1 Rois

Chapitre 18

V. 1-16 — Élie et Abdias

Pour la troisième fois, la parole de l’Éternel vient à Élie (v. 1; 17:2, 8); Élie obéit pour la troisième fois. La carrière de cet homme de Dieu est marquée par l’obéissance. Puisse-t-elle nous caractériser aussi! Une seule fois, Élie s’en va où son cœur lui dit (19:3), et le fil de sa carrière est interrompu. Sans doute il se lève ensuite et se met en route à la parole de l’ange (19:8), mais c’est pour arriver en la présence de Dieu et y apprendre à se juger. Nous verrons plus tard que, malgré cela, Dieu n’a pas entièrement mis de côté son serviteur, car son expérience de lui-même a porté des fruits, et nous le retrouvons au chap. 21, devant Achab, et en 2 Rois 1, se présentant hardiment devant les messagers d’Achazia pour annoncer le jugement du roi d’Israël.

«Va, montre-toi à Achab» (v. 1). Auparavant c’était: «Cache-toi au torrent du Kérith» (17:3). Élie obéit sans raisonner. Son obéissance provient d’une confiance implicite en Dieu, son autorité, sa puissance et sa bonté. Chaque désobéissance chez les chrétiens, provient du manque d’appréciation de ce que Dieu est.

«Je donnerai de la pluie sur la face de la terre». Cela n’empêche pas Élie de prier pour qu’il pleuve (v. 42). Il est en pleine communion avec l’Éternel, ayant reçu la révélation de ses pensées et de son dessein, mais, pour être son instrument dans l’accomplissement de ses voies de grâce, il faut dépendre de Lui. Dieu aurait pu donner la pluie sans Élie, ou par un autre que le prophète, mais il ne mettra jamais son sceau sur la désobéissance ou sur l’indépendance; et c’est ce qui frappe si souvent de stérilité l’œuvre des enfants de Dieu.

Tandis qu’Élie jouissait, au Kerith et à Sarepta, de l’abondance divine en un temps de disette, Achab (v. 3-6) met en jeu toutes ses facultés pour chercher à remédier au jugement de Dieu par les plans de la sagesse humaine. Il s’associe Abdias, préposé sur sa maison, et occupant une place en vue à la cour du roi. «Abdias craignait beaucoup l’Éternel» (v. 3). Cela pourrait sembler suffire pour une marche fidèle, car «la crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse» (Prov. 9:10). Mais il nous est dit aussi: «Crains l’Éternel et éloigne-toi du mal» (Prov. 3:7). Et encore: «La crainte de l’Éternel, c’est de haïr le mal» (Prov. 8:13). On peut craindre beaucoup l’Éternel, et cependant le déshonorer en étant associé au monde qui ne veut pas de Lui. Cette position peu franche se rencontre à chaque pas, au milieu de la chrétienté professante. Et cependant la piété d’Abdias l’avait poussé à secourir ceux qui étaient persécutés pour le nom de l’Éternel. «Il était arrivé, quand Jézabel exterminait les prophètes de l’Éternel, qu’Abdias avait pris cent prophètes et les avait cachés par cinquante hommes dans une caverne, et les avait nourris de pain et d’eau» (v. 4). En un sens, son œuvre n’avait pas été insignifiante. Cacher cent prophètes dont la tête était mise à prix et les nourrir, n’était pas une petite chose, surtout de la part d’un homme en vue à la cour d’Achab.

Seulement — car il y a un «seulement» — Abdias dépendait d’Achab, et c’était le mal. S’il avait Achab pour seigneur, comment pouvait-il se dispenser de suivre les ordres de son maître, et de témoigner par sa marche le contraire de ce que lui enseignait sa foi? Bien plus, l’alliance avec le monde fait nécessairement perdre peu à peu la vraie appréciation de ce qu’il est. Le monde ignore volontairement le jugement de Dieu. Il en souffre, sans doute, comme Achab et son peuple, mais il n’a pas recours à Dieu pour en être délivré. Tous ses actes disent: J’espère me tirer d’affaire sans toi.

