Hébreux

Chapitre 1er

Ch. 1 v. 1-4 — Dieu parle maintenant par Son Fils glorieux

Présupposé de la connaissance des privilèges des pères

L’auteur de l’épître parle à des personnes auxquelles les privilèges des pères étaient familiers.

Ch. 1 v. 1-2 — Révélation des pensées de Dieu à Son peuple

Dieu, après les prophètes, parle dans le Fils, selon un système nouveau

[1:1] Dieu avait parlé aux pères par les prophètes à plusieurs reprises et en plusieurs manières ; [1:2] à la fin de ces jours-là, c’est-à-dire à la fin des jours de l’économie israélitique, où la loi aurait dû être en vigueur ; à la fin des temps, pendant lesquels Dieu maintenait ses relations avec Israël, soutenant encore, par le moyen des prophètes, des relations avec un peuple désobéissant… à la fin de ces jours, Dieu, dis-je, avait parlé dans la personne du Fils. Il n’y a point d’interruption pour commencer un système entièrement nouveau. Le Dieu qui avait autrefois parlé par les prophètes avait continué à parler en Christ.

Jésus parle, comme Dieu, directement à Son peuple

Il n’avait pas parlé seulement en inspirant de saints hommes [(2 Pier. 1:21)], ainsi qu’il l’avait fait précédemment, pour qu’ils rappelassent Israël à la loi et annonçassent l’arrivée du Messie. [1:2] Lui-même avait parlé comme Fils : « dans [le] Fils ». On voit déjà que l’écrivain lie la révélation des pensées de Dieu faites par Jésus1, avec les anciennes paroles adressées à Israël par les prophètes. Il nous a parlé, dit-il — s’identifiant avec son peuple — comme il a parlé à nos pères par les prophètes.

1 On verra que tout en montrant d’emblée que Celui qui fait le sujet de son discours s’était assis à la droite de Dieu, l’auteur de l’épître parle aussi des communications du Seigneur sur la terre. Mais même ici c’est en contraste avec Moïse et avec les anges, le Fils étant bien plus excellent. Tout est dit en vue de délivrer du judaïsme les Juifs croyants.

Ch. 1 v. 2-4 — Gloire de Jésus, le Messie

Exposé de la gloire de Celui qui a parlé, le Fils, comme Messie

Le Messie avait parlé, le Fils dont les Écritures avaient déjà rendu témoignage. Cela fournit l’occasion, quant à sa personne et à la position qu’il a prise, d’exposer, d’après les Écritures, la gloire de ce Messie, de Jésus.

Il faut toujours nous souvenir que c’est le Messie que l’auteur a en vue — Celui qui a parlé sur la terre. Il annonce bien sa gloire divine, mais c’est la gloire de Celui qui a parlé, la gloire de ce Fils qui avait paru selon les promesses faites à Israël.

Double gloire, comme Fils de Dieu et Fils de l’homme

Cette gloire est double, et en rapport avec le double office de Christ. [1:2] C’est d’abord la gloire divine de la personne du Messie, Fils de Dieu ; et à cette gloire se rattache l’autorité solennelle de sa parole ; — [1:3] ensuite, la gloire dont son humanité est revêtue selon les conseils de Dieu, celle du Fils de l’homme, gloire qui se rattache à ses souffrances pendant son séjour ici-bas, souffrances par lesquelles il a été rendu propre à l’exercice d’une sacrificature compatissante et intelligente quant aux besoins et aux épreuves des siens [(4:15-16)].

Plan et contenu de l’épître

Ch. 1-2 — Fondement de la doctrine de l’épître : Gloire de Christ homme, apôtre et souverain sacrificateur

Le contenu de ces deux premiers chapitres est le fondement de toute la doctrine de l’épître : au chapitre 1, nous trouvons la gloire de la personne du Messie ; au chapitre 2, dans les versets 1-4 (où le sujet se continue) l’autorité de sa parole ; aux versets 5 à 16, son humanité glorieuse. Comme homme, toutes choses lui sont assujetties [(2:8)] ; toutefois, avant d’être glorifié, il a participé à toutes les souffrances et à toutes les tentations auxquelles les saints dont il a pris la nature sont assujettis [(2:18)]. À cette gloire se rattache sa sacrificature [(2:17)] ; il est à même de secourir ceux qui sont tentés, en ce qu’il a souffert, étant tenté Lui-même [(2:18)]. Ainsi il est l’Apôtre et le Souverain Sacrificateur du peuple « appelé » [(3:1)].

