Douze pierres, un seul peuple

J.P. Fuzier

La place unique du peuple d'Israël

Dans sa grâce souveraine, Dieu avait choisi pour lui-même, parmi toutes les nations de la terre, «le plus petit d'entre les peuples», parce qu'il l'avait aimé, et pour accomplir le serment qu'il avait juré à ses pères (Deutéronome 7:7, 8; Genèse 15:13-21).

Un des traits caractéristiques de ce peuple est son unité. Dieu le considère comme son fils, son premier-né. Le privilège de ce fils était de servir l'Éternel en dehors de toute servitude (Exode 4:22, 23).

Israël était aussi un peuple racheté (Exode 15:13); il ne s'appartenait pas à lui-même: il était l'héritage de l'Éternel. «C'est un peuple qui habitera seul, et il ne sera pas compté parmi les nations» (Nombres 23:9).

Mais en même temps, l'Éternel distinguait chacune des douze tribus d'Israël; il les aimait, les gardait dans sa main, tandis qu'elles se tenaient à ses pieds et recevaient ses paroles (Deutéronome 33:3-5).

L'existence d'Israël comme nation commence quand, abrités du jugement par le sang de l'agneau pascal, les fils d'Israël sortent d'Égypte (Exode 12:40-42). Le temps de l'accomplissement de sa promesse à Abraham étant arrivé (Genèse 15:13, 14), l'Éternel révèle à Moïse que cette famille est aussi le peuple qu'il a mis à part pour le servir et l'adorer (Exode 3:18).

Le royaume d'Israël dans sa gloire

Dès l'entrée dans le pays de Canaan, l'histoire de ce peuple est une succession de combats victorieux et de défaites dues à son infidélité; en même temps, elle est le témoignage de la fidélité et de la patience de Dieu. Après la période des juges vient l'établissement de la royauté, dans laquelle David occupe une place prépondérante, parce qu'il annonce en figure le Roi selon le cœur de Dieu, «le premier-né, le plus élevé des rois de la terre» (Psaumes 89:27). Les promesses de Dieu à David ne peuvent manquer, car elles ont Christ pour objet (cf. versets 35-37).

Le règne de Salomon présente, en son commencement, une figure du roi de gloire et de son règne de justice et de paix (Psaumes 72). Mais il montre d'une manière saisissante la chute d'un homme exceptionnellement béni et doué.

David, le roi d'abord rejeté, avait reçu par révélation divine le modèle de la maison qui devait être construite à l'Éternel (1 Chroniques 28:19). Et au commencement de son règne, Salomon, le roi de gloire, eut le privilège de la bâtir, sur la montagne de Morija.

Si grande et si belle qu'elle soit, cette maison ne pouvait contenir Dieu (2 Chroniques 6:18). Mais dans sa grâce, il lui plut d'y mettre le témoignage de sa présence. Lors de la dédicace, le feu descendit des cieux et consuma l'holocauste et les sacrifices placés sur l'autel, puis la gloire de l'Éternel remplit la maison (7:1-3).

Aujourd'hui, depuis la Pentecôte, la maison de Dieu en «l'assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité» (1 Timothée 3:15). C'est une maison spirituelle», constituée de «pierres vivantes» édifiées sur la «maîtresse pierre du coin» (1 Pierre 2:5; Éphésiens 2:20-22).

Chute de Salomon et division du royaume

À l'aube du règne de Roboam, fils de Salomon, le peuple d'Israël subit une désolante division: deux tribus d'un côté, dix de l'autre. Le chapitre 12 du premier livre des Rois nous en donne le récit détaillé.

Ce que Dieu confie à la responsabilité de l'homme va inévitablement à la ruine. Toute l'Écriture nous répète cette humiliante leçon. La cause initiale du déclin est toujours la même: c'est la désobéissance à la parole de Dieu. Après nous avoir montré la sagesse et la grandeur de Salomon, le premier livre des Rois résume en quelques mots toute l'histoire de sa chute: «Mais le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères… et ses femmes détournèrent son cœur…» (1 Rois 11:1-8). La désobéissance au commandement de l'Éternel (Deutéronome 17:17) amène rapidement le cœur à se détourner après d'autres dieux. Cela est vrai de tout temps, d'où la sérieuse mise en garde par laquelle Jean termine sa première épître: «Enfants, gardez-vous des idoles» (1 Jean 5:21).

