1 Rois

Chapitre 6

Le temple

Quatre cent quatre-vingts années se sont écoulées depuis la sortie d’Égypte; le but de l’Éternel en délivrant son peuple est atteint. Ce qu’Israël avait chanté sur le rivage de la mer Rouge se réalise enfin: «Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Éternel! le sanctuaire, ô Seigneur! que tes mains ont établi» (Ex. 15:17). Les deux choses dont il est parlé dans ce passage ont été réalisées en type par David et par Salomon. Préparer est autre chose que bâtir. C’était David qui avait tout préparé pour la construction du temple (1 Chron. 22:14). Bien plus, c’était à lui qu’avaient été communiqués par écrit les plans du bâtiment et de tout son contenu (1 Chron. 28:11-19). Ces plans, David en fait part à Salomon. Salomon bâtit. Le Sauveur «prépare», le Seigneur «établit de ses mains». Les matériaux préparés de Dieu pour son habitation avec les hommes et l’accomplissement de tous ses conseils sont le fruit des souffrances et de la réjection du vrai David; Christ, le Fils du Dieu vivant, édifie et dit: «Sur ce roc je bâtirai mon assemblée».

Avant d’aborder le sujet de la construction du temple, il est nécessaire de présenter en quelques mots la signification de cet édifice.

Le temple, comme aussi le tabernacle, était l’habitation de Dieu au milieu de son peuple, le signe visible de sa présence. Là se trouvait son trône, l’arche où il était assis entre les chérubins. L’arche renfermait les tables de la loi, témoignage de l’alliance entre l’Éternel et son peuple. Cette alliance, du côté de Dieu, était gardée avec une scrupuleuse et immuable fidélité, mais elle était conditionnelle. Tant qu’Israël en remplissait les conditions, Dieu demeurait au milieu de son peuple. S’il désobéissait, l’Éternel était obligé de l’abandonner, de quitter son trône et sa maison en Israël.

Le temple était le centre du culte. On s’approchait de Dieu, dans son temple, au moyen des sacrifices et de la sacrificature. Toutefois Dieu restait inaccessible, parce que, de fait, l’homme dans la chair ne pouvait s’approcher de Lui. Le chemin des lieux saints, quoique révélé en type, n’était pas manifesté. L’œuvre de Christ seule pouvait l’inaugurer.

Le temple, lieu du culte, était aussi le centre du gouvernement d’Israël. C’était Dieu qui gouvernait. Le roi n’était que le représentant responsable du peuple devant Dieu, et l’exécuteur des volontés de l’Éternel en gouvernement.

Dès que Dieu s’était acquis un peuple terrestre, un tabernacle ou un temple était indispensable et devenait le centre de toute leur vie politique ou religieuse. Quand le peuple est déclaré «Lo-Ammi», la gloire de Dieu abandonne le temple qui disparaît enfin, après avoir été maintes fois détruit, puis rebâti. Mais lorsque les relations immanquables de l’Éternel avec son peuple seront rétablies sous la nouvelle alliance de grâce, le temple réapparaîtra plus glorieux qu’il ne l’a jamais été.

Le temple (comme le tabernacle) a aussi une signification typique. Le temple représente le ciel, la maison du Père, et nous pouvons en appliquer les symboles aux relations chrétiennes. Tout ce qui s’y trouve n’est que la figure des choses spirituelles qui sont la part des chrétiens, comme nous aurons amplement l’occasion de le voir1.

1 Plusieurs autres points de détail se présenteront à nous au cours de ce chapitre et du suivant.

Le temple étant la demeure de Dieu est nécessairement aussi la demeure de ceux qui Lui appartiennent (Jean 14:2; 4:21-24). C’est pourquoi le temple de Salomon nous montre les chambres des sacrificateurs comme faisant corps avec la maison. Ceci nous amène à remarquer une différence notable dans la manière dont le temple est présenté en 1 Rois 6 et 2 Chron. 3. Au premier livre des Rois, les demeures des sacrificateurs font partie de la maison; 2 Chron. 3:9, ne les mentionne qu’en passant et sans indiquer leur liaison avec le temple. Au premier livre des Rois, les deux parties les plus importantes du système juif, l’autel et le voile, manquent complètement, tandis que les Chroniques les mentionnent. Sans elles on ne pouvait s’approcher de Dieu. Enfin la hauteur de l’immense portique du temple, porte d’accès du lieu saint, est passée sous silence dans les Rois et donnée dans les Chroniques1. De ces faits, nous pouvons conclure à priori que les Rois nous présentent le temple comme lieu de demeure, et les Chroniques comme lieu d’approche. Nous aurons à tenir compte de ce caractère en considérant ces chapitres.

