Première épître aux Thessaloniciens (suite)

E.A. Bremicker

Le ministère de l'apôtre Paul — Chapitre 2

Alors qu'au premier chapitre, ce sont les Thessaloniciens eux-mêmes et leur témoignage exemplaire qui sont placés devant nous, dans le deuxième, c'est essentiellement l'apôtre Paul que nous pouvons considérer comme modèle. L'Esprit de Dieu nous introduit plus profondément dans la vie et dans la conduite de ce serviteur remarquable.

À Thessalonique, le ministère de Paul fut d'abord celui d'un évangéliste. Quand plusieurs furent venus à la foi, il exerça celui d'un berger. Dans ces deux activités, il fut fidèle et dévoué. Au chapitre premier déjà, il avait dit: «Vous savez quels nous avons été au milieu de vous pour l'amour de vous». Il développe maintenant cette pensée. Paul était plein de sollicitude pour les Thessaloniciens; il les portait sur son cœur et priait pour eux.

Bien qu'un ministère tel que celui de Paul n'ait été confié à aucun d'entre nous, nous pouvons toutefois apprendre beaucoup de l'apôtre. Le Seigneur ne nous a peut-être pas confié le don d'un évangéliste ou d'un pasteur. Mais nous devons et pouvons être ses témoins dans ce monde, et être en aide à nos frères et sœurs. Ainsi ce chapitre, qui à première vue paraît ne pas contenir beaucoup d'enseignements pratiques, est en fait important et instructif.

Verset 1er

«Car vous-mêmes vous savez, frères, que notre entrée au milieu de vous n'a pas été vaine»

Huit fois dans cette épître, l'apôtre dit que les Thessaloniciens «savaient». Il peut s'appuyer sur le fait qu'eux-mêmes pouvaient confirmer ses déclarations. Ils savaient quelle avait été «son entrée» parmi eux, car ils l'avaient eux-mêmes vécue.

Cette «entrée» n'avait pas été vaine. Dieu avait mis sa riche bénédiction sur le service et sur le dévouement de l'apôtre. «Vain» signifie aussi: inutile, vide, sans fruit. Il n'en avait pas été ainsi pour les Thessaloniciens; la prédication de l'évangile n'était pas restée sans résultats. Au verset 9 du chapitre précédent, Paul avait déjà mentionné son entrée auprès d'eux et en avait rappelé les fruits: ils s'étaient tournés des idoles vers le Dieu vivant et vrai, pour le servir et attendre des cieux son Fils. Ici nous trouvons plutôt le caractère qu'avait revêtu cette entrée.

Il y a un grand encouragement dans la pensée qu'aucun service accompli pour Dieu ne sera fait en vain. En 1 Corinthiens 3:6, nous apprenons que si notre service consiste à planter et à arroser, c'est Dieu qui donne l'accroissement et le fruit. Et s'il nous accorde de voir ce fruit, ce n'est pas pour que nous nous en prévalions, mais pour nous stimuler.

Verset 2

«mais, après avoir auparavant souffert et avoir été outragés à Philippes, comme vous le savez, nous avons eu toute hardiesse en notre Dieu, pour vous annoncer l'évangile de Dieu avec beaucoup de combats.»

Paul rappelle aux Thessaloniciens ce qui avait eu lieu à Philippes, leur première étape en Europe. Le livre des Actes, au chapitre 16, nous en fait le récit. Avec Silas, ils avaient rencontré là la persécution et de grandes souffrances. Ils avaient fait un séjour en prison, dont ils porteraient longtemps les marques. Mais cela ne les avait pas retenus d'annoncer l'évangile avec beaucoup de zèle. Bien au contraire, ils avaient eu «toute hardiesse» en leur Dieu.

Paul parlait sans se laisser effrayer. Il savait quelle bonne nouvelle lui avait été confiée et rien ne pouvait l'empêcher de l'annoncer à d'autres. Pour lui, la hardiesse n'était pas une excitation charnelle, ni du fanatisme. Cette hardiesse était «en Dieu». Tel doit toujours être son caractère. Si nous nous recherchons nous-mêmes dans le service, si nous faisons une place à la chair, le danger est grand que nous fassions notre propre volonté — dans le service même pour le Seigneur.

Paul savait aussi que cette hardiesse n'allait pas de soi. C'est pourquoi il exhortait les croyants à prier pour lui, afin qu'il puisse «parler à bouche ouverte pour donner à connaître avec hardiesse le mystère de l'évangile» (Éphésiens 6:19).