L'histoire du peuple d'Israël, aussi bien en Canaan que dans le désert, a été écrite pour nous servir d'avertissement (1 Corinthiens 10:11). La ruine de l'Église a les mêmes causes que celle du royaume d'Israël. La désobéissance à la parole de Dieu, la contestation du sain enseignement, les raisonnements de la sagesse humaine, … conduisent inévitablement aux divisions. Tout commence par l'abandon du premier amour et l'oubli de la crainte due au Seigneur (Apocalypse 2:4; Malachie 1:2, 7), puis viennent le mal moral et le mal doctrinal.

Pourquoi ces choses nous sont-elles arrivées?

Cette question, posée par Gédéon en Juges 6:13, traduit l'exercice des fidèles dans toutes les dispensations.

Certes, Salomon s'était détourné de l'Éternel qui s'était révélé à lui à deux reprises (1 Rois 11:9); mais aussi l'état du peuple correspondait à celui du roi. Le ferment de la division se trouvait d'ailleurs déjà en Israël sous le règne de David, n'attendant que l'occasion de se développer. Il y avait un esprit de jalousie et de querelle latent dans le cœur du peuple (2 Samuel 19:41-43; 20:1, 2). Connaissant les pensées et l'état d'Israël, Dieu agit d'une manière qui les fera apparaître publiquement et rapidement.

Le partage du royaume d'Israël est d'abord un châtiment infligé à Salomon, épreuve douloureuse sans doute, puisque dix tribus vont lui être «arrachées» (1 Rois 11:11-13, 31). Ensuite, c'est une discipline particulière pour Roboam et pour Juda, comme aussi pour le peuple entier. Quelle humiliation en effet, pour l'ensemble de la nation qui avait été la première des puissances de la terre (1 Rois 10:23-25), et qui se trouvait maintenant abaissée devant elles! Et surtout, quel déshonneur sur le nom de l'Éternel!

C'est par moi que cette chose a eu lieu

Au début de son règne, Salomon avait demandé à l'Éternel «un cœur qui écoute», afin de discerner entre le bien et le mal, pour juger le peuple de Dieu (1 Rois 3:9). Roboam ne suit pas ce bon exemple: entre deux conseils divergents donnés par son entourage, il choisit celui qui lui plaît, oubliant de consulter l'Éternel, oubliant aussi qu'un roi selon la pensée de Dieu doit avoir les caractères d'un berger (Psaumes 78:70-72). La dureté de sa réponse à la congrégation d'Israël amène promptement l'accomplissement du jugement prononcé contre Salomon.

Ce qui était latent en Israël lors de la rébellion de Shéba (2 Samuel 20:1) se manifeste alors clairement. Israël s'en alla «à ses tentes», mais aussi, loin de la maison de l'Éternel à Jérusalem, tout prêt à accepter le culte idolâtre de Jéroboam.

Cependant, ce qui était un châtiment pour Salomon et une discipline pour la maison de Juda est le moyen par lequel l'Éternel sépare cette dernière, pour un temps au moins, de l'idolâtrie d'Israël.

C'est pourquoi, lorsque Roboam pense pouvoir, par la guerre, ramener le royaume à lui dans son unité, Dieu l'arrête et scelle la séparation de Juda et d'Israël par ces paroles solennelles: «C'est de par moi que cette chose a eu lieu» (1 Rois 12:24). «Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement» (1 Corinthiens 10:11).

L'état de division de l'Église, comme la division du royaume au temps de Salomon, est aussi une forme de la discipline du Seigneur. Confessons que c'est notre état qui a rendu nécessaire cette discipline douloureuse de sa part. Par elle, il nous presse à la repentance: «Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime; aie donc du zèle et repens-toi» (Apocalypse 3:19). Puissent la patience et la consolation des Écritures nous fortifier dans l'espérance de la délivrance!