Ch. 3 à 4:13 — Christ chef sur Sa maison, les croyants, exhortés à la confiance

À cette double gloire, se rattache une gloire accessoire. Il est Chef comme Fils sur la maison de Dieu [(3:6)], jouissant de cette autorité de chef comme Celui qui a tout créé [(3:4)], tandis que Moïse avait autorité comme serviteur dans la maison de Dieu sur la terre [(3:5)]. Or cette maison, c’étaient les croyants auxquels l’écrivain inspiré s’adressait, si du moins ils retenaient ferme jusqu’au bout leur confession de son nom [(3:6)] ; car le danger des Hébreux convertis était de perdre leur confiance, parce qu’ils n’avaient rien devant leurs yeux comme accomplissement des promesses. Cela amène des exhortations (chap. 3:7 à 4:13) qui se rapportent à la voix du Seigneur, comme portant la parole de Dieu au milieu du peuple afin qu’il ne s’endurcisse pas.

Ch. 4 v. 14 à 12 v. 2 — Sacrificature et sacrifice de Christ, nouvelle alliance et principe de foi

À partir du verset 14 du chapitre 4, l’auteur traite de la sacrificature. Ce sujet conduit à la valeur du sacrifice de Christ, introduit en passant les deux alliances et insiste sur le changement de loi, conséquence nécessaire du changement de la sacrificature. Ensuite vient la valeur du sacrifice de la nouvelle alliance, mise en contraste d’une manière très détaillée avec les figures qui accompagnaient l’ancienne, et sur lesquelles l’alliance elle-même était fondée, comme aussi sur le sang versé à son sujet. Cette instruction sur la sacrificature va jusqu’à la fin du verset 18 du chapitre 10. Les exhortations fondées sur elle introduisent le principe de la persévérance de la foi, et cela nous amène au chapitre 11, où la nuée de témoins est passée en revue, couronnant ceux-ci par l’exemple de Christ Lui-même, qui a complété toute la carrière de la foi, malgré tous les obstacles, et nous montre où aboutit ce chemin pénible, mais glorieux (chapitre 12:2).

Ch. 12 v. 3 à la fin — Encouragements et exhortations dans le chemin de la foi

Depuis le verset 3 du chapitre 12, l’auteur entre davantage dans les épreuves qu’on trouve sur le chemin de la foi, et donne les avertissements les plus solennels au sujet du danger de ceux qui se retirent, comme aussi les encouragements les plus précieux à ceux qui persévèrent dans ce chemin de la foi, avec l’exposition des relations dans lesquelles nous sommes placés par la grâce. Enfin dans le chapitre 13, il adresse aux Hébreux fidèles des exhortations sur plusieurs points de détail, et les engage en particulier à prendre franchement la position chrétienne sous la croix, insistant sur ce que les chrétiens seuls avaient le vrai culte de Dieu, et montrant que ceux qui voulaient persévérer dans le judaïsme n’avaient aucun droit de prendre part à ce culte [(13:10)]. Il veut, en un mot, qu’on se sépare définitivement d’un judaïsme déjà jugé, et qu’on saisisse l’appel céleste en portant sa croix ici-bas. L’appel était maintenant céleste, et le chemin était un chemin de foi.

Tel est le résumé de notre épître. Revenons maintenant en détail à l’étude des chapitres.

Ch. 1 v. 2-4 — Gloire manifestée en Jésus aux croyants

Dieu parle dans le Messie au résidu ayant la place du peuple

Gloire du Fils de Dieu par qui Dieu parle au résidu croyant

[1:2] Nous avons dit que dans le premier chapitre nous trouvons la gloire de la personne du Messie Fils de Dieu, par lequel Dieu a parlé au peuple. Lorsque je dis : « au peuple », il va sans dire qu’il faut envisager l’épître comme étant adressée au résidu croyant, participant, comme il est dit, à l’appel céleste [(3:1)], mais considéré comme occupant à lui seul la véritable place du peuple.

Encouragement et soutien de la foi du résidu par la gloire du Messie

C’est une distinction donnée au résidu à l’égard de la position que le Messie a prise en rapport avec son peuple, auquel il était tout premièrement venu. Le résidu éprouvé et méprisé, envisagé comme occupant seul la place du peuple, est encouragé, et sa foi soutenue par la vraie gloire de son Messie, caché à ses yeux et objet de sa foi seule.

