 du chapitre précédent les instructions spéciales données par l’apôtre à Timothée. Ces instructions se continuent jusqu’au bout de l’épître. Je les résumerai ici en quelques mots.

Tout du long, Paul exhorte Timothée à tenir sincèrement compte des choses qu’il lui recommande. Ainsi (4:6), Timothée doit proposer aux frères les choses qui ont trait à la liberté d’user des aliments que Dieu a créés pour les siens, en les sanctifiant par Sa parole et par la prière. Au v. 11 il lui faut ordonner et enseigner les choses qui ont trait à la piété. Au v. 15 il doit s’occuper de ces choses et y être tout entier. Ces choses sont une conduite irréprochable et l’exercice du don qui lui a été confié. Au v. 16, il lui faut persévérer dans la surveillance de lui-même et dans l’enseignement. Au chap. 5:21, il doit garder l’ordre et la discipline dans la maison de Dieu. Au chap. 6:2, il doit enseigner les choses qui ont trait aux surveillants et aux rapports des esclaves avec leurs maîtres. Enfin au chap. 6:11, il doit fuir les intérêts terrestres et toutes les choses qui pourraient le détourner de la marche de la foi.

De quel sérieux Timothée ne devait-il pas faire preuve pour suivre toutes les directions qu’il recevait de l’apôtre sur la conduite qui lui convenait, à lui, dans la maison de Dieu!

Il devait, lui jeune homme, dont les fonctions dans l’assemblée du Dieu vivant étaient d’enseigner et de reprendre, avoir égard à l’homme âgé (et non d’après le contexte, à l’ancien, désigné par le même mot). L’âge est accompagné de l’incapacité de soutenir des paroles rudes sans en être écrasé, surtout si la répréhension est justifiée. Il peut arriver qu’avec les meilleures intentions un jeune homme, doué pour la conduite de l’assemblée, produise un mal considérable en reprenant un vieillard sans ménagement. J’ai vu un jeune frère donner le coup de mort à un vieillard, en le reprenant rudement au sujet de fautes de conduite qui exigeaient une répréhension légitime. L’exhortation respectueuse est à sa place et non la rude répréhension. Les mêmes égards sont dus aux jeunes gens et aux femmes âgées. L’amour qui considère les uns comme frères, les autres comme mères, ôte tout caractère blessant à l’exhortation. Quant aux femmes jeunes, l’apôtre ajoute au caractère de sœurs qu’elles devaient avoir aux yeux de Timothée, ces mots: «en toute pureté». Facilement les sentiments charnels pouvaient entrer en ligne de compte chez un jeune homme que l’obligation d’exercer la discipline mettait en contact avec l’élément féminin. Une vie passée dans la communion avec le Seigneur, dans la sainteté et la pureté était une garantie suffisante contre toute convoitise charnelle. Combien ces recommandations si détaillées doivent en tout temps être un objet de méditation pour les jeunes gens que le Seigneur appelle à son service!

 

V. 3-6

Honore les veuves qui sont vraiment veuves; mais si quelque veuve a des enfants ou des descendants, qu’ils apprennent premièrement à montrer leur piété envers leur propre maison et à rendre à ceux dont ils descendent les soins qu’ils en ont reçus, car cela est agréable devant Dieu. Or celle qui est vraiment veuve et qui est laissée seule, a mis son espérance en Dieu, et persévère dans les supplications et dans les prières nuit et jour. Mais celle qui vit dans le plaisir est morte en vivant.

Ces versets traitent des veuves dans l’Assemblée et considèrent ce sujet jusqu’à la fin du vers. 16. Celles qui sont dignes de toute sollicitude, quant à l’assistance de l’assemblée, que ce soit en les entourant de soins respectueux, que ce soit en pourvoyant à leurs besoins1, sont celles qui sont vraiment veuves (voyez encore v. 5, 16) , qui, non seulement ont perdu leur mari, mais qui sont sans enfants et sans descendants. Dans le cas où elles en ont, un devoir incombe à ceux-ci: ils doivent «apprendre premièrement à montrer leur piété envers leur propre maison et à rendre à ceux dont ils descendent les soins qu’ils en ont reçus». Une telle prescription n’est pas un ordre légal; ce qui engage à la suivre, c’est que «cela est agréable devant Dieu». Il en est de même, au chap. 2:3, quant à nos rapports avec tous les hommes et avec les autorités. Ainsi la «piété», c’est-à-dire la crainte de Dieu et le désir de lui plaire, se montrent non seulement dans les soins de l’Assemblée, mais dans les rapports de famille, et sont à la base de l’ordre dans la maison de Dieu, même quand il s’agit de soins matériels.