1 C’est pourquoi les pages qui suivront présenteront nécessairement un mélange continuel de l’élément juif et chrétien.

Le temple, pris dans son ensemble, est aussi la figure de l’Assemblée chrétienne, de l’Église, maison spirituelle, temple saint, habitation de Dieu par l’Esprit.

Enfin le temple, c’est Christ. «Détruisez ce temple, dit-il, et en trois jours je le relèverai». Il était ici-bas le temple dans lequel le Père demeurait (Jean 14:10). Mais si, d’une manière générale, le temple est Christ, toutes ses parties nous le présentent sous autant de caractères divers. L’arche avec la loi dans ses entrailles, le propitiatoire sur l’arche, le voile, tous les ustensiles du lieu saint et du parvis, jusqu’aux parois et aux fondements de l’édifice, tout, absolument tout, comme dans le tabernacle au désert, nous parle de Lui. Tout nous présente ses gloires, l’efficace de son œuvre, la lumière de son Esprit, le parfum de son nom, la valeur de son sang, la pureté, la sainteté, la gloire de sa personne. Quelque part que nous nous tournions, quelque objet que notre œil contemple, dans ce merveilleux édifice, toujours nous y retrouvons les perfections de Celui dans lequel le Père trouve tout son plaisir et dans lequel il s’est manifesté à nous. Si nous entrons dans la maison du Père, c’est pour y trouver la manifestation parfaite de tout ce qu’il est, dans la personne de son Fils.

Ces choses dites, examinons en détail l’enseignement de notre chapitre.

«Et la maison que le roi Salomon bâtit à l’Éternel avait soixante coudées de longueur, et vingt coudées de largeur, et trente coudées de hauteur» (v. 2).

À première vue, les proportions du temple pourraient étonner, car en somme elles sont très restreintes, et ce fait a frappé même les incrédules. Il y a loin des dimensions du temple de Salomon à celles des sanctuaires gigantesques de l’Égypte. C’est que ce n’est pas la grandeur, mais la sainteté, l’ordre parfait, la justice, la gloire, c’est-à-dire l’équilibre et l’harmonie de toutes les perfections de Dieu, qui caractérisent sa maison.

Les dimensions du temple étaient exactement le double de celles du tabernacle, en longueur, en largeur et en hauteur, mais les proportions des différentes parties entre elles restaient les mêmes. Le tabernacle, pendant la traversée du désert, pouvait paraître relativement une chose de peu d’importance, en regard de ce que la maison de Dieu devait être en gloire, mais tout le plan de Dieu, tout l’ordre de sa maison, se trouvait dans cet édifice de transition et devait y être manifesté. Il en est de même de l’Église; c’est pourquoi il est dit à Timothée: «Je t’écris ces choses, afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité» (1 Tim. 3:15). Dans la gloire, l’ordre du gouvernement de la maison sera pleinement manifesté, comme nous le voyons dans la description de la nouvelle Jérusalem en rapport avec le royaume (Apoc. 21).

De plus, si l’on considère soigneusement la manière dont le temple fut bâti, outre l’analogie étonnante entre ses dimensions et celles du tabernacle, on peut constater que le temple n’a été bâti sur aucun autre modèle que celui-là. Nous insistons sur ce point, parce que les hommes dont le cœur, souvent sans qu’ils s’en doutent, est incrédule à la révélation de Dieu, se donnent beaucoup de peine pour découvrir si les temples tyriens, assyriens, égyptiens ou babyloniens, ont plus ou moins servi de modèles au temple de Salomon, tandis qu’il s’est servi de modèle à lui-même. Cela n’était-il pas digne du vrai architecte de ce temple, qui en avait révélé tous les détails à David (1 Chron. 28), comme jadis à Moïse ceux du tabernacle? Or ce qui était impossible à aucune œuvre humaine, chacun de ces détails avait un sens divin qui attachait les pensées de la foi à la personne et à l’œuvre de Christ.

Le portique du temple, son entrée seule, différait quant à ses proportions de ce qu’offrait le tabernacle. 2 Chron. 3:4, nous apprend que sa hauteur était de cent vingt coudées1. Il avait quatre fois la hauteur de la maison. Il correspondait en figure à ce passage du Ps. 24: «Qui est-ce qui montera en la montagne de l’Éternel? et qui se tiendra dans le lieu de sa sainteté?... Portes, élevez vos têtes! et élevez-vous, portails éternels, et le roi de gloire entrera!» Ce véritable arc de triomphe était digne du roi de gloire, de l’Éternel des armées, fort et puissant, dont Salomon était le faible type.