Même s’il «craint beaucoup l’Éternel» un croyant associé au monde ou dépendant de lui, agira nécessairement d’après ses principes, d’après ce que la Parole appelle «les éléments du monde». Ce croyant ignorera d’abord que le jugement de Dieu sur l’homme est absolu et définitif, et que la colère de Dieu est déjà révélée du ciel sur lui. En second lieu, il cherchera à améliorer la condition de l’homme placé sous ce jugement. Toutes les associations, toutes les unions de nos jours dans la chrétienté — et elles sont innombrables, ce qui nous dispense de les énumérer — n’ont pas d’autre caractère. Les chers enfants de Dieu qui, comme Abdias, se «partagent le pays» avec Achab, pour y chercher de l’eau et du fourrage, manifestent dans leur marche les principes du roi impie et en encourent nécessairement la responsabilité.

Élie rencontre Abdias (v. 7-16). Cet homme pieux reconnaît le serviteur de l’Éternel et tombe sur sa face devant lui. D’autres auraient passé peut-être de l’autre côté du chemin, gênés par cette rencontre compromettante. «Va, dis à ton seigneur: Voici Élie», telle est la parole du prophète. Élie, comme nous l’avons vu, était coutumier de ce mot, souvent entendu: «Va», et il allait. «Va», avait-il dit lui-même à la pauvre veuve sidonienne, qui s’en était allée et avait fait «selon la parole d’Élie». Chez l’un comme chez l’autre, cela provenait de la foi qui obéit toujours. Mais où est la foi d’Abdias? Un croyant peut «craindre beaucoup l’Éternel» et avoir un cœur incrédule. Abdias est consterné et épouvanté: «Et maintenant tu dis: Va, dis à ton seigneur: Voici Élie!» (v. 11, 14). Quand il s’agit d’obéir à Achab, Abdias ne fait aucune opposition; mais s’agit-il d’obéir à Dieu, il trouve des objections à sa Parole, présentée par le prophète. «Et il arrivera, dès que je m’en irai d’auprès de toi, que l’Esprit de l’Éternel te portera, je ne sais où; et je serai venu informer Achab, et il ne te trouvera pas, et il me tuera» (v. 12). Lui qui s’accommode aux plans d’Achab pour trouver sa subsistance et éviter la mort, il ne sait pas se fier à l’Éternel et Lui remettre sa vie. Combien d’âmes sont dans ce cas! Quand la parole de Dieu réclame d’elles une simple obéissance, vite elles lui trouvent des défauts. De là, soyez-en certains, proviennent en grande partie les raisonnements des enfants de Dieu qui, marchant dans un chemin de désobéissance, cherchent à esquiver l’obligation positive d’obéir, en se persuadant que la Parole se contredit ou manque de clarté: «Tu dis: Va, dis à ton seigneur: Voici Élie!... Et il arrivera que l’Esprit de l’Éternel te portera je ne sais où». De là vient aussi le manque d’affranchissement des âmes liées à cet état de choses. Elles ont peur, peur de l’opinion du monde, peur des difficultés, peur de la mort: «Il me tuera».

«Et maintenant tu dis... Voici Élie!» Cette venue d’Élie, comme nous le verrons dans la suite de ce chapitre, était la délivrance du petit résidu d’Israël, par le jugement des prêtres de Baal. Elle était aussi le signal de la fin du jugement de Dieu sur son peuple; elle annonçait les bénédictions qui en seraient la suite: «Va, montre-toi à Achab, et je donnerai de la pluie sur la face de la terre» (v. 1). Cette annonce de la venue d’Élie pouvait-elle contenir, pour un fidèle, autre chose que de la joie? Comme les sept mille hommes qui n’avaient pas fléchi le genou devant Baal, devaient se réjouir à cette nouvelle: «Voici Élie!» C’était pour eux la fin de longues souffrances, l’espoir certain de temps meilleurs. Mais il ne peut en être ainsi pour Abdias. Il est trop engagé avec le monde pour se réjouir d’en voir briser le joug. N’en est-il pas de même aujourd’hui, quand on présente aux chrétiens l’apparition d’un plus grand qu’Élie? Nous ne parlons pas de sa venue pour enlever les saints, mais de son apparition pour leur distribuer les récompenses et exercer le jugement sur le monde. Ces âmes pourraient-elles dire qu’elles «ont aimé son apparition»? (2 Tim. 4:8). Peuvent-elles, comme les anciens de l’Apocalypse, n’avoir, devant tout l’appareil du jugement, que l’adoration et l’hommage de leurs couronnes jetées devant le trône? Abdias ne connaissait pas cette assurance. Il ne voyait que le sort qui l’attendait de la part du roi, sort tenu par lui, grâce à son manque de foi, pour plus certain que la délivrance: «Il me tuera!»