1 Ce même terme est employé au v. 17 par rapport aux anciens, ainsi qu’en d’autres passages (voyez Actes 28:10; Matt. 15:4, 5) et ne signifie nullement une paye, un gage, des émoluments réguliers.

Au v. 5, l’apôtre fait un portrait du caractère de la femme vraiment veuve, telle que Dieu la considère et l’apprécie. N’ayant ici-bas qui que ce soit sur qui s’appuyer, elle «a mis son espérance en Dieu». Elle n’espère rien des hommes; elle est entièrement rejetée sur Dieu. Quelle sécurité! quel trésor! Dieu est riche pour répondre à sa pauvreté! Mais, dépendant de Lui seul, elle est, par là même, en rapport continuel avec Lui et «persévère dans les supplications et dans les prières nuit et jour». Elle réalise cette primordiale recommandation à la prière du chap. 2:1. L’immense bénédiction d’une position sans espoir du côté de l’homme, c’est qu’on est rejeté jour et nuit sur les ressources inépuisables qui sont en Dieu.

En contraste avec la vraie veuve, la veuve «qui vit dans le plaisir est morte en vivant». Selon le monde sa vie est assurée et facile; elle vit au point de vue de la terre, elle est morte au point de vue du ciel. Quel triste spectacle!

 

V. 7-8

Ordonne aussi ces choses, afin qu’elles soient irrépréhensibles. Mais si quelqu’un n’a pas soin des siens, et spécialement de ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu’un incrédule.

Timothée avait à ordonner ces choses, car l’apôtre désirait que les veuves, si sympathiques par leur position, n’encourussent aucun reproche. Il désirait de même que les enfants ou descendants des veuves ne fussent pas exposés à l’accusation d’avoir «renié la foi», c’est-à-dire l’ensemble de la doctrine chrétienne, reçue par la foi et basée sur l’amour, et à être taxés d’être pires que les incrédules. Au moins ces derniers ne sont pas insensibles aux liens de la parenté. Ce qui nous est dit ici est extrêmement sévère, mais nous montre l’importance aux yeux de Dieu du dévouement de ses enfants dans les choses matérielles. La famille a pour Lui une importance particulière. Et cependant, ne l’oublions pas, les devoirs les plus élémentaires de famille ne peuvent entrer en ligne de compte quand il s’agit de suivre le Seigneur. Seulement ici ces devoirs sont en rapport avec la conduite du chrétien dans l’assemblée qui est la maison de Dieu.

 

V. 9.10

Que la veuve soit inscrite, n’ayant pas moins de soixante ans, ayant été femme d’un seul mari, ayant le témoignage d’avoir marché dans les bonnes (kalos) œuvres — si elle a élevé des enfants, si elle a logé des étrangers, si elle a lavé les pieds des saints, si elle a secouru ceux qui sont dans la tribulation, si elle s’est appliquée à toute bonne œuvre (agathos).

On trouve ici d’autres prescriptions au sujet des veuves, en vue du bon ordre dans la maison de Dieu. La veuve ne devait être inscrite au registre des veuves remises aux soins de l’assemblée, que si son âge était avancé, inclinant vers la vieillesse et excluant une union nouvelle. Elle ne devait pas avoir été mariée deux fois, ce qui indiquait plus d’une préoccupation terrestre dans sa vie passée, ou la satisfaction de ses désirs (v. 11). Il fallait qu’elle eût le témoignage d’avoir été active dans les œuvres bonnes et ayant l’approbation de Dieu, ce qui devait caractériser les saintes femmes (2:10), et disons, en général, la femme selon Dieu. Ces bonnes œuvres sont détaillées ici. Elles consistent dans l’éducation des enfants. (En cela la femme a toute liberté d’enseigner) — c’est la famille; dans l’hospitalité: — ce sont les bonnes œuvres envers les étrangers; dans les services les plus humbles envers les saints; dans les secours prodigués aux persécutés; dans l’application à toute œuvre charitable, car il en est beaucoup que l’apôtre n’énumère pas. Ces choses, ce service, cette abnégation de soi-même, ce don de ses propres ressources aux autres, caractérisent la femme selon Dieu qui a appris à vivre pour le prochain.

