Le dernier message — ou la parole de l'Éternel donnée par Malachie (suite)

Hamilton Smith

2. La condition des conducteurs

Nous avons vu que le dernier message de Dieu au résidu d'Israël retourné dans son pays avant la venue du Seigneur Jésus ici-bas concerne sa condition morale et spirituelle. Nous avons passé rapidement en revue les reproches généraux qui lui sont faits, et qui révèlent son bas état. Mais à côté de ces griefs s'adressant à tous, le dernier message comprend des accusations particulières concernant les sacrificateurs et les conducteurs du peuple.

Avant de considérer ces reproches, portons notre attention sur la manière solennelle dont s'ouvre le chapitre 2: «Si vous n'écoutez pas, et si vous ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon nom, dit l'Éternel des armées, j'enverrai parmi vous la malédiction et je maudirai vos bénédictions» (2:2).

Quand Dieu parle à son peuple de son état moral et spirituel, la moindre des choses serait d'écouter et de prendre à cœur ce qu'il dit. Celui qui refuse d'écouter quand Dieu parle, qu'il s'agisse d'un croyant ou d'un inconverti, se place dans une situation sans espoir. Ici, le refus d'écouter amène le châtiment de l'Éternel sur son peuple. Leurs bénédictions sont flétries.

Mais qu'en est-il du peuple de Dieu aujourd'hui? N'avons-nous pas à confesser que, dans le bas état où nous sommes, le signe le plus solennel et le plus inquiétant du déclin est que, malgré les avertissements répétés, et bien que la main de Dieu soit en châtiment sur son peuple, il semble qu'on est peu disposé à «écouter» et à «prendre à cœur».

Avons-nous écouté les prophètes? Nous sommes prêts à suivre des docteurs qui instruisent nos esprits, mais le prophète qui parle à la conscience, nous le négligeons ou le rejetons. Les chrétiens professants peuvent avoir «des oreilles qui leur démangent» et s'amasser «des docteurs selon leurs propres convoitises» (2 Timothée 4:3), mais ils lapideront les prophètes qui les avertissent de leurs péchés. Et si on» n'écoute pas» le prophète, on» ne prendra pas à cœur» son message. Sur tous les plans apparaît le bas état du peuple de Dieu. De tous côtés, les divisions, les disputes, l'amertume se manifestent. Et pourtant combien peu on prend cela à cœur! Combien peu d'afflictions devant le Seigneur, combien peu de confessions l'un à l'autre! Combien peu nous prenons à cœur la douleur et la honte qui sont nôtres, et le déshonneur fait au nom du Seigneur! Nous paraissons bien plus soucieux de prouver que nous avons raison que de reconnaître nos torts.

Et le résultat, c'est que la main de Dieu est sur son peuple en châtiment. Ainsi y a-t-il beaucoup de prédication et peu de résultat parmi les pécheurs, beaucoup de ministère et peu de progrès parmi les saints. La bénédiction est largement retenue.
Que Dieu nous fasse la grâce d'«écouter» et de «prendre à cœur» ce dernier message aux conducteurs d'Israël! Rappelons-nous les avertissements solennels de ces versets introductifs, et écoutons cette voix qui ne nous parle pas avec un son confus (1 Corinthiens 14:8).

D'abord, le prophète présente un beau tableau de la sacrificature telle que Dieu l'avait établie au commencement. Nous ne pouvons avoir une saine estimation de notre condition à la fin d'une dispensation qu'en la comparant avec ce qu'elle était au commencement. C'est le seul moyen de connaître la mesure de notre éloignement de ce qui est selon la pensée de Dieu.

Au commencement le sacrificateur était marqué par:

  • la vie,
  • la paix,
  • la crainte du Seigneur,
  • la loi de vérité dans sa bouche,
  • l'absence d'iniquité sur ses lèvres,
  • une marche avec Dieu dans la paix et la droiture,
  • et la bénédiction se déversant sur d'autres, les détournant de l'iniquité et les instruisant dans la connaissance.