N'éprouvons-nous pas le besoin de prier pour que nous soyons hardis en notre Dieu? Il est relativement simple d'avoir de la hardiesse quand les circonstances sont faciles; mais qu'en est-il quand nous avons à rencontrer la raillerie et l'opposition? Paul ne se laissait pas détourner de servir son Dieu par les épreuves qu'il rencontrait. Il proclamait hardiment l'évangile de Dieu. Il n'annonçait pas un message humain, mais celui de Dieu. Le mot «évangile» parait six fois dans cette épître: on a trois fois «l'évangile de Dieu» (2:2, 8, 9), une fois «notre évangile» (1:5), une fois «l'évangile du Christ» (3:2) et une fois simplement «l'évangile» (2:4). C'est le message de Dieu aux hommes, et son sujet est le Seigneur Jésus (Romains 1:1-4).

Cet évangile avait été confié à l'apôtre Paul et à ses compagnons d'œuvre, c'est pourquoi il dit «notre évangile». Ce n'était pas de la prétention. Cela montre l'identification entière de Paul avec son maître et avec ce qu'il prêchait. Il s'identifiait avec le message qu'il devait transmettre. Il devrait en être ainsi de nous aujourd'hui. Ce que nous devons annoncer aux hommes n'est pas n'importe quel message, c'est «l'évangile de Dieu». D'un côté, cette pensée nous donne du courage, mais d'un autre, elle nous montre notre responsabilité.

Malgré la hardiesse qu'il avait, ce n'était pas facile pour Paul d'annoncer l'évangile. Il le faisait «avec beaucoup de combats». Il n'employait pas des armes humaines, car c'était un combat contre l'opposition spirituelle des ennemis du Seigneur. Là où Dieu ouvre une porte pour l'évangile, Satan s'élève toujours pour empêcher ou détruire l'œuvre de Dieu. Chaque serviteur du Seigneur doit faire son compte avec cela. Le service chrétien conduit ainsi à un combat spirituel, que nous ne pouvons mener que dans la puissance du Seigneur. Si nous combattons pour lui, nous pouvons aussi compter sur son secours.

Verset 3

«Car notre exhortation n'a eu pour principe ni séduction, ni impureté, et nous n'y avons pas usé de ruse.»

Après l'introduction des versets 1 et 2, l'apôtre commence à décrire son activité. Dans les versets 3 à 6, nous voyons d'abord l'aspect négatif, c'est-à-dire ce que l'apôtre et ses compagnons d'œuvre n'ont pas été et n'ont pas fait. Dès le verset 7, nous avons l'aspect positif, ce qu'ils étaient et ce qu'ils faisaient.

Paul énumère d'abord sept caractères qui étaient absents de son ministère; il n'y avait:

  • ni séduction,
  • ni impureté,
  • ni ruse,
  • ni recherche de plaire aux hommes,
  • ni flatterie,
  • ni cupidité,
  • ni recherche de gloire pour lui-même.

Les persécutions qu'il subissait ne venaient pas toutes du monde. Visiblement, parmi les croyants, il y en avait aussi qui le calomniaient, en jetant des doutes sur les motifs de son activité. Ceci ressort du contexte général de ce chapitre. Il devait ainsi combattre sur plusieurs fronts. Mais il n'avait rien à se reprocher; ses motifs étaient purs et sans mélange.

Il n'en est pas autrement aujourd'hui. Les serviteurs du Seigneur connaissent aussi bien les souffrances de la part de ceux du dehors que les attaques de ceux qui, du dedans, leur attribuent de mauvais motifs. Combien il est important que nous éprouvions nos cœurs de manière permanente, afin que personne ne puisse nous faire de reproches justifiés!

Paul dit premièrement que son exhortation n'a pas eu pour principe la séduction. Séduire signifie ici induire en erreur volontairement. C'est la manière d'agir d'un faux docteur, non d'un vrai serviteur du Seigneur. C'est de ceux-là que parle Jude lorsqu'il dit: «Ils se sont abandonnés à l'erreur de Balaam» (verset 11). L'apôtre Jean parle aussi de cela lorsqu'il met en contraste «l'esprit de vérité et l'esprit d'erreur» (1 Jean 4:6). La source de la prédication de Paul était l'authentique parole de Dieu, non pas une doctrine falsifiée ou une fausse doctrine.

Deuxièmement Paul mentionne l'impureté. Il ne prêchait pas pour des raisons malsaines, mais vivait dans la sainteté personnelle et la pureté. La séduction et l'impureté vont souvent la main dans la main, comme la fausse doctrine et la dissolution (voir par exemple Jude 4 et 2 Pierre 2:18). Paul enseignait la vérité de Dieu, avec laquelle l'impureté n'est jamais associée. La parole de Dieu nous conduit toujours à la sainteté, jamais dans la direction opposée. Beaucoup de religions païennes associent leurs cultes avec l'immoralité. Et parmi les sectes modernes qui submergent nos pays européens dits chrétiens, cette même association peut souvent être observée. Une doctrine qui favorise l'immoralité ne peut être de source divine.

