Psaumes

Psaumes 38 et 39

Psaumes 38 et 39

Le résidu sent le poids de son péché et souffre sous la discipline de Dieu]

Les Ps. 38 et 39, comme nous l’avons déjà fait remarquer, ont un caractère particulier. Celui qui est droit de cœur a recherché et attendu la délivrance, et le pardon des péchés lui a été accordé comme bénédiction ; mais dans ces deux Psaumes, le résidu gémit sous le poids du châtiment gouvernemental des péchés, et il a le sentiment du pourquoi il souffre de la part de Dieu. Au Ps. 6 [(v. 1)], le fidèle suppliait l’Éternel de l’épargner dans sa colère, mais ici il est sous le poids tout entier de la discipline pour le péché : la verge a atteint le troupeau au-dehors, l’âme au-dedans. Il s’agit de chacun d’eux individuellement, mais c’est pourtant le résidu qui est en vue. [38:11] Ceux qui aiment l’homme pieux et ses compagnons se tiennent loin de sa plaie ; [38:12] des ennemis sans pitié complotent contre lui et cherchent sa vie. [38:9] Toutefois il est devant Dieu avec tout son désir et tous ses soupirs. Il est droit de cœur envers Dieu, et il reconnaît Dieu, [38:13] mais il est comme un muet à l’égard des hommes. [38:2] Les flèches qui l’ont percé sont pour son âme les flèches de l’Éternel — [38:15] et c’est à Lui qu’il a recours (vers. 13-16). [38:6] Le saint courbe la tête et se soumet. Ses ennemis sont actifs et puissants, mais quoique l’Éternel le frappe, il se confie en lui, parce que l’âme qui est humble reconnaît que le châtiment est juste. Elle peut attendre d’être délivrée de tous ses ennemis. [38:16] Ils seraient heureux que le pied du fidèle glissât, pour triompher de lui ; [36:18] mais ce dernier déclare son iniquité et est en peine de son péché qu’il reconnaît. Il ne s’excuse, ni ne cache son âme devant Dieu : [36:22] c’est à Dieu qu’il crie, afin qu’Il se hâte de le secourir.

Psaume 38

L’âme droite confesse son péché et s’attend à Dieu pour sa délivrance

Ce Psaume 38 nous présente un admirable tableau de l’état d’une âme : car l’Esprit pourvoit à tout, même là où le juste a manqué et où il a pu appeler sur lui quelque grand châtiment, à la joie du méchant. Mais celui qui est droit de cœur accepte la punition de son iniquité et se place ouvertement devant Dieu, confessant son péché, mais se confiant en Lui pour être délivré des méchants. Quelque triste que puisse être un cas pareil, rien ne met plus en évidence la vérité devant Dieu et la confiance en lui. Comment confesser son péché et attendre le secours de Dieu, quand on a été infidèle, quand on l’a déshonoré et que l’ennemi s’en réjouit ? Point d’excuse ; nulle tentative de rien cacher ! Le juste confesse tout et s’abandonne entre les mains de Dieu.

L’Esprit de Christ entre pleinement dans cette condition, en sympathie

Sans ces détails, le tableau de l’état du résidu eût été incomplet, aussi bien que les enseignements de la grâce pour toute âme en tout temps. Maintenant, jusqu’à quel point l’Esprit de Christ entre-t-il dans cette condition dont notre Psaume est l’expression ? Il y entre pleinement, je pense, quoique, sans doute, Christ en personne n’ait jamais pu s’y trouver. L’écrivain était évidemment sous l’impression de quelque grand châtiment, et d’un châtiment ouvertement manifesté. De pareils cas pourront se produire au milieu du résidu, dans toute leur étendue. Le principe d’ailleurs est d’une application universelle. En Christ, sans doute, il n’y a rien à discipliner ; mais ayant devant lui le péché dans toute sa gravité, et rencontrant dans son chemin toutes les afflictions qui tomberont sur le peuple, Christ peut, tout en étant « le bois vert », entrer dans le jugement qui viendra sur « le bois sec » [(Luc 23:31)]1. Il n’a pas pu dire ce qui est exprimé ici ; mais il peut sympathiser parfaitement avec ceux qui doivent parler ainsi : il leur a préparé les paroles qui, par son Esprit, en seront l’expression dans leurs cœurs. S’il n’avait pas porté toute la colère pour ces mêmes iniquités qui pèsent de tout leur poids sur leurs consciences, et à la pleine rigueur de laquelle ils échappent, ce n’aurait pas été simplement de la discipline gouvernementale qu’ils auraient eu à demander la délivrance, et c’est aussi pourquoi, lorsque l’affliction a ce caractère, Christ peut faire plus que de la sentir, car dans toutes les douleurs dont ils sont environnés, il a pris la plus large part.