Telle est la pensée du Seigneur pour celui qui est «le messager de l'Éternel des armées» dans un monde de ténèbres (2: 5-7).

Cinq chefs d'accusation

A la lumière de ce beau tableau, le prophète déploie alors la condition de ceux qui, en ce temps là, professaient être «les messagers de l'Éternel des armées». Ce faisant, il porte cinq accusations distinctes contre eux:

1. Ils étaient méchants dans leurs relations avec le Seigneur. «Vous vous êtes écartés du chemin», dit le prophète (2:8). Au commencement, le sacrificateur me craignait et marchait avec moi, dit l'Éternel. Mais ils s'étaient écartés du chemin de la vie et de la paix, et le résultat solennel en était que, au lieu de détourner de l'iniquité beaucoup de gens, ils en faisaient broncher beaucoup et se rendaient méprisables devant tout le peuple (2:8, 9).

2. Ils étaient méchants dans leurs relations les uns avec les autres. «Pourquoi agissons-nous perfidement chacun envers son frère?» demande le prophète (2: 10). Nous pouvons donner la réponse. C'est parce qu'ils étaient méchants dans leurs relations avec le Seigneur. Comme quelqu'un l'a dit, «Satan sépare d'abord les hommes d'avec Dieu, puis l'un d'avec l'autre». Le prophète cherche à corriger ce mal en leur rappelant qu'ils n'ont qu'un père et qu'un Dieu. Et de nos jours, ce n'est qu'en voyant l'unité du peuple de Dieu (enfants d'une seule famille dont Dieu est le Père, et membres d'un seul corps dont Christ est la tête), que nous serons capables d'agir fidèlement l'un envers l'autre. Mais hélas, l'éloignement du Seigneur a été suivi de disputes, de luttes, d'amertumes et d'infidélités l'un à l'égard de l'autre.

3. Ils étaient méchants dans leurs relations avec le monde. «Juda a agi perfidement… et a épousé la fille d'un dieu étranger» (2:11). Ici les accusations deviennent plus générales. Les sacrificateurs ne sont plus les seuls concernés. Juda est maintenant inclus dans le reproche commun de mondanité, qui se montre même dans des alliances du caractère le plus intime. Mais tandis que tous sont concernés par ce blâme, il est en relation avec la défaillance des sacrificateurs. L'ordre dans lequel sont données ces accusations est solennel et instructif. D'abord les conducteurs s'éloignent de l'Éternel, ils s'écartent du chemin. Ensuite ils agissent infidèlement l'un envers l'autre. Enfin, pendant que les pasteurs se querellent, les brebis se mettent à errer. Les disputes des conducteurs permettent au peuple de dériver vers le monde, dans des associations impures.

4. Ils étaient méchants dans leurs relations de famille. Ils sont accusés d'agir perfidement (ou d'être infidèles) envers leur femmes (2:14). Si nous ne sommes pas en règle avec Dieu, nous apporterons du mal dans toutes nos autres relations. Si nous formons des alliances illicites avec le monde, nous ne tarderons pas à suivre ses pratiques impures jusque dans les relations les plus intimes de la vie. Pour remonter le courant, le prophète leur rappelle le caractère unique de la relation du mariage, en sorte que c'est au milieu de son peuple que l'on devrait trouver «une semence de Dieu» (2:15). Ce principe est profondément important! Si l'on veut que les enfants soient saints, il faut que les parents soient saints.

5. Ils étaient méchants dans leurs actions en discipline. Ils agissaient perfidement envers leurs femmes en les répudiant sous des prétextes futiles. Or, dit l'Éternel, le Dieu d'Israël: «Je hais la répudiation» (2:16). Mais, parmi le résidu, on ne craignait pas d'agir en opposition flagrante avec la pensée de Dieu. Nous lisons: «il couvre aussi son vêtement de violence». Sous une apparence extérieure de maintien de l'ordre, ils agissaient avec la plus grande violence. Bien que le passage concerne directement les hommes qui agissaient mal en répudiant leurs femmes, le principe est d'application plus large. On peut bien le considérer en rapport avec l'exclusion d'un croyant en faute du milieu du peuple de Dieu. C'est un solennel avertissement contre le fait de se débarrasser violemment d'un frère sans motifs adéquats et scripturaires.