1 La critique rationaliste conteste ce chiffre, voyant, comme toujours, des erreurs dans ce qu’elle ne comprend pas.

Tout autour du temple, sauf naturellement à son entrée, étaient situées les chambres latérales, demeures des sacrificateurs. Rien de semblable dans le tabernacle du désert, où Dieu pouvait sans doute condescendre à demeurer au milieu d’un peuple selon la chair, à condition de se cacher dans une profonde obscurité, mais ne pouvait permettre à l’homme de venir habiter avec Lui. Cette seconde condition se réalise ici sous le règne glorieux de Salomon, comme elle se réalisera pour nous quand le Seigneur nous introduira dans la maison du Père. Nous appartenons tous, nous enfants de Dieu, à cette famille de sacrificateurs qui aura son domicile autour de son Chef, quoique cette maison du Père soit déjà maintenant ouverte à notre foi et que nous puissions y demeurer, étant encore dans ce monde.

Les demeures des sacrificateurs étaient inséparables de la maison et faisaient corps avec elle, sans en dégrader aucune partie. Les murailles du temple avaient des retraits qui permettaient, sans les détériorer, d’y appliquer la poutraison. De cette façon, l’on obtenait une adaptation parfaite des chambres sacerdotales à la maison, sans compromettre, en aucune manière, l’intégrité de l’édifice. C’est ainsi que nous demeurerons dans la gloire. Le fait que nous y serons, loin d’affaiblir la perfection de la maison de Dieu, ne fera que la rehausser. «Voici, l’habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu» (Apoc. 21:3).

«Et la maison, quand on la bâtit, fut bâtie de pierre entièrement préparée avant d’être transportée; et on n’entendit ni marteau, ni hache, aucun instrument de fer, dans la maison, quand on la bâtit» (v. 7). On ne voyait, lors de la construction du temple, aucune trace d’instruments humains. Il s’édifiait en silence; on n’entendait ni hache, ni marteau. C’était l’œuvre de Dieu; tout était préparé d’avance. Les pierres qui composaient la maison avaient le même caractère que les pierres de fondement, précieuses aussi et préparées d’avance (7:9-12). Il en est de même de l’assemblée (1 Pierre 2:4, 5), en tant que son édification n’est pas confiée à la responsabilité de l’homme (1 Cor. 3:10-15).

Cependant cette même responsabilité incombe à Salomon (v. 11-13), en rapport avec la construction de la maison. Comme tant d’autres il y a manqué, amenant ainsi la ruine de son royaume. «Si tu marches dans mes statuts... je demeurerai au milieu des fils d’Israël, et je n’abandonnerai pas mon peuple Israël». La fidélité du roi était la seule condition que Dieu posât pour ne pas abandonner son peuple. Toute sa bénédiction dépendait de cette condition.

L’oracle, aussi bien que le lieu saint («le temple devant l’oracle»), était revêtu de bois de cèdre. Le cèdre représente dans la Parole la majesté et la hauteur, la durée et la fermeté. Il n’y avait pas un seul point des murailles qui n’en fût intérieurement recouvert. La pierre ne paraissait nulle part. Mais le bois de cèdre lui-même et jusqu’au plancher en bois de cyprès, tout était entièrement recouvert d’or. L’or représente toujours, dans la Parole, la justice et la gloire divines.

La maison était donc composée de pierres de prix, préparées, édifiées sur les grandes pierres de prix qui en étaient le fondement. Telle était la valeur du temple aux yeux de Dieu. Mais à l’intérieur tout était ferme, durable, par conséquent incorruptible, digne de la grandeur et de la majesté de l’Éternel. Enfin ceux qui entraient dans le temple pour demeurer avec Dieu, ne voyaient autour d’eux que justice divine. Jusqu’au plancher que le pied foulait en était revêtu. L’homme ne peut habiter avec Dieu que selon la justice divine. Tous les ustensiles du tabernacle étaient, en outre, soit en or, soit revêtus d’or pur, comme l’autel du parfum, les chérubins et les portes du lieu très saint.