1 Quoique « le bois sec » soit proprement l’Israël sans vie, cependant, comme le résidu, qui a longtemps rejeté Jésus, le Messie, se trouve d’abord mêlé avec la nation, les fidèles traversent dans leurs âmes et en esprit les afflictions qui viennent sur la nation, exception faite toutefois de son jugement final de la part de Dieu qui a été porté par Christ pour eux : il mourut pour la nation. Mais, ce jugement final à part, ils traversent tout, et sentent plus que jamais l’amertume de la douleur et de l’angoisse, en face du jugement, parce qu’ils ont le sentiment du péché qui l’amène. C’est pourquoi Christ, qui connaissait la cause de ce jugement qu’il avait devant lui et qu’il devait traverser (subissant l’oppression, sans délivrance apparente, car l’heure était venue à laquelle il devait être compté parmi les transgresseurs), a pu entrer pleinement dans leur position ; et bien qu’il y soit entré en amour, cependant la justice qui effrayait Israël, était devant lui.

Psaume 39

Le fidèle se courbe en silence devant Dieu, sentant son néant et s’attendant à Lui

Au Ps. 39, l’homme pieux est encore sous le châtiment de Dieu, mais plutôt avec le sentiment du néant de toute chair sous la main de Dieu, qu’avec celui de la défaveur, de la honte et de la crainte. Le fidèle courbe la tête devant Dieu, [39:2] il se tait plutôt que de laisser son cœur déborder et sa langue parler follement. Il eût pu répliquer ; il eût pu être irrité pour mal faire, mais il lui faut savoir se contenir et se taire quand Dieu fait peser sa main sur lui : il en est de même en tout temps. Le fidèle s’est tu, même quant au bien, et sa douleur a été excitée ; il nous le dit dans l’admirable langage de notre Psaume. [39:3] À la fin, son cœur déborde, [39:5] mais c’est pour présenter à Dieu le néant dont le sentiment a mûri dans son âme. [39:4] Il désire connaître sa fin et la mesure de ses jours, combien fragile il est : [39:6] Il voit que tout est vanité, [39:8] mais il voit sa propre transgression et son péché [39:11] dans la présence de Celui dont la correction consume la beauté de l’homme comme la teigne. [39:7] Il s’attend au Seigneur pour sa délivrance : [39:10] ce dont il s’inquiète, c’est de son châtiment. [39:8] Il a confiance en lui, qu’il ne le laissera pas devenir en opprobre à l’insensé. Cette expression de la vanité, trouvant son niveau dans l’anéantissement de soi-même, est d’une grande beauté, de même que la confiance en Dieu pour être délivré de l’orgueil des hommes, mais ce qui domine c’est que Dieu a affaire avec nos transgressions.

Fin de l’histoire morale du résidu dans sa relation avec l’Éternel

Ici se termine l’histoire morale du résidu au point de vue de sa relation d’alliance avec l’Éternel : le résidu invoque son nom, parce qu’il est en relation avec lui. C’est pourquoi nous trouvons tant de Christ lui-même dans les Psaumes de ce premier livre. Le Psaume suivant nous montre Christ prenant la place dans laquelle il devait être associé aux fidèles selon les conseils de Dieu, puis nous apprenons que cette position est la position réellement bénie.