1 Chroniques

Chapitres 9 et 10

V. 1-34 — Ruine du peuple et restauration de Juda et de Benjamin. Les Lévites.

Le chap. 8 nous a amenés à la royauté selon la chair dont le chap. 10 nous montrera la ruine; tandis que le chap. 9 nous montre la ruine définitive du peuple: «Juda fut transporté à Babylone à cause de ses péchés» (v. 1). Nous trouvons ensuite la restauration du faible résidu, mentionné dans les livres d’Esdras et de Néhémie, pour attendre à Jérusalem le Messie promis. Ce chap. 9 correspond au chap. 11 de Néhémie. Cependant il diffère sensiblement de Néhémie 11, soit par le nombre des fils de Juda et de Benjamin qui habitèrent Jérusalem, soit par leurs noms. Il ajoute ici des branches collatérales. Quant aux sacrificateurs et aux Lévites il se rapproche beaucoup plus de Néhémie. Il définit enfin très exactement les fonctions des portiers du temple. Nous apprenons aussi, ce que Néhémie ne nous révèle pas, que des fils d’Éphraïm et de Manassé, restés probablement dans le pays de Canaan lors de la captivité de leurs tribus, vinrent habiter à Jérusalem (v. 3) avec les fils de Juda et de Benjamin.

Remarquons un autre détail. Il est dit des sacrificateurs au v. 13: «Hommes forts et vaillants, pour l’œuvre du service de la maison de Dieu». En effet, il faut la même force pour le service de la maison de Dieu, que pour le combat. Ces fonctions sont très diverses de nature, mais la même énergie spirituelle est nécessaire pour les unes comme pour les autres.

Aux v. 17-23 nous apprenons quel était, en partie, le service des lévites. Ils étaient, en ces jours de restauration, portiers à la porte du temple, appelée «porte du roi». Autrefois ils gardaient «les seuils de la tente: et leurs pères avaient été préposés sur le camp de l’Éternel, gardant l’entrée; et Phinées, fils d’Éléazar, fut autrefois prince sur eux». Il est dit de lui: «L’Éternel était avec lui» (v. 20), et c’était tout dire. David et Samuel avaient établi les portiers dans leur charge, alors que le temple, appelé au verset 23 «la maison de la tente», n’était pas encore bâti. Mais, de plus, ces portiers lévites étaient «préposés sur les chambres et sur les trésors de la maison de Dieu, et ils se tenaient la nuit autour de la maison de Dieu, car la garde leur en appartenait, et ils en avaient la clé pour ouvrir chaque matin» (v. 26, 27). Enfin «quelques-uns d’entre eux étaient préposés sur les ustensiles du service, car ils les rentraient en les comptant, et ils les sortaient en les comptant. Et il y en avait qui étaient commis sur les vases et sur tous les ustensiles du lieu saint, et sur la fleur de farine, et sur le vin, et sur l’huile, et sur l’encens et sur les aromates» (v. 28, 29). D’autres avaient «la charge de l’ouvrage des gâteaux cuits sur la plaque; et des fils des Kehathites, d’entre leurs frères, étaient chargés des pains à placer en rangées, pour les apprêter chaque sabbat». Enfin c’étaient là «les chantres» (v. 32, 33).

De combien de fonctions diverses ces humbles serviteurs étaient revêtus! Fonctions modestes, mais sans lesquelles tout l’ordre du service de l’Éternel aurait été interrompu, voire même annulé! Pensons-y, et quand le Seigneur nous confie un service, quelque insignifiant qu’il soit en apparence, acquittons-nous-en avec zèle, en nous disant qu’il est nécessaire à l’ordre de la maison de Dieu. Sachons, quelle que soit notre tâche, «comment il faut se conduire dans la maison de Dieu qui est l’assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité!» (1 Tim. 3:15).

 

Chapitres 9 (v. 35) à 27 — La royauté de David selon les conseils de Dieu

Chapitres 9 (v.35) à 10 — Ruine de la royauté selon la chair.

