Deuxième épître aux Thessaloniciens (suite)

E.A Bremicker

Chapitre 2 (suite)

Verset 3

«Que personne ne vous séduise en aucune manière, car ce jour-là ne viendra pas que l'apostasie ne soit arrivée auparavant et que l'homme de péché n'ait été révélé, le fils de perdition…»

Le but de Satan est toujours de séduire. Pour y arriver, il utilise tantôt une manière, tantôt une autre, de sorte que nous devons être vigilants. L'expression «en aucune manière» élargit la pensée du verset 2, où nous avons vu Satan chercher à séduire par le moyen de l'imitation — ceci s'ajoutant, pour les Thessaloniciens, à la persécution et à la tribulation dont nous a entretenus le chapitre 1. Satan se présente ici à la fois comme le lion rugissant et comme le serpent ancien. Il a été trompeur et séducteur dès le commencement et il le sera jusqu'à la fin (Genèse 3:13; Apocalypse 20:7-10).

Paul met maintenant en lumière le point décisif. «Car ce jour-là ne viendra pas que…». Il s'agit du «jour de l'Éternel» — ou «jour du Seigneur» (verset 2) — dont ont parlé les prophètes de l'Ancien Testament, et duquel il a déjà été question dans la première épître. Comme nous l'avons déjà vu, c'est une période qui commence avec les jugements et qui se poursuit dans le règne de mille ans. Le Seigneur paraîtra en personne sur cette terre afin d'exercer les jugements contre les incrédules; puis il y établira son royaume en puissance et en gloire, et sera reconnu comme «Seigneur des seigneurs».

Ce jour ne pouvait donc pas être là. L'apôtre ajoute maintenant une autre raison. Des événements qui doivent précéder le jour du Seigneur n'avaient pas encore eu lieu — et d'ailleurs ils n'ont pas eu lieu jusqu'à aujourd'hui. Paul ne se réfère pas à de nombreux événements que mentionnent les prophéties de l'Ancien ou du Nouveau Testament, et auxquels nous pourrions penser. Conduit par l'Esprit, il parle exclusivement d'événements prophétiques qui touchent la chrétienté, aspect de la prophétie qui n'est pas développé dans l'Ancien Testament. Paul ne parle ici ni d'Israël, ni de l'empire romain, mais de ceux qui font profession de la foi chrétienne.

Lorsque nous parlons de la chrétienté, il est nécessaire de bien distinguer entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, entre ce qui a de la valeur aux yeux de Dieu et ce qui n'en a pas. Nombre de gens se nomment chrétiens sans avoir une foi véritable et sans posséder la vie divine. Dieu reconnaît ceux qui sont siens, mais il voit aussi ceux dont il est dit qu'ils ont «la forme de la piété» tout en «en ayant renié la puissance» (2 Timothée 3:5).

La véritable assemblée de Dieu est celle qu'il s'est acquise par le sang de son propre Fils. Infiniment précieuse à ses yeux, elle est formée de tous ceux qui possèdent la vie de Dieu durant le temps de la grâce. Sous cet aspect, elle ne fait pas l'objet de la prophétie biblique. En effet, la prophétie concerne ce qui a rapport avec la terre et le temps, alors que l'assemblée selon le conseil de Dieu est éternelle et n'appartient pas à la terre. Lorsqu'il s'agit de ceux qui portent le nom de chrétiens et de leur responsabilité, il y a une relation avec la terre et, sous cet aspect, l'assemblée fait l'objet de prophéties. C'est ce que nous voyons en Apocalypse 2 et 3, par exemple.

Lorsque le Seigneur aura enlevé les siens, il ne restera ici-bas que les chrétiens de nom, ne possédant pas de foi réelle. C'est d'eux qu'il s'agit ici. Les deux événements mentionnés dans notre verset surviendront après l'enlèvement des croyants, dans la chrétienté professante. Le premier sera l'avènement de l'apostasie, et le deuxième, la révélation de l'homme de péché.. Tous deux sont étroitement liés l'un à l'autre.

L'apostasie est un mouvement général au sein de la chrétienté. L'homme de péché, un homme entièrement caractérisé par le péché et la perdition, se servira de l'apostasie à son propre profit, en se plaçant à la tête de ce mouvement. Dans l'histoire des hommes, il en a souvent été ainsi: il y a d'abord un mouvement latent jusqu'au jour où apparaît un meneur qui sait en tirer profit et l'amener à son apogée.