On rencontre en Israël bien des caractères divers, en ces jours déplorables pour la foi et le témoignage. Ce n’est plus un temps de puissance spirituelle, où les bien-aimés du Seigneur, groupés autour de Lui, entrent résolument dans le conflit. Ce sont des jours de faiblesse où les fidèles sont persécutés et se cachent, ne pouvant plus, comme témoignage collectif, tenir tête au mal. En somme, Élie seul est un témoin. Et Abdias? Sans doute, il montre sa piété en pourvoyant secrètement aux besoins des saints, et c’est un dévouement reconnu de Dieu, mais être le messager d’Élie (de Christ) auprès du monde, cela dépasse son courage. Et cependant Dieu lui disait: Va! On se déchargerait volontiers sur tout autre de la responsabilité que nous impose la parole de l’Éternel; car, comment faire? Aller dire à Achab: «Voici Élie», ne serait-ce pas blâmer ouvertement l’apostasie du roi? Et comment parler ainsi, quand on ne l’a jamais fait auparavant?

Puis, voyez encore! Dans cet état d’asservissement au monde, on sent le besoin de se disculper, en se rendant témoignage à soi-même: «N’a-t-on pas rapporté à mon seigneur ce que j’ai fait quand Jézabel tuait les prophètes de l’Éternel, comment j’ai caché cent hommes des prophètes, par cinquante hommes dans une caverne, et je les ai nourris de pain et d’eau?» (v. 13). Combien de chrétiens font eux-mêmes rapport de leur œuvre, de leur activité, de ses résultats, donnant ainsi le change à eux-mêmes et aux autres sur leur condition morale! Abdias ajoute: «Ton serviteur craint l’Éternel dès sa jeunesse» (v. 12), et c’était vrai, mais il n’appartenait pas à Abdias de le constater. Dieu s’était servi de lui, même dans la fausse position qu’il occupait et, il pouvait en avoir la certitude, l’Éternel n’oublie pas un verre d’eau donné à l’un de ces petits, mais combien il aurait été plus agréable à Dieu de voir Abdias, plein de confiance et d’obéissance, aller sur Son ordre s’acquitter auprès du roi de la mission qui lui était confiée!

Nous nous sommes étendus sur le caractère d’Abdias, à cause de son application actuelle; que Dieu nous donne à tous d’être attentifs à ce que cet exemple nous enseigne! Élie rassure ce pauvre cœur craintif et tremblant (v. 15, 16). Aussi vrai qu’il se tient devant l’Éternel, il se montrera à Achab le jour même, car il n’a rien à craindre; Dieu est avec son serviteur; qu’est-ce que la puissance du roi devant celle de Dieu?

 

V. 17-46 — Élie devant les prêtres de Baal

Achab va à la rencontre d’Élie (v. 17-20); il accuse le serviteur de Dieu d’être «celui qui trouble Israël». C’est ainsi que le monde considère l’action des témoins du Seigneur. Annoncer l’inévitable jugement, déclarer qu’il n’y a de ressource contre lui qu’en Dieu lui-même, tenir ferme pour l’Éternel en présence du mal, c’est en effet remuer le monde qui s’endort dans une fausse sécurité et ne veut pas être troublé dans son sommeil. «Celui qui le trouble, c’est toi et la maison de ton père», dit le prophète. «Abandonner les commandements de l’Éternel», voilà la vraie cause du trouble, car «il n’y a point de paix pour les méchants».

«Envoie, dit Élie à Achab, rassemble vers moi tout Israël à la montagne du Carmel». Et «Achab envoya à tous les fils d’Israël, et rassembla les prophètes à la montagne du Carmel» (v. 19, 20). Dieu le veut; qu’Achab le veuille ou ne le veuille pas, il faut que la chose s’accomplisse. Mais, sans doute, il ne peut venir à la pensée de ce roi impie que sa religion avec ses huit cent cinquante prophètes ne soit rien, vis-à-vis d’un seul prophète de l’Éternel!

