1 Rois

Chapitres 4 à 6

Ch. 4 — État paisible et glorieux du royaume, et sagesse de Salomon

[4:2-6] Le chapitre renferme un dénombrement des officiers qui servaient Salomon, et maintenaient l’éclat de son trône ; [4:7] puis la manière dont tout le pays pourvoyait à l’entretien de sa maison, [4:20] Juda et Israël étant multipliés et remplis de joie. [4:21] L’autorité du roi s’étend jusqu’à l’Euphrate ; [4:24] la paix règne partout. [4:29-31] La sagesse et l’intelligence que Dieu lui avait données, surpassaient tout ce que le monde connaissait ; [4:34] en sorte que, de tous les bouts de la terre, on venait entendre la sagesse de ses lèvres.

Ch. 5 — Les Gentils et le monde même sont au service de Salomon

[4:32-33] Ses Proverbes, ses Cantiques et sa science rendaient témoignage à l’esprit supérieur dont le roi était doué de la part de Dieu. Son trône est affermi, et la gloire du fils de David abonde. [5:1] Maintenant, les Gentils, le roi de Tyr, symbole de ce monde et des choses désirables qu’il renferme, [5:8] sont à la disposition de Salomon, et s’appliquent avec joie à l’accomplissement des projets du roi d’Israël et à son service dans la construction de la maison de l’Éternel.

Ch. 6 — La maison de l’Éternel

Type de la maison du Père, et habitation de Dieu sur terre

Maison où Dieu habite, entouré de demeures pour d’autres

On peut envisager la maison de deux manières : comme type de la maison du Père, et comme étant, de fait, l’habitation de Dieu sur la terre, lors du règne du Seigneur. Dans ce dernier sens, je ne cherche que les grandes pensées, le caractère du gouvernement qui s’y révèle. Comme maison typique, deux circonstances lui donnent son caractère. [6:1] Elle est, premièrement, la maison de Dieu, son habitation [(8:13)] ; [6:5] puis, il y a des chambres tout autour1 ; Dieu s’entourait de demeures, là même où il avait fixé son habitation.

1 Je ne doute pas que ce ne soit à cela que le Seigneur fait allusion, quand il dit : « Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures » [(Jean 14:2)] ; en tout cas, il rappelle que d’autres sacrificateurs y demeurent, outre le souverain sacrificateur.

Présence de Dieu au milieu de Son peuple dépendant de la fidélité du roi

[6:12-13] Comme demeure de Dieu au milieu de son peuple dans ce temps-là, la présence de Dieu dans le temple dépendait de la fidélité de Salomon.

Caractère de la maison : justice et jugement, selon la position des chérubins

[6:22] Ce qui, en général, caractérisait la maison, c’est qu’il n’y paraissait que de l’or. Tout y resplendissait de l’éclat de la justice divine signalant le trône de Dieu qui y était placé. Ce ne sont pas la beauté et la sainteté, mais la justice et le jugement qui caractérisent le trône terrestre. On ne trouve pas là non plus les séraphins. Dans l’Apocalypse leur caractère est ajouté à celui des chérubins et l’or pur est comme du verre transparent (Apoc. 4:8 ; 21:21). [6:23] Emblèmes, comme nous l’avons vu, de la puissance judiciaire, les chérubins avaient une nouvelle position (ceux de l’arche étaient toujours les mêmes) ; [6:27] l’aile de chacun de ces nouveaux chérubins touchait d’un côté la maison, et, de l’autre, l’aile de l’autre chérubin. Leurs ailes s’étendaient ainsi bout à bout d’un côté de la maison à l’autre. Ils regardaient non vers l’arche, mais vers le dehors [(2 Chron. 3:13)]1. Maintenant, la justice régnant et étant établie, ces symboles de la puissance de Dieu peuvent regarder au-dehors en bénédiction, au lieu d’avoir les yeux arrêtés sur l’alliance seule. Pendant le temps où il n’y avait que l’alliance, leurs regards étaient tournés vers elle [(Ex. 25:20)] ; mais lorsque Dieu a établi son trône en justice, il peut se tourner vers le monde pour le bénir selon cette justice.

