L'olivier dans la Bible (suite)

G. Bell

Un pays d'oliviers à huile

«Car l'Éternel, ton Dieu, te fait entrer dans un bon pays, un pays de ruisseaux d'eau, de sources, et d'eaux profondes, qui sourdent dans les vallées et dans les montagnes; un pays de froment, et d'orge, et de vignes, et de figuiers, et de grenadiers, un pays d'oliviers à huile, et de miel» (Deutéronome 8:7, 8). Dieu avait amené son peuple hors d'Égypte, pour l'introduire dans un pays ruisselant de lait et de miel. Entre l'Égypte et ce pays, les Israélites furent conduits à travers le désert pour être éprouvés. Le désert ne faisait pas partie du propos de Dieu pour eux; Canaan était le pays qu'il leur avait promis et dans lequel il voulait les amener. La première partie de ce chapitre 8 décrit comment Dieu avait pris soin d'eux dans le désert. Il les avait nourris de la manne pour qu'ils apprennent que «l'homme ne vit pas de pain seulement, mais… de tout ce qui sort de la bouche de l'Éternel» (Deutéronome 8:3). Le passage cité plus haut décrit toutes les ressources du pays de Canaan. Il n'y avait pas de disette là; tout ce dont ils avaient besoin s'y trouvait en abondance. En particulier, nous remarquons que ce bon pays était un «pays d'oliviers à huile». Ce trait était un élément nécessaire de sa richesse.

Le croyant fait actuellement l'expérience des conditions du désert, car c'est bien cela qu'est le monde pour nous. Notre dépendance du Seigneur est souvent mise à l'épreuve, mais nous pouvons puiser dans les ressources toujours suffisantes de la grâce. En même temps, dans notre expérience chrétienne, nous pouvons aussi connaître ce qui correspond spirituellement au pays de Canaan. Ce pays était sur l'autre rive du Jourdain, qui est pour nous une figure de la mort — non de la mort physique, mais de notre mort avec Christ. Le pays qui est au-delà est le nôtre parce que Christ a été ressuscité d'entre les morts et que nous sommes ressuscités avec lui. Pour Israël, Canaan était un lieu de délices matérielles, mais pour le chrétien, toutes les bénédictions sont célestes et spirituelles.

«Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ» (Éphésiens 1:3). C'est la description de notre Canaan céleste. La richesse de ce lieu nous appartient tout entière, de droit. Quand les Israélites ont traversé le Jourdain, ils ont dû conquérir le pays de Canaan, ce qui impliquait la guerre avec les nations qui s'opposaient à eux. Il en est ainsi pour nous aujourd'hui: nous devons entrer en possession de ce qui nous appartient, alors qu'il y a des ennemis qui cherchent à nous en empêcher. Ce ne sont pas «la chair et le sang», c'est-à-dire des hommes, mais une «puissance spirituelle de méchanceté». Éphésiens 6 nous parle de cette lutte et de l'armure que nous devons revêtir afin de pouvoir tenir ferme et repousser l'ennemi.

Canaan est décrit comme «un pays d'oliviers à huile», ce qui évoque un domaine de biens spirituels. Nous avons besoin de l'aide du Saint Esprit pour prendre possession de ce que Dieu nous a donné. Dans la prière de l'apôtre en Éphésiens 3, nous voyons comment ces richesses nous procurent un bonheur présent: Que Dieu «vous donne d'être fortifiés en puissance par son Esprit, quant à l'homme intérieur; de sorte que le Christ habite, par la foi, dans vos cœurs, et que vous soyez enracinés et fondés dans l'amour; afin que vous soyez capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur, — et de connaître l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance» (versets 16-19). La seconde moitié de l'épître nous enseigne quant à notre marche. Dieu nous demande une conduite pratique en accord avec notre appel céleste.