«Élie s’approcha de tout le peuple, et dit: Combien de temps hésiterez-vous entre les deux côtés? Si l’Éternel est Dieu, suivez-le; et si c’est Baal, suivez-le! Et le peuple ne lui répondit mot» (v. 21). Israël, sous le joug d’une religion idolâtre, suivait Baal, sans renier positivement l’Éternel. Il hésitait entre les deux côtés. C’est un des caractères de la religion du monde. Sans doute, le nombre de ceux qui marchent dans l’incrédulité ouverte augmente journellement, mais d’autres ne renient ni la foi, ni l’impiété, trouvant de bonnes raisons pour les deux, palliant le mal, objectant au bien. Ce sont les indifférents qui s’abstiennent de choisir entre les deux partis, et qui, lorsqu’un Élie leur parle, ne répondent mot.

Le prophète commence par prendre seul position pour l’Éternel (v. 22) en face des quatre cent cinquante prophètes de Baal. Il propose au peuple (v. 23, 24) un signe que l’Éternel seul pouvait produire et qui avait un sens profond: «Le dieu qui répondra par le feu, lui, sera Dieu». Il ne s’agit pas ici du feu du ciel, tombant en jugement sur les hommes, comme cela arriva plus tard à l’appel du prophète (2 Rois 1:10), mais du feu tombant sur l’holocauste.

Baal ne répond pas (v. 25-29). Avec quelle ironie le prophète traite cet objet inerte, par lequel Satan exerçait son abominable influence sur le cœur des hommes! Le sang des faux prophètes coule (v. 28), mais ni leur sang, ni celui de l’homme ne pouvait expier le péché d’Israël, ou ouvrir le ciel à ce pauvre peuple!

Deux religions sont en présence: celle d’Élie et celle de Baal, car la troisième, celle d’Israël, participait des deux. En public, ces deux religions semblaient avoir le même sacrifice. Comment les distinguer? L’un des taureaux doit être consumé par le feu du ciel, l’autre pas. À cela l’on pouvait reconnaître le vrai Dieu; à cela aussi le peuple pouvait apprendre à se connaître, pour se convertir à repentance.

Élie dit: «Approchez-vous de moi» (v. 30). Il était alors, comme Christ le fut en perfection, le représentant de Dieu sur la terre. En restant loin, Israël ne pouvait être témoin de ce que Dieu allait faire. Élie répare l’autel renversé (v. 31, 32). Les douze pierres représentaient les douze tribus, le peuple tout entier devant Dieu. Le prophète rend témoignage, en un temps de ruine, à l’unité du peuple, comme les témoins d’aujourd’hui, à l’unité du corps de Christ. Élie agit, non comme ferait un homme sectaire, mais par la foi en la profonde réalité de cette unité que Dieu avait établie au commencement. Extérieurement l’autel était renversé, c’est-à-dire qu’Israël comme un tout, n’existait plus. Mais il suffisait d’un seul homme pour témoigner, avec son autel de douze pierres, que ce que Dieu avait établi au commencement demeurait à toujours. Il en est de même aujourd’hui. Ne nous lassons pas de rendre témoignage au fait qu’il y a pour nous un seul corps et un seul Esprit, comme il y avait pour Élie un autel de douze pierres. Ceux qui proclament cette vérité seront toujours en petit nombre; peut-être resteront-ils seuls, comme Élie, mais qu’importe le nombre, si ce témoignage de Dieu nous a été confié, comme il le fut à Élie, au milieu de l’apostasie générale?

L’holocauste était la victime présentée à Dieu pour le peuple. Le feu du ciel, le jugement divin, tombe et consume tout, le sacrifice, le bois, et l’autel lui-même, en ne laissant rien subsister (v. 38). L’Éternel marquait ainsi qu’il n’y avait qu’une seule offrande qui pût faire connaître le vrai Dieu, l’offrande sur laquelle son jugement était tombé. Chaque Israélite, assistant à ce spectacle, pouvait apprendre en même temps ce qui lui était dû et que le peuple, représenté par les douze pierres de l’autel, ne pouvait subsister devant le jugement de Dieu. Mais, merveille de la grâce! si le peuple assistait à son propre jugement et se voyait consumé avec l’holocauste, il n’était pas atteint lui-même. Le sacrifice est consumé, le peuple est consumé avec le sacrifice, mais le jugement sans miséricorde sur ce qui le représente devant Dieu, le met en liberté pour jouir de sa délivrance. C’est ainsi que nous aussi nous pouvons dire: «Notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché» (Rom. 6:6).