Parmi le résidu, des hommes répudiaient leurs femmes, non pour cause de péché mais pour satisfaire leurs intérêts égoïstes. Et hélas! parmi le peuple de Dieu, n'y a-t-il pas eu des cas flagrants où des personnes connues pour être pieuses ont été exclues, non pour cause de péché, mais simplement à cause des exigences d'un parti qui demandait leur exclusion?

En lisant ces accusations solennelles, nous ne pouvons qu'être frappés de la répétition du mot «perfidement». On le trouve aux versets 10, 11, 14, 15 et 16. Dans chaque cas on pourrait le traduire par «infidèlement». S'étant écartés du chemin, ils étaient infidèles dans tous les domaines, infidèles avec leurs frères, infidèles vis-à-vis du monde, infidèles dans le cercle domestique. Ce dernier message présente un tableau bien solennel du résidu du peuple de Dieu, qui, extérieurement, occupait une position juste et accomplissait le service de l'Éternel. Et si nous avons quelque discernement spirituel, il n'est que trop facile de voir, parmi le peuple de Dieu aujourd'hui, ce qui correspond à ce résidu. Parmi ceux à qui beaucoup de lumière a été donnée, n'est-il pas vrai qu'on s'est gravement éloigné du chemin, et parfois même les conducteurs? L'éloignement de Dieu a été suivi par des dissensions entre conducteurs, de l'infidélité l'un à l'égard de l'autre. La jalousie, l'envie, la contestation, la médisance ont trop souvent marqué leur attitude. Ceci a été l'occasion pour plusieurs de se détourner vers le monde, et des alliances impures avec celui-ci ont permis aux pratiques impures du monde de s'introduire dans la vie de famille du peuple de Dieu. Et si nous avons été infidèles dans nos propres maisons, ne nous étonnons pas d'avoir été incapables de nous occuper de la maison de Dieu.» Si quelqu'un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'assemblée de Dieu?» (1 Timothée 3:5).

Ces accusations ne suffisent-elles pas à nous courber sur nos genoux dans l'humiliation, la confession et la supplication? Puissions-nous reconnaître en elles la voix de Dieu parlant à nos consciences et l'écouter! Prenons à cœur ce dernier message.

3. La porte ouverte à la repentance

Nous avons vu comment le prophète dévoile solennellement le bas état moral du résidu, état qui attire la main de l'Éternel en châtiment et appelle bien haut le jugement.

Et en effet, au chapitre 3, le résidu est averti de la venue du Seigneur en jugement (versets 1-5). Lassés de la confusion amenée par leur propre folie, ils s'étaient écriés: «Où est le Dieu de jugement?» (2:17). La réponse vient immédiatement:» Voici, j'envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi, et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple» (3:1). «Mais», demande le prophète, «qui supportera le jour de sa venue, et qui subsistera lorsqu'il se manifestera?» (verset 2). L'Éternel lui-même ajoute:» je m'approcherai de vous en jugement»; et quand il viendra, il sera un prompt témoin contre le mal et contre ceux qui font le mal (verset 5).

Ainsi, après les reproches adressés au résidu en raison de son mauvais état vient l'avertissement du jugement que cet état attire. Mais Dieu n'est pas seulement un Dieu de jugement, il est aussi un Dieu de grâce; sa manière de faire est toujours d'accorder la grâce à celui qui se repent, avant que le jugement ne tombe. Cependant, que ce soit en jugement ou en grâce, Dieu agit toujours en se fondant sur ce qu'il est dans sa nature immuable. C'est pourquoi nous avons ici la déclaration formelle que le caractère de Dieu ne change pas: «Moi l'Éternel, je ne change pas; et vous, fils de Jacob, vous n'êtes pas consumés» (verset 6). Dieu ne change pas dans sa sainteté, et c'est la raison pour laquelle il doit châtier son peuple quand il pèche. Mais Dieu ne change pas non plus dans ses conseils de grâce et de bénédiction, et c'est pourquoi son peuple n'est pas consumé.