Qu'est-ce que l'apostasie? L'expression grecque «apostasia» était utilisée, aussi bien dans le langage militaire que dans celui de la politique, pour parler de désertion ou de rébellion contre l'autorité du gouvernement. Paul l'emploie ici pour décrire l'abandon de la vérité et de la doctrine chrétienne.
Il est particulièrement frappant de voir que, dans cette épître qui est l'une de ses premières, Paul est contraint de parler de ce mouvement pernicieux au sein du christianisme et de nous en indiquer la fin.

C'est un principe que nous retrouvons toujours dans la parole de Dieu: l'homme ne fait que ruiner ce que Dieu lui a confié. Il en a été ainsi avant la loi, il en a été ainsi sous la loi et, malheureusement, il n'en est pas autrement au temps de la grâce. Aucun développement positif n'est à attendre dans le christianisme.

Aucune amélioration à aucun niveau. Au contraire, confiée à la responsabilité de l'homme, l'Église a été caractérisée dès le début par la ruine et la décadence. Bien des croyants ont abandonné, très tôt déjà, leur premier amour (Apocalypse 2:4).

D'autres ont adhéré au christianisme sans avoir jamais possédé la vie de Dieu, tel Simon le magicien (Actes des Apôtres 8:9-25). Dans les premières décennies, ceux qui professaient la foi chrétienne sortaient pour la plupart du judaïsme. En Hébreux 6:6, il est parlé de «ceux qui sont tombés», c'est-à-dire de ceux qui s'étaient tournés du judaïsme vers le christianisme pour retomber ensuite dans leur ancienne religion. Ils avaient abandonné la sphère qui seule offrait la possibilité d'accéder au salut, c'est-à-dire celle du christianisme.

Il nous est dit en 1 Timothée 4:1, «qu'aux derniers temps quelques-uns apostasieront de la foi». Il y aura donc des hommes qui rejetteront complètement la doctrine chrétienne — la foi —, qu'ils avaient apparemment embrassée, pour s'attacher à d'autres choses. C'est un phénomène qu'on peut, hélas! observer fréquemment aujourd'hui.

Dans notre verset, il n'est pas simplement question de déclin ou de ruine, qui ne concerneraient que des individus ou certains groupes de personnes, alors que d'autres continueraient à maintenir leur confession de foi. Non, la chrétienté dans son entier apostasiera et il ne restera plus aucune trace de christianisme. Les chrétiens de nom qui vivront sur la terre à ce moment-là se détourneront ouvertement de Dieu et du Seigneur Jésus pour suivre quelqu'un d'autre. La personne de Jésus sera complètement mise de côté et l'autorité de la parole de Dieu sera rejetée. Le christianisme, la sphère dans laquelle on peut aujourd'hui connaître le salut et servir Dieu, sera remplacé par une autre religion qui n'aura plus rien à faire avec le vrai Dieu. L'apostasie est donc l'abandon complet de la doctrine chrétienne, de la vérité de Dieu et des bases mêmes de la foi.

On ne peut abandonner la vérité chrétienne que si on l'a une fois professée, mais sans réelle conviction. Quelqu'un qui est né de nouveau peut, il est vrai, affliger le Seigneur et suivre un chemin de propre volonté, mais il ne peut tomber dans le sens que nous trouvons ici. Un païen, quelqu'un qui n'a jamais embrassé la religion chrétienne, ne peut pas non plus apostasier de la foi. L'apostasie ne s'applique qu'aux chrétiens de nom, à ceux qui se contentent d'une forme religieuse, sans avoir jamais vraiment eu la vie de Dieu. Nous comprenons donc bien que l'apostasie annoncée dans ce verset 3 ne pourra survenir qu'au moment où il n'y aura plus de croyants sur la terre, c'est-à-dire après leur enlèvement.

Celui qui se mettra à la tête du mouvement d'apostasie se manifestera être «l'inique» (verset 8), un homme sans frein, voulant s'élever au-dessus de tout. De plus, selon 1 Jean 2:22, cet homme niera que Jésus est le Christ (ce qui est caractéristique du judaïsme) et il niera le Père et le Fils (ce qui est caractéristique du christianisme).

Il va pour ainsi dire de soi qu'une telle apostasie ne peut survenir sans signes précurseurs. Aujourd'hui, on peut déjà très nettement en constater un certain nombre. Le Père et le Fils ne sont-ils pas niés par une grande partie de ceux qui portent le nom de chrétiens? Des théologiens mettent en doute, ou même nient publiquement, la filiation éternelle du Seigneur Jésus, son humanité, ainsi que la nécessité de sa mort expiatoire. S'il est vrai que ces courants de pensées ne touchent pas toute la chrétienté, il est tout de même effrayant de voir la rapidité avec laquelle ils se propagent. Ces tendances se manifestent même au sein de communautés qui, il y a quelques décennies encore, respectaient dans une large mesure les vérités bibliques.

