Matthieu

Chapitre 9

Jésus pardonne et guérit son peuple

Tandis que le Seigneur agit selon le caractère et la puissance de Jéhovah (comme il est présenté au Psaume 103 [v. 3]) : « C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités » ; c’est la grâce actuelle, envers Israël, dans laquelle il vint, qui est présentée. Ce chapitre donne le caractère de son ministère, comme le précédent présente la dignité de sa Personne et la valeur de ce qu’il était. Le Seigneur se présente à Israël comme son vrai rédempteur et libérateur. Pour démontrer son droit (auquel l’incrédulité s’opposait déjà) d’être ainsi en bénédiction à Israël et de lui pardonner toutes ses iniquités, qui élevaient une barrière entre lui et son Dieu, Jésus accomplit l’autre partie du v. 3 du Ps. 103, « et guérit toutes ses infirmités ». Beau et précieux témoignage de bonté envers Israël, et en même temps démonstration de la gloire de Celui qui se trouvait au milieu de son peuple ! [9:10] Dans le même esprit, comme il avait pardonné et guéri, il appelle le publicain et entre dans sa maison, [9:13] car il n’était pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.

Le rejet de Jésus et de son œuvre en grâce

Il nous reste maintenant à examiner une autre partie de l’enseignement de l’évangile : le développement de l’opposition des incrédules, spécialement des docteurs et des religionisteset le développement du rejet de l’oeuvre et de la personne du Seigneur.

Le rejet de la puissance reconnue de Jésus — Ch. 8 v. 28-34

L’idée, le tableau de ce qui est arrivé nous a déjà été présenté dans le cas du démoniaque de Gergésa — la puissance de Dieu présente pour délivrer entièrement son peuple, et le monde s’il la recevait — cette puissance est reconnue par les démons comme étant celle qui les jugerait et les chasserait plus tard, et est manifestée en bénédiction à tous les Gergéséniens ; mais ils la rejettent, parce qu’ils ne veulent pas d’une telle puissance au milieu d’eux ; ils ne veulent pas de la présence de Dieu.

Après cela commence le récit des détails de ce rejet et son caractère. Remarquez que le chap. 8:1-27, nous décrit la manifestation de la puissance du Seigneur, puissance qui est vraiment celle de Jéhovah sur la terre. Depuis le v. 28, il nous montre l’accueil que cette puissance a trouvé dans le monde, et l’influence qui y régnait, soit comme puissance, soit moralement, dans le coeur des hommes.

Nous arrivons donc au développement historique du rejet de cette intervention de Dieu sur la terre.

Ch. 9 v. 1-13 — La grâce est venue sauver des pécheurs

[9:8] La foule glorifie Dieu qui avait donné une telle puissance à un homme. Jésus accepte cette position. Il était homme ; la foule voyait cet homme et reconnaissait la puissance de Dieu, sans savoir cependant comment réunir ces deux idées dans la personne de Jésus.

La grâce qui dédaigne les prétentions de l’homme à la justice, est maintenant mise en évidence.

[9:9] Matthieu le péager est appelé, car Dieu regarde au coeur, et la grâce appelle les vases d’élection.

[9:13] Le Seigneur annonce la pensée de Dieu à cet égard et sa propre mission (v. 13) : il est venu appeler les pécheurs ; il veut la miséricorde. C’était Dieu en grâce, et non pas l’homme, avec sa prétendue justice, comptant sur ses mérites.

Ch. 9 v. 14-17 — Incompatibilité des principes de la grâce avec les formes anciennes

Jésus (v. 14 et suiv.), donne ensuite deux raisons qui rendent impossible de concilier sa marche avec les exigences des pharisiens. [9:15] Comment les disciples pouvaient-ils jeûner lorsque l’époux était là ? Quand le Messie sera parti, ils en auront l’occasion. [9:16] D’ailleurs il est impossible d’introduire les nouveaux principes et la nouvelle puissance de sa mission dans les vieilles formes pharisaïques.