Ayant ainsi fait retentir la voix d'avertissement, Dieu, selon ses principes d'action constants, appelle son peuple à la repentance: «Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l'Éternel des armées» (verset 7). L'Éternel les encourage à revenir en déployant les bénédictions qui suivront la repentance: 1° ils seront eux-mêmes enrichis; les écluses des cieux leur seront ouvertes, et des bénédictions qui dépassent leur capacité d'absorption seront déversées sur eux (verset 10); 2° ils deviendront un témoignage à l'Éternel devant le monde: «toutes les nations vous diront bienheureux» (verset 12).

Et non seulement l'Éternel les appelle à la repentance, mais il leur en montre le chemin. Il est bon de voir en face notre bas état, de le confesser devant le Seigneur; mais l'occupation de notre propre mal ne suffit pas en elle-même pour nous amener à la restauration. Ce n'est pas la méchanceté de l'homme, mais la bonté de Dieu qui pousse à la repentance (Romains 2:4).

Ce chemin de la restauration réside, croyons-nous, dans l'appréciation de tout ce que Dieu est pour son peuple, comme le premier chapitre de cette prophétie l'a montré, sous trois aspects:

  • l'amour souverain de l'Éternel (1:2),
  • le propos immuable de l'Éternel (1:5, 11),
  • la grande puissance de l'Éternel (1:14).

Regardons brièvement ces trois grandes vérités.

L'amour souverain de l'Éternel

La prophétie s'ouvre avec cette déclaration sublime: «Je vous ai aimés, dit l'Éternel» (1:2). Cette grande déclaration est riche d'instruction:

1° Elle assure que, quelle que soit la condition du peuple de Dieu, son amour envers lui ne change pas. Israël peut s'écarter de l'Éternel, il peut tomber dans l'idolâtrie, il peut aller en captivité, il peut être restauré puis retomber dans un bas état moral; mais, dit l'Éternel par la bouche du prophète Jérémie, «Je t'ai aimée d'un amour éternel» (Jérémie 31: 3). De même, les disciples peuvent manquer; ils peuvent abandonner le Seigneur et même le renier, mais,» ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin» (Jean 13:1).

2° Quelle que soit la solennité avec laquelle l'Éternel doive nous parler de notre état moral, et quelle que soit la sévérité avec laquelle il lui faille agir envers nous à cause de cet état, il y a toujours l'amour derrière ses réprimandes et ses châtiments. La main qui frappe est toujours mue par un cœur qui aime.

3° L'amour du Seigneur est la vraie mesure de nos manquements. Nous ne pouvons sonder la profondeur de ceux-ci qu'en mesurant la hauteur de son amour. Et ceci est vrai aussi bien pour les manquements d'Israël que pour ceux de l'Église, aussi bien pour une rechute individuelle que pour une débâcle générale. Je ne peux évaluer mes manquements personnels qu'au regard et à la lumière de l'amour personnel de Celui «qui m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi» (Galates 2:20). Combien l'histoire de l'Église est noire, et combien sa ruine est grande, quand on les voit à la lumière de la grande vérité que «Christ a aimé l'assemblée et s'est livré lui-même pour elle» (Éphésiens 5:25)! Nos divisions, nos disputes, nos amertumes l'un à l'égard de l'autre, — la tendance à trouver son prochain en faute pour s'exalter soi-même, à mal interpréter les actions ou les paroles des autres en cherchant à y trouver du mal — combien toutes ces choses sont méprisables quand nous entendons les paroles touchantes du Seigneur: «Comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l'un l'autre» (Jean 13:34)! Quelle petitesse consternante trahissent souvent nos paroles et nos actions, quand nous nous rappelons que «Christ nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous» (Éphésiens 5:2)!