L'olivier et sa graisse

«Et l'olivier leur dit: Laisserais-je ma graisse, par laquelle on honore par moi Dieu et les hommes, et irais-je m'agiter pour les arbres?» (Juges 9:9). La jouissance de nos bénédictions spirituelles nous amène à la prospérité spirituelle, évoquée par la graisse. Dans sa troisième épître, l'apôtre Jean fait allusion à cela quand il écrit à Gaïus: «Bien-aimé, je souhaite qu'à tous égards tu prospères et que tu sois en bonne santé, comme ton âme prospère» (3 Jean 2). Ce frère ne jouissait peut-être pas d'une bonne santé, mais quoi qu'il en soit, les paroles de l'apôtre étaient un grand éloge concernant sa santé spirituelle.

Un olivier vert

«Voilà l'homme qui n'a pas pris Dieu pour sa force, mais qui s'est confié en la multitude de ses richesses, et qui se fortifiait dans son avidité! Mais moi, je suis dans la maison de Dieu comme un olivier vert. Je me confierai en la bonté de Dieu, pour toujours et à perpétuité» (Psaumes 52:7, 8). En contraste avec l'homme qui met sa confiance dans les richesses, David pouvait parler de lui-même comme d'un olivier vert. Il ne montrait aucun signe de dessèchement ou de flétrissure, mais plutôt une abondance de sève et de vitalité. Il écrivit ce psaume à un moment où il était sévèrement éprouvé, un ennemi sournois s'étant trouvé sur son chemin. Le secret de sa force reposait dans sa confiance en la miséricorde de Dieu. Au psaume 36, la graisse est aussi en relation avec la maison de Dieu: «Il seront abondamment rassasiés de la graisse de ta maison, et tu les abreuveras au fleuve de tes délices» (verset 8).

Quand David devint roi, c'était son ardent désir de «trouver un lieu pour l'Éternel, des demeures pour le Puissant de Jacob» (Psaumes 132:5). C'est ainsi que l'arche, symbole de la présence de Dieu, vint à Sion au milieu de grandes réjouissances. Cependant David ne pouvait être satisfait tant qu'une maison n'était pas construite pour l'arche. Il dit un jour à Nathan, le prophète: «Regarde, je te prie, moi j'habite dans une maison de cèdres, et l'arche de Dieu habite sous des tapis» (2 Samuel 7:2). Salomon, fils de David, reçut le privilège de construire le temple dans lequel l'arche fut mise pour y rester. Ceci fut un nouveau motif de grandes réjouissances, mais David ne vivait plus pour le voir. La présence de Dieu au milieu de son peuple signifiait la prospérité et la bénédiction, pas seulement dans les choses matérielles, mais aussi d'une manière spirituelle.

Comme le montre le psaume 36, cité ci-dessus, il devait y avoir abondance et rassasiement.

Dans l'ère chrétienne, la maison de Dieu n'est pas un édifice matériel comme le temple de Salomon. Elle est formée de vrais croyants qui, «comme des pierres vivantes», sont «édifiés une maison spirituelle» (1 Pierre 2:5). C'est là que la sainte sacrificature offre des sacrifices spirituels à Dieu. C'est aussi là qu'une abondance de provisions est faite pour ceux qui veulent y puiser. Le Seigneur dispense la nourriture spirituelle nécessaire grâce au ministère et c'est aussi là qu'on adore et qu'on prie. Nous ne devons pas négliger le rassemblement des saints; c'est là qu'on trouve en réalité le rassasiement et la graisse. Si nous désirons grandir spirituellement, ayons soin de nous trouver là où nous pouvons avoir de la nourriture.

L'olivier sauvage et l'olivier franc

«Or, si quelques-unes des branches ont été arrachées, et si toi qui étais un olivier sauvage, as été enté au milieu d'elles, et es devenu coparticipant de la racine et de la graisse de l'olivier… si toi, tu as été coupé de l'olivier qui selon la nature était sauvage, et as été enté contre nature sur l'olivier franc, combien plus ceux qui en sont selon la nature seront-ils entés sur leur propre olivier» (Romains 11:17, 24). Dans ces versets, Paul utilise l'allégorie de l'olivier comme illustration de l'enseignement de base de ce chapitre. Si Dieu, dans ses voies, s'est détourné pour un temps d'Israël à cause de son incrédulité, cela ne signifie en aucune façon que ses promesses à l'égard de ce peuple ne seront pas réalisées. Dans sa miséricorde, il s'est tourné vers les Gentils pour déverser sur eux la bénédiction, mais, en ce qui concerne Israël, «les dons de grâce et l'appel de Dieu sont sans repentir» (verset 29).