Troisièmement, Paul parle de ruse. En 2 Corinthiens 4:2, marcher avec ruse s'allie avec falsifier la parole de Dieu. L'apôtre ne l'avait pas fait; il n'avait pas utilisé l'évangile comme un «appât» pour tromper les Thessaloniciens, mais il l'annonçait afin qu'ils y trouvent le salut et la vie.

Verset 4

«mais comme nous avons été approuvés de Dieu pour que l'évangile nous fut confié, nous parlons ainsi, non comme plaisant aux hommes, mais à Dieu qui éprouve nos cœurs.»

Paul avait été appelé par le Seigneur lui-même pour annoncer l'évangile. Peu avant la conversion de Saul, Jésus dit à Ananias: «Cet homme m'est un vase d'élection pour porter mon nom devant les nations et les rois, et les fils d'Israël» (Actes des Apôtres 9:15). L'apôtre lui-même mentionne en plusieurs occasions l'appel qu'il avait reçu de Dieu. Il l'exprime très clairement dans l'épître aux Galates: «Mais quand il plut à Dieu, qui m'a mis à part dès le ventre de ma mère et qui m'a appelé par sa grâce…» (Galates 1:15). Paul fut ainsi mis à part dès sa naissance et appelé par grâce. Toutefois il fallait que ce serviteur de Dieu, malgré son élection et son appel, fasse ses preuves. Dieu le fit passer par diverses épreuves qui mirent en évidence l'approbation divine. Ainsi il avait la recommandation de Dieu lui-même. Celle des hommes lui importait peu.

Paul était profondément conscient que Dieu lui avait confié l'évangile. C'est pourquoi aussi il se sentait responsable de ce qu'il disait, non devant les hommes, mais devant Dieu. Il ne cherchait pas à plaire aux hommes. Voici donc le quatrième motif qui doit être exclu de l'activité du serviteur du Seigneur. Nous ne devons pas chercher à plaire aux hommes, mais à Dieu seul.

Le danger d'adapter nos paroles à nos auditeurs est toujours grand. En 1 Pierre 4:11, nous sommes exhortés à «parler comme oracles de Dieu». Le message qui nous a été confié est grand, grave et important. C'est pourquoi nous ne devons pas être préoccupés de dire des paroles qui plaisent aux hommes, mais à Dieu. Il doit en être ainsi dans tout ministère, que ce soit à l'égard des incrédules ou des croyants. Nous devons dire ce que Dieu nous commande et ne pas nous demander s'il ne serait pas mieux de taire ceci ou cela, parce que nous pourrions nous attirer des difficultés avec nos auditeurs. Ce qui est décisif pour notre service, c'est l'approbation de Dieu.

C'est Dieu qui sonde nos cœurs. Il voit la source cachée de nos actions et de nos pensées. Nous pouvons faire illusion aux hommes, mais pas à Dieu. Par Jérémie le prophète, il dit: «Moi, l'Éternel, je sonde le cœur, j'éprouve les reins» (17:10). Le cœur évoque ici aussi bien nos motifs que nos affections. Dieu sonde toutes choses, devant lui rien n'est caché.

Verset 5

«Car aussi nous n'avons jamais usé de paroles de flatterie, comme vous le savez, ni de prétexte de cupidité, Dieu en est témoin»

Nous trouvons ici le cinquième et le sixième caractère que ne doit pas revêtir le ministère d'un serviteur du Seigneur. Il s'agit de choses que l'on peut observer souvent: la flatterie et la cupidité. Paul peut prendre à témoins tant les Thessaloniciens que son Dieu lui-même, que ces deux maux ne furent pas trouvés en lui.

Une parole de flatterie fait une impression très agréable sur les auditeurs. À ce sujet, Paul écrit à son enfant Timothée: «Il y aura un temps où ils ne supporteront pas le sain enseignement; mais, ayant des oreilles qui leur démangent, ils s'amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises» (2 Timothée 4:3). Actuellement nous vivons dans ces derniers jours de la profession chrétienne. On ne veut entendre que des paroles agréables, qui ne secouent pas, mais qui bercent en sécurité. On aime les belles prédications, qui suscitent peut-être l'émotion, mais qui ne s'adressent pas à la conscience. La parole de Dieu est tout autre, elle va jusqu'au fond de notre être. Elle nous réveille et parle à notre conscience. Ce n'est pas toujours doux et agréable. Aussi comme croyants, nous avons besoin de sentir le tranchant de la parole de Dieu sur notre cœur et sur notre conscience. Dans tout ministère oral, il est important de ne pas flatter, mais d'annoncer la parole telle que Dieu le veut.

