Jonas

Introduction

Pour l'homme d'aujourd'hui, l'histoire de Jonas semble être une fable. Un poisson qui avale un homme sans lui faire de mal? Impossible! Pouvons-nous vraiment accepter ce récit comme véridique? Cette question est bien importante. Si un croyant n'accepte pas le livre de Jonas, cela signifie qu'il met en doute les paroles du Seigneur Jésus. Pourquoi? «Car, comme Jonas fut dans le ventre du cétacé trois jours et trois nuits, ainsi le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre» (Matt. 12:40). Ce passage dans la bouche du Seigneur confirme la véracité de ce récit; qui sommes-nous alors pour en douter? Un miracle ne peut être expliqué par la logique; seule la foi peut l'accepter. Même si nous ne pouvons pas tout comprendre, nous devons reconnaître le livre de Jonas comme véridique, comme une révélation de la part de Dieu, comme la Parole de Dieu. Es-tu prêt à le faire?

Il est rare de trouver un si grand nombre d'interventions directes de Dieu dans un récit aussi court que celui-là. À titre d'exemple, citons simplement tous les éléments naturels que l'Éternel «prépare» pour intervenir auprès de son prophète: outre le grand poisson déjà mentionné (2:1), il y a le grand vent (1:4), le kikajon (4:6), le ver (4:7) et le doux vent d'orient (4:8).

Jonas avait reçu une mission solennelle. Dieu l'avait chargé de se rendre à Ninive pour l'avertir, dénoncer sa méchanceté, et lui annoncer sa destruction prochaine. Il lui apportait donc un message de jugement. Mais pourquoi Dieu désirait-il avertir cette ville païenne avant de la juger'? Nous trouvons la réponse en Ézéchiel 18:23: «Est-ce que je prends plaisir à la mort du méchant? dit le Seigneur, l'Éternel; n'est-ce pas plutôt à ce qu'Il se détourne de ses voies, et qu'Il vive?» Dieu voulait accorder aux Ninivites une dernière possibilité d'éviter le châtiment et de sauvegarder leur paix. Jonas était donc en réalité un messager de paix et le nom qu'il portait correspondait bien à la tâche que Dieu lui avait confiée, puisque Jonas signifie «colombe». Mais le prophète a terriblement manqué à sa responsabilité. De la même manière, nous pouvons porter le nom de chrétien, et ne pas vivre pratiquement comme tel.

Pourquoi Jonas voulait-il aller à Tarsis plutôt qu'à Ninive? Pour répondre à cette question, mettons-nous dans le contexte de l'époque. Vers 830 avant Jésus Christ, Ninive était la capitale de l'Assyrie, un pays hostile à Israël. Jonas, lui, était un Israélite de la ville de Gath-Épher (cf. 2 Rois 14:25). Il était donc très fier des privilèges que l'Éternel avait donnés à son peuple. Il désirait, comme la plupart de ses compatriotes, les garder jalousement pour lui, et surtout ne pas les partager avec une nation païenne et ennemie. Jonas ne voulait pas courir le risque de voir Dieu accorder son pardon aux Ninivites! Tu peux le lire en Jonas 4:2. Mais Dieu va l'amener à comprendre, comme il le fera avec Pierre plus tard (cf. Actes 10), qu'il désire offrir sa grâce au monde entier. Il y a là une leçon pour nous aussi.

Nous pouvons très bien, comme Jonas, nous enorgueillir de nos privilèges d'enfants de Dieu, de notre connaissance de la Bible, et nous sentir ainsi supérieurs aux autres — incrédules ou chrétiens — et vouloir tout garder pour nous. Mais rappelons-nous que ce que nous avons, nous l'avons d'abord reçu (1 Cor. 4:7); c'est un cadeau que Dieu nous fait, pour lequel nous n'avons aucun mérite. Ensuite, souvenons-nous que lorsque Dieu nous donne quelque chose, c'est pour le partager! (Lis à ce sujet 1 Pierre 4:10.)

Ninive était une ville belle et agréable, exemple du monde où règne le confort. Les gens y vivent à leur aise et pensent qu'ils n'ont pas besoin de Dieu. Tout va bien, pourquoi devraient-ils s'inquiéter? Mais Ninive était aussi caractérisée par l'orgueil, l'immoralité et l'idolâtrie. Mille trois cents ans après sa fondation, Dieu veut donc lui faire parvenir un message par l'intermédiaire de son prophète. C'est le point de départ du livre de Jonas que nous allons étudier ensemble lors des prochains mois, si Dieu le permet.

Chapitre 1er: La propre volonté et ses conséquences

Première partie: Jonas face à l'appel de dieu (v. 1-3).

«Et la parole de l'Éternel vint à Jonas, fils d'Amitthaï, disant: Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle, car leur méchanceté est montée devant moi» (v. 1, 2).

Comme elle est venue à Jonas, la Parole de Dieu s'adresse à toi aussi aujourd'hui! Le Seigneur t'appelle. «Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos» (Matt. 11:28).

As-tu répondu à cette invitation du Seigneur et l'as-tu accepté comme ton Sauveur? Si tu l'as fait, as-tu donné suite également au deuxième appel que le Seigneur t'adresse? «Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur; et vous trouverez le repos de vos âmes» (Matt. 11:29). Si tu lui appartiens, le Seigneur Jésus t'engage aussi à le suivre comme son disciple, pour l'écouter et le servir.

Jonas a reçu un ordre très clair de la part de l'Éternel. Il n'y a pas de doute possible. Il doit se rendre chez les ennemis de son peuple, pour les avertir de la colère qui vient. Comment va-t-il réagir?

À suivre