Le renard

Vous connaissez sans doute ce verset: «Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des demeures, mais le Fils de l'homme n'a pas un lieu où reposer sa tête» (Luc 9:58).

Le «Fils de l'homme» c'est le Seigneur Jésus lui-même. Dans ce passage de l'évangile selon Luc, le Seigneur monte vers Jérusalem. Il sait ce qui l'y attend. Malgré la perspective terrible de la croix, il continue son ministère de bénédiction, allant au-devant des hommes pour les secourir. Trois personnes se trouvent sur son chemin. Toutes veulent bien le suivre, mais chacune a quelque chose de plus important à faire auparavant. La première déclare: «Seigneur, je te suivrai où que tu ailles». C'est facile à dire, aussi Jésus ne lui cache-t-il pas les difficultés qu'il y a à le suivre. Où sont les obstacles? Le plus souvent, dans notre cœur.

Sais-tu qu'il est parlé plusieurs fois du renard dans la Bible? Il habite dans une tanière ou dans des ruines désolées (Lam. 5:18). Il n'est pas dangereux pour les hommes; il ne les attaque jamais. Il se contente de la volaille des basses-cours ou des petits animaux de la forêt. Il chasse souvent seul; son menu est très varié, mais il aime particulièrement les fruits. Il est très rusé (le roi Hérode est comparé à un renard en Luc 13:31); il est prudent.

Autrefois on entourait les vignes d'une haie ou d'un muret, et des gardiens veillaient du haut d'une tour afin qu'aucun animal sauvage, en particulier le renard, n'y pénètre et n'y fasse des dégâts. Regardant sa vigne et les fleurs du printemps si fragiles, le bien-aimé du Cantique des cantiques s'écrie: «Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur» (Cant. 2:15). Les petites grappes de raisin apparaissent très tôt sur les branches, dès que les bourgeons s'entrouvrent. Le risque est grand, alors, que les renards viennent folâtrer dans les vignes et détruisent fruits et fleurs. Le Seigneur Jésus désire que ceux qu'il a rachetés produisent des fruits pour lui. Quels sont ces fruits? N'est-ce pas un cœur qui l'aime, qui lui est soumis et qui le sert humblement? Méfions-nous de ces «petits renards»: telle habitude, telle lecture malsaine, tel vilain trait de caractère qui revient sans cesse, tel «petit mensonge» ou entorse à la vérité, d'apparence insignifiante... Ne les tolérons pas! En grandissant, ces «petits renards» deviendront de plus en plus tyranniques et rusés, et nous empêcheront de porter du fruit pour Dieu.

Mais revenons à Luc 9. En contraste avec les renards ou les oiseaux, le Seigneur ne peut se reposer sur la terre; il n'a pas de demeure. Ce verset veut-il dire que le Seigneur nous interdit d'avoir un logement, un lieu pour dormir et manger? Non. Simplement, il nous enseigne que la terre, avec son atmosphère souillée par le péché, n'est pas un lieu de repos pour lui, ni pour nous. Il en est ainsi «à cause de la souillure qui amène la ruine» (Michée 2:10). Les Évangiles nous montrent Jésus travaillant dans ce monde souillé qui le rejette. Il se rend de village en village. Sans doute habite-t-il quelque temps à Capernaüm (Matt. 4:13), ou pénètre-t-il dans différentes maisons. Mais souvent il passe la nuit, isolé ou sur la montagne des Oliviers (Luc 21:37; Jean 7:53), parce qu'aucune maison ne s'ouvre pour le recevoir (Jean 8:1).

Comment le suivre fidèlement? En étant un étranger sur la terre, comme lui. À son entrée dans le monde, on ne lui donne qu'une crèche, et à sa sortie, il est cloué sur la croix. Lui, le Créateur, ne possède même pas un refuge, à l'inverse des petits animaux. Ce monde ne peut être son chez-soi. Et si même tu habites maintenant dans un logement confortable, le monde qui nous entoure pourrait-il vraiment être ton «chez-toi»?