Psaumes

Psaume 40

Chemin de Christ dans l’affliction, encourageant le résidu éprouvé

Délivrance de Christ de Ses afflictions, encouragement pour le résidu

Christ délivré par la fidélité de l’Éternel des afflictions qu’Il traversait

Au Ps. 40 donc, Christ n’apparaît pas seulement comme traversant les afflictions qui encombraient son chemin, du moment qu’il se chargeait de la cause du peuple de son amour, désobéissant et coupable, afflictions au milieu desquelles il a appris la langue des savants et par lesquelles il a été rendu capable d’entrer dans les afflictions de ceux qui seront éprouvés et épargnés aux derniers jours, et d’exprimer les désirs et les requêtes qui convenaient à leur état devant Dieu ; — mais ce Psaume nous place avant tout en face de la délivrance dans laquelle Christ, ayant attendu patiemment l’Éternel au milieu de ces afflictions [(40:1)], fait l’expérience de la fidélité de l’Éternel, en sorte qu’il est délivré de ces afflictions pour l’encouragement de plusieurs ; puis nous trouvons la clef de toute son histoire, lorsqu’il a entrepris de faire la volonté de l’Éternel, tout le système juif sous la loi prenant ainsi fin et étant mis de côté. Christ a été parfaitement fidèle à l’Éternel au milieu de toute la congrégation d’Israël, au travers de l’épreuve et de l’affliction la plus profonde ; mais le Psaume se clôt, comme il convenait, sur le thème de la délivrance.

Relation de Christ avec le résidu, base de l’enseignement des Psaumes

De là vient que l’application de cette délivrance aux afflictions de Christ, analogues à celles du résidu, sera d’un si grand prix pour les fidèles du résidu lorsqu’ils se trouveront dans la détresse. Ce principe est développé ici d’une manière si claire, que le Ps. 40 prend une importance particulière au milieu de tout le livre. La relation de Christ avec Israël dans le résidu est mise en lumière d’une manière aussi frappante que possible, et posée comme base de tout l’enseignement des Psaumes, bien que les circonstances ne soient plus les mêmes après le Ps. 41.

Christ entreprenant son œuvre d’obéissance ici-bas

J’ai à peine besoin de dire que le Psaume nous parle de Christ personnellement — (l’apôtre le cite comme les propres paroles de Jésus en Héb. 10 [v. 5-7]), — de Christ entreprenant cette œuvre glorieuse par laquelle les symboles et les figures sont mis de côté, et le croyant rendu parfait à perpétuité [(Héb. 10:14)]. [40:7] « Voici, je viens », telles sont les paroles du Fils s’offrant lui-même de sa libre volonté, pour accomplir toute la volonté de Dieu dans son œuvre ici-bas, selon les conseils éternels de la divinité. Je le répète, ce Psaume nous fait voir Christ entreprenant l’œuvre. Son œuvre, c’était d’obéir, mais il s’offre lui-même pour cela, de sa pleine et libre volonté, [40:8] trouvant ses délices à faire le bon plaisir de Dieu. [40:9] Dans la grande congrégation d’Israël, en accomplissant son service envers l’Éternel, il n’avait pas reculé, quelle que fût la réception qu’on lui fît : il avait prêché la justice ; il n’avait pas retenu ses lèvres ; il avait été fidèle à son service, coûte que coûte, et c’était l’Éternel qu’il avait ainsi proclamé. [40:10] Il n’avait point caché sa justice, sa fidélité, son salut, sa bonté et sa vérité devant le corps tout entier d’Israël. — Tel avait été son service : [40:12] mais ensuite tout change pour ce fidèle serviteur, car des maux sans nombre l’ont environné. Il s’attend à la gratuité et à la vérité de l’Éternel envers lequel il a été fidèle. Il y a plus encore : non seulement des maux sans nombre l’ont entouré, [40:14] des hommes ont cherché son âme pour la détruire, [40:12] mais il dit : « Mes iniquités m’ont atteint et je ne puis les regarder ». Ces iniquités, sans doute, quand il s’agit de Christ, étaient celles d’autres personnes, de tous les rachetés et particulièrement aussi d’Israël envisagé comme nation. [40:16] Dans cet état, il désire que ceux qui cherchent l’Éternel, puissent s’égayer et dire continuellement : « Magnifié soit l’Éternel » ; [40:14] et que les autres soient rendus honteux et soient confondus ! Il sépare le résidu pieux qui cherche l’Éternel, de ceux qui, lorsqu’il se présente fidèlement et en amour, se montrent les ennemis de Celui dont il manifeste le nom. [40:17] C’est ainsi que Christ termine son expérience du monde, affligé et pauvre, mais assuré que le Seigneur pense à lui.

