Hébreux

Chapitre 5

Résumé du chapitre

Ch. 5 v. 1-10 — Sacrificatures comparées de Jésus et d’Aaron

L’épître développe ensuite la sacrificature du Seigneur Jésus, en la comparant avec celle d’Aaron, mais, comme nous le verrons, pour en faire ressortir la différence plutôt que la similitude, quoiqu’il y ait une analogie générale entre elles, et que l’une ait été une image de l’autre.

Ch. 5 v. 11 à 6 v. 20 — Comparaison avec Melchisédec et introduction des alliances

Nous trouvons cette comparaison aux versets 1 à 10 ; puis, bien que le fond du raisonnement soit amplifié et développé, la suite du raisonnement est interrompue jusqu’à la fin du chapitre 6, où la comparaison avec Melchisédec est poursuivie, et où le changement de loi, conséquence du changement de sacrificature, est constaté. Cela introduit les alliances et tout ce qui a trait aux circonstances des Juifs.

Ch. 5 v. 1-10 — Sacrificature de Christ

Ch. 5 v. 1-4 — Ordre de la sacrificature aaronique et caractères des sacrificateurs

[5:1] Le sacrificateur donc, pris d’entre les hommes (dans ce passage l’Esprit de Dieu ne parle pas de Christ, mais de celui avec lequel il le compare), est établi pour les hommes en des choses qui regardent Dieu, afin qu’il offre des dons et des sacrifices pour les péchés, [5:2] étant capable de sentir les misères des autres parce qu’il est lui-même enveloppé d’infirmité, [5:3] offrant par conséquent pour lui-même aussi bien que pour le peuple. [5:4] Ensuite nul ne s’arroge cet honneur, mais celui-là en jouit qui est appelé de Dieu comme Aaron. L’épître nous parlera plus loin des sacrifices ; elle nous occupe ici de la personne du sacrificateur et de l’ordre de la sacrificature.

Ch. 5 v. 5-6 — Gloire de Christ, dans Sa personne et Sa fonction

[5:5] De même le Christ ne s’est pas glorifié Lui-même pour être fait Souverain Sacrificateur ; la gloire de sa personne, quand il est manifesté comme homme sur la terre, et la gloire de sa fonction, sont toutes les deux clairement désignées par Dieu : la première, quand Dieu Lui dit : « Tu es mon Fils ; moi je t’ai aujourd’hui engendré » (Ps. 2 [v. 7]) ; [5:6] la seconde dans ces paroles du Psaume 110 [(v. 4)] : « Tu es sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédec ». Tel est donc, en dignité personnelle et en gloire officielle, le Souverain Sacrificateur, le Messie attendu, Christ.

Ch. 5 v. 7-10 — L’histoire de Christ ici-bas le rapproche de nos misères

Ch. 5 v. 7 — Christ venu comme homme obéissant et souffrant

Mais sa gloire, quoiqu’elle le place en honneur devant Dieu et soit la conséquence de la rédemption, de sorte qu’il peut entreprendre la cause du peuple devant Dieu et selon Sa volonté, ne le rapproche pas des misères des hommes ; c’est son histoire sur la terre qui nous fait sentir combien il est, de fait, capable de prendre part à nos infirmités. [5:7] « Durant les jours de sa chair », c’est-à-dire ici-bas, il est entré dans toute l’angoisse de la mort, dépendant de Dieu, et présentant sa requête à Celui qui pouvait le sauver de la mort ; car ici-bas, venu pour obéir et pour souffrir, il ne s’est pas sauvé Lui-même. Il se soumettait à tout, obéissait en tout et dépendait de Dieu pour tout.

Ch. 5 v. 7-8 — Épreuve de l’obéissance de Jésus jusqu’à la mort, jugement de Dieu

[5:7] Il a été exaucé à cause de sa piété. Il était convenable que celui qui prit la mort sur Lui, comme répondant pour les autres, sentît tout le poids de la mort sur son âme. Il n’a voulu ni échapper aux conséquences de ce qu’il avait entrepris (comp. chap. 2 [v. 10]), ni manquer au juste sentiment de ce que c’était que de se trouver ainsi sous la main de Dieu en jugement ; sa crainte était sa piété, la juste estimation de la position dans laquelle l’homme pécheur était et de ce que Dieu devait lui infliger en conséquence. [5:8] Mais pour Lui, subir la conséquence de cette position, c’était l’obéissance. Or cette obéissance devait être parfaite et éprouvée jusqu’au bout.

