Première épître aux Thessaloniciens (suite)

E.A. Bremicker

État pratique des Thessaloniciens

Chapitre 1er

Le premier chapitre respire pleinement toute la fraîcheur de la vie de foi de ces jeunes croyants. Paul peut rendre grâces pour eux et mentionner ce que le Saint Esprit avait produit en eux. Ils n'avaient pas seulement cru à l'évangile, mais ils portaient les fruits qui doivent l'accompagner, de sorte qu'ils étaient devenus des modèles pour d'autres. Leur vie était désormais orientée vers Dieu et ils attendaient des cieux son Fils. Le témoignage qui pouvait être rendu à ces croyants nous parle encore aujourd'hui. Quel encouragement pour nous à suivre leur trace, en dépit des dix-neuf siècles qui nous séparent!

Verset 1er

«Paul, et Sylvain, et Timothée, à l'assemblée des Thessaloniciens, en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus Christ: Grâce et paix à vous!»

Paul, le grand apôtre des nations, ne se présente pas ici comme tel, mais se joint simplement aux deux frères qui l'accompagnaient dans son deuxième voyage missionnaire. Il y a en tout neuf épîtres dans lesquelles il se présente comme apôtre. Lorsqu'il s'adresse aux Galates, il met un accent très particulier sur son autorité apostolique. Chaque fois qu'il s'agit d'adresser une répréhension aux croyants, ou de transmettre une révélation fondamentale de la doctrine du Nouveau Testament, Paul souligne son apostolat.

Il en est autrement ici. À Thessalonique, il n'avait pas besoin de corriger, mais il peut reconnaître avec joie ce que l'Esprit de Dieu avait opéré dans ces croyants. Son attitude vis à vis des Thessaloniciens est imprégnée d'estime réciproque, d'amour et d'affection.

Silas et Timothée avaient accompagné l'apôtre lors de son premier voyage en Europe et avaient été avec lui à Thessalonique. Comme Paul, Silas était à la fois juif et citoyen romain (Actes des Apôtres 16:37). Le témoignage qui lui est rendu dans les Actes permet de conclure qu'il a été un compagnon de voyage utile. Plus tard, il fut apparemment un collaborateur de l'apôtre Pierre, qui le nomme «un frère fidèle» (1 Pierre 5:12).

Timothée nous est bien connu comme collaborateur de Paul. Il lui fut très attaché jusqu'à la fin de sa vie, et l'apôtre l'appelle «mon enfant bien aimé». Il est aussi mentionné dans l'introduction de plusieurs autres épîtres (par exemple 2 Corinthiens, Philippiens, Colossiens).

Paul s'adresse ici «à l'assemblée des Thessaloniciens, en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus Christ». Une telle adresse n'est utilisée que dans la seconde épître aux Thessaloniciens (sous une forme presque identique). Nous n'avons pas ici la pensée du seul corps, tel qu'il nous est présenté dans l'épître aux Éphésiens. Cette vérité n'était pas, ou qu'à peine connue des Thessaloniciens. L'accent est mis ici sur la nouvelle relation dans laquelle ils avaient été introduits. Ils avaient maintenant affaire à Dieu le Père et au Seigneur Jésus Christ. Cette relation est sans doute personnelle, mais nous pouvons la savourer ensemble. L'assemblée est en quelque sorte vue ici comme la famille de Dieu. Nous sommes enfants de Dieu, c'est-à-dire que nous le connaissons comme Père par le Seigneur Jésus Christ.

Cette relation avec Dieu le Père d'une part, et avec le Seigneur Jésus Christ d'autre part, nous fait penser au ministère de Jean et à celui de Pierre, respectivement. Les croyants sont «en Dieu le Père». C'est le sujet de Jean: «Je vous écris, petits enfants, parce que vous connaissez le Père» (1 Jean 2:13). Cela est vrai de chaque croyant, dès qu'il est venu à la foi. Nous sommes enfants de Dieu parce que nous sommes «nés de Dieu». Nous le connaissons comme Père, un Père qui nous aime et qui prend soin de nous. Nous pouvons avoir communion avec lui. Les Thessaloniciens se trouvaient dans des circonstances difficiles: ils subissaient de grandes persécutions. Dans une telle situation, quel réconfort pour eux de se souvenir que le grand Dieu des cieux était devenu leur Père!