Fidélité de Christ dans l’affliction, s’attendant à l’Éternel sans chercher à l’éviter

Christ n’est pas abandonné dans la position dans laquelle il nous est présenté ici, mais il entre dans cette position par une vie de fidélité qui devait aboutir à cette heure terrible. C’est, en quelque sorte, son cri, au moment où il confesse les péchés avant que la victime soit consumée ou égorgée. Il est là dans la profonde affliction d’une telle position, implorant l’Éternel, mais non pas sous la colère manifestée au temps où il ne peut être entendu. Le Psaume, je le répète, ne dépeint pas cette colère, mais la fidélité de Christ, qui s’attend à l’Éternel lorsqu’il est dans l’affliction, plutôt que de rechercher le repos, ou douze légions d’anges [(Matt. 26:53)], ou la myrrhe qui stupéfie [(Marc 15:23)], ou de reculer devant la souffrance qui doit résulter de l’entière soumission à la volonté de Dieu, de même qu’il n’a pas craint d’affronter les hommes quand il a annoncé cette volonté. [40:1] Il a attendu patiemment l’Éternel, et Il s’est penché vers lui et a entendu son cri : c’est là la perfection de Christ. Il n’a pas cherché une issue pour éviter l’obéissance, il n’a pas hésité, il n’a pas reculé, ni ne s’est détourné : il a attendu le temps de l’Éternel dans le sentier de l’obéissance parfaite, et le temps vint où, comme il est dit de Joseph, sa cause fut connue.

Encouragement pour le résidu éprouvé, en regardant à Christ

Le but de l’Esprit, dans notre Psaume, est de montrer à ceux qui étaient éprouvés, que quelqu’un avait passé avant eux dans le chemin de la souffrance, et avait été exaucé. Nous pouvons dire que c’est en résurrection que Jésus a été pleinement exaucé ; mais, sur la croix même, l’heure des ténèbres était passée, et avec une forte voix, il put remettre son esprit à son Père [(Luc 23:46)], et sa mère à son disciple bien-aimé [(Jean 19:26-27)]. Ces détails nous sont donnés par l’histoire, non par la prophétie, et ils n’auraient pas été profitables pour les fidèles du résidu, car ce dont ceux-ci ont besoin, c’est de savoir qu’ils seront exaucés lorsqu’ils s’attendront patiemment à l’Éternel. S’ils sont mis à mort, l’exaucement sera pour eux en résurrection ; s’ils demeurent vivants, ils seront exaucés pour jouir de la position d’Israël en bénédiction, je n’en doute pas, avec l’Agneau sur la montagne de Sion, parce qu’ils ont traversé, quelque faibles et infirmes qu’ils aient été, des épreuves et des souffrances semblables, fidèles à l’Éternel dans la grande assemblée. Si leurs iniquités les alarment, ils ne sont pourtant pas sans espérance ; ils ne connaissent pas l’expiation, [40:12] mais ils savent que quelqu’un qui a pu dire : « Mes iniquités m’ont atteint », [40:1] a attendu patiemment et a été exaucé et délivré. Ils attendent, se confiant en la miséricorde de l’Éternel, quoique maintenant ils ne connaissent pas encore la paix. Leurs iniquités les ont atteints, en sorte qu’ils se demandent comment ils peuvent espérer en l’Éternel pour être délivrés. « Il y a pardon auprès de toi, afin que tu sois craint » (Ps. 130:4), [40:2] et notre Psaume assure aux fidèles que quelqu’un, qui était dans un abîme pareil à celui dans lequel ils se trouvent, a été délivré. Quand ils regarderont à lui, ils jugeront leurs péchés dans cette lumière où ils verront Celui qui les a portés, et ils auront la paix ; mais le fondement de la paix est posé ici pour eux, en espérance. Un cœur accablé sous le poids de ses iniquités peut, en s’appuyant sur lui, attendre la délivrance. La délivrance est trouvée, et quelque obscure que soit la lumière des fidèles, car elle le sera, le fondement de l’espérance est posé. (Comparez Ésaïe 50:10, 11, qui décrit cet état, résultat pour le résidu de ce que Christ a été justifié et secouru). Mais ce n’est pas tout : [40:3] le Messie se place dans son association avec les saints : « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu. Plusieurs le verront et craindront, et se confieront en l’Éternel ». « Bienheureux l’homme qui a mis en l’Éternel sa confiance, et ne s’est pas tourné vers les orgueilleux et ceux qui se détournent vers le mensonge ! ». Telles sont les pensées de Dieu envers nous (vers. 5) !

