Exode

Chapitre 25

Présentation générale du tabernacle

Manifestation de toute la gloire de Dieu en Christ

Le tabernacle nous présente les gloires de tous genres de Christ médiateur, — non pas pourtant l’unité de l’Église, envisagée comme son corps — toutes les manières dont les voies et les perfections de Dieu ont leur manifestation par Christ, soit dans la création tout entière, soit dans la gloire des siens, soit dans sa propre personne. En un mot, nous y voyons la scène de la manifestation de la gloire de Dieu, sa maison, son domaine, dans lesquels il déploie son Être (en tant que son Être peut être vu), les richesses de sa grâce et de sa gloire, et sa relation en Christ avec nous, pauvres et faibles créatures qui nous approchons de Lui, mais encore avec un voile qui cache sa présence, et comme Dieu, non pas comme Père1.

1 Le chrétien voit la gloire sans voile dans la face de Jésus Christ [(2 Cor. 3:18)], et s’approche de Lui avec hardiesse, puisque la gloire de sa face est la preuve de la rédemption.

Image de Christ dans Sa gloire propre, et comme médiateur entre Dieu et l’homme

Ainsi, le tabernacle avait deux aspects, relatifs, l’un à la gloire qui lui était propre, l’autre aux moyens de relation de Dieu avec son peuple. C’est ce qui est vrai même du Seigneur Jésus. Je puis envisager sa croix dans sa perfection absolue, selon les pensées et le cœur de Dieu ; je puis y trouver aussi la réponse à tous mes besoins, de même que la réparation de toutes mes fautes.

Description des objets du tabernacle

Je serais entraîné trop loin, si je voulais entrer dans les détails de la construction du tabernacle et de ses ustensiles ; je me bornerai à quelques remarques générales.

Lien entre ce qui manifeste Dieu et ce qui permet à l’homme de s’approcher de Lui

Il y a une certaine apparence de désordre dans la description qui est faite de ces objets, en ce qu’elle est interrompue par celle des vêtements d’Aaron et de son mode de consécration [(chap. 28-29)]. Mais cela provient de ce que je viens de faire observer : qu’il y a des choses relatives à la manifestation de Dieu, tandis qu’il en est d’autres qui se rapportent à la présentation de l’homme à Dieu. Les unes se lient aux autres, car certaines manifestations de Dieu sont, en quelque sorte, les points de contact avec l’homme et les moyens à l’aide desquels il s’approche de Dieu, comme la croix ; mais ces manifestations n’en sont pas moins distinctes de l’acte même de ce rapprochement, ainsi que des actes dont se compose le service de Dieu.

Ordre de présentation des objets

La description du tabernacle nous offre premièrement les choses dans lesquelles Dieu se manifeste, comme objet de la connaissance spirituelle de l’homme, par la foi sans doute, et secondement les choses que l’homme fait en s’approchant de Celui qui se révèle ainsi.

Manifestations de Dieu à l’homme

Il y a donc, en premier lieu, les choses qui se trouvent dans le saint des saints, puis celles qui sont dans le lieu saint, l’arche de l’alliance, la table des pains de proposition et le chandelier à sept branches. C’est ce que Dieu avait établi, dans la maison où sa gloire demeurait, pour se manifester là où ceux qui entraient en sa présence pouvaient avoir communion avec Lui. De fait, personne ne pouvait entrer dans le lieu très saint ; car le souverain sacrificateur seul y entrait, non pour la communion, mais pour placer le sang sur le propitiatoire, tandis qu’un nuage d’encens l’entourait afin qu’il ne mourût pas (voyez Hébr. 9 [v. 7]). Mais le tabernacle était en lui-même le lieu où l’on s’approchait de Dieu. Ensuite nous avons l’arrangement et la structure du tabernacle dans lequel tous ces objets étaient renfermés, et le voile qui le divisait en deux parties ; puis, en dehors, l’autel des holocaustes, et le parvis où celui-ci était placé (chap. 27, jusqu’au vers. 19).