Cependant le chrétien n'est pas seulement uni avec Dieu le Père, il l'est aussi avec le Seigneur Jésus Christ. Celui-ci est cité ici avec son titre complet, et ce n'est pas par hasard. Il est «Jésus Christ», le Fils de l'homme autrefois abaissé, que Dieu a oint et élevé au-dessus de toutes choses. Cependant, il est aussi le Seigneur. C'est comme homme glorifié qu'il porte ce titre: Dieu l'a «fait Seigneur» (Actes des Apôtres 2:36). Nous nous trouvons, comme les Thessaloniciens, dans le royaume de Dieu, et nous avons affaire à Jésus comme à notre Seigneur. Il est ainsi nommé quelque vingt-cinq fois dans cette épître. Il est notre Sauveur — grâce infinie! —, mais il est aussi notre Seigneur, celui dont nous reconnaissons les droits, dans un monde qui aujourd'hui encore le rejette. Pas plus qu'autrefois, le monde ne veut s'incliner devant lui, mais c'est notre privilège de partager avec lui son rejet et de reconnaître ses droits comme Seigneur. Ayant fait cela, nous partagerons un jour sa gloire. C'est ce que l'apôtre Pierre développe abondamment dans ses deux épîtres.

Le rappel de cette relation intime avec Dieu le Père et avec le Seigneur Jésus Christ était propre à encourager les Thessaloniciens. Plusieurs d'entre eux étaient des païens avant leur conversion, et avaient servi des dieux et des seigneurs étrangers. Maintenant, ils connaissaient le seul vrai Dieu et étaient unis à lui et à son Fils. Quel merveilleux changement!

Le souhait de bénédiction est court, mais combien riche: «Grâce et paix à vous!». «Grâce» (en grec: charis) était la salutation habituelle parmi les nations; «Paix» (en hébreu: shalom) celle des Juifs. Paul associe les deux, de sorte que nous pourrions parler ici d'une «salutation chrétienne».

C'est la grâce qui apporte le salut à l'homme (Tite 2:11). Ensuite, elle nous donne tout ce dont nous avons besoin pour notre chemin (2 Corinthiens 12:9). Elle est enfin ce qui nous sera apporté à la révélation de Jésus Christ (1 Pierre 1:13). Toute la vie chrétienne est ainsi encadrée par la grâce. Il ne s'agit pas ici de la grâce qui convertit, mais de la grâce qui nous porte chaque jour. L'apôtre souhaite aux Thessaloniciens, et à nous aussi, d'avoir un sentiment plus profond de la faveur imméritée avec laquelle Dieu pose ses regards sur ses enfants.

Il en est de même de la paix. Il n'est pas question ici de la paix avec Dieu, de la paix de la conscience, que possède chaque croyant. Il s'agit de cette paix de Dieu qui demeure la part constante de ceux qui se confient en l'amour de leur Père et marchent dans l'obéissance à leur Seigneur. C'est la jouissance pratique de cette paix qui nous est souhaitée. Notre position est «en Dieu, notre Père et dans le Seigneur Jésus Christ». Notre bénédiction journalière est la jouissance de la grâce et de la paix dans le chemin.

Verset 2

«Nous rendons toujours grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières.»

Paul était un homme très occupé. Quand nous lisons les Actes et les épîtres, nous nous rendons compte combien il était actif. Il voyageait, il prêchait, il travaillait, il visitait, il écrivait. Et pourtant, c'était un homme qui trouvait toujours du temps pour prier. La prière avait une grande importance dans sa vie. Il en savait toute la valeur et c'est pourquoi il ne la négligeait pas.

Paul priait sans doute aussi pour ses propres circonstances, mais ce qui avait la priorité, c'était la prière pour les autres. Il portait les frères et les sœurs sur son cœur et intercédait pour eux. Il priait pour ceux qu'il connaissait personnellement (comme les Thessaloniciens), mais aussi pour ceux qu'il n'avait pas encore rencontrés (comme les Colossiens). Les sujets de prière de Paul, tels qu'ils nous sont rapportés dans les épîtres, étaient divers. Mais ils étaient adaptés en chaque cas aux circonstances des saints auxquels il pensait. Ici, Paul avait des motifs de rendre grâces, et c'est pourquoi il le fait. Il pouvait rendre grâces pour eux continuellement!

Nous pouvons apprendre quelque chose de lui. Nous sommes enclins à voir ce qui est négatif chez nos frères et sœurs, ce qui nous déplaît et peut-être nous fait de la peine. Nous nous laissons aller à la critique, et nous oublions ce que le Seigneur a opéré en notre frère et en notre sœur. Exerçons-nous à rendre grâces au Seigneur pour eux, et nous ferons l'expérience que nous les verrons alors sous un jour tout différent.

Paul rendait grâces pour eux tous. Il n'en excluait aucun, ni n'oubliait personne. Il en était de même quant aux Philippiens. Paul pouvait faire des supplications pour eux avec joie (Philippiens 1:4). Et il ne priait pas seulement de temps en temps, mais toujours. Ce mot exprime une action continue. Rendre grâces pour les autres devrait être pour nous aussi une bonne habitude.

