Salut, pleine délivrance et vie en Jésus Christ (suite)

3. Identifiés avec Christ (Romains 6:1-11)

Le salut que Dieu donne gratuitement au croyant ne dépend en rien de ce que celui-ci peut faire, mais uniquement de ce que Dieu a fait pour lui par Christ. Notre Dieu Sauveur veut nous associer entièrement à Christ pour bénéficier de toutes les conséquences de sa mort et de sa résurrection.

Morts au péché: versets 1, 2

Le cœur de l'homme est si rusé qu'il pourrait prendre occasion de la grâce pour continuer à faire le mal. «Demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde?» Loin de nous une telle pensée! Dans ce chapitre 6: l'apôtre Paul développe l'immense changement qui découle de la mort de Christ. Il déclare, comme un fait d'évidence: «Nous sommes morts au péché», c'est-à-dire que le lien avec le péché, si fortement démontré au chapitre précédent, a été rompu. Le péché qui régnait autrefois ne règne plus sur nous, maintenant c'est la grâce (5:21). Allons-nous vivre encore comme si nous étions toujours dominés par lui? Bien sûr que non! Mais comment puis-je être «mort» alors que je suis encore vivant dans mon corps de chair sur la terre?

Morts avec Christ: versets 3, 4

Tous ceux qui ont été baptisés doivent savoir que la sentence de mort a passé sur eux: nous avons été baptisés pour la mort de Christ. Il est bien possible que je l'ignore, mais la Parole me le rappelle et y insiste.

«Nous avons été ensevelis avec Christ par le baptême, pour la mort, afin que…» La mort n'est pas le but, mais le passage obligé pour échapper à notre état antérieur, pour être délivré du péché et vivre d'une vie nouvelle.

Christ a dû entrer dans la mort pour nous; cela démontre toute la gravité du péché et son caractère incurable. Dieu ne pouvait en aucune manière améliorer notre nature marquée d'une façon indélébile par le péché. Il ne pouvait que lui appliquer la sentence de mort et c'est Christ qui l'a subie (8:3). Christ, le Fils de Dieu, lui qui est saint, pur et sans aucun péché, a pris place sous le jugement de Dieu pour recevoir ce que méritait notre état de péché. Le salaire du péché, c'est la mort (verset 23). Ce qu'est le péché, dans toute son horreur, a été démontré dans la mort de Christ.

Mais Christ ne pouvait pas rester dans la mort (Actes des Apôtres 2:24). Dieu le Père a engagé toute sa puissance, sa justice, sa sainteté, sa gloire, en ressuscitant son Fils d'entre les morts. La résurrection de Christ fait éclater la pleine satisfaction de Dieu dans l'œuvre accomplie à la croix et montre l'excellence de celui qui l'a faite. Dieu ressuscite son Fils et il nous associe à lui «afin que nous marchions en nouveauté de vie».

Identifiés avec Christ, pour mourir et pour vivre: versets 5-7

Christ est mort pour nous. En ressuscitant d'entre les morts, il fait sortir de la mort celui qui croit en lui, pour qu'il vive avec lui d'une façon nouvelle. C'est le point de départ de la vie chrétienne. Nous n'avons pas subi la mort personnellement, mais Dieu nous voit comme morts avec Christ: nous avons été identifiés (littéralement: faits une même plante) avec Christ dans la ressemblance de sa mort pour l'être aussi dans la ressemblance de sa résurrection. En attendant le jour où nos corps seront effectivement ressuscités, notre identification avec Christ a déjà pour nous des conséquences capitales. Elles sont développées dans ce qui suit.

Voici la première: puisque nous avons été identifiés avec Christ, une vie nouvelle suivra maintenant pour nous, aussi sûrement que, pour lui, la vie en résurrection a suivi la mort.

Dieu considère le croyant comme mort avec Christ, identifié avec Christ crucifié: «notre vieil homme a été crucifié avec Christ». C'est un fait qui a eu lieu et nous avons à le savoir, à l'accepter par la foi, parce que Dieu le déclare. Tout ce que j'étais comme homme responsable, enfant d'Adam, méritant la mort — c'est-à-dire le vieil homme — a subi en Christ la sentence de mort.

Notre corps tout entier était l'instrument du péché, cette volonté de mal intérieure à laquelle nous ne pouvions résister. Nos facultés, nos sens, étaient comme réduits en esclavage (verset 19), au point que notre corps est envisagé comme formant un tout avec le péché: «le corps du péché». Il fallait que cet état soit annulé, que ce corps soit soustrait à la domination du péché.

Ainsi, Dieu a cassé l'emprise irrésistible qu'avait le mal sur l'être tout entier. Ceci ne veut pas dire que cette source intérieure de mal soit ôtée, mais que le croyant n'en est plus esclave. Celui qui est «mort au péché» n'est plus tenu de lui obéir, il n'est plus sous l'obligation de le servir. Cela ne concerne pas seulement certains croyants pieux, mais tous ceux qui ont cru et qui ont été baptisés pour la mort de Christ (verset 3).