«ni de prétexte de cupidité» — Si le service du Seigneur est orienté vers quelque profit personnel, alors nous l'utilisons pour satisfaire notre cupidité. Mais Paul était à l'abri de ce reproche; il travaillait même de ses propres mains (2:9), afin de ne donner occasion à aucun reproche. La convoitise à l'égard des richesses est odieuse aux yeux de Dieu. Le Seigneur lui-même nous met en garde: «voyez, et gardez-vous de toute avarice» — ou avidité (Luc 12:15). La cupidité est de l'idolâtrie (Colossiens 3:5), c'est pourquoi nous devons veiller à ce qu'elle ne soit en aucune manière associée au service du Seigneur. En 1 Timothée 6:5, il est question d'hommes corrompus dans leur entendement, qui estiment que la piété est une source de gain. Combien il est coupable de prendre le service du Seigneur comme paravent pour cacher des choses mauvaises! Répétons-le, nous pouvons faire illusion aux hommes, mais certainement pas à Dieu.

Verset 6

«nous n'avons pas cherché la gloire qui vient des hommes, ni de votre part, ni de la part des autres, quand nous aurions pu vous être à charge comme apôtres de Christ»

Nous en arrivons à la septième chose qui doit être exclue des motifs du serviteur de Dieu: la mise en valeur de soi-même. Nous sommes tous exposés à vouloir dépasser les autres, à rechercher l'honneur de la part des hommes. Dans le service du Seigneur aussi, ce danger est très grand, et nous avons tous besoin de prier pour en être gardés. Le désir de s'élever lui-même caractérisait Diotrèphe, dont l'apôtre Jean disait à son ami Gaïus: «il aime à être le premier» parmi les saints et «il ne nous reçoit pas» (3 Jean 9). Le Seigneur Jésus nous met en garde de façon pressante contre cette tendance: «Quiconque s'élève sera abaissé; et celui qui s'abaisse sera élevé» (Luc 14:11). Ne voulons-nous pas apprendre de lui qui, bien que possédant la place la plus élevée, s'est anéanti lui-même, s'est abaissé lui-même infiniment?

Satan connaît nos cœurs mieux que nous-mêmes. Il sait avec quelle facilité nous recherchons les honneurs et tente continuellement de nous faire tomber par ce moyen. Combien nombreux sont ceux qui sont déjà tombés dans ce piège de la recherche de la gloire pour soi-même, au détriment de l'œuvre du Seigneur.

Paul ne voulait être à la charge de personne. Il était apôtre, c'est-à-dire envoyé du Seigneur, et comme tel, il aurait pu attendre et accepter l'aide matérielle des assemblées. Mais il y renonçait. Néhémie, dans l'Ancien Testament, nous donne le même exemple. Il dit: «Mais les gouverneurs précédents qui avaient été avant moi, avaient été à charge au peuple et ils avaient pris d'eux du pain et du vin… Mais moi, je n'ai pas fait ainsi, à cause de la crainte de Dieu. Et j'ai aussi tenu ferme, dans ce travail de la muraille» (Néhémie 5:15, 16).

Celui qui veut servir le Seigneur doit pouvoir s'adapter aux circonstances et aux besoins. Les frères et sœurs qui sont en mission dans des pays lointains et qui ont affaire à des cultures différentes l'expérimentent et peuvent le confirmer. En bien des domaines, ils doivent s'adapter aux us et coutumes du pays, sans attendre un traitement particulier. Sinon, ils risquent de devenir une charge pour les autres.

Verset 7

«mais nous avons été doux au milieu de vous. Comme une nourrice chérit ses propres enfants»

Les versets 7 à 12 nous présentent maintenant dans leur aspect positif les traits caractéristiques du ministère de Paul et de ses compagnons parmi les Thessaloniciens. Il parle de ce qu'ils avaient été en fait parmi eux. Il utilise dans ce but l'image d'une mère et celle d'un père (versets 7 et 11), qui l'un et l'autre prennent soin de leurs enfants avec amour. Il peut paraître un peu étrange que Paul se compare ici à une mère qui allaite son nourrisson. Mais cette comparaison est là pour nous faire comprendre la tendresse avec laquelle Paul s'occupait des Thessaloniciens. Dieu lui-même utilise l'image d'une mère pour illustrer son amour envers nous; en Ésaïe 66:13, il dit: «Comme quelqu'un que sa mère console, ainsi moi, je vous consolerai». Le Seigneur Jésus s'en sert aussi, lorsqu'il pleure sur Jérusalem: «Que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu!» (Luc 13:34).

