1 Chroniques

Chapitres 14 à 16:6

Victoires de David. Fruits de la grâce dans son cœur. Son association avec la famille lévitique.

Ces chapitres nous montrent la grâce à laquelle, en somme, la faute de David avait fourni l’occasion de se manifester, opérant dans le cœur du roi l’humiliation et l’obéissance à la Parole, dont il s’était écarté sur un point.

Le chap. 14:1-7 correspond à 2 Sam. 5:10-15. Nous y voyons les nations, dans la personne de Hiram, reconnaître la suprématie de l’oint de l’Éternel et rechercher sa faveur. «Et Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers à David, et des bois de cèdres, et des maçons, et des charpentiers, pour lui bâtir une maison. Et David connut que l’Éternel l’avait établi roi sur Israël, car son royaume était haut élevé à cause de son peuple Israël» (14:1-2). Dieu montre à son serviteur David qu’il accomplit envers lui ses conseils de grâce en l’établissant roi sur son peuple et en lui soumettant les nations.

Après la soumission de Hiram, nous trouvons les victoires sur les Philistins (v. 8-16; cf. 2 Sam. 5:17-25), suivies dans les Chroniques de cette remarque caractéristique: «Et le nom de David se répandit dans tous les pays; et l’Éternel mit la frayeur de David sur toutes les nations» (v. 17). Ainsi l’Éternel lui-même répand la domination du roi sur les nations par des victoires qui dépendent entièrement de son obéissance à la parole de Dieu (v. 10, 14), leçon qu’il avait apprise par la «brèche d’Uzza».

La descendance complète de David à Jérusalem nous est donnée pour la seconde fois dans ce livre (3:5-8; 14:3-7): (Elpéleth et Nogah ne sont pas mentionnés en 2 Sam. 5:14-16). Cette répétition a pour but de nous montrer que les conseils de Dieu, au sujet de la royauté, s’accomplissent au moment où le roi trouve en Sion un lieu de repos pour l’arche de Dieu.

Le commencement du chap. 15 (v. 1-13) est très remarquable: «David dit: Il ne convient pas que l’arche de Dieu soit portée par personne excepté les Lévites; car l’Éternel les a choisis pour porter l’arche de Dieu et pour en faire le service à toujours» (v. 2). Puis, parlant aux Lévites: «Vous êtes les chefs des pères des Lévites; sanctifiez-vous, vous et vos frères, et faites monter l’arche de l’Éternel, le Dieu d’Israël, au lieu que je lui ai préparé. Car, parce que vous ne l’avez pas fait la première fois, l’Éternel, notre Dieu, a fait une brèche parmi nous; car nous ne l’avons pas recherché conformément à l’ordonnance» (v. 12, 13). Ces passages manquent dans le second livre de Samuel, et, si les Chroniques ont, par exception, enregistré la faute de David, c’est afin de nous présenter l’admirable confession que la grâce finit par produire en lui.

Le passage compris entre les chap. 15:14 et 16:6 est bien plus explicite que 2 Sam. 6:12-23. Ce qui frappe avant tout, c’est l’ordre institué par David, dans la famille lévitique, au sujet du retour de l’arche. Selon la pensée de Dieu, exprimée en 1 Sam. 2:35, la sacrificature est désormais dépendante de la royauté. Tout est réglé par David. Il est lui-même «vêtu d’une robe de byssus, ainsi que tous les Lévites qui portaient l’arche» (v. 27). «Il a sur lui un éphod de lin» (ibid), comme jadis Samuel le prophète (1 Sam. 2:18). «Il offre des holocaustes et des sacrifices de prospérités» (16:2). Son identification avec la sacrificature va plus loin encore, car, semblable à Melchisédec, «il bénit le peuple au nom de l’Éternel» (ibid). Enfin, comme vrai oint de l’Éternel, il rassasie de pain ses pauvres (v. 3; Ps. 132:15-17). Il revêt ainsi tous les caractères de lévite, de prophète, de sacrificateur aaronique, de sacrificateur éternel et de roi qui pareront le Christ, homme des conseils de Dieu, quand il paraîtra dans son royaume.

C’est David qui, non seulement ordonne aux Lévites de transporter l’arche «comme Moïse l’avait commandé, selon la parole de l’Éternel» (v. 15), mais qui établit des chantres, des joueurs d’instruments et des «portiers pour l’arche» dont les noms mêmes sont énumérés. Au milieu d’eux le nom d’Obed-Édom, répété quatre fois (et encore deux fois au chap. 16:38), brille entre tous. Il est portier pour le tabernacle, avec les fils de Merari; il est chantre, portier pour l’arche, joueur d’instruments. Obed-Édom, témoin et objet de la grâce du Dieu qui avait béni sa maison et tout ce qui lui appartenait (13:14) à cause de la présence chez lui du trône de l’Éternel, obtient une mention toute particulière dans le livre des conseils de Dieu en grâce.

Remarquons combien souvent le nom de «Dieu» est substitué dans ces chapitres au nom de «l’Éternel» mentionné dans les passages correspondants de 2 Sam. L’amour et la grâce sont bien plus en relation avec le premier de ces noms qu’avec le second qui parle plutôt de sa justice, de sa sainteté et de sa fidélité à Sa parole.