Et qu'en est-il de nous? S'il est hors de doute qu'un vrai chrétien ne peut pas apostasier, il peut, hélas! manifester certains caractères de l'apostasie. Nous ne sommes pas à l'abri du danger de mépriser la vérité de Dieu et d'abandonner les enseignements de sa Parole.

Qui est ce personnage satanique appelé ici «l'homme de péché», «le fils de perdition», et au verset 8 «l'inique»? Il y a eu, au cours de l'histoire, plusieurs personnalités telles que certains ont cru qu'il s'agissait de lui. Mais cet homme n'apparaîtra qu'au moment où l'apostasie sera arrivée. Il est possible qu'il vive déjà actuellement, mais quoi qu'il en soit, il n'a pas encore été «révélé». Cet homme est distinct du dominateur romain représenté par «la bête» montant de la mer en Apocalypse 13:1, bien que certains de leurs traits de caractère soient les mêmes. L'homme dont parle notre verset est peut-être mieux connu sous le nom de «l'Antichrist» (1 Jean 2:18, 22; 4:3; 2 Jean 7). C'est celui qui se présentera comme chef pour Israël et que les juifs recevront comme leur Messie. C'est la seconde bête d'Apocalypse 13, la «bête montant de la terre» (verset 11).

L'Antichrist est le grand adversaire du Seigneur Jésus. Le préfixe grec «anti» signifie aussi bien «contre» que «à la place de», expressions qui, toutes deux, décrivent très bien le personnage et sa façon d'agir. Nous le voyons ici, ainsi qu'en 1 Jean 2:22, sous son aspect religieux. Il est aussi bien le juif apostat que le chrétien apostat. Nous verrons plus tard qu'il alliera le judaïsme au christianisme pour en faire une nouvelle religion occulte.

Nous avons tout lieu de penser que l'Antichrist sera un Juif. Ce sera «le faux prophète» (Apocalypse 16:13; 19:20), qui se présentera comme étant le Messie. Dans la vision d'Apocalypse 13, on le voit apparaître comme «une autre bête montant de la terre»; il a «deux cornes semblables à un agneau», et pourtant il parle «comme un dragon» (verset 11). Il sera sous l'influence directe de Satan lui-même, et en relation étroite avec «la bête montant de la mer», le dominateur romain. Le prophète Zacharie le nomme «un berger insensé» (11:15-17) et, sous cet aspect, il forme un contraste évident avec le Seigneur Jésus, le vrai Berger.

D'autres passages de l'Ancien Testament nous présentent davantage le caractère politique de cet homme qui se placera à la tête d'Israël. II est appelé «le roi» en Ésaïe 30:33 et 57:9, ainsi qu'en Daniel 11:36. Le passage d'Ésaïe 28:15 nous montre que, par peur de l'ennemi du nord, ceux qui gouvernent à Jérusalem solliciteront l'aide du dominateur romain, mais ce sera en réalité «une alliance avec la mort».

L'Antichrist (ainsi que nous le nommerons désormais) sera donc «révélé». Ce mot — comme le mot «révélation» au chapitre 1, à propos du Seigneur Jésus (verset 7) — implique la soudaine apparition d'une personne qui était restée cachée auparavant. Le Fils de l'homme viendra sur la terre «comme un voleur dans la nuit»; de la même manière, son adversaire apparaîtra soudainement pour commencer son œuvre diabolique.

De plus, il ressort du passage de Daniel 9:27 que l'Antichrist ne révélera son vrai caractère — tel qu'il est décrit dans notre chapitre — que dans la deuxième moitié de la dernière semaine de Daniel (les trois ans et demi de la grande tribulation). Jusqu'au «milieu de la semaine», il y aura encore un service religieux juif dans le temple, service qui sera aboli alors, pour être remplacé par la religion occulte de l'Antichrist.

Remarquons que sa vraie nature sera manifestée au moment où Satan sera précipité du ciel (Apocalypse 12:7-9). Le diable exercera alors une influence directe aussi bien sur l'Antichrist que sur la Bête romaine.

Nous voyons, dans notre verset, deux traits du caractère de l'Antichrist: il est «l'homme de péché» et «le fils de perdition». De plus, au verset 8, il est appelé «l'inique».