Ps. 40 v. 1-4 — Christ exaucé et délivré, encouragement de la multitude des fidèles

Aux premiers versets, [40:1] nous voyons Christ qui a attendu patiemment l’Éternel, exaucé [40:2] et tiré hors du puits de la destruction et d’un bourbier fangeux. Je ne doute pas que le cœur de David n’ait chanté cela, mais il s’agit certainement ici non de lui, mais de Christ, dans l’intention de la prophétie. Ensuite, nous l’avons vu, Christ, quoique distinguant le résidu, s’identifie avec Israël. La louange de notre Dieu, dit-il (vers. 3) ; [40:3] le résultat est que « plusieurs le verront, et craindront, et se confieront en l’Éternel ». Ce qu’ils ont vu agit sur les fidèles aux derniers jours et les encourage à se confier en l’Éternel ; ils peuvent s’attendre aussi à la délivrance ; plusieurs le feront. Sa prédication de la justice à la grande congrégation rassemble un petit troupeau ; sa délivrance, en tant que Christ souffrant, sera bénie pour un grand nombre. « Qui m’a engendré tous ceux-ci ? » dira Sion en ce jour-là (Ésaïe 49:21). Cette expression embrasse, peut-être, les dix tribus aussi ; toutefois, comme principe, une multitude de gens sera là présente et bénie, ce qui n’a pas eu lieu à la première venue du Christ : alors, il a dû être, dans son histoire et ses souffrances personnelles, le méprisé et le rejeté des hommes.

Ps. 40 v. 5-12 — Christ accomplissant la volonté de Dieu, confessant les péchés avant de les expier

Les pensées dont fait mention le vers. 5, sont les pensées de l’Éternel pour bénir ; elles nous amènent à la pensée capitale, au centre et au fondement de tout, [40:7-8] savoir à Christ venant pour faire la volonté de Dieu ; et maintenant nous pouvons pénétrer plus avant et comprendre mieux la valeur de l’accomplissement de cette volonté, ou ce qui est mieux encore, l’Esprit le fait pour nous. Après le vers. 5, nous sommes placés beaucoup plus en présence de la fidélité de Christ, accomplissant cette volonté, [40:12] accablé par les iniquités qui l’ont atteint dans sa propre âme tel que nous le voyons en Gethsémané, — mais en présence de la délivrance. La confession des péchés sur la tête de la victime, souvenons-nous-en, était autre chose pour elle que d’être mise à mort ou consumée — de même, lorsque Christ reconnaît ou confesse les iniquités dont il se chargeait comme siennes, ce n’est pas porter la colère, ni être retranché de la terre des vivants. Quelque terrible qu’ait été pour lui ce moment, comme nous le trouvons dans les évangiles — (et il voyait à l’avance tout ce qui devait en résulter pour lui), — ce qu’il a fait alors, confesser les péchés, est tout autre chose que de porter la colère qui leur est due. Il faut que son peuple, je ne dis pas imite sa confession de péchés, mais s’empare de cette confession avec la conscience que les péchés qu’il a confessés étaient les leurs ; et peut-être, jusqu’à ce que la grâce soit pleinement connue, auront-ils à le faire dans une profonde angoisse et une appréhension terrible de la colère à venir. C’est là — les afflictions extérieures à part — ce qui constitue l’analogie entre le résidu juif et le Seigneur : quant à la colère de l’expiation, nous savons qu’il en a porté le poids, afin que nous n’ayons jamais à la souffrir.

