1 Rois

John Nelson Darby

Introduction

Épreuve de la royauté confiée à l’homme

Établissement et ruine de la puissance royale sous la loi

Les livres des Rois nous montrent la puissance royale établie dans toute sa gloire, sa chute, et le témoignage de Dieu au milieu de la ruine, avec des détails relatifs à Juda, après la réjection d’Israël, jusqu’à ce que Lo-Ammi ait été prononcé sur le peuple tout entier [(Os. 1:9)]. En somme, c’est l’épreuve de la royauté placée entre les mains des hommes ; non pas la puissance absolue comme celle de Nébucadnetsar, mais le pouvoir royal ayant la loi comme règle de conduite, comme il y avait eu une épreuve du peuple mis en relation avec Dieu par le moyen de la sacrificature. Hors de Christ, rien ne subsiste.

Roi établi de Dieu sur Son peuple, type du vrai fils de David

Bien que la royauté ait été placée sous la responsabilité de sa fidélité à l’Éternel, et quoiqu’elle ait dû être frappée et punie quand il lui est arrivé d’y manquer, elle se trouvait alors établie par les conseils et la volonté de Dieu. Ce n’était pas un David, type de Christ dans sa patience, qui, à travers les difficultés, les obstacles et les souffrances, se frayait un chemin au trône ; ce n’était pas un roi qui, bien que monté sur le trône et toujours victorieux, dut être guerrier jusqu’à la fin de sa vie — type en ceci, je n’en doute pas, de ce que Christ sera au milieu des Juifs à son retour, lorsqu’il commencera le siècle à venir en s’assujettissant les Gentils, après avoir été déjà délivré des débats du peuple (Ps. 18:43, 44) — mais c’était le roi selon les promesses et les conseils de Dieu, le roi établi en paix, chef du peuple de Dieu, pour le juger en justice, fils de David selon la promesse, et type de ce vrai fils de David qui sera sacrificateur sur son trône, qui bâtira le temple de l’Éternel, et entre lequel et l’Éternel il y aura le conseil de paix (Zach. 6:13).

Position de la royauté présentée dans la Parole]

Responsabilité, élection et préfiguration de Christ

Examinons un peu quelle était, selon la Parole, la position de cette royauté ; car la responsabilité et l’élection s’y rencontraient, ainsi que la préfiguration de la royauté du Christ.

Responsabilité et élection du roi

Présentation de ces aspects dans la promesse à David, en 2 Sam. 7

Au septième chapitre du second livre de Samuel, nous avons vu la promesse d’un fils que Dieu susciterait à David, et qui régnerait après lui, à qui Dieu serait Père et qui lui serait Fils, qui bâtirait le temple de l’Éternel et duquel Dieu affermirait le trône à jamais [(2 Sam. 7:13-16)]. Telle était la promesse ; promesse qui, ainsi que David lui-même l’a compris, ne sera pleinement accomplie que dans la personne du Christ (1 Chron. 17:17). Voici la responsabilité : « S’il commet l’iniquité, je le châtierai avec une verge d’hommes et avec des plaies des fils des hommes » (2 Sam. 7:14) ; c’est aussi ce que David avait bien compris (1 Chron. 28:9).

Responsabilité déclarée à Salomon

Le livre que nous étudions nous fait voir que cette responsabilité a été pleinement déclarée à Salomon (9:4-9).

Ps. 89 : conseils arrêtés de Dieu et gouvernement de l’homme responsable

Le Psaume 89:28-37, nous présente aussi les deux choses d’une manière très claire, savoir : la certitude des conseils de Dieu, son propos arrêté, et l’exercice de son gouvernement en vue de la responsabilité de l’homme.

Promesses développées dans les Chroniques

Dans le livre des Chroniques, nous n’avons que le côté des promesses (1 Chron. 17:11-14), pour des raisons dont nous parlerons lorsque nous examinerons ce livre.

Bénédiction placée sous la responsabilité de l’homme, qui faillit, et accomplie par Dieu plus tard

De tous ces passages, il résulte que la royauté de la famille de David était établie selon les conseils de Dieu et l’élection de grâce ; que la perpétuité de cette royauté, dépendant de la fidélité de Dieu, était, par conséquent, infaillible ; mais que, en même temps, dans la personne de Salomon, la famille de David était de fait placée sur le trône en ce temps-là, sous condition d’obéissance et de fidélité à l’Éternel. Tel est l’ordre universel des voies de Dieu : Il place d’abord la bénédiction sous la responsabilité de l’homme et l’accomplit plus tard, selon ses conseils, en puissance et en grâce. Or il est à remarquer que ce que l’homme a toujours fait en premier lieu, c’est de manquer à sa responsabilité. Il en fut ainsi d’Adam, de Noé, de l’homme sous la loi, de la sacrificature, ici de la royauté sous la loi, de Nébucadnetsar avec un royaume absolu, et, en fin de compte, aussi de l’Église. Déjà, aux jours des apôtres, tous cherchaient leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ [(Phil. 2:21)]. Malgré cela, Dieu poursuit, en dépit de tout, ses propres voies de grâce jointes à son gouvernement du corps public responsable dans ce monde, gouvernement, du reste, plein de patience et de grâce. Si le roi lui-même ou sa postérité venait à manquer à la fidélité, le jugement de Dieu serait exécuté, jugement qui, néanmoins, n’empêcherait pas que Dieu n’accomplît ce que sa gratuité avait assuré à David.

Récit des livres des Rois

Royauté responsable établie en Israël, chute et ruine, et jugement de Dieu

Les livres des Rois renferment l’histoire de l’établissement de la royauté en Israël sous cette responsabilité ; celle de sa chute, de la longue patience de Dieu, du témoignage de Dieu au milieu de la ruine qui découlait de l’infidélité du premier roi ; et enfin, celle de l’exécution du jugement, car un plus long retard n’aurait fait que fausser le caractère de Dieu lui-même et le témoignage qui devait être rendu à la sainteté de ce caractère. Un tel retard aurait rendu un faux témoignage à l’égard de ce que Dieu est.

Histoire principalement du royaume d’Israël, puis de Juda après sa chute

Nous verrons que, après le règne de Salomon, la plus grande partie du récit se rapporte au témoignage rendu par les prophètes Élie et Élisée au milieu d’Israël, et, en général, à ce royaume qui s’était entièrement éloigné de Dieu. Il est dit peu de chose de Juda avant la chute complète d’Israël. Après cela, la ruine de Juda, amenée par l’iniquité de ses rois, ne tarda pas très longtemps, bien qu’il y ait eu des moments de relèvement.