Choisir la bonne part

P. Seignobos

D'après une méditation

Le Seigneur dit à Marthe: «Tu es en souci et tu te tourmentes de beaucoup de choses, mais il n'est besoin que d'une seule; et Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée» (Luc 10:41, 42).

L'apôtre Paul déclare: «Je fais une chose» (Philippiens 3:14). Et elle est si importante que toutes les autres ne comptent plus.

Le jeune homme riche aussi a dû choisir (Marc 10:17-22). D'un côté il avait ses richesses, et de l'autre, il y avait Jésus. Au fond, le choix se résume toujours à ceci: c'est ou Jésus ou le moi. Et il a des conséquences pour l'éternité: «J'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives» (Deutéronome 30:19). Le Seigneur enseigne cela constamment dans les évangiles. Par exemple: «Que profitera-t-il à un homme s'il gagne le monde entier, et qu'il fasse la perte de son âme?» (Marc 8:36).

Souvenons-nous du choix de Moïse. C'était Dieu qui l'avait miraculeusement sauvé des eaux, et qui l'avait placé à la cour du Pharaon. On aurait pu penser: Moïse, de sa position élevée, pourra soulager les misères du peuple. Mais que nous dit la Parole? «Par la foi, Moïse, étant devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant plutôt d'être dans l'affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des délices du péché, estimant l'opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l'Égypte; car il regardait à la rémunération» (Hébreux 11:24-26). Il a fallu d'abord que Moïse refuse. Il aurait pu penser: Dieu m'a placé là, il faut que j'y reste. Refuser, c'est la première condition, refuser ce qui est une entrave, pour ensuite choisir la bonne part.

Souvent, dans les affaires du monde, on est appelé à faire des choix, et on essaye de ne pas se tromper. Mais lorsqu'on doit faire un choix en ce qui concerne les choses éternelles, il arrive qu'on fasse preuve d'une folie qui fait peur. Gardons-nous de jouer avec les avertissements de Dieu. Lorsque Jésus a frappé à la porte de notre cœur, et que nous ne lui répondons pas, qui peut affirmer qu'il le refera (Job 33:14)?

Ce choix est spécialement important quand on est jeune. La jeunesse est l'âge des choix. Si nous nous trompons dans le choix qui engage notre avenir éternel, c'est terrible. Si, au lieu de choisir Jésus, nous choisissons notre moi, notre volonté, le monde, nous commettons une erreur fatale! La Parole nous dit: «Souviens-toi de ton Créateur dans les jours de ta jeunesse, avant que soient venus les jours mauvais, et avant qu'arrivent les années dont tu diras: Je n'y prends point de plaisir» (Ecclésiaste 12:1). Les dernières années de ceux qui ont choisi le Seigneur peuvent être bien différentes. «Ceux qui sont plantés dans la maison de l'Éternel fleuriront dans les parvis de notre Dieu. Ils porteront des fruits encore dans la blanche vieillesse, ils seront pleins de sève et verdoyants» (Psaumes 92:13, 14). «Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu'à ce que le plein jour soit établi» (Proverbes 4:18).

Accepter le salut que Dieu nous offre est en réalité un véritable engagement. On ne peut pas accepter le salut comme un billet pour le ciel, et participer quand même à la kermesse du monde! On ne peut être sauvé sans qu'il y ait quelque fruit, comme le montre la parabole du semeur (Marc 4:20). Le bon terrain produit plus ou moins de fruit, mais il en produit. Nous avons à montrer des œuvres qui prouvent que notre foi est réelle (Jacques 2:14-26). Dieu veut la réalité.

La nouvelle naissance n'est pas une adhésion intellectuelle à une vérité, mais un événement capital, aussi réel que la naissance naturelle. Avant il n'y avait rien, ensuite un enfant est né, et il manifeste sa présence. La nouvelle naissance, c'est pareil. Il y a une nouvelle vie, un nouvel homme, né aussi réellement qu'un enfant. On a la vie ou on ne l'a pas, ne l'oublions pas.

Le choix est là. Mais il y en a qui hésitent, car ils pressentent qu'ils ne pourront plus faire leur propre volonté. Il faudra que ce soit Jésus qui décide, qui gouverne pour eux. Avons-nous bien lu ce que Paul dit au gardien de la prison de Philippes, lorsque ce dernier lui demande: «Que faut-il que je fasse pour être sauvé?» (Actes des Apôtres 16:30). Paul ne lui dit pas: Crois au Sauveur Jésus et tu seras sauvé; il lui dit: «Crois au Seigneur Jésus». Savons-nous ce que c'est qu'un Seigneur?

La parole de Dieu semée dans la bonne terre n'a pas pour premier effet la joie. Ce sont ceux qui sont semés sur les endroits rocailleux, qui reçoivent la parole avec joie. Mais ils n'ont pas de racine en eux-mêmes, et quand l'épreuve survient à cause de la parole, ils sont aussitôt scandalisés (Marc 4:16, 17). La bonne terre doit être labourée. Il faut un travail profond. Pour être sauvé, il faut d'abord savoir qu'on est perdu. Comment saisir une bouée de sauvetage si l'on n'est pas dans l'eau?

Et pour nous qui avons saisi ce salut, il s'agit de confirmer le choix chaque jour. Nous ne pouvons pas perdre la vie éternelle, le salut de l'âme, mais nous pouvons perdre la course. Chaque jour, à chaque instant, le monde et Satan sont là pour nous faire renier notre choix. Or la vie chrétienne est pleine de carrefours. Et à chacun d'entre eux nous renions notre choix de départ lorsque nous choisissons ce que le Seigneur ne veut pas.

Nous ne pouvons suivre Jésus sans avoir chargé la croix, chaque jour (Luc 9:23). En nous levant le matin, nous avons à renouveler notre choix. Et il nous faut le faire à genoux, car il nous est impossible de maintenir ce choix par nous-mêmes. De journée en journée, nous pouvons perdre tout le temps que le Seigneur nous donne. Il est important de s'arrêter, régulièrement, pour faire le bilan du temps que nous avons vécu. Que son amour étreigne nos cœurs, de sorte que nous ne vivions plus pour nous-mêmes, mais pour celui qui a donné sa vie pour nous! (cf. 2 Corinthiens 5:14, 15).