Comme dans le tabernacle au désert, le lieu très saint formait à l’intérieur un cube parfait. «L’intérieur de l’oracle était de vingt coudées en longueur, et de vingt coudées en largeur, et de vingt coudées en hauteur»1 (v. 20). Il en sera de même de la nouvelle Jérusalem: «Sa longueur et sa largeur et sa hauteur étaient égales» (Apoc. 21:16). Le résultat de l’œuvre de Dieu est parfait sans rien à y ajouter, ni rien à en retrancher. Tout est réglé selon la pensée du divin architecte. La nouvelle Jérusalem est pour ainsi dire un immense lieu très saint où Dieu peut habiter, comme dans l’oracle du temple, parce que tout y répond à sa sainteté et à sa justice. On ne trouve pas de temple en elle. «Dieu, le Tout-puissant, et l’Agneau, en sont le temple», mais elle répond elle-même à tout ce qu’il y a de plus saint dans le temple de Dieu. Le sanctuaire de Dieu, c’est l’Église dans la gloire!

1 La maison elle-même avait trente coudées de hauteur (v. 2). Un fait digne de remarque, c’est que le temple millénaire décrit par Ézéchiel, malgré l’immense développement de ses parvis extérieur et intérieur, et les dimensions du corps de bâtiment qui atteignait cent coudées avec ses chambres, ne dépasse pas pour le lieu saint et le lieu très saint les dimensions du temple de Salomon. Ce sont des mesures immuables. Ce qui avait été dès le commencement dans le plan de Dieu, devra se réaliser, sans changement, ni développement, au siècle de la gloire de Christ. Les dimensions du tout pouvaient s’adapter à la grandeur future de ce règne, mais le sanctuaire restait le même.

Comme nous l’avons dit plus haut, le voile n’est pas mentionné ici. Il est remplacé par une porte en bois d’olivier (v. 31) s’ouvrant à deux battants, recouverte d’or, un libre et large accès, permettant à la vue de pénétrer dans le lieu très saint, bien que, correspondant au régime de la loi, des chaînes d’or soient encore tendues devant l’oracle (v 21).

Les chérubins jouaient un grand rôle dans le temple. Dans le tabernacle, ils étaient tirés du propitiatoire et faisaient ombre sur lui. Ils regardaient vers ce qui était caché dans l’arche, vers l’alliance de la loi qui y était déposée, écrite sur les tables de pierre. Les chérubins, au nombre de deux, étaient les témoins de ce que contenait l’arche (Matt. 18:16). Ils étaient en même temps les attributs de la puissance judiciaire de Dieu. Ces attributs assuraient l’alliance. De son côté, Dieu la gardait fidèlement, par tout ce qui le caractérisait dans son gouvernement1. L’arche et les chérubins du tabernacle avaient été transportés dans le temple. À condition que le roi, de son côté, fût fidèle, Dieu restait assis sur son trône entre les chérubins, gardant fidèlement, pour sa part, l’alliance contractée avec son peuple.

1 Nous reparlerons de ces attributs à propos de l’ornementation du temple et du parvis.

Mais le temple contenait deux autres chérubins, hauts de dix coudées chacun, avec leurs ailes étendues se touchant d’un côté, touchant de l’autre la muraille du sanctuaire. Ils regardaient «vers la maison» (2 Chron. 3:13), c’est-à-dire hors du sanctuaire. Ils regardaient dehors, parce que, sous le règne de gloire, les attributs judiciaires de Dieu, terribles pour l’homme pécheur, pouvaient regarder vers lui en bénédiction. Dans notre chapitre, où il est question de demeurer avec Dieu, les chérubins ne nous sont pas présentés comme regardant au-dehors.

Plusieurs autres détails de l’ornementation du temple appellent encore notre attention.

