Psaumes

Psaume 85

Ps. 85 v. 1-9 — Recherche de la jouissance de la faveur divine par le peuple délivré

En lisant le Ps. 85, j’ai longtemps hésité sur sa véritable portée directe : je me suis demandé si sa première partie était relative à la délivrance extérieure et à la grâce qui s’y manifeste, et si la seconde serait destinée à faire entrer le peuple dans la jouissance de cette bénédiction par la restauration de l’âme de chacun des fidèles en particulier — ou bien si, comme nous avons vu que cela est souvent le cas, nous y avons d’abord la déclaration du grand résultat comme sujet du Psaume et ensuite la description des souffrances du résidu et des opérations divines qui menaient à ce résultat. La délivrance extérieure du peuple sera suivie d’une œuvre de restauration dans les âmes. À présent encore je ne me prononce pas sur ce point avec une grande certitude. Sur l’ensemble du Psaume, je suis porté à penser que les Israélites fidèles y recherchent la jouissance de la faveur divine lorsqu’ils seront délivrés de tous leurs ennemis et que leur délivrance leur montrera qu’ils sont pardonnés. En effet, les trois premiers versets posent cette base, [85:1] que Dieu est propice à sa terre, et qu’il a rétabli les captifs de Jacob. C’était la grande vérité publique. Mais le verset 4 fait voir que le peuple restauré avait besoin d’une autre bénédiction, dans la réalité de sa relation propre avec Dieu : « Ramène-nous, ô Dieu de notre salut ! ». L’Éternel était le Dieu de leur salut, mais ils avaient besoin de sa bénédiction au milieu du pays, afin que son peuple se réjouît en lui. Combien souvent cela est vrai de l’âme qui sait qu’elle est pardonnée ! [85:7] Les rachetés s’attendent à la bonté et au salut de l’Éternel, et restaurés ainsi dans sa faveur, [85:8] ils écoutent ce que dira Élohim Jéhovah ; car ils comptent sur la miséricorde. Il dira paix à son peuple, le caractère public des fidèles, et à ses saints, le résidu qui doit en jouir. [85:9] La foi possède donc, en toute manière, la certitude que le salut de Dieu est près de ceux qui le craignent, afin que la gloire de l’Éternel habite dans le pays.

Ps. 85 v. 10-13 — Principes divins établissant la bénédiction, en miséricorde et en justice

Les derniers versets célèbrent dans des termes remarquables les principes divins sur lesquels les bénédictions sont désormais établies. [85:10] La bonté et la vérité de Dieu se sont maintenant rencontrées ; ses promesses, toujours véritables, ont été maintenant accomplies par sa miséricorde. Il convient de remarquer que, dans les Psaumes, la miséricorde précède toujours la justice et la vérité. Car en rejetant le Seigneur, Israël avait perdu tout droit à la promesse ; il était tombé pleinement sous la culpabilité ; il n’avait pas de justice sur laquelle il pût s’appuyer ; il avait été renfermé dans la désobéissance, afin qu’il pût être aussi l’objet de la pure miséricorde [(Rom. 11:32)]. Mais, par le moyen de l’œuvre de Christ, ces promesses vont être maintenant accomplies, et la bonté et la vérité se rencontreront. Il y a encore plus que cela. Le Seigneur est, par grâce, la justice de ceux qui composent le résidu ; par conséquent cette justice est pour eux la paix, et ce qui, dans le jugement, aurait été leur ruine, se trouve, dans la grâce, être leur paix : « la justice et la paix se sont entre-baisées ». J’ai à peine besoin de dire combien ces grands principes sont vrais pour quelque pécheur que ce soit, à l’égard de bénédictions bien meilleures et célestes. [85:11] Ici, ils sont appliqués à des bénédictions terrestres : la vérité germera de la terre, c’est-à-dire que son fruit, le plein et entier effet de la vérité et de la fidélité de Dieu, sera manifesté sur la terre en de parfaites bénédictions. Mais ces bénédictions ne seront pas le résultat d’une justice, accomplie ici-bas par l’homme d’une manière légale. La justice regardera des cieux : c’est la justice de Dieu, — l’Éternel leur justice ! Elle est donc stable ; [85:12] l’Éternel donne ce qui est bon, et le pays est béni. [85:13] La justice fraie à Jéhovah lui-même, dans le pays — son pays, sans aucun doute, — le chemin de la bénédiction. Son règne sera caractérisé ainsi : « Un roi régnera en justice » (Ésaïe 32:1). Il n’y aura plus d’oppression, on ne verra plus la justice se tenir loin, ni la vérité trébucher sur la place publique, comme dit Ésaïe 59:14. Le jugement est revenu sur la terre et le gouvernement a ce caractère : « l’œuvre de la justice sera la paix et le travail de la justice, repos et sécurité à toujours » (Ésaïe 32:17). Ce dernier trait est pratique, [85:11] mais il est le résultat du fait que la justice a regardé des cieux ; bien plus, qu’elle est établie sur la terre (comp. Ps. 72:1-7, où nous trouvons la description de cet état béni).