Gloire divine du Messie dans le ciel présentée aux croyants hébreux

Le Fils avait été annoncé aux Juifs, qui voulaient Sa gloire ici-bas

[1:2] Dieu, dit l’écrivain inspiré (en se plaçant au milieu des croyants du peuple bien-aimé), nous a parlé dans la personne du Fils. Déjà les Juifs devaient attendre le Fils, d’après le Psaume 2 [(v. 7)], et avoir une haute idée de sa gloire d’après Ésaïe 9 [(v. 6-7)] et d’autres passages que, de fait, leurs docteurs appliquaient au Messie, ainsi que les écrits des rabbins en font encore foi. Mais que le Messie fût au ciel, qu’il n’eût pas élevé son peuple à la possession de la gloire sur la terre, voilà ce qui était incompatible avec l’état charnel de leurs cœurs.

Gloire céleste de Christ maintenant, et sympathie pour les fidèles ici-bas

Or, c’est cette gloire céleste, cette vraie position du Messie et de son peuple en rapport avec ses droits divins à l’attention du peuple et à l’adoration des anges eux-mêmes, qui nous sont si admirablement présentés ici. L’Esprit de Dieu fait ressortir d’une manière infiniment précieuse la gloire divine du Christ, dans le but d’élever les siens à la foi d’une position céleste, et montre en même temps dans ce qui suit sa parfaite sympathie pour eux, comme homme, en vue de maintenir leur communion avec le ciel, à travers les difficultés de leur chemin sur la terre.

Jésus présenté dans tout ce qu’Il est, pour l’Assemblée, absente de l’épître

Ainsi, quoique l’Assemblée ne se trouve pas dans l’épître aux Hébreux, sauf au chapitre 12 [(v. 23)], dans une allusion à tous ceux qui auront part à la gloire millénaire, le Sauveur de l’Assemblée s’y trouve, présenté et développé dans sa personne, dans son œuvre et dans sa sacrificature, de la manière la plus riche pour nos cœurs et pour notre intelligence spirituelle.

Manifestation des caractères de la gloire divine en Jésus

L’œuvre de Christ participe à la manifestation de Sa gloire

Il est du plus haut intérêt aussi de voir de quelle manière l’œuvre de notre Sauveur, accomplie pour nous, fait partie de la manifestation de sa gloire divine.

Ch. 1 v. 2 — Jésus est Fils de Dieu, héritier et créateur de toutes choses

[1:2] « Dieu… a parlé dans [le] Fils », dit l’auteur inspiré de notre épître. C’est donc Lui qui est ce Fils. Premièrement, il est établi héritier de toutes choses. C’est Lui qui doit posséder glorieusement, comme Fils, tout ce qui existe. Tels sont les conseils de Dieu. De plus, c’est par Lui que Dieu a fait les mondes1. Tous les vastes systèmes de cet univers, ces mondes inconnus qui tracent leur chemin dans l’immense espace, selon l’ordre divin, pour manifester la gloire d’un Dieu créateur, sont l’ouvrage de la main de Celui qui nous a parlé, du Christ divin.

1 On a voulu donner une interprétation particulière au mot aivnaV traduit par « mondes » ; mais il est certain que ce mot est employé par les Septante, c’est-à-dire dans le grec helléniste et scripturaire, pour les mondes physiques.

Ch. 1 v. 3 — Gloire personnelle de Christ, créateur et ayant une position glorieuse comme homme

[1:3] En Lui a resplendi la gloire de Dieu : il est la parfaite empreinte de son Être. On voit Dieu en Lui dans tout ce qu’il a dit, dans tout ce qu’il a fait, dans sa personne. Ensuite, par la puissance de sa parole, il soutient tout ce qui existe. Il est donc le Créateur : Dieu est révélé dans sa personne ; il soutient toutes choses par sa Parole, qui a ainsi une puissance divine. Mais ce n’est pas tout (car nous parlons toujours du Christ) : il y a une autre partie de sa gloire, partie divine il est vrai, mais manifestée dans la nature humaine. Celui qui était tout ce que nous venons de voir, ayant par Lui-même, en accomplissant sa propre gloire1 et pour sa gloire, fait la purification de nos péchés, s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux. Voilà, en plein, la gloire personnelle du Christ. Il est de fait le Créateur, la révélation de Dieu ; il soutient toutes choses par sa parole ; il est le Rédempteur ; il a fait par Lui-même la purification de nos péchés ; il s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux. C’est le Messie qui est tout cela : il est le Dieu créateur, mais un Messie qui a pris place dans les cieux à la droite de la Majesté, ayant accompli la purification de nos péchés. On sent comment cet exposé de la gloire de Christ, du Messie, soit personnelle, soit de position, fait sortir du judaïsme quiconque croit à cette gloire, tout en se rattachant aux promesses et aux espérances juives. Il est Dieu ; il est descendu du ciel ; il y est remonté.

