1 Chroniques

Chapitre 17

Prière de David.

Nous avons peu de remarques à faire sur ce chapitre, en regard du récit de 2 Sam. 7. Nous y trouvons cependant une nouvelle preuve des modifications conscientes (additions ou retranchements), faites en vue du but que l’Esprit de Dieu se propose dans notre livre. Avant de les noter, rappelons encore une fois que les Chroniques nous présentent les conseils et les promesses de Dieu à l’égard de la royauté établie dans la maison de David, conseils et promesses qui trouveront leur plein accomplissement en Christ, car «autant il y a de promesses de Dieu, en Lui est le oui et en Lui l’amen à la gloire de Dieu par nous» (2 Cor. 1:20).

Au v. 1 de notre chapitre, l’Esprit retranche les mots: «Quand l’Éternel lui eut donné du repos de tous ses ennemis», qui ne cadrent pas avec notre récit du royaume établi par le retour de l’arche. De même au v. 10: «Je subjuguerai tous tes ennemis» est donné au futur, en contraste avec: «Je t’ai donné du repos de tous tes ennemis» qui caractérise 2 Sam. 7:11.

Comme nous l’avons aussi remarqué précédemment, le nom de l’Éternel est remplacé habituellement dans ce chapitre par celui de Dieu.

Au v. 11: «Je susciterai après toi ta semence qui sera un de tes fils», reporte nos pensées vers Christ, le roi des conseils de Dieu, tandis que 2 Sam. 7:12: «La semence qui sortira de tes entrailles» indique Salomon, fils de David.

Le v. 13 est très remarquable. Dieu dit: «Moi, je lui serai pour père, et lui me sera pour fils», passage cité en Héb. 1:5 comme se rapportant à Christ, et ayant trait aux conseils de Dieu à l’égard de son Oint. Ce même passage, en 2 Sam. 7:14, s’applique au roi faillible et responsable: «Moi, je lui serai pour père, et lui me sera pour fils: s’il commet l’iniquité, je le châtierai avec une verge d’hommes et avec les plaies des fils des hommes, etc.». C’est ce qui arriva à David lui-même dans le livre de Samuel, tandis que les Chroniques ne mentionnent ni sa faute ni le châtiment prolongé, la «verge d’hommes» qui en fut la conséquence.

Au v. 14 il est dit: «Je l’établirai dans ma maison et dans mon royaume à toujours, et son trône sera affermi pour toujours». En 2 Samuel nous lisons: «Ta maison et ton royaume seront rendus stables à toujours devant toi; ton trône sera affermi pour toujours» (v. 16).

Pour la même raison nous lisons (v. 18, 19) «que pourrait te dire encore David pour la gloire de ton serviteur? Et toi, tu connais ton serviteur. Ô Éternel, tu as fait toute cette grande chose à cause de ton serviteur, etc.». Ce mot «ton serviteur» porte les pensées bien plus loin que David, vers la personne de Christ. 2 Sam. 7:21, s’exprime ainsi: «C’est à cause de ta parole et selon ton cœur que tu as fait toute cette grande chose, pour la faire connaître à ton serviteur».

Et enfin, au v. 27: «Et maintenant qu’il te plaise de bénir la maison de ton serviteur, afin qu’elle soit à toujours devant toi; car toi, ô Éternel, tu l’as bénie, et elle sera bénie pour toujours»; tandis que 2 Sam. 7:29, dit: «Car toi, Éternel, tu as parlé, et que la maison de ton serviteur soit bénie de ta bénédiction pour toujours». Le premier de ces passages nous reporte aux promesses inconditionnelles faites à Abraham (Gen. 12:2); le second exprime un désir qui n’a pu se réaliser pour la descendance de David, roi responsable, comme il l’exprime lui-même dans ses dernières paroles: «Quoique ma maison ne soit pas ainsi avec Dieu»; toutefois, confiant aux promesses de la grâce, il ajoute immédiatement: «Cependant il a établi avec moi une alliance éternelle, à tous égards bien ordonnée et assurée, car c’est là tout mon salut et tout mon plaisir, quoiqu’il ne la fasse pas germer» (2 Sam. 23:5). Tout en reconnaissant la ruine de sa maison, sous le régime de la responsabilité, il se reporte à l’alliance éternelle, aux «grâces assurées de David» et cette vérité, mise en évidence dans les Chroniques, soutient en 2 Samuel le cœur du roi, quand il doit envisager, à la fin de sa carrière, la ruine de sa maison, fruit de sa propre faute.