Chapitres 1 à 3 — Éli ou la ruine de la sacrificature
Anne a ceci de remarquable, que son caractère est celui du croyant dans tous les âges. Son nom signifie «grâce»; mais avant de répondre à ce nom, elle représente la chair incapable de porter du fruit pour Dieu. Il faut toujours commencer par là. La parole de Dieu nous enseigne que l’homme naturel a deux caractères: méchanceté et incapacité, et la loi n’a pas d’autre but que de nous en convaincre. Mais il nous est plus facile de nous confesser coupables que d’admettre notre incapacité, car avouer l’impuissance de notre chair est profondément humiliant pour nous. Anne sentait cela, mais ce n’était pas toute son épreuve. Comme jadis Sara, elle était en butte à la haine et au mépris de l’épouse selon la chair. Celle-ci était en pleine prospérité, car Peninna «avait des enfants» quand Anne n’en avait point; mais la haine de la première était d’autant plus forte que l’amour de leur époux se reportait sur la femme misérable et stérile.
La pauvre Anne était pleine d’amertume et pleurait abondamment. Une ressource lui restait: porter son affliction devant l’Éternel. Le cœur de Dieu seul pouvait lui répondre en grâce; elle se présente donc devant Lui à Silo. Une nouvelle épreuve l’y attend. Elle y rencontre le manque d’intelligence du chef spirituel de son peuple qui, confondant l’action de l’Esprit de Dieu avec celle de la chair, la croit ivre quand elle est angoissée. Quelle souffrance! En elle-même toute ressource lui manque; le cœur du monde lui est hostile; ceux qui portent le nom de l’Éternel la jugent et ne la comprennent pas! Comment manger et boire et se réjouir, quand l’unique désir de son âme n’a pas trouvé de réponse? Elle ne tient pas d’avoir ce fils pour elle-même; elle est toute disposée à le «donner à l’Éternel pour tous les jours de sa vie», à faire de lui un nazaréen pour Dieu; mais ce qu’il lui faut, c’est une marque de la faveur de Dieu, c’est la «grâce!» Dieu lui a-t-il donné ce nom en vain, à elle, la femme stérile? La grâce seule lui reste, et c’était le point auquel il lui fallait arriver.
Éli a assez de conscience, car il est après tout un vrai serviteur de Dieu, pour que le langage de la vérité s’impose à lui et le fasse revenir de son impression première. Il bénit Anne de la part de Dieu: «Va en paix; et que le Dieu d’Israël t’accorde la demande que tu lui as faite!» (v. 17).
Immédiatement la foi d’Anne s’empare de la grâce avant d’en avoir reçu les effets. Elle «s’en alla son chemin; et elle mangea, et elle n’eut plus le même visage» (v. 18). Cette assurance de la foi suffit à fortifier son cœur et à la combler d’une joie qui se manifeste aux yeux de tous.
Elle est maintenant remplie de reconnaissance. Il ne lui suffit pas d’avoir trouvé l’allégresse et le repos après l’angoisse. Que rendra-t-elle à Dieu pour un si grand bienfait? Ce qu’elle Lui avait promis au v. 11: une consécration complète de son fils, une vraie séparation pour Lui. Exaucée par le don de Samuel, elle ne retire pas son offre: «Qu’il paraisse devant l’Éternel et qu’il habite là pour toujours». Cette humble femme du Lévite apporte au Seigneur un sacrifice coûteux «trois jeunes taureaux, un épha de farine et une outre de vin» — mais qui n’est rien en regard du don de Samuel. Elle se sépare de son fils unique, donné par Dieu même, de celui qu’elle avait «demandé à Dieu», montrant ainsi que pour elle Dieu a plus de prix que ce fils tant désiré.
Puissions-nous avoir une telle foi! En vue de la manifester, Dieu met nos cœurs à l’épreuve. Comme pour Anne, cette épreuve ne sera pas, tout d’abord, un sujet de joie, mais d’amertume et de tristesse, mais ensuite elle portera un fruit paisible de justice à ceux qui sont exercés par son moyen.
