Jonas

Chapitre 3

Témoignage du ressuscité, Dieu revenant à Son caractère de bonté

[3:1] Et maintenant le second témoignage commence. Tout ce qu’Israël avait pu être, tout ce qui tenait à l’homme responsable en lui-même en fait de témoignage, a manqué pour toujours. Christ même, qui était fidèle, a été rejeté ; Israël, par conséquent, envisagé comme vase du témoignage de Dieu dans la chair, est lui-même mis de côté. C’est le Ressuscité seul qui maintenant peut rendre témoignage, et, nous pouvons ajouter, rendre témoignage à Israël lui-même, qui est maintenant devenu l’objet de miséricorde, au lieu d’être vase de promesse et de témoignage. Mais ceci fait rentrer Dieu, pour ainsi dire, dans son caractère propre de bonté. Si Israël, comme homme juste, ne peut pas être le vase du témoignage de la justice, et même comme pécheur l’a rejeté, Dieu revient à son caractère de bonté comme fidèle Créateur, duquel du reste il n’est jamais sorti au fond de son être, quoiqu’il ait mis l’homme à l’épreuve en le mettant en relation avec Lui-même, en lui accordant tous les avantages possibles pour voir s’il pouvait être un témoin de la justice de Dieu sur la terre. Jonas savait au fond que cette bonté était là ; certes, lui et sa nation en avaient fait l’expérience ; mais si la justice n’était pas sans miséricorde pour glorifier celui qui portait le caractère de témoin de cette justice, si elle n’était pas revendicatrice pour faire valoir la position du témoin, celui-ci n’en voulait rien. Dès lors il en était incapable, car en effet Dieu était bon, et un témoin de Lui, tel que Jonas l’aurait désiré, était impossible, — il n’eût pas été vrai.

Grâce et miséricorde envers les gentils

[3:10] C’est pourquoi la grâce, c’est-à-dire la révélation de la grâce, s’identifie avec la bonté envers les gentils. Est-il Dieu des Juifs seulement [(Rom. 3:29)] ? Non certes, mais aussi des gentils, et le rejet des Juifs comme tels devient la réconciliation du monde. « Le même Seigneur est riche envers tous ceux qui l’invoquent » [(Rom. 10:12)] « afin que les gentils glorifient Dieu pour sa miséricorde » [(Rom. 15:9)]1.

1 Nous pouvons ajouter aussi que cette révélation de la grâce, dans son accomplissement, se rattache à la résurrection. Ceci, en effet, a une cause plus profonde, savoir l’état de l’homme dans sa nature, et cela a été mis en lumière, dispensationnellement, par le péché des Juifs en rapport avec Christ selon la chair.