L'olivier dans la Bible

G. Bell

Une feuille d'olivier

La première mention de l'olivier se trouve dans l'histoire de Noé. Les eaux du déluge baissaient et l'arche avait fini par se poser sur les montagnes d'Ararat (Genèse 8:4, 5). Au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre de l'arche et lâcha un corbeau. Oiseau impur, il ne revint pas, s'étant sans doute posé et se nourrissant sur des cadavres flottants. La colombe était un oiseau pur, et la première fois qu'elle fut lâchée, elle revint, n'ayant pas trouvé où se poser. Cependant, la deuxième fois, elle revint à Noé avec une preuve que la terre avait séché: «La colombe vint à lui au temps du soir, et voici, dans son bec, une feuille d'olivier arrachée. Et Noé sut que les eaux avaient baissé sur la terre» (Genèse 8:10, 11). Il y a beaucoup de choses à apprendre de cet incident, mais nous nous en tiendrons au fait que la feuille d'olivier était pour Noé un témoignage certain de la fin du déluge.

La puissance pour témoigner (Apocalypse 11; Zacharie 4)

La dernière mention de l'olivier dans les Écritures nous livre une vérité très semblable. Le cadre est «la fin des temps». L'Église a été enlevée. Dans des jours terribles, deux témoins apparaissent, au sein d'une violente opposition (Apocalypse 11:3-12). Ils font partie du résidu juif pieux dont les Psaumes nous parlent à mainte reprise. Ces deux témoins sont aussi appelés «les deux oliviers et les deux lampes qui se tiennent devant le Seigneur de la terre». Il n'est pas difficile de voir la relation: «deux oliviers», «deux lampes», et «deux témoins». Le fait qu'ils sont deux confirme encore notre conclusion. Quel merveilleux exemple ils donnent à tous ceux qui désirent être des témoins aujourd'hui! Le mot grec pour témoin est celui même dont dérive le mot français martyr. Ce sont des martyrs, ils laissent leur vie pour le Seigneur. Il nous est dit qu'ils rendent témoignage pendant mille deux cent soixante jours (Apocalypse 11:3). C'est «le temps de la détresse pour Jacob» (Jérémie 30:7), d'une durée de trois ans et demi; mais ici, l'intérêt et les soins du Seigneur pour ses serviteurs sont comptés en jours et non en années.

En considérant la première et la dernière référence à l'olivier dans les Écritures, nous avons conclu que cet arbre évoque le témoignage. Dans le langage imagé d'Apocalypse 11:4, on reconnaît celui de Zacharie 4, dont il est dérivé. L'élément marquant de ce chapitre est un chandelier. Il est un peu différent de celui du tabernacle, qui nous est plus familier. «Et l'ange qui parlait avec moi… me dit: Que vois-tu? Et je dis: Je vois, et voici un chandelier tout d'or, et une coupe à son sommet; et ses sept lampes sur lui; sept lampes et sept conduits pour les lampes qui sont à son sommet; et deux oliviers auprès de lui, l'un à la droite de la coupe, et l'autre à sa gauche»(Zacharie 4:1-3). Le prophète semble avoir eu de la peine à comprendre tout ce que cela signifiait. Il demande: «Que sont ces choses, mon seigneur?» Au verset 6, le sens de la vision est donné: «Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l'Éternel des armées». La vision met l'accent sur le Saint Esprit comme la seule puissance pour le témoignage et le travail pour le Seigneur.

Un faible reste était revenu de la captivité à Babylone pour reconstruire le temple à Jérusalem. Ils avaient à cœur le culte dû à l'Éternel et la première chose qu'ils firent fut d'établir l'autel sur son emplacement. Ils mirent au premier rang ce qui devait l'être. Le culte que nous rendons à Dieu doit précéder toute autre forme de service. Bâtir était un travail difficile et il y avait beaucoup d'ennemis. C'était un jour de petites choses et ils avaient peu de force, mais la puissance de Dieu était avec eux. La vision de Zacharie était pour l'encouragement de Zorobabel et de ceux qui construisaient avec lui. Le livre d'Esdras rapporte comment le travail fut interrompu; ceux qui construisaient furent découragés. Cependant, grâce à la prophétie d'Aggée, le travail reprit. Son message était en plein accord avec la vision de Zacharie 4. Il leur dit de la part de l'Éternel: «La parole selon laquelle j'ai fait alliance avec vous, lorsque vous sortîtes d'Égypte, et mon Esprit, demeurent au milieu de vous; ne craignez pas» (Aggée 2:5). Nous pouvons suivre l'exemple de ce résidu. Il y a beaucoup à faire et beaucoup de sujets de découragement; mais si nous confessons notre faiblesse, nous trouverons la force en regardant au Seigneur et en comptant sur la présence du Saint Esprit.

Les deux fils de l'huile

Ce que nous avons considéré jusqu'à maintenant en Zacharie 4 se rapporte aux circonstances du résidu revenu à Jérusalem. C'était un message pour leur encouragement à ce moment-là. Cependant, dans les derniers versets de ce chapitre, l'attention est attirée sur les deux oliviers placés de chaque côté du chandelier. Ils représentent d'abord les deux instruments qui étaient alors dans la main de Dieu pour faire avancer la construction du temple: Zorobabel, le gouverneur, et Joshua, le grand sacrificateur. Considérés ensemble, ils nous donnent une image prophétique de la domination future du grand Roi-Sacrificateur, le Seigneur Jésus Christ. Il est fait allusion à lui au chapitre 6: «Il sera sacrificateur sur son trône» (verset 13).

