1 Samuel

Chapitres 5 et 6:1-13

Voici donc l’arche, «la gloire de Dieu», captive aux mains des ennemis de son peuple; mais ils ne pourront pas s’en glorifier. Dieu va leur prouver que rien n’est plus glorieux que sa gloire humiliée et captive. C’est ainsi que l’humiliation de la croix a glorifié le fils de l’homme et Dieu en Lui (Jean 13:31).

Entre les mains des gentils, Dieu va revendiquer sa sainteté en jugement. Ce jugement sera complet, tombant sur les faux dieux, sur les hommes, et sur le pays des Philistins.

L’arche, le témoignage de Dieu, qui ne peut s’associer à l’infidélité du peuple, ne peut davantage se soumettre aux idoles. De fait, elle ne peut s’arrêter nulle part que là où il lui plaît de venir habiter en grâce. Dieu quitte Israël en jugement mais c’est, nous le verrons dans la suite, pour retourner auprès d’Israël sur le pied tout nouveau de la grâce. Ce n’est pas encore le «repos», car «l’arche de sa force» n’y entrera que sous le règne de Salomon, type du règne de Christ.

Nous avons dit que la gloire de Dieu ne peut se soumettre aux idoles. Placez, en effet, comme le firent les gens d’Asdod, cette gloire humiliée à côté de Dagon, l’idole du monde sera renversée et brisée. Mais cela ne change rien au culte que le monde lui rend. À la gloire de Dieu qui le gêne, il préfère ses faux dieux mutilés, objets de mépris et de dérision. «Les sacrificateurs de Dagon, et tous ceux qui entrent dans la maison de Dagon, ne marchent pas sur le seuil de Dagon, à Asdod, jusqu’à ce jour» (v. 5). Leur pratique superstitieuse elle-même, reste comme un témoignage permanent de l’avilissement de leur idole, et prouve aussi que son jugement n’a pas été capable de les amener à Dieu.

La présence de l’arche attire aussi, comme nous l’avons dit, le jugement sur les hommes qui croyaient prévaloir contre Dieu. C’est pour les Philistins la misère et la mort. Des angoisses, la douleur secrète, une plaie honteuse, suite du courroux divin (conf. Deut. 28:27), tombent sur eux; «leur cri monte aux cieux». Aux cieux vides pour eux, tandis que Dieu se trouvait au milieu d’eux sans qu’ils le sussent, les jugeant sur la terre! Le résultat est, non pas qu’ils se tournent vers Dieu, mais qu’ils le renvoient, espérant se débarrasser de Lui. On voit en même temps ici l’égoïsme qui caractérise le monde. Pourvu qu’Asdod soit tranquille, qu’importe le tourment de Gath! Pourvu que Gath soit tranquille, qu’importe celui d’Ékron! Eux ne veulent pas mourir, mais cela n’empêche pas la mort de venir, accompagnée d’une consternation mortelle (v. 11, 12).

Le conseil des princes des Philistins à la demande «Que ferons-nous!» du peuple (v. 8) est donc sans résultat. Ce dernier interroge alors les sacrificateurs et les devins (6:2). «Que ferons-nous de l’arche de l’Éternel?» Ils ne savent que faire du trône de Dieu, du propitiatoire, de ce qui renfermait les pensées de Dieu! Animés du même esprit, les Gadaréniens priaient le Seigneur de se retirer de leurs confins. Cela les gêne, parce que cela les juge. La question pour eux est comment ils renverront cet hôte gênant, non pas s’ils doivent le renvoyer. Il ne leur vient pas à la pensée de s’adresser à Lui, mais leur clergé doit connaître le moyen de se débarrasser de Dieu. Celui-ci, du moins, est de bonne foi, malgré son extrême ignorance. Reconnaissant la main de Dieu dans ces plaies, il cherche comment on pourrait «donner gloire au Dieu d’Israël». Il dit au peuple qu’il ne faut pas endurcir son cœur contre Lui et rappelle ses exploits en Égypte; il suggère enfin un moyen de connaître si c’est réellement Lui qui a fait ce grand mal, ou si la chose n’était qu’accidentelle. Tout cela dénote de la conscience lorsque manque la lumière apportée par la vérité révélée. Or Dieu tient toujours compte de la conscience, même obscurcie, et donne une réponse claire.

Les hommes étaient frappés d’hémorroïdes, le pays lui-même dévasté par les souris (v. 5). C’était, nous l’avons vu, un jugement complet. Sur le conseil des sacrificateurs et des devins, ils offrent des hémorroïdes d’or et des souris d’or, comme sacrifice pour le délit. Pour le délit! quand ils avaient fait la guerre au peuple de Dieu, quand ils avaient estimé Dagon maître du Dieu souverain Créateur du ciel et de la terre! Un sacrifice sans effusion de sang, quand il fallait une expiation pour le péché! — Mais Dieu tient compte du moindre cri de la conscience. Il donne une réponse claire, avons-nous dit. «Les vaches allèrent tout droit par le chemin, du côté de Beth-Shémesh; elles marchèrent par une seule route, allant et mugissant, et elles ne se détournèrent ni à droite ni à gauche» (v. 12). Telles sont les voies de l’Éternel, toujours droites! (Osée 14:9).

Le Dieu juge remonte maintenant en grâce auprès de son peuple. Il ne tiendra qu’à celui-ci de le reconnaître avec humiliation.