Activité de l’homme en relation avec la manifestation divine

Nous considérerons ces objets en premier lieu. Ils constituent autant de modes suivant lesquels Dieu se manifeste à l’homme. Ce qui suit représente l’homme considéré dans son activité, lorsqu’il est mis en rapport avec ces diverses manifestations de Dieu : il y est question des sacrificateurs ; puis des offrandes que Dieu ordonne d’apporter pour l’accomplissement de son culte. Pour cela, il fallait introduire la sacrificature, qui seule agissait et seule pouvait agir ainsi dans le tabernacle1.

1 La mort fut le résultat de la chute de la sacrificature dans la personne de Nadab et d’Abihu [(Lév. 10:1-2)], chute qui fut immédiate, comme il en arrive pour tout ce qui est placé sous la responsabilité de l’homme ; or tout, sauf assurément la rédemption réelle, l’a été.

Ch. 25 v. 10-22 — L’arche de l’alliance

L’arche, trône de Dieu

L’arche de l’alliance représentait le trône où Dieu se manifestait, si quelqu’un pouvait entrer devant Lui en justice1, et comme le souverain envers lequel tout homme vivant est responsable ; le Dieu de toute la terre. [25:22] Toutefois, c’est un trône aussi où Dieu se trouve en relation avec son peuple.

1 Justice qui n’était pas séparée de sa sainteté, et qui ne prenait pas le simple devoir comme mesure de l’acceptation. Mais tandis que l’adorateur s’approchait du Dieu saint, il venait à un trône de justice. La sainteté est une nature qui prend ses délices dans la pureté, et qui repousse le mal : la justice le juge avec autorité. Il ne s’agissait pas seulement de la responsabilité de l’homme, mais de ce que Dieu était.

La justice, caractère du trône

[25:16] La loi, témoignage de ce qu’il exigeait des hommes, devait être placée dans l’arche. [25:21] Au-dessus était le propitiatoire, qui cachait la loi et formait le trône même, ou plutôt la base du trône ; [25:18-19] et les chérubins, qui étaient tirés de la même pièce que le propitiatoire, en étaient les supports, les côtés. Le propitiatoire, en lui-même, ce me semble, nous présente la merveilleuse relation qui existe entre la justice humaine et la justice divine, dans le Seigneur Jésus. Nous savons que la loi était cachée dans l’arche [(Héb. 9:4)], et, dans le gouvernement divin de l’homme sur la terre, la loi était la règle parfaite ; — et nous savons que la loi était dans le cœur de Christ [(Ps. 37:31)]. Christ était parfait dans son obéissance et son amour comme homme envers son Père. Il vivait parfaitement à la hauteur de la responsabilité de l’homme selon Dieu, dans son homme intérieur. Mais il glorifiait aussi Dieu, tout ce que Dieu est lui-même, amour, justice divine, vérité, majesté. Tout ce que Dieu est fut glorifié par le Fils de l’homme ; et non seulement le Fils de l’homme entre avec justice dans la gloire de Dieu, mais Dieu est pleinement révélé comme le lieu d’accès pour nous dans ce caractère ; la justice est démontrée par son entrée auprès du Père. [25:10] Le « bois de sittim » et les tables de la loi sont là, [25:11] mais ils sont recouverts d’or ; la justice de Dieu y est aussi. C’est avec cette justice qu’est la communion, mais le voile ici la cache encore. Le caractère général, jusqu’ici, était un trône judiciaire. Dans ce temps-là, l’homme (sauf Moïse reçu en grâce) ne pouvait entrer là où Dieu habitait, et Dieu ne sortait pas. Maintenant, il est sorti vers nous en grâce, se revêtant d’humiliation afin qu’il pût être avec nous en grâce parfaite, et l’homme est entré dans la gloire en vertu d’une rédemption accomplie.

