Le nom au-dessus de tout nom (suite)

E. Dennett

Chapitre 8

Vos péchés vous sont pardonnés par son nom

«Je vous écris, enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom» (1 Jean 2:12). C'est la valeur de ce nom pour Dieu qui constitue la base sur laquelle s'exerce son amour qui pardonne. L'expression «enfants» comprend ici toute la famille de Dieu. Nous apprenons par là que pour pardonner les péchés, Dieu agit sur la base de la valeur du nom de son Fils bien-aimé; il agit en vertu de son nom comme celui qui l'a glorifié sur la terre et qui a achevé l'œuvre qu'il lui avait donnée à faire.

Que d'idées fausses seraient dissipées de l'esprit de bien des âmes anxieuses si cette simple vérité était assimilée! Au lieu de se fatiguer à rechercher quelque mérite en soi-même pour se faire accepter de Dieu, ou bien comme preuve de sa conversion, on se rendrait compte que si un homme peut être sauvé, ce ne saurait être que sur la base de ce que Christ est pour Dieu. L'attitude de Dieu envers tous ceux qui viennent à lui en confessant leurs péchés dépend entièrement de son estimation de la valeur du nom de Celui qui est maintenant assis à sa droite. Christ est le roc inébranlable, le «Rocher des siècles» sur lequel nous pouvons nous reposer à jamais dans une paix parfaite — une paix jamais altérée, ni par nos sentiments, ni par nos circonstances, ni par nos besoins. Ne nous lassons pas de publier cette vérité à ceux que le péché accable, aux âmes fatiguées; elle est la substance même de la bonne nouvelle annoncée aux hommes en ce jour de grâce.

Dans des sentiers de justice, à cause de son nom

«Il restaure mon âme; il me conduit dans des sentiers de justice, à cause de son nom» (Psaumes 23:3). Non seulement nous avons reçu le pardon de nos péchés par son nom, mais à cause de son nom nos pieds sont gardés le long du chemin. Pour tout ce qui nous concerne, Dieu a pris toutes choses en charge sur la même base que celle sur laquelle il a pardonné nos péchés. Le motif de son activité en grâce et en amour, de sa fidélité constante, de sa sollicitude et de sa protection, se trouve en Christ et non pas en nous.

Cela est magnifiquement décrit au psaume 23. Là, l'Éternel est comme un berger qui agit selon son propre cœur dans la relation qu'il s'est plu à établir avec son peuple. S'il est devenu notre berger, il pourvoira à tout ce qui nous est nécessaire, tant sur notre chemin de pèlerin qu'au travers de la vallée de l'ombre de la mort. Le verset cité montre que c'est à cause de son propre nom qu'il maintient cette relation de grâce. Si nous sommes lassés ou découragés, il restaure notre âme. Et comme nous avons constamment besoin d'un guide — alors que nous désirons marcher dans ses voies, mais sommes souvent incapables de les discerner — il a pris place devant nous et nous mène dans les sentiers de la justice à cause de son nom.

Si donc le nom de Christ est infiniment précieux pour Dieu, et s'il constitue la base de ses relations avec nous, nous devrions rechercher avec zèle la communion avec lui à ce sujet. Nous pourrions alors, en dépit de notre faiblesse, nous appuyer sur ce fondement lorsque nous nous approchons de Dieu, tout comme lui-même s'y appuie dans ses relations avec nous.

Des souffrances à cause de son nom

«Vous serez haïs de tous à cause de mon nom» (Matthieu 10:22). La communion avec le cœur de Dieu concernant la valeur du nom de Christ est la clé du zèle et du dévouement de ceux qui le suivent. L'apôtre Paul en est un exemple particulièrement significatif. Emprisonné et empêché de publier la bonne nouvelle, devant continuellement s'attendre à être mis à mort, il trouvait sa joie dans le fait que Christ était prêché, en dépit des mauvais motifs que certains pouvaient avoir à le faire. Tout son désir était d'être gardé afin que Christ soit glorifié dans son corps, que ce soit par la vie ou par la mort. Christ était l'objet de son cœur, son seul horizon. Et pour l'amour de Christ, il était prêt à souffrir de toutes manières, pourvu qu'il puisse par-là honorer le nom de son Maître. Dans une autre épître, nous trouvons des croyants qui avaient le nom de Christ si profondément gravé dans leur cœur que, par amour pour lui, ils avaient accepté avec joie l'enlèvement de leurs biens (Hébreux 10:32-34).