L'humiliante division du royaume d'Israël n'est cependant pas un obstacle à l'accomplissement des pensées de Dieu. Ses promesses à David doivent se réaliser. Après la captivité à Babylone, un résidu de Juda se retrouve dans son pays, bien que sous la domination des nations, afin que s'accomplissent les prophéties touchant la venue du Messie, selon la miséricorde de Dieu «envers Abraham et envers sa semence, à jamais» (Luc 1:54, 55). Et, bien que les dix tribus d'Israël aient été dispersées entièrement, il s'en trouvait quelques-uns parmi les juifs, comme Anne fille de Phanuel, de la tribu d'Aser, pour attendre à Jérusalem la délivrance et être là au moment de la venue de Jésus (Luc 2:36-38).

Les douze pierres de Guilgal

Au moment où Dieu introduit son peuple en Canaan, il place devant lui un mémorial pour lui rappeler que les eaux du Jourdain ont été coupées devant l'arche. C'est la première fois dans l'histoire du peuple que douze pierres sont ainsi réunies «selon le nombre des tribus d'Israël» (Josué 4:1-8). La représentation de l'unité du peuple par douze pierres est l'expression de la pensée de Dieu, dont la portée et la richesse de bénédiction ne peuvent être saisies que par la foi.

L'importance des douze pierres tirées du Jourdain et dressées sur sa rive occidentale est d'autant plus grande que deux tribus et demie avaient choisi de demeurer dans le pays de Galaad. Bien qu'elles aient par là méprisé le pays de la promesse, ce qui a entraîné une discipline particulière à leur égard, Dieu les voit toujours comme faisant partie de son peuple. Ces douze pierres maintenaient, devant les tribus entrées en Canaan, la pensée divine de l'unité de son peuple.

Un homme de chacune des tribus d'Israël avait enlevé une pierre du milieu du Jourdain, de là où s'étaient tenus les pieds des sacrificateurs qui portaient l'arche de l'Éternel. Chaque tribu était ainsi représentée de la même manière dans le mémorial de Guilgal. À chacune était rappelé qu'elle avait été transportée en dehors de la puissance de la mort. Chacune avait traversé le Jourdain à pied sec derrière l'arche, tandis que ses eaux s'accumulaient en un monceau, très loin.

Les douze pierres au fond du Jourdain

Les douze pierres dressées au milieu du Jourdain et couvertes par ses eaux sont le complément indispensable de celles qui sont sur le bord du fleuve. Le peuple d'Israël saisissait peut-être en partie la signification de ce symbole. Ces deux monuments leur rappelaient par quel moyen ils étaient entrés en Canaan; ils témoignaient de la puissance et de la fidélité de Dieu. Ils devaient rappeler à leurs cœurs que l'arche de l'alliance de l'Éternel avait ouvert pour eux les eaux du fleuve de la mort et s'était tenue en son milieu jusqu'à ce que tous les fils d'Israël aient passé à pied sec. Le souvenir de leur sortie d'Égypte, de leur entière délivrance était là. Ces pierres, toutes différentes les unes des autres, pouvaient aussi leur rappeler les bénédictions attachées à chacune de leurs douze tribus et leur faire entendre comme à nouveau les paroles de Moïse: «Tu es bienheureux, Israël! Qui est comme toi, un peuple sauvé par l'Éternel?» (Deutéronome 33:1, 29).

Nous trouvons dans ces monuments de Guilgal une illustration du fait que, morts autrefois dans nos fautes et dans nos péchés, nous sommes maintenant vivifiés avec le Christ et assis ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus. Tel est le caractère de l'unité du peuple céleste de Dieu, qui est un seul corps en Christ.

Le monument couvert par les eaux du Jourdain signifie que nous sommes morts avec Christ aux éléments du monde (Colossiens 2:20). Les eaux de la mort ont fait disparaître entièrement ce sur quoi elles coulent «par-dessus tous leurs bords»; et les douze pierres sont là «jusqu'à ce jour». Et si ce monument caché aux yeux de l'homme dit à la foi: «Vous êtes morts avec Christ», les pierres tirées du fleuve répondent: «Vous avez été ressuscités avec le Christ». Elles nous invitent ainsi à chercher les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu (Colossiens 3:1).

L'autel sur la montagne du Carmel

Les royaumes de Juda et d'Israël sont séparés depuis une cinquantaine d'années. Achab règne à Samarie, ajoutant ses péchés à ceux de Jéroboam. Poussé par sa femme Jézabel, il sert Baal et lui bâtit une maison à Samarie.