En tant que «l'homme de péché», l'Antichrist est l'incarnation du mal. Adam, le premier homme, était tombé dans le péché, mais ici, nous voyons le premier homme sous un aspect tout particulier. Il est la parfaite révélation du mal et incarne, pour ainsi dire, le péché de l'humanité entière. C'est Adam dans son état de chute, pleinement développé. L'orgueil et l'arrogance à leur paroxysme seront les caractères dominants de ce personnage. Pouvons-nous imaginer un plus grand contraste que celui qu'il fait avec notre Seigneur, l'homme parfait que la Parole nomme le dernier Adam (1 Corinthiens 15:45)?
L'expression «fils de perdition» nous fait penser à Judas Iscariote que le Seigneur Jésus lui-même a appelé ainsi (Jean 17:12). Ce disciple, qui a livré son Maître pour un gain honteux, est une image frappante de l'Antichrist. (Cf. Actes 1:20 et Psaumes 109). L'expression «fils» suggère ici à la fois la nature, l'origine et la destinée de cet homme.

Verset 4

«… qui s'oppose et s'élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération, en sorte que lui-même s'assiéra au temple de Dieu, se présentant lui-même comme étant Dieu.»

Alors que le verset 3 nous décrit le caractère de l'Antichrist, le verset 4 nous révèle ses agissements. Nous y trouvons le portrait effroyable d'une créature qui s'élève ouvertement contre Dieu, tout en faisant d'elle-même le centre de tout. Ce verset nous montre clairement que c'est dans le monde religieux que l'Antichrist exerce son activité, un monde religieux qui englobe le judaïsme et le christianisme.

Quand, sous la conduite de l'Antichrist, toute vérité sera abandonnée, il sera facile d'allier le judaïsme au christianisme pour en faire une nouvelle religion. Par la puissance de Satan, l'Antichrist réussira alors à convaincre les hommes en se présentant lui-même, ainsi que le dominateur romain, comme étant dieu. Le fait que des hommes qui ont porté le nom de chrétiens le croiront — comme nous le verrons plus en détail au verset 11 — sera un jugement de la part de Dieu contre eux.

On peut parler avec raison d'une «trinité satanique». De même que la vérité chrétienne est fondée sur la révélation de la Trinité divine (Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit), cette religion occulte des derniers jours sera fondée sur Satan et sur les deux bêtes d'Apocalypse 13. On peut qualifier cette religion d'occulte, parce que l'Antichrist séduira les hommes par la magie; et ce pouvoir de séduction sera tel que les hommes seront amenés à rendre hommage à une idole (cf. Apocalypse 13:13-17). Nous pouvons voir là toute la puissance et la ruse de Satan. Nous avons déjà fait remarquer que cette religion arrivera à son apogée dans la deuxième moitié de la dernière semaine de Daniel, lorsque Satan aura été précipité du ciel.
L'Antichrist s'oppose: Il est contre Christ, l'adversaire qui combat contre le vrai Dieu, de la manière la plus insolente qui soit.

Il s'élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération: Nous ne pouvons imaginer un orgueil et une arrogance dépassant ce que nous avons ici. Daniel 11:36 mentionne ce «roi» qui agira «selon son bon plaisir» et qui «s'élèvera contre tout dieu». À nos premiers parents déjà, Satan avait dit: «Vous serez comme Dieu» (Genèse 3:5). Aujourd'hui, de plus en plus, l'homme est le centre et il n'y a pas de place pour Dieu. Cette évolution culminera dans la révélation de l'homme de péché.

L'homme a toujours eu besoin d'un objet de vénération. Nous voyons en Romains 1 que les hommes, après s'être détournés de Dieu, se sont mis à adorer des idoles, sous diverses formes. Il en était ainsi parmi les païens et il en est de même aujourd'hui parmi les hommes modernes du vingtième siècle, avec des dieux différents.

Nous voyons donc ici que l'Antichrist s'attache à éliminer toute notion de divinité, vraie ou fausse. Toute religion existante sera alors supprimée et remplacée par une religion satanique universelle.

L'Antichrist s'assiéra au temple de Dieu: Nous avons ici une autre allusion au caractère judaïque de l'Antichrist. Il s'assied au temple de Dieu. Il ne peut évidemment pas s'agir de l'assemblée de Dieu, puisque les croyants, qui constituent ce temple spirituel de Dieu aujourd'hui (1 Corinthiens 3:16; Éphésiens 2:21), ne seront plus sur la terre à ce moment-là. Il s'agit sans doute d'un temple matériel qui doit encore être construit à Jérusalem, mais l'Écriture ne nous donne pas d'indications à ce sujet. La construction de ce temple pourrait avoir lieu aussi bien avant qu'après l'enlèvement des saints. Ce qui est certain, c'est qu'il y aura un temple au moment où l'Antichrist apparaîtra sur la scène.