«Celui qui est mort est justifié du péché.» Il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas ici des péchés, car un homme mort demeure responsable devant Dieu des péchés qu'il a commis pendant sa vie. Mais un mort ne peut plus agir. Il n'est plus esclave du péché et ne lui doit plus rien. Le croyant a été «justifié des péchés» par l'œuvre de Christ pour lui, par la foi en son sang. Il est «justifié du péché» parce qu'il est mort avec Christ.

Vivre avec Christ: versets 8, 9

Dieu veut que nous vivions. Si nous avons été identifiés avec Christ dans sa mort, c'est pour le suivre dans sa nouvelle condition d'homme ressuscité, pour vivre avec lui. «À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit» (Jean 12:24). Cette image est d'une beauté expressive. Il était impossible que Christ durant sa vie soit uni à nous, pécheurs. Il devait entrer dans la mort pour nous et là nous sommes alors identifiés avec lui. Comme la plante qui porte l'épi sort de la terre où le grain meurt, Christ sort du tombeau en amenant avec lui, liés à lui, tous ceux qui désormais participent à sa vie de résurrection.

Ce n'est pas un objectif qui nous est proposé ni un devoir: «nous croyons que nous vivrons aussi avec lui». C'est un fait assuré qu'il nous faut recevoir par la foi, et qui repose sur ce que Dieu a fait de nous.

Christ a passé par la mort une fois pour toutes et la puissance de la mort a été détruite par sa résurrection. Il vit et nous vivons avec lui dans une vie sur laquelle la mort n'a aucun pouvoir. Cette certitude repose sur Christ ressuscité, que Dieu a glorifié. Quelle assurance pour le croyant! Si Christ ne meurt plus, la vie qu'il a donnée à ceux qui croient en lui ne peut pas cesser non plus; elle est éternelle.

Vivre pour Dieu en Christ: versets 10, 11

Christ est venu pour prendre en grâce notre place. Il est mort en s'offrant lui-même comme sacrifice pour le péché. Une fois son sacrifice accompli, il vit maintenant, homme ressuscité, en relation avec Dieu. «Il vit à Dieu» (ou pour Dieu), n'ayant plus rien à faire avec le péché.

Jusqu'à la croix, homme sans péché vivant sur la terre dans une étroite intimité avec Dieu, Christ avait cependant affaire au péché en souffrant parce qu'il était juste. Sur la croix, il a livré son âme en sacrifice pour le péché (Ésaïe 53:10); il a été abandonné de Dieu quand il portait nos péchés. Mais maintenant, il en a fini avec le péché. Combien il était «à l'étroit» (Luc 12:50), serré de toutes parts sur la terre, quoique rien n'ait pu l'empêcher de répandre abondamment sa grâce sur tous. Maintenant, ayant achevé l'œuvre, il est entièrement libre pour vivre pour Dieu.

Par la mort, par son identification avec Christ dans sa mort, le croyant est libéré du péché pour vivre pour Dieu. C'est un fait, mais difficile à saisir: aussi trouvons-nous ici la première des exhortations qui lui sont adressées: «De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché». C'est en s'appuyant sur ce qu'il sait être vrai de Christ que le croyant peut et doit s'approprier ce qui est maintenant sa part en Lui. L'apôtre dit: «De même» parce que nous avons été identifiés avec Christ. En lui est la source de toute bénédiction.

Il ne s'agit pas de faire mourir ou de mortifier son corps, mais bien d'accepter ce que Dieu a fait.

L'exhortation du verset 11 peut se lire: «Faites votre compte que vous êtes morts1 au péché». Mais la pensée ne s'arrête pas sur la mort, elle s'épanouit dans la bienheureuse contrepartie: «mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus». Vivre dans la conscience et l'activité de cette heureuse relation avec Dieu qui nous est donnée en Christ! Nous avons tout en lui pour vivre, pour «saisir ce qui est vraiment la vie» (1 Timothée 6:12, 19). Il est la source de la vie; c'est lui aussi qui l'alimente et la soutient à chaque pas.

1 L'expression du verset 11 confirme que «mourir» ne signifie pas cesser d'exister. «Mourir à» veut dire que la relation dans laquelle on vivait est rompue. Comparer avec les expressions «mort à la loi» (Romains 7:4; Galates 2:19) et «le monde m'est crucifié et moi au monde» (Galates 6:14).

Paul nous donne l'exemple de la réalisation pratique de cet enseignement quand il déclare: «Je suis crucifié avec Christ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi — et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi» (Galates 2:20).

Puissions-nous «vivre Christ» chaque jour! N'est-ce pas la conséquence normale d'avoir été «identifiés avec lui»?

À suivre