4° Mais l'amour du Seigneur n'est pas seulement la mesure de nos manquements, il est aussi le moyen de notre restauration. N'est-ce pas un regard de cet amour qui a restauré Pierre? Pierre renie le Seigneur avec jurements et imprécations. Puis «le Seigneur, se tournant, regarda Pierre» (Luc 22:61). Regard d'amour infini! Par ce regard, Pierre découvrit que son reniement n'avait pas altéré l'amour du Seigneur pour lui. Et Pierre sortit, pleurant amèrement. L'amour l'avait brisé. Nos péchés brisent son cœur, mais son amour brise nos cœurs. Comment Joseph dissipa-t-il les doutes restant chez ses frères qui l'avaient traité de façon si honteuse? «Il les consola et parla à leur cœur» (Genèse 50:21).

Il leur confirma son amour. Et comment, à la fin des temps, l'Éternel restaurera-t-il son peuple retombé dans le mal? Nous lisons en Osée ces touchantes paroles: «Je l'attirerai, et je la mènerai au désert, et je lui parlerai au cœur» (Osée 2:14). Dans le cadre propice du désert, Dieu parle à son cœur, lui ouvre une porte d'espérance, et là, quand l'amour a fait son œuvre, le peuple recommence à chanter comme au jour où il sortit du pays d'Égypte (verset 15). Dans les douloureux jours actuels, le Seigneur agit de la même manière à l'égard de son peuple céleste. Combien pleurent la perte de quelque être aimé, dont ils ne verront plus le visage ici-bas. La femme pleure son mari, les enfants pleurent leur père, la mère son fils. Ainsi, pour beaucoup, le Seigneur a changé le monde en un désert. Il nous a attirés dans le désert, mais en faisant ainsi, il nous a attirés à lui pour parler à nos cœurs au milieu des larmes, et pour bander nos plaies.

A la lumière de ce grand amour, puissions-nous juger notre bas état, et sous sa puissante contrainte, ne plus vivre désormais pour nous-mêmes, mais pour Celui qui pour nous est mort et a été ressuscité (2 Corinthiens 5:15)!

Le propos immuable de l'Éternel

L'Éternel rappelle à son peuple qu'il l'aime, et il voudrait toucher son cœur en déployant devant lui les plans de son amour. Ceci nous conduit à la deuxième grande vérité développée par le prophète. Nous lisons: «L'Éternel sera magnifié par-delà les confins d'Israël» (1:5), et plus loin: «Du soleil levant jusqu'au soleil couchant, mon nom sera grand parmi les nations, et, en tout lieu, l'encens sera brûlé à mon nom, et une offrande pure sera présentée, car mon nom sera grand parmi les nations, dit l'Éternel des armées» (verset 11). A la déclaration de l'amour de l'Éternel, le résidu avait rétorqué: «En quoi nous as-tu aimés?» (verset 2). Et l'Éternel répond à cet aveuglement spirituel en donnant la preuve de son amour. Il les ramène dans le passé et leur rappelle l'amour souverain qui choisit leur père Jacob; puis il les conduit à considérer le futur, et leur montre son amour qui se propose de faire d'Israël le centre de la bénédiction de la terre. L'Éternel sera magnifié, mais ce sera à partir des confins d'Israël. Et l'accomplissement de ce grand dessein manifestera l'amour de l'Éternel. Au jour du prophète, ils affirmaient qu'ils ne pouvaient voir cet amour; ils disaient: «En quoi nous as-tu aimés?». Mais l'Éternel répond qu'un jour viendra où ils verront:» Vos yeux le verront, et vous direz: l'Éternel sera magnifié par-delà les confins d'Israël». Edom peut chercher à s'opposer, mais en vain; Edom sera appelé» contrée de méchanceté», mais «l'Éternel sera magnifié par-delà les confins d'Israël».

