Ésaïe

Chapitres 63 et 64

Ch. 63-64 — Expression des sentiments d’un cœur fidèle se confiant en Dieu

[63:1-6] Nous retrouvons le terrible jugement du chapitre 34, qu’exécute l’Éternel, ou plutôt qu’il a déjà exécuté, car il en revient. Le résultat de ce jugement est la paix et la bénédiction, dont nous venons de lire la description, chapitre 62. À partir du verset 7, nous lisons le raisonnement de l’Esprit prophétique dans la bouche du résidu, ou si l’on veut celui du prophète lui-même se plaçant dans cette position ; aux chapitres 65 et 66, se trouve la réponse de l’Éternel. Rien de plus touchant que la manière dont l’Esprit se prête à l’expression de tous les sentiments d’un cœur fidèle d’entre les Israélites, ou plutôt dont il formule les sentiments d’un cœur angoissé mais confiant, [63:7] se rappelant les bontés passées, [63:9] accablé de la détresse actuelle, [63:10] reconnaissant la dureté et la rébellion dont le peuple avait été coupable, mais en appelant à la fidélité remarquable de l’amour de Dieu contre l’aveuglement et l’endurcissement judiciaires sous lesquels il reconnaît que le peuple se trouve placé. [63:16] Lors même qu’Abraham ne les reconnaîtrait pas, Dieu demeure leur père. [63:15] Où est sa force, où, sa tendresse ; où sont ses compassions ? Sont-elles retenues ? [63:16] La foi du cœur saisit, à travers toutes les circonstances extérieures, le lien qui existe entre le peuple et Dieu ; [64:4] elle reconnaît que Dieu prépare, pour celui qui s’attend à Lui, des choses qui ne se seraient pas présentées à la pensée de l’homme1, [64:5] qu’il vient à la rencontre de celui qui se réjouit et se comporte justement ; [64:6] mais elle reconnaît aussi qu’Israël est loin d’agir de cette manière, qu’il est pécheur, ne cherchant pas la face de Dieu. Mais le malheur du peuple, l’état désastreux où l’avait placé le péché, est, pour la foi, un motif d’intercession auprès de Dieu. [64:8] Le peuple est comme l’argile, et l’Éternel est le potier que la foi distingue à travers tout. [64:9] C’était le peuple de Dieu ; [64:10] leurs cités étaient les villes de l’Éternel ; [64:11] la maison où leurs pères l’avaient adoré était brûlée, et tout était en désolation.

1 La différence est frappante entre ceci et la connaissance qu’apporte l’évangile, comme Paul l’exprime (1 Cor. 2). On entend citer souvent ce passage, pour exprimer tout juste le contraire. L’apôtre dit: «Ces choses ne sont pas montées au cœur de l’homme, mais Dieu nous les a révélées», c’est-à-dire à nous, chrétiens, par son Esprit; de même, à la fin du chapitre, il dit: «Mais nous, nous avons la pensée de Christ».