Ainsi nous avons la grâce envers les pécheurs, mais (la grâce étant rejetée) il est donné tout de suite une preuve plus grande que le Messie, Jéhovah, était là et qu’il s’y trouvait en grâce.

Ch. 9 v. 18-33 — La grâce ressuscite et guérit l’homme

[9:18] Invité à relever une jeune fille de son lit de mort, [9:19] Jésus se rend à l’invitation. [9:20] Sur son chemin, une pauvre femme, qui avait déjà employé inutilement tous les moyens de guérison, [9:22] est guérie instantanément en touchant le pan de sa robe.

Ce récit nous donne les deux points de vue sous lesquels se présente la grâce manifestée en Jésus. Christ est venu réveiller Israël mort ; il le fera plus tard dans toute l’étendue de ce mot. En attendant, si au milieu de la foule qui accompagnait le Christ, quelqu’un le saisissait par la foi, il était guéri, quelque désespéré que fût son état. Et ce fait, arrivé en Israël, quand Jésus y était, est vrai, au fond, de nous aussi. La grâce en Jésus est une puissance qui ressuscite et qui guérit. [9:30] Ainsi il ouvrait les yeux, en Israël, [9:27] à ceux qui le reconnaissaient comme Fils de David [9:28] et croyaient à sa puissance pour répondre à leur besoin. [9:33] Il chassait aussi les démons et rendait la parole aux muets (v. 27 et suiv.).

Ch. 9 v. 34-38 — La grâce s’exerce malgré l’opposition des hommes

[9:33] Or Jésus ayant opéré ces actes de puissance en Israël, de sorte que le peuple, pour ce fait, les reconnaissait avec admiration, [9:34] les pharisiens, la partie la plus religieuse de la nation, attribuent cette puissance au prince des démons. C’est là l’effet de la présence du Seigneur sur les chefs du peuple, jaloux de sa gloire manifestée ainsi au milieu de ceux sur lesquels ils exerçaient leur influence. [9:35] Mais cela n’interrompt nullement Jésus dans sa carrière de bienfaisance. Il peut encore rendre témoignage au milieu du peuple. Malgré les pharisiens sa patiente bonté trouve encore à s’exercer. Il continue à prêcher et à guérir. [9:36] Il a compassion du peuple qui était comme des brebis qui n’ont pas de berger et moralement abandonné à lui-même. [9:37] Il voit encore que la moisson est grande et qu’il y a peu d’ouvriers. C’est-à-dire qu’il voit encore toutes les portes ouvertes pour s’adresser au peuple ; et il passe par-dessus la méchanceté des pharisiens. Aussi longtemps que Dieu lui donne accès auprès du peuple, le Seigneur continue son travail d’amour.

Plan du chapitre

Résumons ce que nous trouvons dans ce chapitre, c’est-à-dire la grâce développée en Israël. [9:1-8] D’abord, la grâce guérissant et pardonnant, comme dans le Ps. 103. [9:9-13] Ensuite, la grâce venue pour appeler les pécheurs, non les justes ; [9:14-17] l’époux était là, et la grâce en puissance ne pouvait être mise dans les outres juives et pharisiennes ; c’était nouveau même à l’égard de Jean le baptiseur. [9:18-26] Christ vient en réalité pour donner la vie aux morts, non pour guérir, mais quiconque alors le touchait par la foi — car il y en avait de tels — était guéri dans le chemin. [9:27-31] Comme Fils de David, il ouvre les yeux pour qu’on voie, [9:32-33] et il ouvre la bouche muette de celui que le diable tenait en son pouvoir. [9:34] Tout est rejeté avec blasphème par les pharisiens propres-justes. [9:35-38] Mais la grâce voit la foule comme n’ayant point de berger ; et pendant que le portier tient la porte ouverte, il ne cesse de chercher et de secourir les brebis.