Les murailles étaient ornées à l’extérieur et à l’intérieur de chérubins, de palmiers et de fleurs entrouvertes. Ces ornements se montraient au-dehors. Au-dedans, ils étaient recouverts et cachés par la paroi de cèdre. Les chérubins, nous l’avons déjà vu, sont les attributs du juste gouvernement de Dieu. Les «animaux» de l’Apocalypse (4:6, 7) sont des chérubins, et représentent: le lion, la force; le bœuf (ou veau), la solidité et la patience; l’homme, l’intelligence; l’aigle, la rapidité des jugements et du gouvernement de Dieu. Les porteurs ou représentants de ces attributs peuvent être selon l’occasion des anges ou des saints (Apoc. 4:5). Dans les chapitres qui nous occupent, le chérubin a une place à part. Il n’est ni le bœuf, ni le lion. Il est l’être intelligent. Il est «le chérubin», en contraste avec les autres. L’aigle n’est pas mentionné dans l’ornementation du temple, ni des vaisseaux du parvis, parce que l’aigle représente la rapidité des jugements et ne s’applique pas à un gouvernement établi et paisible. Le chap. 7:29, fournit la preuve de ce que nous avançons: «Sur les panneaux... il y avait des lions, des bœufs, et des chérubins». Les chérubins sont donc ici le côté de l’intelligence dans le gouvernement de Dieu. Cette intelligence orne la maison de Dieu. Ceux qui s’en approchent peuvent la voir dans tous les détails de l’édifice divin. Toutes les voies de Dieu, dans son gouvernement, la partie extérieure, ce qui se lit sur la muraille, témoignent de cette intelligence, de cette sagesse infiniment variée. Mais on trouve en outre toute une partie des pensées de Dieu inconnue sous la loi, cachée et recouverte à l’intérieur du temple, où nul œil humain ne peut la voir. Ce sont les conseils de Dieu. Maintenant l’intelligence divine les pénètre, et ils nous sont familiers, parce que Dieu nous les a révélés par son Esprit (1 Cor. 2:9, 10).

Les palmiers ou palmes ont aussi leur signification dans la Parole. Quand le Seigneur entre à Jérusalem comme roi de paix, les disciples portent des palmes devant Lui. C’est le signe du triomphe paisible d’un règne qui doit s’inaugurer. De même, l’immense multitude d’Apoc. 7 porte des palmes dans ses mains, célébrant le triomphe de l’Agneau. Les palmiers d’Élim sont le signe de la protection paisible au désert; la branche de palmier (És. 9:14), une protection sous laquelle on s’abrite. Les palmes (Lév. 23) étaient employées à la fête des tabernacles, symbole de la fête millénaire, où le peuple, habitant sous les palmes et d’autres branches d’arbres verts, prendra part au repos universel du royaume, mais non pas sans le souvenir des années d’épreuves du désert. Les palmes symbolisaient donc la paix, la sécurité et le triomphe du règne de justice.

Les fleurs entrouvertes sont l’emblème d’une saison nouvelle, du printemps qui commence (Cant. 2:12). Au Psaume 92:14, 15, nous voyons que «le juste poussera comme le palmier... Ceux qui sont plantés dans la maison de l’Éternel fleuriront dans les parvis de notre Dieu». Ainsi ces emblèmes ne sont pas seulement ceux du règne, mais aussi les emblèmes de ceux qui y appartiennent1. Il y aura concordance parfaite entre les gloires du règne et ceux qui y auront part, entre la maison du Père et ceux qui y habitent. Et tout sera en accord parfait avec Christ, le vrai Salomon. À Lui, l’intelligence, car sur Lui, comme homme, repose l’Esprit de l’Éternel, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel (És. 11:2). Lui est Merveilleux, Conseiller, Dieu fort, Père du siècle, Prince de paix. Il est le vrai fils de David et sur Lui fleurit sa couronne (Ps. 132:18).

1 Il en est de même des chérubins, comme nous l’avons vu plus haut. Le roi de Tyr était un chérubin en Éden.

L’intelligence divine, la paix parfaite, la beauté, la fraîcheur et la joie, caractérisent donc toute cette scène, et nous y participerons aussi, semblables à Christ, et avec Lui, le porteur de toutes ces gloires.

Les chérubins se retrouvent avec les palmes et les fleurs, sur les portes de l’oracle (v. 32). C’est le seul endroit, à l’intérieur du lieu saint, où les chérubins pussent être vus. Comme le voile qu’elles remplacent, les portes nous représentent Christ qui, par le don de lui-même, nous ouvre l’accès jusqu’à Dieu. Dans le sanctuaire, la sagesse de Dieu n’est contemplée que là. Christ sur la croix est la sagesse de Dieu. Par sa croix, nous entrons dans le sanctuaire en pleine paix, en pleine joie, et nous pouvons y louer d’une manière intelligente l’Agneau qui a été immolé.

Les parois de cèdre n’offraient pas la même décoration. Elles n’étaient ornées que de fleurs entrouvertes et de coloquintes (v. 18) (ou de boutons, car telle est peut-être la signification de ce mot). On y voyait la représentation d’une floraison perpétuelle, d’un renouveau plein de fraîcheur et de beauté, en rapport avec le repos de Dieu, d’une saison éternelle de joie, recouverte de la gloire divine et protégée par elle, dans le temple de Dieu qui est pour nous la maison du Père!