1 Samuel

Chapitre 17

Le chap. 16 nous a présenté le tableau général du caractère de David dans sa position comme oint de l’Éternel et, d’une manière particulière, dans ses rapports avec Saül. Le chap. 17 recommence, pour ainsi dire, le tableau de son histoire à un autre point de vue. De là cette répétition, en apparence superflue, de ses relations de famille que nous trouvons aux vers. 12 et 13.

Ce qui nous est présenté maintenant, ce n’est plus le caractère, mais la carrière et l’activité de David, type de Christ, dès son début jusqu’à son résultat final et définitif, la victoire complète sur Goliath. En un mot, toute l’histoire de Christ, vainqueur de Satan, est résumée dans cette période de l’activité de David. Les Philistins avaient été déjà vaincus maintes fois, mais non leur chef, le géant Goliath. Il se présente, sûr de sa force, devant le peuple assemblé et le met au défi; et quand il a réussi à inspirer la terreur à ceux qu’il veut asservir, il s’écrie: «Moi, j’ai outragé aujourd’hui les troupes rangées d’Israël!» Il ne sait pas que ce n’est pas avec Israël, mais avec Dieu qu’il a à compter, et qu’il outrage Celui-ci en outrageant son peuple. C’est ce qui le perd.

Quant à David, il se présente ici (v. 17) comme l’envoyé de son père auprès de ses frères; c’est par eux que commence son service. Mais le but de Dieu est une délivrance qui s’étend bien au delà de ce cercle restreint. Joseph avait fait de même (Gen. 37:14) et était devenu non seulement sauveur de ses frères, mais aussi sauveur et maître de l’Égypte.

David part pour sa mission, ayant déjà exercé un ministère secret dans le désert où il gardait les brebis. C’est là qu’il avait frappé et le lion et l’ours, comme type de Christ quand il liait l’homme fort. Avant d’entrer en lutte avec le Philistin, il avait opéré la délivrance des brebis de son père quand l’ennemi cherchait à les ravir et à les dévorer1. Christ a fait de même pendant sa vie; aucune des brebis que le Père lui avait données, n’a été perdue. Il a lié l’homme fort pour mettre en liberté ceux qui étaient foulés et pour publier l’an agréable du Seigneur (Luc 4:18, 19). Il s’est mis seul à la brèche, en disant: «Laissez aller ceux-ci». Mais il avait bien plus à faire que cela, car il fallait anéantir la puissance de l’ennemi lui-même.

1 Voyez pour le lion et l’ours: Prov. 28:15; Lam. 3:10; Amos 5:19.

Comme Christ, David est ici un vrai serviteur. Il «se lève de bonne heure le matin» (v. 20) et prend sa charge, pour accomplir la volonté de son père. Déjà oint, il est pour ce service l’homme de l’Esprit, tout en gardant son caractère d’humilité auprès des parcs de brebis.

Il arrive au camp, où sa confiance en Dieu et sa foi sont taxées par ses frères d’orgueil et de méchanceté de cœur (v. 28). C’est ce que nous aussi nous rencontrerons toujours en suivant la simple marche de la foi. Nos proches ne peuvent pas mieux comprendre nos mobiles que les frères du Seigneur ne comprenaient les siens. David répond à Éliab: «Qu’ai-je fait maintenant? N’y a-t-il pas de quoi?» (v. 29). Qu’avait-il donc fait pour que l’outrage tombât sur lui? N’y avait-il pas de quoi descendre vers ses frères, quand le Dieu d’Israël était journellement outragé par l’ennemi?

David s’enquiert de ce qui sera fait à l’homme qui aura frappé le Philistin et enlevé l’opprobre de dessus Israël (v. 26). Il apprend que le roi enrichira l’homme de grandes richesses, lui donnera sa fille, et affranchira la maison de son père. Mais ce n’est pas pour obtenir cette récompense qu’il se met en campagne; c’est pour Dieu, pour la délivrance d’Israël, pour faire connaître l’Éternel à toute la terre, et à toute la congrégation comment s’opère le salut de Dieu (v. 46, 47). Sans doute sa victoire lui donne, comme à Christ, de grandes richesses, une épouse et l’affranchissement de la maison de son père, mais c’est le résultat plus que le but de son œuvre.

David annonce à Saül l’acte qu’il va accomplir (v. 32). Le roi qui ne songe qu’à des moyens humains veut lui offrir ses armes; mais David ne peut marcher avec des armes appartenant à la chair, et même ne l’a jamais essayé. Il ne veut pas d’autres instruments de combat que ceux avec lesquels le berger défend ou ramène ses brebis. Pour nous, la Parole est cette arme dont la foi seule peut se servir; elle renverse Satan. Le travail de l’homme ne peut avoir aucune part dans un combat pareil.

Quand il se présente devant le Philistin, quoique «homme fort et vaillant et homme de guerre» (16:18), David n’a rien de l’apparence d’un guerrier. Sa beauté même, reflet de la grâce de l’Éternel, est un objet de mépris pour Goliath (v. 42). Mais il est ici le représentant de Dieu que le Philistin a outragé. Glorifier ce Dieu que Satan avait déshonoré, tel était le but de David, tel a été le but de Christ. Leur force consistait à combattre en son nom: «Je viens à toi au nom de l’Éternel des armées,... que tu as outragé» (v. 45). Dans l’esprit de David, pas un doute sur le résultat de la lutte. «En ce jour, l’Éternel te livrera en ma main» (v. 46). Souvent, engagés dans le combat, nous doutons; même un Jonathan n’est pas certain du résultat et dit: «Peut-être» (14:6); ici, rien de semblable; foi absolue ayant le secret de l’Éternel et comptant sur de grandes choses. David est ici le vrai type de Christ, car il représente Dieu devant l’ennemi.

Du premier coup, sa fronde atteint Goliath au front; tombé, il le tue avec ses propres armes (v. 51). C’est par la mort que Christ a vaincu celui qui avait la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable. Ensuite le vainqueur se retire dans sa propre tente (v. 54), emportant les trophées de sa victoire, comme Christ est monté dans sa demeure, emmenant «la captivité captive».

La défaite de Goliath est celle des Philistins; le monde, comme son chef, est maintenant un ennemi vaincu, devant lequel nous avons bon courage, bien que, d’autre part, l’angoisse ou les tribulations doivent nous accompagner.

Quoiqu’il eût obtenu du soulagement par le fils d’Isaï, Saül ne connaissait pas l’origine de David. «De qui», dit-il à Abner, «ce jeune homme est-il fils?» Cela ne rappelle-t-il pas l’ignorance des Juifs, en Jean 7, au sujet de l’origine de Christ et de l’endroit d’où il venait? Saül ne le connaît pas davantage quand il se présente, portant en ses mains le gage assuré de la victoire.