L'Éternel, pourtant, veut encore une fois adresser un appel à Israël et ramener les cœurs à lui. Il suscite le prophète Elie pour lui parler de sa part; il le réprimande, «comme un père le fils auquel il prend plaisir» (Proverbes 3:11), au moyen d'une grande famine. Dieu voit, au milieu de ce peuple idolâtre, ceux qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal.

Puis, à la parole d'Elie, Achab convoque tout Israël à la montagne du Carmel (1 Rois 18:19 et suivants). Tous les prophètes de Baal aussi sont rassemblés, car Israël doit prendre conscience de la dégradation dans laquelle l'a entraîné le culte idolâtre. L'hésitation doit prendre fin: «Si l'Éternel est Dieu, suivez-le; et si c'est Baal, suivez-le». «Quel accord de Christ avec Béliar?» demande Paul aux Corinthiens. «Je voudrais que tu fusses ou froid ou bouillant! … tu es tiède… je vais te vomir de ma bouche», dit le Seigneur à Laodicée. Combien ces paroles sont actuelles pour nous aujourd'hui! Elles nous sondent. Que le Seigneur Jésus nous garde de toute tiédeur, afin que nous soyons de ceux qui l'aiment en pureté! (Éphésiens 6:24).

Sur le mont Carmel, Elie intervient après les prophètes de Baal. Et quand ceux-ci ont manifesté leur néant, il place devant le peuple l'Éternel, ses droits, sa parole, son autorité. Il fait appel à sa fidélité pour ramener le cœur d'Israël. C'est autour de l'Éternel qu'il rassemble le peuple en l'invitant à s'approcher de lui. L'autel de l'Éternel avait été renversé. Il ne pouvait cœxister avec les veaux que Jéroboam avait dressés à Béthel et à Dan. Elie le répare; il n'en bâtit pas un nouveau. C'est toujours l'autel, le même autel; de même que le temple construit au temps de Zorobabel est «la maison qui fut bâtie anciennement», celle dont la dernière gloire sera plus grande que la première (Aggée 2:9). Elie le bâtit avec les pierres, celles qui avaient été renversées. Il le bâtit au nom de l'Éternel, avec les «douze pierres, selon le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel vint la parole de l'Éternel, disant: Israël sera ton nom» (verset 31). Pour Elie, cette parole prononcée environ huit cents ans auparavant a toujours la même autorité.

Ces pierres n'étaient pas taillées (Exode 20:25); elles étaient donc de forme irrégulière, différentes les unes des autres, comme celles de Guilgal. Sans doute, selon la sagesse de l'homme, l'autel aurait eu meilleure apparence si ces pierres avaient été bien taillées et de même dimension. Mais l'Éternel ne regarde pas à l'apparence extérieure. Le fait important, l'enseignement divin ici, est que chacune des douze tribus d'Israël est à sa place, chacune dans son identité propre, constituant un seul peuple sous le regard de Dieu. Les deux tribus du royaume de Juda sont là, unies aux dix tribus du royaume de Samarie. Quel témoignage à la grâce et à la fidélité de Dieu!

À deux reprises déjà, dans l'histoire d'Israël, le feu de l'Éternel était tombé devant le peuple rassemblé et avait consumé le sacrifice (Lévitique 9:24; 2 Chroniques 7:13). La justice et la sainteté de Dieu sont satisfaites en vertu du sacrifice de Christ annoncé dans ces figures; il peut alors demeurer en grâce au milieu de son peuple.

Mais au Carmel, les pierres et la poussière ont été consumées; «car aussi notre Dieu est un feu consumant» (Hébreux 12:29). S'il dit «paix à son peuple et à ses saints», il dit aussi «Mais qu'ils ne retournent pas à la folie» (Psaumes 85:8).

«Si tu me fais un autel de pierres, tu ne le bâtiras point de pierres taillées; car si tu lèves ton ciseau dessus, tu le profaneras» (Exode 20:25). Dans l'assemblée, tous les croyants sont différents les uns des autres, mais sont un en Christ: «Nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain» (1 Corinthiens 10:17). L'unité du peuple de Dieu aujourd'hui est fondée sur l'amour de Christ et sur la valeur de son œuvre à la croix. «Nous avons tous été baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps» (1 Corinthiens 12:13). Rien de ce qui est de l'homme ne pourrait produire cette unité. Les efforts des hommes ne sont que le «ciseau» levé sur les pierres; ils ne font que profaner l'autel au lieu de l'embellir.