La sécheresse et la famine avaient été un jugement d’avertissement sur Israël égaré, Dieu se faisant ainsi connaître partiellement par ses voies, mais le peuple ne connaît réellement Dieu, dans la plénitude de son Être, que lorsque le feu du ciel consume l’holocauste et l’autel.

Élie avait deux désirs: que Dieu fût glorifié et que le peuple apprît à le connaître. «Éternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac, et d’Israël, qu’il soit connu aujourd’hui que toi tu es Dieu en Israël, et que moi je suis ton serviteur, et que c’est par ta parole que j’ai fait toutes ces choses. Réponds-moi, Éternel, réponds-moi, et que ce peuple sache que toi, Éternel, tu es Dieu, et que tu as ramené leur cœur» (v. 36, 37). Ce double résultat se produit: le peuple, délivré par la puissance divine, reconnaît l’Éternel, tourne son cœur vers Lui, et Lui rend hommage!» «Tout le peuple le vit; et ils tombèrent sur leurs faces, et dirent: L’Éternel, c’est lui qui est Dieu! L’Éternel, c’est lui qui est Dieu!» (v. 39).

«Et Élie dit à Achab: Monte, mange et bois, car il y a un bruit d’une abondance de pluie» (v. 41). Le bruit de la pluie est là, mais l’oreille d’Élie, ou plutôt sa foi seule, le perçoit. «Achab monta pour manger et pour boire». Il est sans force contre Dieu, un instrument dont l’Éternel dispose à son gré. Tout impie qu’il est, il est obligé d’obéir. Lui qui avait dit: «Tu troubles Israël», ne peut rien contre la terrible humiliation qui lui est infligée, en voyant égorger devant lui tous les prêtres de son faux dieu. Mais quelle importance avait après tout ce roi profane? Il ne s’agissait pas de son salut, dont il ne se souciait nullement, mais du salut du peuple de Dieu tout entier.

Élie monte au sommet du Carmel. Sa patience sort victorieuse de l’épreuve; sa foi a une œuvre parfaite. La pluie de bénédiction arrive, après que le jugement de Dieu est tombé sur l’holocauste et seulement après qu’Israël, en présence de ce fait, a reconnu l’Éternel et tourné son cœur vers Lui. On cherche de nos jours l’abondance de pluie sans que la conscience ait été atteinte. Ce désir ne peut être couronné d’un résultat. La pluie n’était donnée à Israël qu’à la suite de l’œuvre de Dieu pour eux et de son œuvre en eux.

La main de l’Éternel est sur Élie qui, les reins ceints, court devant Achab.

Résumons encore en quatre mots le beau caractère de cet homme de Dieu. Nous le ferons d’autant plus volontiers que nous allons assister à une scène qui ne témoigne plus de la puissance du Saint Esprit chez le prophète.

Avec une entière séparation du mal qui l’entoure, Élie ne montre aucune préoccupation de lui-même, aucun désir d’être personnellement reconnu. Il se tient devant l’Éternel, écoute sa Parole, lui obéit, vit en toutes choses dans Sa dépendance. Il dépend de Dieu pour sa subsistance, pour porter la grâce aux nations, pour tenir tête à l’ennemi, pour rendre témoignage, pour exercer la puissance divine en retenant ou en donnant la pluie, mais avant toutes choses, pour faire tomber le feu du ciel sur l’holocauste et juger le monde. Il s’attend à l’Éternel, marche avec Lui, et sera, comme Énoch, élevé dans la gloire. La parole de l’Éternel, l’Ange de l’Éternel, l’Éternel lui-même, parlent à Élie; lui, il parle à Dieu, et Dieu l’écoute. Élie est un ami de Dieu (17:22; 18:38, 44). Élie est une lettre de Christ. Mais, où le Seigneur ne faillit jamais, cet homme de Dieu a failli, et c’est ce que nous allons considérer.