 

V. 11-13

Mais refuse les veuves qui sont jeunes; car, quand elles s’élèvent contre le Christ en s’abandonnant à leurs désirs, elles veulent se marier, étant en faute parce qu’elles ont rejeté leur première foi; et en même temps elles apprennent aussi à être oisives, allant de maison eu maison; et non seulement oisives, mais aussi causeuses, se mêlant de tout, disant des choses qui ne conviennent pas.

Ces versets, jusqu’au 16°, nous présentent le portrait opposé à celui des «vraies veuves», celui des veuves que Timothée, remplaçant l’apôtre dans l’administration de la maison de Dieu, devait refuser comme objets des soins particuliers de l’assemblée. Il s’agit des jeunes veuves. Il y a chez elles des désirs; désirs de la chair, désirs d’un établissement sur la terre et de jouissances terrestres, auxquels elles s’abandonnent, et qui sont, de fait, «s’élever contre le Christ», car elles ont «rejeté leur première foi». Cette première foi les avait attachées à Christ, et, par conséquent, séparées de tout ce que le monde pouvait leur offrir. Nous verrons au chap. 6 qu’il en est de même de ceux qui aiment l’argent: ils «s’égarent de la foi»; mais il s’agit ici de la «première foi», qui les avait caractérisées quand elles avaient reçu l’épreuve de leur veuvage comme dispensée directement par le Christ et avaient été convaincues qu’Il voulait les attacher à lui seul. La première foi abandonnée, ces jeunes veuves, n’ayant plus un cœur entier pour les bonnes œuvres et le service du Seigneur, doivent remplir par quelque chose le vide qui s’est produit dans leur cœur. L’activité pour Christ et les saints leur manquant, elles se créent une activité factice par laquelle elles cherchent à peupler le désert de leur existence. Allant de maison en maison, elles se livrent au babillage, se mêlent des circonstances du prochain, rapportent des choses qu’elles devraient taire. Ce tableau est sévère, mais c’est la vérité, et Dieu ne la cache jamais.

 

V. 14-16

Je veux donc que les jeunes (veuves) se marient, aient des enfants, gouvernent leur maison, ne donnent aucune occasion à l’adversaire à cause des mauvais propos; car déjà quelques-unes se sont détournées après Satan. Si un fidèle ou une fidèle a des veuves, qu’il les assiste et que l’assemblée n’en soit pas chargée, afin qu’elle vienne au secours de celles qui sont vraiment veuves.

Tout ce passage nous montre qu’en se remariant une jeune veuve peut faire sa propre volonté et abandonner Christ et les intérêts célestes pour les choses de la terre; mais qu’elle peut aussi, par le même acte, faire la volonté de Dieu et, par conséquent, ne pas perdre la communion avec le Seigneur. Si la position de la jeune veuve la disqualifie pour être inscrite comme méritant la sollicitude de l’assemblée, laquelle n’admet ni les jeunes veuves, ni les veuves ayant eu plus d’un mari, elles n’en sont pas moins dans le chemin de la volonté de Dieu, si elles se marient, non pas pour être agréables à elles-mêmes, mais par soumission à cette volonté. Le remède indiqué au v. 14 est pratique et selon Dieu.

Il est très remarquable de voir comment Dieu, quand il s’agit de l’ordre de sa maison, indique minutieusement ce qui peut parer à tout désordre. Ici l’apôtre exprime la volonté du Seigneur comme son mandataire. Pour les jeunes veuves, le mariage, des enfants, le gouvernement de leur propre maison, sans quoi le gouvernement de la maison de Dieu serait exposé à en souffrir. La jeune veuve éviterait ainsi, comme au chap. 3:7, le piège du diable qui, si elle donne prise aux mauvais propos, s’en servira pour ruiner le témoignage et s’emparer des âmes qui lui en ont fourni l’occasion par une mauvaise conscience. Déjà quelques-unes s’étaient «détournées après Satan». C’était la conséquence fatale de s’être «élevées contre Christ».