Enfin, Paul ne priait pas tout seul, mais Silas et Timothée se joignaient à lui. Ils connaissaient la communion dans la prière entre frères. Cela aussi est une bénédiction.

Verset 3

«… nous souvenant sans cesse de votre œuvre de foi, de votre travail d'amour, et de votre patience d'espérance de notre Seigneur Jésus Christ, devant notre Dieu et Père, sachant, frères aimés de Dieu, votre élection.»

Dans ce verset, Paul en vient à parler des caractères intérieurs des Thessaloniciens, à savoir: la foi, l'amour et l'espérance. De façon générale, l'épître montre qu'ils manquaient d'enseignement en bien des domaines, mais que leur état pratique était très bon. La foi, l'amour et l'espérance sont les fondements de notre caractère comme chrétiens. On trouvait chez eux ces fondements. Leurs cœurs étaient sans partage dirigés vers Dieu et vers le Seigneur Jésus, et c'est ce qui était décisif. Une grande connaissance de la Parole n'est pas une garantie de la manifestation réelle de ces caractères intérieurs.

La foi, l'amour et l'espérance sont plusieurs fois mentionnés ensemble dans le Nouveau Testament, par exemple à la fin de 1 Corinthiens 13. Paul les cite de nouveau en 1 Thessaloniciens 5:8. Mais ici, ils ne sont pas seulement présentés comme des caractères intérieurs; on voit aussi comment ils se manifestaient dans la vie des Thessaloniciens. Paul ne parle pas seulement de leur foi, mais de leur œuvre de foi, pas seulement de leur amour, mais de leur travail d'amour, pas seulement de leur espérance, mais de leur patience d'espérance. L'état de leur cœur était bon, et les fruits correspondants en étaient visibles.

La foi, au sens biblique, est une conviction, un attachement à des réalités qui sont encore invisibles à l'œil humain. La foi est en contraste avec la vue (Hébreux 11:1). Elle nous lie à ce qui est encore invisible. La foi a Dieu devant elle. Elle se manifeste par la confiance et par l'obéissance. Les yeux de notre cœur sont ouverts pour contempler un domaine invisible, et la foi nous fait déjà posséder actuellement ce qui appartient à ce domaine. Le jour vient où nous pourrons le contempler de nos propres yeux, mais maintenant nous vivons par la foi. Il est rappelé aux Thessaloniciens que les choses qui ne se voient pas précèdent celles qui se verront dans le royaume millénaire. Un jour, ce royaume sera manifesté aux yeux de tous; mais maintenant, il est un mystère et ne peut être saisi que par la foi.

Une foi sans œuvres est morte (Jacques 2:26). La foi se montre par une activité, sinon quelque chose ne va pas. Toutefois, cette activité ne doit pas être charnelle, mais produite pas l'action de Dieu. Les œuvres chrétiennes ne doivent pas être accomplies pour atteindre la foi, c'est juste l'inverse. Les œuvres chrétiennes sont la conséquence naturelle d'une foi produite par Dieu. Il en était ainsi des Thessaloniciens. Il devrait en être ainsi de nous.

L'amour, de la même manière, a premièrement Dieu pour objet. Le prochain ne vient qu'ensuite. Il s'agit ici de l'amour divin. Dans notre état naturel, nous ne pouvions faire autre chose que nous haïr l'un l'autre. «Car nous étions, nous aussi… haïssables, et nous haïssant l'un l'autre» (Tite 3:3). Maintenant, il en est autrement. Nous pouvons aimer, parce que nous sommes nés de Dieu et que l'amour de Dieu est versé dans nos cœurs. La nouvelle nature, d'origine divine, ne peut qu'aimer. L'amour agit dans l'être intérieur, mais se manifeste au-dehors. Il se voit et se montre en pratique dans l'amour envers les frères et sœurs. C'est le travail d'amour dont Paul parle ici. Le mot travail employé dans ce verset signifie un souci intense, associé à un effort à la limite de l'épuisement. Connaissons-nous aujourd'hui encore ce dévouement opéré par l'amour de Dieu en nous?

Le troisième caractère est l'espérance. Paul avait enseigné les Thessaloniciens au sujet du retour du Seigneur Jésus pour établir son royaume sur la terre. Cette espérance était vivante en eux et produisait la patience, la persévérance. Notre espérance n'est pas simplement fixée sur un meilleur avenir, mais sur la personne du Seigneur lui-même. Lui est notre espérance. Ce que nous désirons et que notre foi saisit va bientôt devenir une réalité visible. Dans ce monde qui l'a rejeté et où sa croix a été dressée, le Seigneur Jésus revendiquera un jour ses droits. Ce moment, il l'attend lui-même, et nous aussi nous pouvons l'attendre avec persévérance.