1 Le verbe grec a une forme particulière ici, qui lui prête un sens réfléchi, en faisant rentrer la chose faite dans la personne de celui qui l’accomplit, et rejaillir la gloire de ce qui est fait sur celui qui l’a fait.

Ch. 1 v. 4 — Position supérieure aux anges de Christ, dépassant l’économie de la loi

Or, ceux qui s’attachent à Lui se trouvent placés, sous un autre rapport aussi, au-dessus du système juif. Ce système était ordonné en rapport avec les anges. [1:4] Or le Christ homme a pris une position beaucoup plus élevée que celle des anges, parce qu’il a, comme héritage qui Lui est propre, un nom (c’est-à-dire une révélation de ce qu’il est) bien plus excellent que le leur. L’auteur de l’épître cite plusieurs passages de l’Ancien Testament qui parlent du Messie, pour montrer ce qu’Il est en contraste avec la nature et la position relative des anges. La portée de ces témoignages, pour les Juifs convertis, est évidente ; et l’on voit facilement combien ce raisonnement leur est adapté, car l’économie judaïque était sous l’administration des anges, comme le croyaient les Juifs ; et leur croyance, à ce sujet, était pleinement fondée sur la Parole1. En même temps, leurs propres Écritures démontraient que le Messie devait avoir une position bien plus excellente et plus élevée que les anges, selon les droits qui Lui étaient propres en vertu de sa nature, et selon les conseils et la révélation de Dieu ; en sorte que ceux qui s’unissaient à Lui étaient mis en rapport avec ce qui éclipsait entièrement la loi, et tout ce qui se rattachait à elle et à l’économie judaïque, laquelle ne pouvait pas être séparée de la loi et dont la gloire était angélique dans son caractère. La gloire du christianisme — et l’auteur parle à ceux qui reconnaissent Jésus pour le Christ — était tellement au-dessus de la gloire de la loi que les deux systèmes ne pouvaient s’unir réellement.

1 Voir Psaumes 68:17 ; Actes 7:53 ; Galates 3:19.

Ch. 1 v. 5-14 — Témoignage de l’Écriture à la gloire de Christ

Ch. 1 v. 5-6 — Gloire de position du Messie, témoignée par les Écritures

Ch. 1 v. 5 — Relation glorieuse de Christ avec Dieu comme Fils, acquise ici-bas
Titre de Fils donné au Messie né sur la terre et qui doit régner

Les citations commencent par le Psaume 2 : [1:5] Dieu, est-il écrit, n’a jamais dit à aucun des anges : « Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré ». C’est ce caractère de Fils, propre au Messie, qui comme relation réelle le distingue. Il était éternellement Fils du Père, mais ce n’est pas précisément sous ce point de vue qu’il est envisagé ici. Le nom qui Lui est donné exprime cette même relation, mais c’est au Messie né sur la terre que ce titre est appliqué ici ; car le Psaume 2, en l’établissant comme roi en Sion, annonce le décret qui proclame son titre. « Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré », exprime la relation du Christ dans le temps avec Dieu. Le titre dépend de sa nature glorieuse, je n’en doute pas ; mais cette position pour l’homme a été acquise par la naissance miraculeuse de Jésus ici-bas, démontrée vraie, et déterminée dans sa véritable portée, par la résurrection. Dans ce Psaume 2, le témoignage rendu à cette relation est en rapport avec la royauté du Christ en Sion, mais déclare la gloire personnelle du Roi reconnu de Dieu. En vertu des droits qui se rattachent à ce titre de Fils, tous les rois sont sommés de se soumettre à Lui. Il s’agit donc, dans ce Psaume, du gouvernement du monde, lorsque Dieu établira le Messie roi en Sion, et non pas de l’Évangile. Cependant, dans le passage cité (Héb. 1:5), la relation de gloire avec Dieu dans laquelle il subsiste est mise en avant, relation qui est le fondement de ses droits et non les droits royaux eux-mêmes.