…Comme nous l'avons remarqué, l'olivier parle de témoignage. Israël avait été choisi pour être en témoignage aux Gentils, la racine de la nation d'Israël étant Abraham, l'homme de foi. Israël est l'olivier franc, mais à cause de l'infidélité du peuple, quelques-unes des branches ont été arrachées. Les Gentils, décrits comme l'olivier sauvage, ont été greffés à leur place. La ligne du témoignage a été placée entre les mains de la profession chrétienne, parmi les nations, mais il n'y a aucune place pour la vanterie. Paul nous avertit solennellement: «Ne te glorifie pas contre les branches; mais si tu te glorifies, ce n'est pas toi qui portes la racine, mais c'est la racine qui te porte. Tu diras donc: Les branches ont été arrachées, afin que moi je fusse enté. Bien! elles ont été arrachées pour cause d'incrédulité, et toi tu es debout par la foi. Ne t'enorgueillis pas, mais crains (si en effet Dieu n'a pas épargné les branches qui sont telles selon la nature), qu'il ne t'épargne pas non plus» (versets 18-21). Il est important de dire qu'il n'est pas question ici de l'Église, mais de la profession chrétienne. On ne peut jamais être arraché de l'Église de Dieu. Néanmoins, nous ne devons pas négliger ces avertissements puisque nous appartenons tous à la profession chrétienne et que, considérée comme un tout, elle n'a pas persévéré dans la bonté de Dieu. Le jour viendra où la véritable Église de Dieu sera enlevée pour être avec le Seigneur, et ce qui restera sur la terre sera retranché. Les branches qui par leur nature appartiennent à l'olivier franc seront greffées sur leur propre olivier. Israël occupera de nouveau sa place de témoin pour Dieu dans le monde.

À la suite de l'allégorie de l'olivier, l'apôtre retourne, au verset 25, au sujet principal du chapitre. Il écrit: «Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère-ci, afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux: c'est qu'un endurcissement partiel est arrivé à Israël jusqu'à ce que la plénitude des nations soit entrée; et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit: Le libérateur viendra de Sion; il détournera de Jacob l'impiété» (versets 25, 26). La «plénitude des nations» sera «entrée» au moment de l'enlèvement de l'Église, lorsque se fermera la parenthèse dispensationnelle du temps actuel. Alors, Dieu reprendra ses relations avec Israël, et tout ce qui leur a été promis leur sera donné. Dans la suite du chapitre, on voit que leur part — tout comme celle des Gentils — ne sera due qu'à la miséricorde souveraine de Dieu. «Car Dieu a renfermé tous, Juifs et nations, dans la désobéissance, afin de faire miséricorde à tous» (verset 32).

Des plants d'oliviers autour de ta table

«Ta femme sera au-dedans de ta maison comme une vigne féconde; tes fils seront comme des plants d'oliviers autour de ta table» (Psaumes 128:3). Ce verset nous donne une très belle image de la vie de famille comme Dieu l'entend. Le caractère éminent de la vigne est la fertilité, d'où la comparaison avec l'épouse. Les enfants, comme des plants d'oliviers, sont marqués par la prospérité et le contentement. La table parle de communion. Ces traits devraient se trouver dans un foyer chrétien.

En faisant une application spirituelle de ce verset à l'Église, relevons que c'est dans la première épître de Jean que les saints sont vus comme une famille, avec les affections qui lui appartiennent. Ils sont nés de Dieu, en possession de la même vie, et liés ensemble dans de nouvelles relations. Au début du chapitre premier, nous avons une communion en dehors du monde, tous ensemble: «Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ» (verset 3). Plus loin, l'apôtre parle de «communion les uns avec les autres», la base en étant «le sang de Jésus Christ son Fils» qui «nous purifie de tout péché» (verset 7). Ce n'est pas ici une communion ecclésiastique, c'est un lien de vie qui lie les croyants en une famille. Que cette communion puisse être vraiment réalisée dans nos contacts avec les saints! Nous en avons besoin dans ce monde hostile.