Au v. 16 nous trouvons une dernière recommandation au sujet des veuves, celle-ci adressée aux fidèles, hommes ou femmes. Ils doivent les assister en vue des intérêts de l’assemblée. Il fallait que les charges de celle-ci fussent diminuées, non pas afin qu’elle pût se soulager d’un fardeau, mais afin que les secours à celles qui étaient «vraiment veuves» (et nous avons vu ce que la Parole entend par ce terme) pussent être plus abondants.

 

V. 17-21

Que les anciens qui président dûment soient estimés dignes d’un double honneur, spécialement ceux qui travaillent dans la Parole et dans l’enseignement; car l’Écriture dit: «Tu n’emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain» et: «L’ouvrier est digne de son salaire». Ne reçois pas d’accusation contre un ancien, si ce n’est quand il y a deux ou trois témoins. Ceux qui pèchent, convaincs-les devant tous, afin que les autres aussi aient de la crainte. Je t’adjure devant Dieu et le christ Jésus et les anges élus, que tu gardes ces choses, sans préférence, ne faisant rien avec partialité.

L’apôtre revient maintenant aux anciens dans les instructions qu’il adresse à Timothée. Il s’agit de l’honneur à leur rendre, sans qu’il soit question de la forme qu’il doit revêtir, qu’il s’agisse de respect ou d’aide matérielle ou de soins de quelque autre sorte. Ce même mot «honneur» est employé comme verbe pour les soins que méritent les veuves au v. 3 de notre chapitre, et comme substantif pour les honneurs rendus par les esclaves à leur maître. La manière dont les anciens s’acquittent de leur charge, en «présidant dûment», est mentionnée ici. Ce même mot est traduit au chap. 3:4 par «conduisant honnêtement» quand il s’agit de surveiller leur propre maison. La manière dont les anciens s’acquittaient de leurs fonctions de surveillants devait être reconnue digne d’un «double honneur». Il ne s’agit nullement ici d’un double appointement, car il n’est pas plus mention d’appointements pour les charges que pour les dons. Au chap. 6:1, ce même mot n’a que le sens de tout le respect que les esclaves doivent à leur maître, soit en soumission, soit en dévouement, soit en services rendus. Ici le double honneur est surtout rendu aux anciens quand ils s’acquittent à la fois de deux tâches: la surveillance, et le service de la Parole et de la doctrine, double fonction qui n’était pas le fait de tous les anciens, quoique tous dussent être capables d’enseigner et de réfuter les contredisants (Tite 1:9. Voyez «Étude sur Tite»).

L’apôtre cite (vers. 18) Deut. 25:4 à l’appui de sa recommandation, passage mentionné aussi en 1 Cor. 8:9 pour montrer qu’en donnant une prescription pareille Dieu parle «entièrement pour nous». Il cite ensuite les paroles de Jésus lui-même à ses disciples: «L’ouvrier est digne de son salaire» (Luc 10:7), ce qui place l’inspiration des écrits du Nouveau Testament au même niveau que celle des écrits de l’Ancien.

Timothée devait être sur ses gardes au sujet d’accusations portées contre un ancien. Une charge en vue porte facilement à la jalousie, par conséquent aux mauvais propos et à la calomnie. Il faut être prémuni contre tout cela et suivre les instructions de la Parole: «Par la bouche de deux ou de trois témoins, toute affaire sera établie» (Deut. 19:15; Matt. 18:16; 2 Cor. 13:1).

Mais d’autre part, chacun étant faillible, il ne fallait pas de partialité en faveur de ceux qui étaient en vue ou en dignité. C’était ainsi que Paul s’était conduit à l’égard de Pierre qui s’intitule lui-même «ancien» (1 Pierre 5:1). Il l’avait repris devant tous (Gal. 2:14; 1 Tim. 5:20).