L'existence d'un temple à Jérusalem à cette période ressort aussi du passage de Daniel 9:27 où il est dit que le sacrifice et l'offrande cesseront. Durant la première moitié de la dernière semaine de Daniel — c'est-à-dire avant la grande tribulation — des sacrifices seront encore offerts dans ce temple. Ils cesseront toutefois brusquement pour être remplacés par une idole, «l'abomination qui désole» (Daniel 12:11). C'est à cela que se réfère le Seigneur Jésus quand, dans son discours prophétique de Matthieu 24, il parle de «l'abomination de la désolation… établie dans le lieu saint» (verset 15). Cette «abomination» est l'image diabolique érigée dans le temple, à la gloire du chef de l'empire romain, au milieu de la dernière semaine de Daniel. Cet événement mettra fin à toute religion d'origine judaïque et chrétienne.

L'Antichrist «s'assied» au temple de Dieu, au sanctuaire de Dieu. Il s'arroge la place qui revient à Dieu. Le sacrificateur lui-même n'était jamais «assis» dans le temple; il exerçait son service en se tenant debout (voir Hébreux 10:11). L'Antichrist s'assied sans scrupule sur le trône qui appartient à Dieu seul. Dans le prophète Ésaïe, nous lisons au sujet du roi de Babylone: «Et toi, tu as dit dans ton cœur: Je monterai aux cieux, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu, et je m'assiérai sur la montagne de l'assignation, au fond du nord. Je monterai sur les hauteurs des nues, je serai semblable au Très Haut» (14:13, 14).
Nous voyons ici que l'Antichrist pousse l'arrogance encore plus loin: il veut non seulement être semblable à Dieu, mais s'élever au-dessus du vrai Dieu.

L'Antichrist se présente lui-même comme étant Dieu: Ceci est sans doute le comble de la prétention et de l'orgueil. L'Antichrist ne prend pas la place d'un représentant ou d'un médiateur — ce que d'autres ont fait avant lui, en contradiction avec les pensées de Dieu —, mais il se présente comme étant Dieu. Ainsi, il met fin à toute religion qui a Dieu pour objet; Dieu est pour ainsi dire «aboli». Satan aura alors atteint son but: un homme aura supplanté Dieu, et ceci publiquement, sans contradiction.

On ne peut guère lire ce verset sans voir le contraste frappant entre le vrai Christ et l'Antichrist:
Christ est venu au nom de son Père et il a été rejeté. L'Antichrist viendra en son propre nom et il sera reçu (Jean 5:43).

Christ est venu pour glorifier Dieu sur la terre (Jean 13:31). L'Antichrist viendra et se glorifiera lui-même dans toute sa méchanceté.

Christ est l'image du Dieu invisible (Colossiens 1:15), l'empreinte de sa substance et le resplendissement de sa gloire (Hébreux 1:3). L'Antichrist portera les traits de caractère de celui qui l'inspirera, c'est-à-dire Satan.

Christ est venu pour servir et pour sauver (Marc 10:45). L'Antichrist viendra pour dominer et pour détruire.

Christ est venu en grâce et en vérité (Jean 1:17). L'Antichrist viendra dans la cruauté et le mensonge. Christ, dans son obéissance, a été entièrement soumis à Dieu. Il n'a pas fait sa volonté, mais celle de son Père (Jean 6:38). L'Antichrist ne saura que se rebeller et s'opposer. Il sera le bras droit de Satan.

Christ s'est anéanti lui-même, prenant la forme d'esclave (Philippiens 2:7). L'Antichrist s'élèvera lui-même et dominera sur les autres.

Christ n'a pas regardé comme un objet à ravir d'être égal à Dieu (Philippiens 2:6). L'Antichrist se présentera lui-même comme étant Dieu.

Les versets bien connus de Philippiens 2:5-11 nous montrent les résultats du chemin d'abaissement de Christ: «Dieu l'a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom». En grand contraste, la Parole nous montre l'aboutissement du chemin d'orgueil de L'Antichrist. Celui qui s'est élevé lui-même sera abaissé, humilié et jugé. Il sera le premier homme, avec le chef de l'empire romain, à être jeté dans l'étang de feu (Apocalypse 19:20).

À suivre