La poule est la mère par excellence, chez les animaux. Et le Seigneur emploie cette image pour exprimer son amour envers son peuple terrestre. Nous ne trouvons jamais dans la Bible que Dieu soit appelé une mère; nous le connaissons comme Père. Mais nous ne devons pas l'assimiler à un père humain. Dans les relations naturelles, un père n'a pas la même tendresse de sentiments qu'une mère, simplement parce qu'il est un homme. Quant à Dieu, il en est autrement. Il a l'amour d'une mère, comme il a l'amour d'un père. En lui tout est parfait.

Paul se montre ici comme un imitateur de Dieu à l'égard des croyants. L'amour paternel exhorte et instruit; l'amour maternel entoure de soins avec tendresse.

Quand des enfants ont besoin de consolation, c'est plutôt vers la mère qu'ils se tournent. Pour apprendre quelque chose, pour avoir une explication, ils vont vers le père. Nous avons besoin, nous aussi, dans l'assemblée, d'amour paternel et d'amour maternel.

Nous trouvons ici trois caractères de l'amour maternel. Une mère est douce, elle nourrit, et elle prend soin. Nous retrouvons le même mot «doux» en 2 Timothée 2:24: «Il ne faut pas que l'esclave du Seigneur conteste, mais qu'il soit doux envers tous». Paul nous en a donné l'exemple. Les faux apôtres qui s'étaient glissés à Corinthe étaient tout le contraire. Ils n'étaient pas doux; ils «asservissaient et dévoraient» les croyants (2 Corinthiens 11:20). Manifestons-nous la douceur dans le service du Seigneur?

«Nourrir» signifie donner à l'enfant ce qui est nécessaire à sa croissance. Le Seigneur a confié à Pierre la tâche de «paître ses agneaux» c'est-à-dire de leur donner la nourriture (Jean 21:15). Enfin, «chérir» signifie ici les tenir au chaud, comme le fait un oiseau pour ses petits dans son nid. De même que les enfants ont besoin de la «chaleur» du foyer familial, les enfants de Dieu ont aussi besoin de chaleur. C'est pourquoi nous devrions être à même d'en apporter à nos frères et sœurs. Y a-t-il un meilleur modèle que le Seigneur? «Il nourrit et chérit son assemblée» (Éphésiens 5:29). Objets nous-mêmes de ses soins, nous devrions suivre son exemple.

Verset 8

«ainsi, vous étant tendrement affectionnés, nous aurions été tout disposés à vous communiquer non seulement l'évangile de Dieu, mais aussi nos propres vies, parce que vous nous étiez devenus fort chers.»

Nous avons ici une nouvelle expression de cet amour «maternel» de Paul pour les croyants auxquels il s'adresse. Il ne voulait pas seulement leur annoncer l'évangile, mais il était prêt à leur communiquer sa propre vie, c'est-à-dire à laisser sa vie pour eux. Quel contraste avec ceux qui annoncent l'évangile par «cupidité»! Ceux-ci ne seront jamais prêts à se donner pour les autres, préoccupés qu'ils sont de leurs propres avantages.

Ce verset nous montre que Paul était pasteur autant qu'évangéliste pour les Thessaloniciens. «Communiquer l'évangile» est la première tâche de l'évangéliste, «communiquer sa propre vie» appartient au vrai service pastoral. Paul unissait ces deux dons, imitant en cela son Maître. En Jésus, ils apparaissent en perfection. Il dit: «Je suis le bon berger; le bon berger met sa vie pour les brebis» (Jean 10:11). Paul ne pouvait ajouter quoi que ce soit à la mort expiatoire du Seigneur, bien sûr, mais il était prêt à donner sa vie, si nécessaire, pour les croyants.

Paul était «tendrement affectionné» aux Thessaloniciens. Cette expression ne figure qu'ici dans le nouveau Testament. Ceux qui sont ou ont été missionnaires pour le Seigneur sont sans doute mieux à même de ressentir ce que l'apôtre exprime. Le motif qui l'animait en tout était l'amour: «… parce que vous nous étiez devenus fort chers». Quel lien d'amour entre lui et les Thessaloniciens! Connaissons-nous ce lien qui nous unit avec tous nos frères et sœurs? L'amour est-il le motif de toute notre conduite et de notre service à leur égard?

À suivre