Jonas

Chapitre 4 – Un serviteur dépité

Résumé

Jonas a adressé, de la part de l'Éternel, un message aux Ninivites. Ceux-ci se sont repentis, mais voilà que Jonas en a été très irrité: il aurait préféré que le jugement se réalise. À cause de cela, il a demandé la mort. Le prophète est sorti de la ville et s'est assis à l'ombre d'une cabane afin de voir ce qui va arriver à Ninive. Dieu a alors préparé un kikajon pour donner de l'ombre à Jonas qui s'est grandement réjoui de cela.

«Et Dieu prépara un ver le lendemain, au lever de l'aurore, et il rongea le kikajon, et il sécha. Et il arriva que, lorsque le soleil se leva, Dieu prépara un doux vent d'orient, et le soleil frappa la tête de Jonas, et il défaillait et demanda la mort pour son âme et dit: Mieux me vaut la mort que la vie» (7:8).

La joie de Jonas dépendait des circonstances extérieures. Lorsque celles-ci prennent une tournure défavorable, cette joie disparaît. À nouveau, il demande la mort! Il est tellement occupé de lui-même, qu'il ne reconnaît pas la main de Dieu dans ce qui lui arrive. Et pourtant, il aurait dû savoir, surtout après ses expériences des chapitres 1 et 2, que rien n'échappe au contrôle de Dieu. Dieu permet en effet des difficultés et des déceptions dans nos vies, soit qu'il laisse les hommes agir, ou encore Satan comme dans le cas de Job, soit qu'il dirige lui-même les événements comme dans le cas de Jonas. Mais quels que soient les moyens utilisés, il maîtrise et mesure tout. Et quel est son but? Toujours notre bien. «Nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu» (Rom. 8:28). Il est des précieuses leçons que nous ne pouvons apprendre que dans l'épreuve. Mais Jonas, au lieu de faire confiance à Dieu, s'enfonce toujours plus dans son irritation.

«Et Dieu dit à Jonas: Fais-tu bien de t'irriter à cause du kikajon? Et il dit: Je fais bien de m'irriter jusqu'à la mort» (v. 9).

On croirait voir Jonas taper du pied comme un enfant têtu! Il refuse de se laisser enseigner par les circonstances et sonder par la question que Dieu lui adresse.

Dieu pourrait maintenant perdre patience et lui donner la correction qu'il mérite. Mais au lieu de cela, il prend la peine de lui expliquer «noir sur blanc» ce que l'épisode du kikajon signifie, de sorte que Jonas ne peut plus faire autrement que de comprendre. Remarquons néanmoins que ce n'est plus sous son nom d'Éternel que Dieu s'adresse à son serviteur au verset 9. Par son attitude, Jonas a perdu son intimité avec son Seigneur.

«Et l'Éternel dit: Tu as pitié du kikajon pour lequel tu n'as pas travaillé, et que tu n'as pas fait croître; qui, né en une nuit, a péri en une nuit; et moi, je n'aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle il y a plus de 120 000 êtres humains qui ne savent pas distinguer entre leur droite et leur gauche, et aussi beaucoup de bétail!» (v. 10, 11)

Dieu montre à Jonas que son échelle des valeurs est totalement faussée: il accorde bien plus d'importance à une plante éphémère qu'à des centaines de milliers d'âmes immortelles!

Dieu ne lui reproche pas de s'apitoyer sur le kikajon, mais-de lui attacher une valeur exagérée. Prenons garde, nous aussi, à toujours ajuster notre échelle des valeurs, notre façon de considérer les personnes, les choses et les circonstances, sur celle de Dieu. Nous n'y arriverons que si nous restons dans sa proximité et lisons sa Parole pour saisir comment lui voit toutes choses. Dieu souligne que le kikajon ne lui a coûté aucun travail. En revanche, chacune des vies humaines, et même animales, avait «coûté» à Dieu beaucoup de soins et de peine. N'est-ce pas lui qui les avait toutes créées, façonnées dans le sein maternel, et qui leur avait assuré la subsistance jour après jour? C'est «lui qui donne à tous la vie et la respiration et toutes choses», affirme l'apôtre Paul en Actes 17:25. Chaque être humain dans cette ville de Ninive, et même le bétail, lui est donc précieux. Dieu ne pouvait pas désirer les détruire si cela pouvait être évité. Apprenons à voir tous les gens qui nous entourent avec les mêmes yeux que Dieu. N'est-ce pas aussi pour chacun d'eux qu'il a livré son Fils?

Le livre de Jonas se termine abruptement. Nous aurions bien aimé voir Jonas se laisser convaincre et juger le mauvais état de son cœur. Mais Dieu arrête le récit, comme s'il voulait que nous donnions chacun notre réponse aux questions qu'il a posées à Jonas. À travers tout ce livre, il a voulu nous parler, à toi et à moi. Avons-nous su l'écouter?

L'existence même du livre de Jonas semble montrer que le prophète a fini par apprendre ce que Dieu voulait lui enseigner. Il paraît en effet fort probable que Jonas a écrit ce livre lui-même, raison pour laquelle il y est dépeint sans complaisance. Lorsqu'il a été enfin capable de considérer ses expériences avec les yeux de Dieu, combien il a dû remercier l'Éternel d'avoir dirigé toutes choses avec un tel soin et avec un tel amour! Et nous aurons la même réaction, lorsque arrivés au ciel, nous contemplerons notre vie telle que notre Père céleste l'a vue.

Fin