Les douze pierres du pectoral

Les pierres de Guilgal et du Carmel sont des témoignages de l'unité du peuple de Dieu sur la terre. Les pierres du pectoral porté par le sacrificateur figurent l'unité du peuple de Dieu dans le ciel, le tabernacle étant une représentation des lieux célestes (voir Exode 28:15-30).

Dans l'énumération des saints vêtements, le pectoral est le premier nommé (verset 4). Sa description très détaillée, qui vient ensuite, en souligne l'importance. Les dispositions prises pour qu'il soit fermement attaché sur le cœur d'Aaron, type de Christ (verset 28), trouvent leur correspondance dans l'assurance exprimée en Romains 8:38, 39, que rien «ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur».

Les quatre rangées de trois pierres correspondent sans doute à l'ordre des tribus d'Israël dans le désert (Nombres 2). L'Esprit Saint nous rappelle ainsi que sur la terre comme au ciel, «Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints» (1 Corinthiens 14:33). Les pierres précieuses du pectoral, toutes différentes les unes des autres, lui étaient toutes également attachées, enchâssés dans de l'or. Chacune des douze tribus était précieuse pour l'Éternel, et objet de ses soins et de son amour: «Depuis que tu es devenu précieux à mes yeux, tu as été glorieux, et moi, je t'ai aimé» (Ésaïe 43:4). Les douze pierres sur le cœur d'Aaron prenaient tout leur éclat sous la lumière du chandelier, source de lumière du lieu saint. Chacune d'elles reflétait alors quelque rayon de la gloire de l'Éternel — et cette même lumière était aussi répandue sur la table de bois de sittim plaquée d'or et sur les douze pains qu'elle présentait devant l'Éternel.

Christ voit déjà son assemblée dans la perfection de l'œuvre qu'il a accomplie. Ce que vit Balaam du haut de la montagne, la beauté des tentes de Jacob et celle des demeures d'Israël (Nombres 24:5), nous fait comprendre quelque peu ce qu'est l'Église pour Christ et ce que sera l'Épouse ornée pour son mari dans tout l'éclat de la gloire des lieux célestes. N'oublions pas cependant qu'à la beauté morale qui est vue dans le sanctuaire doivent répondre notre ordre et la fermeté de notre foi en Christ (Colossiens 2:5). Nulle part ailleurs que dans la lumière du lieu saint, l'unité du peuple de Dieu n'apparaît parfaitement.

Et la beauté et la perfection de l'Assemblée brilleront d'un éclat sans pareil, quand le Christ, qui l'a aimée et s'est livré lui-même pour elle, se la présentera à lui-même (Éphésiens 5:27).

«Et maintenant, qu'est-ce que j'attends, Seigneur? Mon attente est en toi» (Psaumes 39:7)

Prises et dressées suivant la parole de l'Éternel, les douze pierres de Guilgal devaient servir à l'instruction des fils d'Israël qui naîtraient dans le pays que l'Éternel avait donné à leurs pères. En voyant ce mémorial, ils demanderaient: «Que sont ces pierres?» (Josué 4:21), et apprendraient ainsi ce que Dieu avait fait pour leurs pères. Au Carmel, il n'est plus question d'un mémorial à garder: cet autel nous dit que le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu (1 Pierre 4:17). C'est aussi le temps de «demeurer dans les choses que nous avons apprises et dont nous avons été pleinement convaincus» (2 Timothée 3:12-15). Puissions-nous les saisir par une foi réelle!

Les douze pierres du pectoral nous rappellent que Jésus nous a aimés jusqu'à la fin et qu'il «a la sacrificature qui ne se transmet pas. De là vient aussi qu'il peut sauver entièrement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux» (Hébreux 7:24, 25).

«Or notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et notre Dieu et Père, qui nous a aimés et nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce, veuille consoler vos cœurs et vous affermir en toute bonne œuvre et en toute bonne parole» (2 Thessaloniciens 2:16, 17).