1 Le mot en hébreu est « vers la maison », expression employée comme préposition pour « vers l’intérieur » ; mais, dans ce cas, les chérubins étant au fond du Saint des Saints, « vers la maison » était « vers le dehors ».

Maison présentée pour y demeurer, non pour s’approcher

J’anticipe un peu ici sur les Chroniques. Cette circonstance, que les chérubins regardaient vers le dehors, qui n’est pas introduite ici par le Saint Esprit, se rapporte au point de vue des Chroniques, c’est-à-dire au règne glorieux du fils de David. L’objet étant ici le caractère typique de la maison céleste et la gloire, il n’y a pas de voile, ni la mention que les chérubins regardent au-dehors, attitude qui caractérise la bénédiction du gouvernement de la terre. Ces deux choses se rencontrent dans les Chroniques. Ici, le voile n’étant pas mentionné, est remplacé par la porte à deux battants [(6:31-32)]. Je fais cette allusion à ce qui se trouve dans les Chroniques, afin de donner une idée générale du tout et de lier les deux récits : mais je donnerai ici quelque chose de plus précis, quant à ce qui est dit dans les chapitres 6 et 7 du Livre qui nous occupe.

Il y a trois parties dans cette description : le Temple lui-même ; les diverses maisons de cèdre ; enfin les ustensiles d’airain.

  1. [ch. 6] Le Temple. L’idée qu’il présente a déjà été indiquée. [6:1] C’est la demeure, la maison de Dieu. [6:5] Il y a des chambres tout autour ; mais c’est la maison de Dieu. [6:21] Dans l’intérieur, tout est or. Il n’est pas question de voile ; il s’agit de demeurer, non de s’approcher, [6:31] mais il y a des portes qui s’ouvrent.
  2. [ch. 7:1-12] Après cela vient la relation royale de Salomon et de la fille du Pharaon avec le monde extérieur, mais en vue de la gloire et de l’élévation de cette position. Ce n’est pas la demeure de Dieu, mais la condition royale du roi, du juge, et de son épouse. C’est Christ dans son administration glorieuse. Tout est solidité, magnificence et grandeur, au-dedans et au-dehors.
  3. [ch. 7:13-47] Puis vient la manifestation, selon la puissance de l’Esprit de Dieu, et d’une manière glorieuse, de tout ce qui tenait à son règne ici-bas. Tout était d’airain, [7:15] les colonnes [7:23] et la mer. Rien n’est dit de l’autel, parce qu’il s’agit non de s’approcher, mais de la manifestation de Dieu en Christ qui règne à la vue du monde — de la justice divine en rapport avec la responsabilité de l’homme, et non de l’accès devant Dieu lui-même.

Nous voyons ainsi la demeure de Dieu où tout est or, la gloire de la justice divine ; [7:1] la maison comme demeure du roi [7:7] et le portique de jugement ; [7:8] la maison de son épouse. C’est la gloire souveraine de Christ en manifestation selon l’économie de gloire ; puis le développement, dans ce monde, par la puissance de l’Esprit, de ce que Christ est, de ce qu’est Dieu lui-même. L’argent n’est pas mentionné, symbole de la fermeté immuable des conseils et des voies de Dieu dans le désert. C’est l’or, la maison de cèdre et l’airain.

Dans la description que les Chroniques nous donnent, il y a un autel [(2 Chron. 4:1)] et un voile [(2 Chron. 3:14)], parce qu’il s’agit beaucoup plus de l’administration positive des choses et des circonstances du règne du vrai Salomon ; état de choses qui, de fait, aura lieu sur la terre, plutôt qu’idée abstraite et type de ce qui est manifesté de Dieu lui-même, ainsi que de la gloire du roi ; et cela, soit dans la demeure de Dieu, soit sur la terre comme sphère où il déploiera ce qu’il est selon l’Esprit.