Comment le Dr John Vanderkemp (1747-1811) devint médecin des âmes

Par un bel après-midi de juin, un petit bateau descendait la Meuse en Hollande. La barque emportait trois personnes: le père, la mère et leur unique enfant. Soudain, le ciel s'obscurcit, un fort vent se leva et subitement, ce fut la tempête. La fragile embarcation se retourna; la mère et l'enfant se noyèrent sous les yeux du père impuissant! Ce ne fut qu'avec la plus grande peine qu'il parvint à nager jusqu'à la rive et à échapper à la mort.

L'homme dont la vie avait été ainsi épargnée, mais dont le foyer avait été anéanti en un instant, était le Dr John Vanderkemp. Il était le fils d'un pasteur de Rotterdam. Après avoir fait de bonnes études à Leyde et à Édimbourg, il s'était établi comme médecin dans la ville de Middelburg. Ses connaissances littéraires et scientifiques lui avaient déjà valu une certaine célébrité dans toute la Hollande. Mais il n'était pas croyant. Il avait étudié les philosophes français et avait adopté leurs théories athées. Il se moquait des gens qui allaient à l'église pour y trouver de la nourriture pour leurs âmes et qui reconnaissaient le Christ comme leur Maître et Seigneur. Il affichait une incrédulité absolue.

Mais le terrible accident survenu en cet après-midi d'été le poussa à chercher le Seigneur.

Jésus le rencontra dans cette pénible circonstance qui bouleversa sa vie. Dieu n'est jamais indifférent à la souffrance des hommes. Il eut pitié de lui, lui parla avec amour, s'occupa de lui jusqu'à ce qu'il se convertisse et soit sauvé.

Mais le Dr Vanderkemp regrettait amèrement de ne pas avoir entendu plus tôt la voix du bon Berger. Désormais, il fut rempli de zèle pour rattraper le temps perdu; il sentait qu'il ne pourrait jamais faire assez pour Christ. Ce fut grâce à son influence que la Société missionnaire des Pays-Bas fut fondée en 1797. Mais il ne s'arrêta pas là: il se proposa à la Société des Missions de Londres pour aller travailler parmi les païens. Il fut envoyé avec trois autres missionnaires au sud de l'Afrique, parmi les Cafres, qu'il fut le premier à évangéliser.

Le Dr Vanderkemp les trouva plongés dans les plus épaisses ténèbres. Ils n'avaient ni prêtre, ni temple, ni aucune forme de culte. Celle tribu était la proie de la superstition et de la sorcellerie — exploitée par les chefs pour s'enrichir aux dépens de leurs sujets.

Il fallait du courage pour aller vivre au milieu d'un tel peuple, pour lui révéler le nom du Prince de Paix. Mais John Vanderkemp qui s'y établit à la fin de 1798 était aussi intrépide que leurs plus vaillants guerriers et son expérience le poussait à agir avec un empressement tout à fait remarquable.

À suivre