Fidélité de Christ comme témoin obéissant ici-bas, dans la détresse

Venue de Christ selon les conseils de Dieu, obéissant et dépendant

Notre Psaume nous présente donc Christ, selon les conseils éternels de Dieu, venu ici-bas pour accomplir la volonté de Dieu dans la nature humaine, se plaçant au milieu de la grande congrégation d’Israël, souffrant en conséquence profondément, [40:2] descendant jusque dans le puits de la destruction ; mais sa confiance en l’Éternel demeure ferme. [40:1] Il l’a attendu patiemment ; il a été délivré [40:3] et un nouveau cantique a été mis dans sa bouche. [40:1] L’Éternel a entendu son cri [40:2] et l’a fait sortir du bourbier. C’est une leçon pour tout le résidu : [40:4] Oh ! que bienheureux est l’homme qui a mis en l’Éternel sa confiance et ne s’est pas tourné vers les orgueilleux ! — Puis vient la suite des événements : [40:5] les conseils de Dieu ont été merveilleux ; [40:7] Christ vient pour faire la volonté de Dieu comme homme ; [40:8] il trouve ses délices à la faire ; [40:9] il déclare la justice de Dieu devant tous. Mais il est amené par là dans la plus profonde détresse ; [40:12] des maux sans nombre l’entourent, et de plus, ses iniquités (celles de son peuple) l’atteignent ; mais la patience a son œuvre parfaite : il est parfait et accompli dans toute la volonté de Dieu [(Jac. 1:4)], et comme le Psaume nous le montre au commencement, il est délivré. Toutefois, ainsi que je l’ai déjà fait remarquer, le Psaume annonce sa fidélité, tout spécialement ; c’est pourquoi nous le suivons jusqu’à l’accomplissement de l’épreuve, mais toujours sans qu’il en soit encore délivré. [40:14] L’objet de sa requête est que les méchants, étant trouvés ses ennemis, soient retranchés, [40:16] mais que les pauvres du troupeau soient rendus capables de louer, de s’égayer, et de se réjouir en l’Éternel. Qu’il est beau de voir sa parfaite patience dans l’épreuve, afin que toute la volonté de Dieu soit accomplie, et de le contempler cherchant la joie et la parfaite béatitude du pauvre résidu, mais prenant lui-même la position de dépendance vis-à-vis de l’Éternel et le priant d’intervenir comme Dieu. L’obéissance et la dépendance sont les deux traits caractéristiques de l’action de la vie divine dans l’homme à l’égard de Dieu.

Fidélité du témoin dans sa vie et ses souffrances, sans mention de sa mort

On peut remarquer ici que [40:9-10] le témoignage au milieu de la congrégation est clos [40:12] lorsque « les maux sans nombre » l’atteignent. [40:2] La préface du Psaume parle du puits de la destruction quand il en est déjà sorti, et nous apprenons en vue de quoi il a été obéissant, mais le Psaume ne fait pas mention de sa mort. Le corps même du Psaume nous le présente dans la fidélité de sa vie comme témoin, [40:7-8] car il est venu pour faire la volonté de Dieu, [40:12] et nous montre les maux qui l’ont atteint à la fin, quand il eut à porter le poids de l’iniquité de son peuple. Le verset 4 applique au résidu, pour son instruction, et son encouragement, le résultat de la fidélité de Christ.

Ps. 40 v. 6 — Christ prenant la position de serviteur en se faisant homme

Avant de passer plus avant, je dirai quelques mots de l’expression du vers. 6 : « Tu m’as creusé des oreilles ». Cette expression n’est pas la même que celle que nous trouvons dans l’Exode, au chap. 21 [(v. 6)], où l’esclave a l’oreille percée avec une alène et attachée au poteau de la porte, afin qu’il devienne serviteur pour toujours. Ce n’est pas non plus l’expression dont se sert Ésaïe (chapitre 50 [v. 4-5]) pour nous dépeindre son obéissance si entière et parfaite, comme serviteur, à la volonté de son Père, qu’il prête l’oreille chaque matin pour recevoir ses commandements. Le sens du mot que nous trouvons ici, au Ps. 40, est proprement que Dieu lui a « creusé des oreilles », c’est-à-dire que lui, il a pris la position de serviteur. Mais, selon que nous enseigne l’épître aux Philippiens, chap. 2 [(v. 7)], il a pris cette position en se faisant homme ; c’est pourquoi l’Esprit accepte ici l’interprétation que les Septante donnent de ce passage : « tu m’as formé un corps » (voyez Héb. 10:5). Comparez Jean 13 (qui répond, quant au temps, à Exode 21) ; Luc 12:37 et 1 Cor. 15:28.