1 Chroniques

Chapitre 6

La tribu de Lévi.

Nous trouvons dans ce chapitre la généalogie de la famille sacerdotale et des familles des Lévites, ainsi que leurs habitations.

La généalogie sacerdotale forme le pendant de la généalogie royale (chap. 2 et 3), mais elle s’arrête ici à la captivité, sans la dépasser comme la race de David (3:19-24).

Au v. 1 nous trouvons d’abord, selon un principe souvent énoncé, les fils de Lévi d’après l’ordre naturel ou de naissance: Guershom, Kehath et Merari; puis, au v. 2, Kehath (et non Guershom) élu par grâce comme souche de la sacrificature aaronique. C’est Aaron, et non Moïse qui vient en premier rang au v. 3: «Aaron et Moïse et Marie». L’ordre de cette énumération correspond au contenu des Chroniques qui traitent de la royauté de Juda selon les conseils de Dieu, et de la sacrificature dans ses rapports avec elle.

Ces trois noms, Aaron, Moïse et Marie, représentent la sacrificature, la loi et la prophétie, mais dès qu’il s’agit des conseils de grâce en rapport avec la royauté, la loi, Moïse, cède le pas à la sacrificature.

Les fils d’Aaron sont Nadab, Abihu, Éléazar et Ithamar. Nadab et Abihu furent jugés à cause de leur péché. Et voici de nouveau, dans la famille sacerdotale, l’histoire de l’homme naturel qui vient en premier lieu, puis est mis entièrement de côté. Après Nadab et Abihu viennent Éléazar et Ithamar; Éléazar, le sacrificateur selon l’élection de grâce; Ithamar, le sacrificateur responsable, mis de côté pour faire place au premier.

Éléazar engendra Phinées, l’homme d’énergie, qui sut joindre, comme Caleb, la vertu à sa foi et fut choisi de Dieu pour continuer la lignée sacerdotale. Cette lignée s’étend sans interruption jusqu’à Azaria (v. 9), «qui exerça la sacrificature dans la maison que Salomon bâtit à Jérusalem» (v. 10). D’Azaria elle descend jusqu’à Jotsadak, le dernier souverain sacrificateur mentionné dans les Chroniques. «Il partit quand l’Éternel transporta Juda et Jérusalem par la main de Nebucadnetsar» (v. 15). Esdras et Néhémie nous renseignent sur les souverains sacrificateurs qui exercèrent leurs fonctions après le retour de la captivité. Leur lignée s’interrompt 330 ans environ avant le Christ (Néh. 12:10, 11); de même que la descendance royale s’arrête au chap. 3 des Chroniques, quelques générations après Zorobabel.

Au v. 16, l’Esprit de Dieu reprend la généalogie des Lévites, cette fois selon l’ordre de naissance dans lequel leurs familles ont été établies. Le livre des Nombres nous apprend que leurs fonctions consistaient à porter à travers le désert le tabernacle et ses ustensiles. Les plus précieux, y compris l’arche, étaient confiés aux Kehathites. Mais nous trouvons ici que «depuis que l’arche fut en repos», David établit d’entre les trois familles des Lévites, des hommes «pour la direction du chant dans la maison de l’Éternel». «Et ils faisaient le service devant le tabernacle de la tente d’assignation, pour le chant, jusqu’à ce que Salomon eût bâti la maison de l’Éternel à Jérusalem» (v. 31, 32).

Dans chacune de ces trois familles un lévite avait la préséance sur les autres par les dons qu’il avait reçus de Dieu: Pour les Kehathites, Héman; pour les Guershonites, Asaph; pour les Merarites, Ethan. Les autres lévites «furent donnés pour tout le service du tabernacle de la maison de Dieu» (v. 48).

La sacrificature elle-même avait une double fonction: 1° «Aaron et ses fils faisaient fumer ce qui se brûlait sur l’autel de l’holocauste et sur l’autel de l’encens pour tout le service du lieu très saint». 2° «Ils faisaient propitiation pour Israël, selon tout ce que Moïse, serviteur de Dieu, avait commandé» (v. 49). Ainsi la sacrificature seule était appelée à représenter l’œuvre de Christ, comme il est dit de Lui en Héb. 2:17, qu’Il fut «un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur dans les choses qui concernent Dieu pour faire propitiation pour les péchés du peuple». Les lévites, d’autre part, représentaient le service et la louange en rapport avec cette œuvre.

Dans les versets 54 à 81 nous trouvons l’énumération des villes attribuées aux lévites, y compris les villes de refuge. Ces dernières sont mentionnées non pas selon l’ordre de leur sanctification, en commençant par Kédesh et Sichem comme en Josué 20:7-9, mais selon l’ordre de Josué 21:11-40, en commençant par Hébron. Ici encore Kehath vient en premier lieu à la place de Guershom (cf. v. 20), car il s’agit du libre choix de l’Éternel: «le sort tomba pour eux» (v. 54). Parmi eux, les fils d’Aaron reçurent «Hébron, dans le pays de Juda» comme ville de refuge (v. 55, 57). Ainsi la sacrificature, issue de Kehath, est unie ici d’une manière intime au territoire de la tribu de Juda et au lieu de l’établissement de la royauté, tandis que les autres membres de la famille de Kehath trouvent leur domicile en Éphraïm et Manassé. Par cela même, Juda et Éphraïm (cf. v. 66) prennent une place prépondérante parmi les fils d’Israël. L’on voit ainsi Juda et Joseph qui a le droit de primogéniture réunis par l’habitation de la sacrificature lévitique au milieu d’eux. Ces trois noms, Juda, Joseph et Lévi nous parlent, d’une manière encore obscure, des caractères du Messie comme roi, comme premier-né, et comme souverain sacrificateur.

L’ordre des villes de refuge correspond, comme nous l’avons dit, à Josué 21. C’est Hébron, Sichem, Golan en Basan, Kédesh, Bétser, Ramoth de Galaad.