Ch. 5 v. 8-10 — Obéissance apprise par Jésus, et salut obtenu pour nous en gloire

[5:8] Il était Fils, Fils glorieux de Dieu ; mais quoiqu’il le fût, il devait apprendre l’obéissance (car, pour Lui, obéir était une chose nouvelle) ; il devait, par tout ce qu’il a souffert, apprendre ce qu’était l’obéissance dans le monde. [5:9] Ensuite, ayant mérité toute gloire, il devait prendre sa place d’homme glorifié — être consommé, amené à la perfection — et dans cette position-là devenir l’auteur d’un salut éternel (non de délivrances simplement temporelles) pour ceux qui Lui obéissent ; l’auteur d’un salut qui serait en rapport avec la position qu’il avait prise à la suite de son œuvre d’obéissance ; [5:10] étant salué, de la part de Dieu, « Souverain Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec ».

Ch. 5 v. 11-14 — État d’avancement des croyants et nourriture appropriée

Parenthèse sur l’état de ces croyants Juifs jusqu’à la fin du chap. 6

Ce qui suit, jusqu’à la fin du chapitre 6, est une parenthèse qui se rapporte à l’état de ceux auxquels l’épître est adressée. [5:11] Ils sont blâmés pour la lenteur de leur intelligence spirituelle, et encouragés en même temps par les promesses de Dieu, le tout en rapport avec leur position de Juifs croyants. Ensuite le fil de l’instruction à l’égard de Melchisédec est repris.

Ch. 5 v. 12 — Nécessité de la nourriture de base, alors qu’ils auraient dû enseigner

[5:12] Vu le temps, ils auraient dû pouvoir enseigner ; toutefois ils avaient besoin que quelqu’un leur enseignât les rudiments des oracles de Dieu, ils avaient besoin de lait et non de nourriture solide.

L’attachement à une religion charnelle entrave le progrès de l’âme

On peut remarquer que le plus grand empêchement au progrès dans la vie et dans l’intelligence spirituelles est l’attachement à une ancienne religion (qui, étant traditionnelle et non pas simplement la foi personnelle à la vérité, consiste toujours en ordonnances, et est par conséquent charnelle et terrestre). On peut être incrédule, en dehors de ces influences traditionnelles ; mais sous l’influence d’un système pareil, la piété même se dépensant dans les formes est une barrière entre l’âme et la lumière de Dieu ; et ces formes qui entourent, préoccupent et lient les affections les empêchent de s’élargir et de s’éclairer par le moyen des révélations divines. [5:14] Moralement, comme l’auteur de l’épître l’exprime ici, on n’a pas « les sens exercés à discerner le bien et le mal ».

L’Esprit veut dépasser les faibles traditions humaines, où Christ n’a pas sa place

Or l’Esprit de Dieu ne veut pas se borner au cercle étroit et aux faibles et futiles sentiments des traditions humaines, ni même aux vérités qu’on est capable de recevoir dans un pareil état. Christ n’a pas la place qui lui appartient, quand l’âme est assujettie à un tel ordre de choses. C’est ce que notre épître développe ici.

Révélation de Christ en rapport avec l’état de développement des croyants

[5:13] Le lait est pour les petits enfants, [5:14] la nourriture solide pour les hommes faits. Cette enfance, c’est l’état de l’âme sous les ordonnances et règlements de la loi (comp. Gal. 4:1 et suiv.). Mais il y avait une révélation du Messie en rapport avec ces deux états d’enfance et d’homme fait ; et le développement de la parole de justice, des vrais rapports pratiques d’une âme avec Dieu, selon Son caractère et selon Ses voies, s’accomplit dans la mesure de la révélation du Christ, car il révèle ce caractère et est le centre de toutes ces voies. C’est pourquoi l’épître parle, au chapitre 5:12, 13, des rudiments, du commencement des oracles de Dieu et de la parole de justice ; au chapitre 6:1, de la parole du commencement ou des premiers principes du Christ.