En 2 Thessaloniciens 3:5, Paul parle de la patience du Christ (le mot grec implique la pensée de la persévérance) et exprime le souhait que nos cœurs soient inclinés à cette patience persévérante. La patience, ici, c'est tenir ferme au travers des épreuves et des souffrances. Les Thessaloniciens connaissaient des circonstances difficiles, mais leurs yeux étaient fixés sur Celui qui allait revenir. Ils attendaient du ciel le Fils de Dieu, et cela leur redonnait du courage et de la force. Pour nous, les circonstances sont plus faciles. C'est peut-être le motif pour lequel notre patience d'espérance n'est souvent que bien peu marquée.

La foi, l'amour et l'espérance doivent être les ressorts de toute notre activité chrétienne, les traits caractéristiques de notre état intérieur. Lorsque, à la fin du premier siècle, l'apôtre Jean écrivit une lettre à l'assemblée d'Éphèse, il pouvait reconnaître qu'il y avait des œuvres, du travail et de la patience. Extérieurement, tout était convenable. Mais où étaient la foi, l'amour et l'espérance? Quelle était leur disposition d'esprit? Le Seigneur doit faire le reproche: «Mais j'ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour» (Apocalypse 2:4). Et ceci est dit à une assemblée à laquelle, quelques années auparavant, Paul écrivait une épître où il pouvait parler des bénédictions chrétiennes les plus élevées. Les œuvres, le travail, la patience se maintenaient à Éphèse, mais n'étaient plus caractérisés par ces grandes et puissantes vertus; l'habitude persistait, mais la communion manquait. Il en était autrement ici à Thessalonique. Malgré une connaissance limitée, leurs œuvres étaient un fruit de la foi, leur travail était produit par l'amour, et leur patience était nourrie de l'espérance.

Qu'en est-il de nous? Dieu ne voit pas seulement notre activité. Il voit nos cœurs, il en sonde les motifs. Il nous demande dans quelles dispositions intérieures nous agissons. Est-ce par habitude, ou est-ce dans une réelle relation de nos cœurs avec lui? Là où ce n'est que par habitude, le premier amour manque. Le premier amour est le meilleur amour, il a Dieu seul pour objet. Dieu désire que nous nous attachions à lui d'un cœur non partagé. Une grande connaissance n'est pas une sauvegarde. Ce dont nous avons besoin, c'est du dévouement de cœur. C'est ce que nous pouvons apprendre des Thessaloniciens.

Verset 4

«…sachant, frères aimés de Dieu, votre élection.»

Remarquons avec quelle affection l'apôtre s'adresse à eux. Il les appelle: «frères aimés de Dieu». Les sœurs sont bien évidemment comprises dans cette expression. Paul savait que les Thessaloniciens étaient aimés de Dieu, et c'était pour lui un motif suffisant pour les aimer aussi.

C'est avec une grande conviction qu'il mentionne maintenant leur élection. La vérité de l'élection n'est pas le thème développé ici. Elle nous est présentée dans d'autres passages (par ex. Éphésiens 1:4). Ici, nous avons simplement le fait que l'apôtre savait qu'ils étaient élus. Comment pouvait-il le savoir? Quand il vint à Thessalonique avec Silas et Timothée, il ne savait pas qui Dieu avait élu dans cette ville. Paul n'avait pas accès au livre de vie, et il ne nous est pas dit qu'il ait eu une révélation particulière de la part de Dieu à ce sujet. Mais il voyait vivre les Thessaloniciens, il voyait les fruits de leur nouvelle vie, il voyait les manifestations de la foi, de l'amour et de l'espérance. Cela lui suffisait pour être convaincu que ces chrétiens étaient des élus de Dieu.

Le mot grec utilisé pour «sachant» indique que cette connaissance n'était pas acquise par révélation mais par observation. Paul pouvait voir dans leur comportement qu'ils étaient élus. Ils transcrivaient dans la pratique ce qu'ils avaient appris. Pourquoi la question se pose-t-elle si souvent aujourd'hui de savoir si quelqu'un est vraiment converti? Cela ne vient-il pas de ce que nous ne montrons pas suffisamment clairement dans nos vies de quel côté nous sommes? Dieu désire que nos vies manifestent de façon claire que nous sommes ses enfants, qu'il nous a élus. C'est tout autant possible de nos jours qu'à cette époque.