Les chérubins, liés à l’exécution de la justice de Dieu

Les chérubins, dans tout l’Ancien Testament, partout où on les voit agir, se lient à la puissance judiciaire de Dieu, ou sont les exécuteurs de la volonté de ce pouvoir, et, en général, dans l’Apocalypse, ils se rattachent aux jugements providentiels de Dieu, et sont en rapport avec son trône ; seulement le caractère séraphique se rattache à eux dans l’Apocalypse, en sorte que le trône juge finalement d’après la nature de Dieu.

Lieu de la manifestation de Dieu Lui-même, en jugement et gouvernement

Ici donc, Dieu se manifestait comme le Dieu suprême dans son être moral, revêtu de puissance pour faire respecter ses lois, et tenir compte de tout ce qui se faisait. C’est pourquoi aussi, à cause de ce caractère de Dieu, le sang, témoin de tout ce qui s’était fait en faveur de ces êtres responsables, et satisfaisant à toute la nature morale de Celui qui se tenait en ce lieu, était mis sur le propitiatoire [(Lév. 16:14-15)], tout en témoignant chaque année que l’œuvre n’était pas encore accomplie [(Héb. 10:1, 3)]. Ce n’était pas non plus exactement là que Dieu était en relation avec son peuple ; mais de là devaient sortir ses communications pour être transmises au peuple de sa part. [25:22] « Je me rencontrerai là avec toi », dit Dieu à Moïse, « et je te parlerai de dessus le propitiatoire, d’entre les deux chérubins qui seront sur l’arche du témoignage, et je te dirai tout ce que je te commanderai pour les enfants d’Israël ». Moïse (auquel Dieu confiait ses pensées pour le peuple) devait avoir là ses communications avec l’Éternel, et cela sans voile. C’était donc la manifestation de Dieu la plus intime, la plus immédiate, et qui tenait de près à sa nature qui ne se manifeste pas. Mais cette manifestation avait lieu en jugement et en gouvernement1. Ce n’était pas jusqu’ici dans l’homme, ni selon l’homme que Dieu se manifestait, mais au dedans du voile. Plus tard, ce devait être en Christ : en grâce, et en justice divine démontrée par la place donnée à l’homme en lui.

1 Cela est vrai ; mais dans son application typique (je devrais peut-être dire : spirituelle), non selon la lettre, mais selon l’esprit, nous trouvons un autre élément important de la vérité. Le propitiatoire était l’endroit où l’homme pouvait s’approcher de Dieu, mais non celui où Dieu s’occupait de la responsabilité de l’homme. Ceci avait lieu à l’autel d’airain, lieu du sacrifice, premier objet qu’on rencontrât là où l’homme entrait comme pécheur et où, par conséquent, il était question de ce qu’il devait être vis-à-vis de Dieu, pour Dieu, mais de ce que l’homme devait être. Au propitiatoire, dans le lieu très saint, il était question de ce que Dieu est. L’homme doit être propre pour la présence de Dieu dans le lieu très saint.

Ch. 25 v. 23-40 — La table et le chandelier d’or

Perfection dans la nourriture et la lumière venant de Dieu pour l’homme

En dehors du voile était la table avec ses douze pains [(Lév. 24:5-6)] et le chandelier d’or. Douze est la perfection administrative dans l’homme ; [25:37] sept la perfection spirituelle, soit en bien, soit en mal. L’une et l’autre se trouvent en dehors du voile, tandis que au dedans était la manifestation la plus immédiate du Dieu suprême, mais qui se cachait encore, pour ainsi dire, dans l’obscurité. La table et le chandelier représentaient la nourriture et la lumière ; Dieu en puissance lié avec l’humanité, et Dieu donnant la lumière du Saint Esprit. C’est pourquoi il y a douze apôtres attachés au Seigneur dans la chair, et sept églises [(Apoc. 1:20)] pour Celui qui a les sept Esprits de Dieu [(Apoc. 3:1)].

Douze pains, correspondant aux tribus d’Israël selon la pensée de Dieu

Les douze tribus étaient pour le moment ce qui répondait extérieurement à cette manifestation. Cela se retrouve dans la nouvelle Jérusalem [(Apoc. 21:12)]. Le fond de la pensée était la manifestation de Dieu dans l’homme et par l’Esprit.