Le cas d’un ancien qui péchait était doublement sérieux, car il pouvait, par son influence et son autorité, en entraîner d’autres dans le même chemin. Jadis Barnabas avait été entraîné de cette manière dans la dissimulation. Aussi fallait-il que, la conviction étant publique, d’autres anciens ne fussent pas tentés d’imiter le péché du premier. Paul adjurait Timothée de garder ces choses, et cela, de la manière la plus solennelle, car la maison était celle de Dieu, et du Seigneur Jésus Christ, chef sur sa maison, et elle était offerte en exemple aux «anges élus» qui pouvaient ainsi voir Christ dans l’assemblée des saints. Quelle exhortation pratique et combien importante pour celui qui est appelé à un service dans la maison de Dieu!

 

V. 22-25

N’impose les mains précipitamment à personne et ne participe pas aux péchés d’autrui; garde-toi pur toi-même. Ne bois plus de l’eau seulement, mais use d’un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions. Les péchés de quelques hommes sont manifestes d’avance et vont devant pour le jugement; mais ceux d’autres hommes aussi les suivent après. De même aussi les bonnes œuvres (kala erga) sont manifestes d’avance, et celles qui sont autrement ne peuvent être cachées.

Timothée est exhorté maintenant à n’imposer les mains précipitamment à personne. L’imposition des mains, quand elle ne venait pas de l’apôtre lui-même qui avait qualité pour le faire, ne conférait ni un don de grâce, ni le don du Saint Esprit (2 Tim. 1:6; Actes 8:17). Au chap. 4:14, les anciens n’avaient rien conféré à Timothée par cet acte. L’imposition de leurs mains exprimait la bénédiction, la sanction, et une identification publique avec ce qui était conféré à Timothée par l’apôtre. En imposant les mains, probablement aux anciens, quoique ce ne soit pas dit ici, en tout cas à qui que ce soit, au sujet d’une mission ou d’un service quelconque, Timothée se déclarait solidaire avec eux, s’identifiait avec leur service ou leur mission et apposait sa sanction sur leur charge, leur appel ou leur œuvre. S’ils péchaient, il s’exposait ainsi à participer aux péchés qu’ils auraient commis dans l’exercice de leurs fonctions. En évitant ce piège tendu sur ses pas, Timothée se gardait pour lui-même. Il devait ne pas donner la moindre prise à un blâme qu’il aurait mérité par sa précipitation, car il se serait souillé en participant ainsi au péché d’autrui.

La recommandation du vers. 23, d’user d’un peu de vin, me semble se lier à ce qui précède, en ce que la participation pouvait provenir de l’excitation de la chair. Timothée aurait cru devoir s’abstenir d’autant plus de toute boisson excitante. L’apôtre montre son souci de la santé de son cher enfant dans la foi, mais de plus, il connaissait combien la conscience délicate et peut-être un peu maladive de Timothée (voyez 2 Tim. 1:6) pouvait s’alarmer facilement des dangers auxquels ses fonctions l’exposaient. Ces petits détails sont très touchants et montrent à la fois la sollicitude de l’apôtre pour son bien-aimé compagnon d’œuvre et la sollicitude du Seigneur pour son cher disciple en la consignant dans l’écrit inspiré de l’apôtre.

Ayant parlé des péchés d’autrui, l’apôtre mentionne deux caractères de ces péchés. Il y en a qui «sont manifestes d’avance, et vont devant pour le jugement». On les connaît, ils proclament d’avance le jugement de ces hommes, en sorte que personne ne peut les ignorer. D’autres péchés sont cachés maintenant, mais suivront ces hommes ci-après. Ils les retrouveront au grand jour du jugement. Ce n’était pas seulement le fait de péchés manifestes qui devait mettre Timothée sur ses gardes au sujet de l’imposition des mains, mais aussi le fait de péchés qui ne viendraient en mémoire que plus tard, afin qu’il ne fût pas «couvert de honte à Sa venue» (1 Jean 2:28). Il s’agit donc pour Timothée de ne pas imposer les mains à un homme qui pèche secrètement. Le moyen de reconnaître cet homme, ce sont les bonnes œuvres. Elles sont manifestes d’avance et celles qui ne le sont pas maintenant le seront nécessairement plus tard. De là la nécessité de n’user d’aucune précipitation dans la sanction à donner à un ouvrier du Seigneur.