Relation de Fils de Dieu appliquée au Messie, fils de David

[1:5] Il en est de même de la citation suivante. « Je lui serai pour Père, et lui me sera pour Fils ». On voit bien ici qu’il est question de la relation dans laquelle Dieu l’accepte et le reconnaît, et non de sa relation éternelle avec le Père : « Je lui serai pour Père », etc. Aussi est-ce toujours du Messie qu’il s’agit, roi en Sion, Fils de David, car ces paroles sont premièrement adressées à Salomon, comme fils de David (2 Sam. 7:14 et 1 Chron. 17:13). Dans le second de ces passages, l’application de ces paroles au vrai fils de David est plus claire. Une relation si intime, exprimée, on peut le dire, avec tant d’affection, n’était pas la part des anges. Être Fils de Dieu, reconnu de Dieu comme son Fils Lui-même, telle est la part du Messie en relation avec Dieu. Le Messie donc est Fils de Dieu d’une manière toute particulière, laquelle ne pourrait s’appliquer aux anges.

Ch. 1 v. 6 — Primauté sur tous du Premier-né introduit dans le monde

[1:6] Mais plus encore : quand Dieu introduit le Premier-né dans le monde, tous les anges sont appelés à Lui rendre hommage. Dieu le présente au monde ; mais alors les plus élevées des créatures doivent se prosterner devant Lui. Les anges de Dieu lui-même, les créatures les plus rapprochées de lui, doivent rendre hommage au Premier-né. Cette expression de Premier-né est aussi remarquable. Le Premier-né est l’héritier, le commencement de la manifestation de la gloire et de la puissance de Dieu. C’est dans ce sens que ce mot est employé. Il est dit du Fils de David : « Je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre » (Ps. 89:27). Ainsi le Messie est introduit dans le monde comme ayant cette place de Premier-né à l’égard de Dieu Lui-même. Il est le Premier-né, l’expression immédiate des droits et de la gloire de Dieu. Il a la primauté universelle.

Position glorieuse du Messie comme ayant primauté sur tout

Voilà pour ainsi dire la gloire de position du Messie : non seulement il est le Chef du peuple sur la terre, comme Fils de David, [1:5] ou même comme étant reconnu Fils de Dieu sur la terre selon le Psaume 2, [1:6] mais il est Premier-né universel, de sorte que les premières et les plus élevées des créatures et les plus rapprochées de Dieu, les anges de Dieu, les instruments de sa puissance et de son gouvernement, doivent rendre hommage au Fils dans cette position même.

Ch. 1 v. 7-9 — Gloire de Christ sur Son trône éternel, au-dessus de tout

Ch. 1 v. 7-8 — Hommage à ce que Christ est, non comme les anges que Dieu a fait

Mais c’est loin d’être tout ; et cet hommage même serait hors de place, si la gloire qu’il possède ne Lui était pas propre et personnelle et ne se rattachait pas à sa nature. Ce que nous avons devant nos yeux dans ce chapitre est cependant toujours le Messie comme reconnu de Dieu. Dieu nous dit ce qu’il est. [1:7] Des anges, il dit : « Qui fait ses anges des esprits, et ses ministres une flamme de feu ». [1:8] Il ne fait pas que le Fils soit quelque chose ; il reconnaît ce qu’il est, en disant : « Ton trône, ô Dieu, est aux siècles des siècles ». Le Messie peut avoir son trône terrestre (qui aussi ne Lui est pas ôté, mais qui cesse, par la prise de possession d’un trône éternel), mais il a un trône aux siècles des siècles.

Ch. 1 v. 8-9 — Trône éternel de Christ, Dieu mais aussi homme fidèle

[1:8] Le sceptre de son trône, comme Messie, est un sceptre de justice. [1:9] Il a aussi, quand il était ici-bas, personnellement aimé la justice et haï l’iniquité ; c’est pourquoi Dieu l’a oint d’une huile de joie au-dessus de ses compagnons. Ceux-ci sont le résidu croyant d’Israël, dont il a fait par sa grâce ses compagnons, quoique — parfaitement agréable à Dieu par son amour pour la justice (amour qui n’a reculé devant aucune peine ni aucun sacrifice) — il soit élevé au-dessus d’eux tous. Ce passage est remarquable, parce que, si, d’un côté, la divinité du Seigneur y est bien constatée, ainsi que son trône éternel, d’un autre, cette citation descend à son caractère d’homme fidèle sur la terre, où il a fait ses compagnons des hommes pieux, du petit résidu d’Israël qui attendait la rédemption, mais en donnant au Seigneur une place au-dessus d’eux : il ne pouvait en être autrement.

Ch. 1 v. 9 — Gloire de Jésus ayant primauté comme homme

[1:9] Ce même texte revient à la gloire qui Lui est donnée comme homme, ayant la primauté ici comme en toutes choses.