Verset 5

«Car notre évangile n'est pas venu à vous en paroles seulement, mais aussi en puissance et dans l'Esprit Saint, et dans une grande plénitude d'assurance, ainsi que vous savez quels nous avons été parmi vous, pour l'amour de vous.»

Ce verset nous montre la source du bon état des Thessaloniciens. C'était l'évangile. L'apôtre l'appelle ici «notre évangile», parce qu'il l'avait annoncé à Thessalonique avec ses collaborateurs. La prédication de l'évangile est le point de départ de tout. C'était l'un des grands piliers du ministère de l'apôtre Paul. Il en parle dans son discours d'adieu aux anciens d'Éphèse. L'appel à la repentance et à la foi, le témoignage à l'évangile de la grâce de Dieu, la prédication du royaume de Dieu et la révélation de tout le conseil de Dieu, tel était son ministère (Actes des Apôtres 20:21, 24, 25, 27).

Paul annonçait le plein évangile. Selon 1 Corinthiens 15:1-4, cette prédication comprenait trois points importants, savoir que Christ est mort, qu'il a été enseveli et qu'il est ressuscité. C'est la foi en ces grands fondements du salut qui sauve. En fait, l'évangile est le témoignage complet de ce que l'homme perdu trouve en Christ.

Comment donc l'évangile était-il parvenu aux Thessaloniciens? Paul cite ici quatre points, qui nous montrent l'ordre divin. C'était d'abord en paroles, puis en puissance, ensuite dans l'Esprit Saint et enfin dans une grande plénitude d'assurance. Il en est encore ainsi maintenant, quand il est annoncé de la bonne manière.

En premier lieu vient naturellement la prédication. La Parole doit être annoncée et entendue (ou lue) pour pouvoir être reçue. Paul écrit aux Corinthiens: «Or je vous fais savoir, frères, l'évangile que je vous ai annoncé, que vous avez aussi reçu…» (1 Corinthiens 15:1). Mais tout ne se limite pas à des paroles. Le message produit quelque chose, s'il est reçu. Il se manifeste en puissance. Il n'est pas dit ici que c'est la puissance du Saint Esprit (car l'Esprit est nommé séparément), mais il est clair que ce n'est pas une puissance humaine. C'est la puissance de Dieu. Paul écrit aux Romains: «Je n'ai pas honte de l'évangile, car il est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit» (Romains 1:16). La puissance de Dieu rend la parole efficace dans le croyant et produit ainsi un grand changement. Nous sommes retirés du domaine de la mort et introduits dans le domaine de la vie. Celui qui accepte le plein évangile reçoit le Saint Esprit qui nous procure l'assurance du salut. Elle est appelée ici «une grande plénitude d'assurance». C'est en effet quelque chose de merveilleux de savoir que nous avons été acceptés de Dieu. Il ne veut pas nous laisser dans l'incertitude, mais nous place sur un fondement solide. Pour ceux qui ont cru à l'évangile, les doutes sont hors de saison. Nous nous appuyons sur ce que Dieu a dit et cela suffit.

Ensuite, l'exemple du serviteur nous est présenté. C'était Paul et ses collaborateurs qui avaient prêché la Parole aux Thessaloniciens. Cependant il ne suffit pas de prêcher. Paul ajoute: «ainsi que vous savez quels nous avons été parmi vous pour l'amour de vous». C'est une chose de parler, mais c'en est une tout autre d'être. Un prédicateur ou un témoin de l'évangile devrait toujours être un exemple vivant de ce qu'il enseigne. Le discours et le comportement doivent être en accord, si l'on veut que le témoignage porte du fruit. Nous reviendrons plus longuement sur ce principe à propos du deuxième chapitre (versets 1-12).

Pourquoi y a-t-il souvent si peu de fruit parmi nous? Un des motifs n'est-il pas que nous parlons beaucoup mais que nous ne sommes pas ce que nous disons? Il est possible d'avoir beaucoup de connaissance et de la facilité à s'exprimer, mais de ne mettre que très peu en pratique dans la vie journalière ce que nous avons reçu. Combien il est important d'avoir, en ce domaine aussi, le Seigneur comme modèle parfait! Ses actes et ses paroles étaient toujours en parfaite harmonie. Aux Juifs qui lui demandaient: «Toi, qui es-tu?», il pouvait répondre: «Absolument ce qu'aussi je vous dis» (Jean 8:25). Le livre des Actes commence par le rappel de «ce que Jésus commença de faire et d'enseigner». D'abord faire, ensuite enseigner, ainsi en était-il pour le Seigneur. Paul l'imitait. C'est ce que nous avons à faire aussi.

À suivre