Chapitre 1er
Chapitres 1 à 3 — Éli ou la ruine de la sacrificature
Anne a ceci de remarquable, que son caractère est celui du croyant dans tous les âges. Son nom signifie «grâce»; mais avant de répondre à ce nom, elle représente la chair incapable de porter du fruit pour Dieu. Il faut toujours commencer par là. La parole de Dieu nous enseigne que l’homme naturel a deux caractères: méchanceté et incapacité, et la loi n’a pas d’autre but que de nous en convaincre. Mais il nous est plus facile de nous confesser coupables que d’admettre notre incapacité, car avouer l’impuissance de notre chair est profondément humiliant pour nous. Anne sentait cela, mais ce n’était pas toute son épreuve. Comme jadis Sara, elle était en butte à la haine et au mépris de l’épouse selon la chair. Celle-ci était en pleine prospérité, car Peninna «avait des enfants» quand Anne n’en avait point; mais la haine de la première était d’autant plus forte que l’amour de leur époux se reportait sur la femme misérable et stérile.
La pauvre Anne était pleine d’amertume et pleurait abondamment. Une ressource lui restait: porter son affliction devant l’Éternel. Le cœur de Dieu seul pouvait lui répondre en grâce; elle se présente donc devant Lui à Silo. Une nouvelle épreuve l’y attend. Elle y rencontre le manque d’intelligence du chef spirituel de son peuple qui, confondant l’action de l’Esprit de Dieu avec celle de la chair, la croit ivre quand elle est angoissée. Quelle souffrance! En elle-même toute ressource lui manque; le cœur du monde lui est hostile; ceux qui portent le nom de l’Éternel la jugent et ne la comprennent pas! Comment manger et boire et se réjouir, quand l’unique désir de son âme n’a pas trouvé de réponse? Elle ne tient pas d’avoir ce fils pour elle-même; elle est toute disposée à le «donner à l’Éternel pour tous les jours de sa vie», à faire de lui un nazaréen pour Dieu; mais ce qu’il lui faut, c’est une marque de la faveur de Dieu, c’est la «grâce!» Dieu lui a-t-il donné ce nom en vain, à elle, la femme stérile? La grâce seule lui reste, et c’était le point auquel il lui fallait arriver.
Éli a assez de conscience, car il est après tout un vrai serviteur de Dieu, pour que le langage de la vérité s’impose à lui et le fasse revenir de son impression première. Il bénit Anne de la part de Dieu: «Va en paix; et que le Dieu d’Israël t’accorde la demande que tu lui as faite!» (v. 17).
Immédiatement la foi d’Anne s’empare de la grâce avant d’en avoir reçu les effets. Elle «s’en alla son chemin; et elle mangea, et elle n’eut plus le même visage» (v. 18). Cette assurance de la foi suffit à fortifier son cœur et à la combler d’une joie qui se manifeste aux yeux de tous.
Elle est maintenant remplie de reconnaissance. Il ne lui suffit pas d’avoir trouvé l’allégresse et le repos après l’angoisse. Que rendra-t-elle à Dieu pour un si grand bienfait? Ce qu’elle Lui avait promis au v. 11: une consécration complète de son fils, une vraie séparation pour Lui. Exaucée par le don de Samuel, elle ne retire pas son offre: «Qu’il paraisse devant l’Éternel et qu’il habite là pour toujours». Cette humble femme du Lévite apporte au Seigneur un sacrifice coûteux «trois jeunes taureaux, un épha de farine et une outre de vin» — mais qui n’est rien en regard du don de Samuel. Elle se sépare de son fils unique, donné par Dieu même, de celui qu’elle avait «demandé à Dieu», montrant ainsi que pour elle Dieu a plus de prix que ce fils tant désiré.
Puissions-nous avoir une telle foi! En vue de la manifester, Dieu met nos cœurs à l’épreuve. Comme pour Anne, cette épreuve ne sera pas, tout d’abord, un sujet de joie, mais d’amertume et de tristesse, mais ensuite elle portera un fruit paisible de justice à ceux qui sont exercés par son moyen.