Ch. 1 v. 9 — Reconnaissance du résidu croyant comme compagnons de Christ

J’ai déjà fait remarquer ailleurs que, tandis que dans Zacharie, Jéhovah reconnaît comme son compagnon l’homme humilié, contre lequel son épée se réveille pour le frapper (Zach. 13 [v. 7]) ; ici, où la divinité de Jésus est constatée, [1:9] le même Jéhovah reconnaît le pauvre résidu des croyants comme les compagnons du Sauveur divin. Merveilleux liens de Dieu avec son peuple !

Trône et sceptre du Messie, Dieu et homme, glorifié pour Sa justice

Dans ces remarquables témoignages [1:8] le Messie a donc déjà le trône éternel et le sceptre de la justice ; reconnu Dieu tout en étant homme, [1:9] et glorifié au-dessus de tous en récompense de sa justice.

Ch. 1 v. 10-12 — Témoignage à la divinité du Messie par le Ps. 102

Mais le témoignage à sa divinité, le témoignage à la divinité du Messie doit être plus précis : et ce témoignage est ici de toute beauté. Le Psaume d’où il est tiré est une des expressions les plus complètes que l’on trouve dans l’Écriture, de la conscience que Jésus avait de son humiliation sur la terre, de sa dépendance de Jéhovah, du sentiment qu’il a eu de ce que, élevé comme Messie d’entre les hommes, il avait été jeté en bas et que ses jours avaient été abrégés [(Ps. 102, 23)]. Si Sion était rebâtie, et le Psaume parle prophétiquement du temps auquel cela arrivera, où sera-t-il, Lui, le Messie, abattu et humilié, s’il a été retranché à la moitié de ses jours (comme cela eut réellement lieu) [(Ps. 102:24)] ? En un mot, le Psaume 102 est l’expression prophétique du cœur du Sauveur, en perspective de ce qui lui est arrivé comme homme sur la terre ; ce que son cœur a dit à l’Éternel dans ce temps d’humiliation, en présence de l’affection renouvelée du résidu pour la poussière de Sion — affection produite par le Seigneur dans les cœurs des Juifs pieux et qui est un signe de son bon vouloir et de son dessein de rétablir sa ville bien-aimée. Mais comment un Sauveur retranché pouvait-il avoir part à ce temps de bénédiction ? Question brûlante pour le Juif croyant, tenté de ce côté. Les paroles citées ici sont la réponse à cette question. [1:10] Tout humilié qu’il fût, ce Messie était le Créateur Lui-même. [1:12] Il était toujours le même1 : ses années ne finiraient pas. [1:10] Lui il avait fondé les cieux ; [1:12] il les plierait comme un vêtement ; [1:11] Lui-même il ne changeait pas.

1 Les mots traduits : « Tu es le même » — Atta Hou — sont considérés par plusieurs savants hébraïstes (au moins Hou) comme étant un nom de Dieu. En tout cas, comme il est immuablement le même, c’est à quoi cela revient. [1:12] Les années qui ne finiront pas sont une durée sans fin depuis qu’il est devenu homme.

Triple témoignage des Écritures au Messie et à Sa gloire

Tel est donc le témoignage rendu au Messie, par les Écritures des Juifs eux-mêmes ; [1:6] telle est la gloire de sa position au-dessus des anges, administrateurs de l’économie de la loi ; [1:8] tel est son trône éternel de justice, [1:10] telle sa divinité immuable comme Créateur de toutes choses.

Ch. 1 v. 13-14 — Place actuelle de Christ à la droite de Dieu, en contraste avec les anges

Il restait une chose pour compléter cet enchaînement de gloires, savoir la place qu’occupe actuellement le Christ, en contraste encore avec les anges, place qui dépend d’un côté de la gloire divine de sa personne, d’un autre de l’accomplissement de son œuvre. [1:13] Et cette place est à la droite de Dieu, qui l’a appelé à s’y asseoir jusqu’à ce qu’il ait mis ses ennemis pour marchepied de ses pieds. Non seulement sa personne est glorieuse et divine, non seulement il tient la première place dans l’univers à l’égard de toutes créatures (nous avons parlé de ces gloires qui auront lieu quand il est introduit dans le monde) ; mais Il a sa place à Lui à la droite de la Majesté dans les cieux : auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit cela ? [1:14] Les anges sont, de la part de Dieu, les serviteurs des héritiers du salut.