Les enseignements du Seigneur portaient souvent sur les souffrances que ses disciples rencontreraient dans le chemin. Loin de leur cacher les afflictions et les persécutions qu'ils allaient rencontrer, il les a prévenus des diverses formes de souffrances qu'ils allaient devoir endurer à cause de son nom. Il dit par exemple dans le sermon sur la montagne: «Vous êtes bienheureux quand on vous injuriera, et qu'on vous persécutera, et qu'on dira, en mentant, toute espèce de mal contre vous, à cause de moi» (Matthieu 5:11), et en une autre occasion: «Ils vous livreront pour être affligés, et ils vous feront mourir; et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom» (Matthieu 24:9). Ou encore: «S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi» (Jean 15:20). «L'heure vient que quiconque vous tuera pensera rendre service à Dieu» (Jean 16:2). Et il en fut ainsi. Paul écrit en citant les Psaumes: «Pour l'amour de toi, nous sommes mis à mort tout le jour; nous avons été estimés comme des brebis de tuerie» (Romains 8:36).

Mais si le Seigneur nous a prévenus de ce qui peut nous arriver parce que nous avons confessé son nom, il a aussi pourvu à ce que nous recevions le soutien et la consolation nécessaires. Relativement à son propre chemin à travers le monde, il est écrit: «À cause de la joie qui était devant lui, (il) a enduré la croix, ayant méprisé la honte» (Hébreux 12:2). Fixons donc les yeux sur lui, considérons-le, afin de ne pas être découragés dans nos âmes (verset 3). Pour notre encouragement, il a laissé ces mots: «Quiconque aura quitté maisons, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, pour l'amour de mon nom, en recevra cent fois autant, et héritera de la vie éternelle» (Matthieu 19:29).

Souffrir avec Christ est une nécessité, si nous sommes enfants de Dieu, mais souffrir pour Christ est un privilège lié à la fidélité dans son service. Rappelons à ce sujet l'exemple de Pierre et de Jean. Tandis qu'ils comparaissent devant le sanhédrin, on leur interdit de parler ou d'enseigner au nom de Jésus; mais, obéissant à Dieu plutôt qu'aux hommes, ils poursuivent leur travail béni. Arrêtés à nouveau et emprisonnés, ils sont délivrés miraculeusement de prison. Ils sont battus et on leur ordonne de ne plus parler au nom de Jésus. Sont-ils découragés ou intimidés par ce qu'ils ont dû endurer? Loin de là, ils quittent le sanhédrin en se réjouissant d'avoir été estimés dignes de souffrir des opprobres pour le nom de Christ (Actes des Apôtres 5:40, 41). Quel est donc leur secret? Qu'est-ce qui leur permet de s'élever au-dessus de la honte et de la souffrance? C'est la valeur de Christ pour le cœur des siens, l'assurance de sa présence avec eux, et la certitude que la mort même n'est qu'un chemin qui mène à la vie éternelle dans sa présence. S'il s'est appauvri pour nous, afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis, il est bien juste que, comme Moïse, nous apprenions à estimer l'opprobre de Christ comme un plus grand trésor que toutes les richesses de l'Égypte. Que Dieu opère dans nos cœurs pour que nous sachions accepter la persécution et supporter la perte de toutes choses ici-bas pour l'amour du nom de Christ!

Sortir pour son nom

«Ils sont sortis pour le nom, ne recevant rien de ceux des nations»(3 Jean 7). Nous avons ici une autre manifestation de la puissance du nom de Christ. L'expression «pour le nom», dans ce passage, coïncide exactement avec celle que Pierre et Jean utilisent en Actes 5. Nous apprenons par-là que c'est la valeur du nom de Christ pour leur cœur qui amenait les uns à se réjouir dans la souffrance, et les autres à refuser le soutien du monde dans leur service pour Christ.

Ah! si seulement l'exemple de ces hommes pieux avait été davantage suivi! Rien n'a autant corrompu la chrétienté que l'acceptation du soutien du monde pour poursuivre ses objectifs. Avant sa crucifixion, le Seigneur a dit à ses disciples: «Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac et sans sandales, avez-vous manqué de quelque chose? Et ils dirent: De rien» (Luc 22:35). Le Seigneur aurait-il moins de sollicitude pour ses serviteurs, maintenant qu'il est glorifié à la droite de Dieu? De nombreux serviteurs dévoués, travaillant aux quatre coins de la terre, pourraient attester qu'ils ne manquent de rien, bien que privés d'un soutien assuré de la part des hommes et refusant toute aide du monde. Ce serait le commencement d'une nouvelle ère dans le service chrétien, et principalement dans le service missionnaire, si ceux qui y sont engagés avançaient avec une confiance inconditionnelle dans la toute suffisance du nom de leur Seigneur. Dans ces derniers jours de l'histoire de l'Église sur la terre, que le Maître de la moisson veuille susciter de véritables ouvriers et les pousse dans la moisson! Qu'il y ait des hommes pour qui le nom de Jésus est si précieux qu'il est le seul motif de leur zèle et le garant de leur entière dépendance de lui pour tous leurs besoins.

À suivre