Lamentations

John Nelson Darby

Chapitre 1er

Ch. 1 — Dieu s’intéresse à l’affliction de son peuple qu’il a dû frapper

Les Lamentations de Jérémie, touchante expression de l’intérêt que Dieu prend à l’affliction de son peuple rendue nécessaire par son péché, n’exigeront pas beaucoup de remarques pour faire comprendre la portée du livre. Quelques réflexions sont cependant nécessaires pour en montrer le vrai caractère et le rapport avec ce qui nous est révélé ailleurs des voies de Dieu. Ce qui est en premier lieu intéressant à remarquer, et à quoi j’ai déjà fait allusion, c’est que l’affliction de son peuple n’échappe pas aux yeux de Dieu. Dans toute son angoisse, il est en angoisse [(És. 63:9)], son Esprit en prend connaissance, et, agissant dans le cœur de ceux de la bouche desquels il se sert, il donne cours aux sentiments de douleur qu’il y produit. Ainsi Christ a pleuré sur la dureté de Jérusalem [(Luc 19:41)], et a invité ses habitants à pleurer comme lui [(Luc 23:28)]. De même ici, son Esprit, non seulement reprend et révèle les choses à venir, il vient en outre pour donner une forme à la douleur de ceux qui aiment ce que Dieu aime, et en fournit lui-même l’expression. Rien de plus touchant que le sentiment produit dans le cœur par la conviction que celui qui est affligé est l’objet de l’affection de Dieu, que Dieu aime ce qu’il a dû frapper, et qu’il a dû frapper ce qu’il aime. [1:8] Le prophète, en exposant l’affliction de Jérusalem, reconnaît qu’elle a pour cause le péché du peuple. Est-ce que la peine de son cœur en est diminuée ? Si, d’un côté, il en est soulagé, de l’autre, il en est humilié, et il éprouve le besoin de cacher sa face. [1:21] L’orgueil de l’ennemi et sa joie à la vue de l’affliction de la bien-aimée de Dieu, donne occasion de réclamer la compassion en faveur de l’affligée, [1:22] et le jugement sur la malice de ses ennemis. À la fin du chapitre 1, [1:20] après avoir pleinement confessé que c’était le péché de Juda qui avait fait venir le mal sur lui, [1:18] et que l’Éternel était juste, [1:20] le peuple en appelle à l’Éternel pour qu’il considère son affliction [1:22] et juge ceux par la méchanceté desquels il était puni.