Le sujet des généalogies se clôt avec le v. 34 du chap. 9. Les v. 35 à 44 reprennent l’énumération de la famille de Saül, avec quelques différences qui nous initient à la manière dont les généalogies étaient composées. C’est ainsi que nous trouvons dans ce passage l’ascendance de Ner jusqu’à Gabaon, tandis que le chap. 8 (v. 33-39) ne donnait que la descendance de Ner et y ajoutait celle d’Eshek, frère d’Atsel. Comme toujours, l’Esprit de Dieu qui a dirigé la composition des Chroniques a son but déterminé. Il s’agit en premier lieu, dans notre passage, des ancêtres de Saül qui, du droit de leur tribu, habitèrent Jérusalem «à côté de leurs frères» de Juda, puis de la descendance directe de ce roi, en évitant les branches collatérales qui n’ont pas de rapport, ici, avec le but du livre inspiré.

C’est ainsi que nous arrivons au chap. 10 qui va inaugurer les récits des livres de Samuel et des Rois, mais, comme nous l’avons dit si souvent, avec le but de faire ressortir les conseils de Dieu, au sujet de la royauté de Juda, royauté d’où le Christ devait descendre.

Ici une remarque s’impose à nous. Dieu nous présente la ruine de l’homme sous deux aspects. Tantôt il nous donne son histoire en détail, parce qu’il s’agit de nous prouver, par le menu, l’état irrémédiable de l’homme pécheur, placé sous sa responsabilité. Ce n’est que lorsqu’il est démontré que cet état est sans remède, que Dieu se décide à prononcer le jugement. De là, le récit détaillé des livres historiques qui vont de Josué à la fin des Rois. Dans le Nouveau Testament, l’épître aux Romains offre un caractère analogue: l’état de l’homme sans loi et sous la loi y est poursuivi depuis le premier chapitre jusqu’au «misérable homme que je suis!» du chap. 7, expérience finale de l’état désespéré de l’homme, même réveillé, sous la loi, mais responsable devant Dieu de la garder.

D’autre part, quand Dieu nous présente l’étendue de sa grâce et la réalisation de ses conseils d’éternité, il établit d’emblée, comme chose irrémédiable, la ruine définitive de l’homme, sans nous parler de l’épreuve qu’il lui fait subir pour lui prouver cet état. Tel est le caractère du livre des Chroniques. L’épître aux Éphésiens y correspond dans le Nouveau Testament. Cette épître, en ce qui concerne l’état de l’homme pécheur, a pour base ces mots du chap. 2:1: «Lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés».

L’histoire de Saül, rapportée dans les Chroniques, est un frappant exemple de cette vérité. Après la généalogie de Saül, nous trouvons seulement le récit de sa mort, rapporté, presque mot à mot (chap. 10:1-12), d’après 1 Sam. 31, mais l’Esprit de Dieu ajoute (v. 13, 14) un passage supplémentaire très remarquable: «Et Saül mourut dans son péché qu’il avait commis contre l’Éternel, à propos de la parole de l’Éternel, qu’il n’avait pas gardée, et aussi pour avoir interrogé une femme qui évoquait les esprits pour les consulter; et il ne consulta point l’Éternel. Et il le fit mourir». Dieu explique dans ce passage la cause du jugement définitif de Saül, la même que celle de tout homme pécheur: la désobéissance et l’abandon de Dieu. Et, chose remarquable, ce sont les paroles que nous retrouvons en Éph. 2, chapitre qui proclame l’état de mort du pécheur: «les fils de la désobéissance» et «sans Dieu dans le monde» (v. 2, 12).

Dieu avait donné Saül à Israël dans la chair, selon sa demande, et cette royauté ne pouvait aboutir qu’à une faillite complète. Désormais Dieu va agir selon les conseils de sa souveraine grâce: «Il transféra le royaume à David, fils d’Isaï» (v. 14).