Serions-nous tentés aujourd'hui, en raison de la difficulté des temps, de remettre en question l'amour du Seigneur, en répétant comme autrefois: «En quoi nous as-tu aimés»? Si cela nous arrive, rappelons-nous l'amour souverain du Père qui nous a choisis en Christ dès avant la fondation du monde (Éphésiens 1:4). Rappelons-nous aussi son propos établi de se glorifier dans l'assemblée dans le Christ Jésus pour toutes les générations du siècle des siècles (Éphésiens 3:21). Que les douleurs passagères du temps présent n'obscurcissent pas notre vision de l'amour qui nous a choisis avant que le temps fût, et qui nous bénira éternellement quand le temps cessera d'être.

La puissance de Satan et l'intrusion de la chair et du monde ont ruiné le témoignage de l'ancien peuple de Dieu aussi bien que celui du peuple de Dieu actuel. Néanmoins, à la fin, le propos de Dieu prévaudra, aussi bien pour le peuple terrestre que pour le peuple céleste, et le glorieux résultat en sera que «l'Éternel sera magnifié» et que «son nom sera grand» (1:5, 11). Nous serons bénis, mais lui sera magnifié. Et de même que son nom sera grand parmi les nations sur la terre, son nom sera grand parmi les armées du ciel. En effet, il est écrit: «son nom sera sur leurs fronts» (Apocalypse 22:4). Nos noms peuvent être écrits dans les cieux (Luc 10:20), mais Son nom seul y sera vu.

La grande puissance de l'Éternel

Ce que son amour s'est proposé, sa puissance l'accomplira. C'est ainsi que le prophète nous présente la grande puissance de l'Éternel: «Je suis un grand roi, dit l'Éternel des armées, et mon nom est terrible parmi les nations» (1:14). Le Seigneur, l'Éternel, est grand en majesté et grand en puissance. Des armées innombrables sont à sa disposition (Matthieu 26:53). Le chapitre premier commence avec l'annonce touchante: «Je vous ai aimés, dit l'Éternel», et il s'achève avec la déclaration sublime: «Je suis un grand roi, dit l'Éternel des armées». L'amour et la puissance se combinent pour accomplir les plans de Dieu.

Combien est solennel l'état du résidu lorsqu'on le voit à la lumière de l'amour de l'Éternel pour son peuple, du propos de l'Éternel d'exalter son nom et de bénir son peuple, et de la puissance de l'Éternel en faveur de son peuple! Leur condition est si basse qu'ils ne peuvent même pas discerner son amour, et ils profanent son nom, traitant avec mépris Celui qui est le grand roi et l'Éternel des armées.

Et le bas état de ceux qui constituent le peuple de Dieu aujourd'hui n'est-il pas complètement mis en évidence lorsqu'on le voit à la lumière de l'amour souverain qui les a choisis, de la haute destinée qui les attend, et de l'excellente grandeur de la puissance de Dieu envers eux (Éphésiens 1:19)? Ne nous convient-il pas de retourner au Seigneur, et, dans sa présence, de reconsidérer notre condition morale et spirituelle à la lumière de ces grandes vérités? N'avons-nous pas à réviser notre manière de vivre (la vie intérieure comme la vie extérieure), les choses qui retiennent nos affections et nourrissent nos pensées, les paroles que nous prononçons et l'esprit dans lequel nous les prononçons, les choses que nous faisons aussi bien que les motifs qui nous poussent à les faire? Si nous faisons cet examen à la lumière de l'amour de Dieu, de son propos et de sa puissance, il nous faudra confesser qu'une bonne partie de notre vie apparaît bien pauvre et misérable.

Pourtant, il ne faut pas nous décourager. Ce qui nous permet de mesurer nos manquements est aussi le moyen de restauration pour ceux qui sont exercés à leur sujet. Tant que nous demeurons appuyés sur le Seigneur, sur l'amour qui nous a choisis, sur la glorieuse destinée qui nous attend, et sur la grande puissance qui opère en nous, nous serons délivrés de tout ce que nous sommes, et nous nous réjouirons en tout ce qu'il est, Lui.

À suivre