À la fin du chapitre 4, nous lisons: «Et je répondis une seconde fois et lui dis: Que sont les deux branches des oliviers qui, à côté des deux conduits d'or, déversent l'or d'elles-mêmes?… Et il me dit: Ce sont les deux fils de l'huile, qui se tiennent auprès du Seigneur de toute la terre» (versets 12, 14). Dans ce jour futur, il y aura un témoignage parfait de la part d'Israël envers les nations. Aux temps de l'Ancien Testament, Dieu avait suscité Israël pour être son témoin contre l'idolâtrie des nations environnantes. Malheureusement ce peuple faillit entièrement à sa mission, se tournant lui-même vers les idoles. La vision qui apparaît au prophète se réfère au temps où Israël sera un moyen de bénédiction pour les Gentils. L'huile requise pour cela coule des deux oliviers au moyen des deux branches qui déversent l'or d'elles-mêmes. Les deux oliviers, représentant Zorobabel et Joshua au temps du résidu d'autrefois, maintenant fusionnent en Christ «sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédec», «roi de justice» et «roi de paix» (Psaumes 110:4; Hébreux 7:2). Les nombreuses références à l'or dans ce chapitre retiennent notre attention. Le chandelier est «tout d'or» (verset 2), les deux conduits sont d'or (verset 12), et même l'huile est décrite comme de l'or (verset 12). Cela nous enseigne qu'il y aura une administration soutenue par le pouvoir divin.

De l'huile d'olive pure broyée pour le luminaire

«Et toi, tu commanderas aux fils d'Israël, et ils t'apporteront de l'huile d'olive pure, broyée, pour le luminaire, pour faire luire les lampes continuellement» (Exode 27:20). En Zacharie 4 l'accent est mis sur les deux oliviers. Nous avons relevé leur sens typique. Considérons maintenant le chandelier d'or dans le tabernacle au désert. Le chandelier lui-même est un type frappant de Christ, non pas comme la «lumière du monde», mais comme celui qui fournit la lumière à l'intérieur, dans le lieu saint où les sacrificateurs entrent pour faire leur service. C'est grâce à «l'huile d'olive» que les lampes peuvent brûler continuellement. Dans les Écritures, l'huile est la figure bien connue de l'Esprit de Dieu. Nous pourrions demander: dans quel but cette lumière brillait-elle? Sans aucun doute elle éclairait le lieu saint, mais elle brillait aussi sur le chandelier lui-même, pour montrer la beauté de ce remarquable ouvrage (Exode 25:37; Nombres 8:2), fait d'or battu, d'un talent d'or pur (Exode 25:31, 39). Le fait que des amandes y étaient incluses parle en type de Christ ressuscité (Exode 25:33, 34; Nombres 17).

Quand nous étudions l'évangile de Jean, il est intéressant de nous souvenir des ustensiles du tabernacle. Le chandelier trouve son antitype au chapitre 16. Parlant de la venue du Saint Esprit, le Seigneur dit: «Celui-là me glorifiera; car il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera» (verset 14). Il s'emploie toujours à diriger nos pensées vers le Seigneur Jésus. Prenons garde de ne pas être un obstacle au travail de l'Esprit en nous. Lorsque nos cœurs sont occupés de lui, nous sommes progressivement transformés à sa ressemblance (2 Corinthiens 3:18).

L'huile de l'onction sainte

«Et l'Éternel parla à Moïse, disant: Toi, prends des aromates les plus excellents: de la myrrhe franche, cinq cents sicles, et du cinnamome aromatique, moitié autant, deux cent cinquante sicles, et du roseau aromatique, deux cent cinquante, et de la casse, cinq cents, selon le sicle du sanctuaire, et un hin d'huile d'olive… ce sera l'huile de l'onction sainte» (Exode 30:22-25). Il y a plus de détails au sujet de l'huile de l'onction qu'au sujet de l'huile pour le luminaire. Dans les versets qui suivent ceux que nous venons de citer, la manière dont devaient être oints le tabernacle et tous ses ustensiles est décrite. Aaron et ses fils aussi devaient recevoir l'onction, afin de pouvoir exercer la sacrificature. L'enseignement typique de tout cela a une grande valeur pour nous, puisque nous trouvons dans l'huile, comme déjà relevé, une image du Saint Esprit.

L'offrande de gâteau — figure de l'humanité parfaite de Christ — était, dans certains cas, ointe d'huile, ce qui parle clairement du début du ministère public du Seigneur, quand il fut baptisé au Jourdain. Pierre y fait allusion dans son discours chez Corneille: «Dieu l'a oint de l'Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien» (Actes des Apôtres 10:38). L'onction est mentionnée aussi en Hébreux 1, dans une citation du psaume 45: «Tu as aimé la justice et haï l'iniquité; c'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile de joie au-dessus de tes compagnons».

L'huile d'olive formait la base de l'huile de l'onction sainte et des épices devaient y être ajoutées, dans des proportions prescrites. On a souvent essayé d'identifier ces épices, et d'en donner le sens typique. Sans entrer dans les détails, nous pouvons tous être d'accord avec le fait qu'elles parlent des grâces et des beautés morales du Sauveur. La myrrhe parle clairement de ses souffrances. Puisque nous avons été oints comme une famille de sacrificateurs, nous pouvons ardemment désirer que quelques-unes de ces grâces soient vues dans nos vies et dans notre service!

À suivre