Trois certitudes de la foi

Traduit de l'allemand

Hébreux 9:24-28

Dans l'épître aux Hébreux, le regard du pèlerin fatigué est dirigé en haut. Le ciel s'ouvre, et l'œil de la foi considère le chef et le consommateur de la foi assis à la droite de Dieu, dans sa beauté resplendissante (12:2). Il est plus glorieux que les anges, plus grand que le fidèle serviteur Moïse, plus puissant que Josué, il est bien au-dessus d'Aaron et de sa sacrificature caractérisée par la faiblesse. Tout pâlit, tout disparaît devant lui, le Fils de Dieu, le Fils de l'homme, fait un peu moindre que les anges, mais maintenant couronné de gloire et d'honneur. Toute l'ancienne alliance, les sacrifices et les ordonnances du sanctuaire, sont mis de côté pour donner à Christ la place qui lui revient.

Trois glorieux résultats du sacrifice de Christ sont signalés au chapitre 9:

  • L'accès à Dieu lui-même — le chemin des lieux saints (versets 7-9).
  • La purification de la conscience (versets 9, 10).
  • La rédemption éternelle (verset 12), en relation avec l'héritage éternel promis (verset 15).
  • Si la croix constitue le fondement de notre position et de notre espérance, la personne de celui qui y a été attaché lui confère sa merveilleuse signification. La valeur de la croix est fondée sur la gloire personnelle du crucifié: Jésus Christ, Dieu manifesté en chair. Son œuvre est grande et glorieuse parce que c'est lui qui l'a accomplie.

Dans les derniers versets (versets 24-28) de cet important chapitre, l'auteur inspiré nous communique en quelques mots trois grands faits. Ils concernent le passé, le présent et l'avenir. Ce sont:

  1. L'œuvre expiatoire de Christ.
  2. Sa souveraine sacrificature et son office d'avocat.
  3. Sa venue.

1. L'œuvre expiatoire de Christ

L'œuvre du Seigneur Jésus nous est présentée dans ce passage sous deux aspects: premièrement quant à ce qu'elle représente aux yeux de Dieu et pour Dieu, deuxièmement quant à sa signification pour nous. L'apôtre déclare que Christ a été manifesté «pour l'abolition du péché», puis «pour porter les péchés de plusieurs». C'est une distinction de la plus haute importance. Christ s'est livré pour abolir le péché par le sacrifice de lui-même. Il a parfaitement glorifié Dieu en ce qui concerne la question du péché, et ceci indépendamment du fait que des pécheurs reçoivent ou refusent ce pardon. Il a anéanti la puissance de Satan et posé le fondement inébranlable grâce auquel Dieu peut pardonner au pécheur, grâce auquel tous les conseils divins pourront s'accomplir.

À cet égard, nous pouvons penser aux paroles de Jean le Baptiseur en Jean 1:29: «Voilà l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde!» L'agneau de Dieu a accompli une œuvre en vertu de laquelle toute trace de péché sera effacée de la création, et il l'a accomplie au prix du sacrifice de lui-même. Il a été obéissant jusqu'à la mort de la croix. Et maintenant, cette œuvre est achevée, et Dieu a été pleinement glorifié sur la scène où il avait été si honteusement déshonoré.

Nous, croyants, sommes morts avec lui. L'œuvre qui ôte le péché aux yeux de Dieu a eu lieu, et Dieu en reconnaît toute la valeur. Ainsi, devant Dieu, la question du péché a été réglée; et la foi se saisit de cela. Pourtant le résultat final n'est pas encore là. L'œuvre est devant Dieu dans sa pleine valeur, toutefois le péché subsiste encore dans le monde et dans le croyant, mais il ne règne plus en celui-ci. Quiconque est né de nouveau a le droit et la force de se tenir pour mort au péché. Il s'appuie sur le fait que le péché dans la chair a été condamné, et cela par le sacrifice pour le péché. Les pleins résultats de l'œuvre expiatoire de Christ se réaliseront dans l'état éternel: dans les nouveaux cieux et sur la nouvelle terre, il n'y aura plus aucune trace de péché. Quelle gloire pour Dieu!

C'est sur la base de l'œuvre expiatoire de Christ que les évangélistes répondent maintenant à l'appel du Maître: «Allez dans tout le monde, et prêchez l'évangile à toute la création» (Marc 16:15). Ils peuvent proclamer en vérité que Dieu est pleinement glorifié à l'égard du péché, que toutes ses exigences sont satisfaites, que sa majesté est maintenue, et que tous ses attributs sont mis en lumière. Ils peuvent proclamer que Dieu est juste et qu'il justifie le pauvre pécheur qui croit en Jésus. Les obstacles et les barrières qui nous fermaient l'accès à Dieu n'existent plus.

Le glorieux message de la grâce de Dieu est universel. À tous ceux qui par grâce ont ouvert leur cœur à ce message, la Parole déclare en outre que Christ n'a pas seulement réglé la question du péché, mais qu'il a aussi porté leurs péchés.

Il faut préciser que si l'œuvre expiatoire du Sauveur est suffisante pour sauver tous les hommes, il n'a pourtant porté que «les péchés de plusieurs» (c'est-à-dire: d'un grand nombre). Ces «plusieurs» sont tous ceux qui ont cru en son nom. Béni soit-il éternellement!

2. La souveraine sacrificature de Christ et son office d'avocat

Nous sommes assis en Christ dans les lieux célestes; telle est notre position. Mais de fait nous nous trouvons encore sur la terre, soumis à toutes sortes de faiblesses et d'infirmités, capables de manquer et d'errer de mille manières. Pour répondre aux besoins qui résultent de cet état, nous avons la souveraine sacrificature de Christ, et son office comme avocat ou consolateur, Dieu en soit béni!

En tant qu'hommes, nous avons besoin d'un souverain sacrificateur qui nous représente constamment devant Dieu en raison de la valeur de sa personne et de son œuvre. Nous possédons en Christ un tel souverain sacrificateur; et il est toujours vivant pour intercéder pour nous. Dans l'épître aux Hébreux, l'activité de la souveraine sacrificature du Seigneur nous est présentée sous quatre aspects:

  • une parfaite propitiation. Il y a répondu dans le passé (2:17);
  • une parfaite sympathie, jointe à la grâce pour nous donner du secours au moment opportun (4:15, 16);
  • une parfaite intercession, active et efficace jusqu'au bout de notre pèlerinage (7:25);
  • un accès parfait dans le sanctuaire pour offrir sans cesse des sacrifices de louanges (13:15);
  • des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ (1Pierre 2:5).

D'une part, comme hommes, nous avons besoin, dans les choses qui concernent Dieu, d'un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur. Et d'autre part, dans notre relation d'enfants envers le Père, nous avons besoin d'un avocat. À ce sujet, l'apôtre Jean écrit dans sa première épître: «Si» — c'est-à-dire accidentellement — «quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste» (2:1). Il n'est pas dit: «Nous avons le sang», mais «nous avons un avocat». Le sang a fait son œuvre une fois pour toutes; il est constamment devant Dieu dans toute sa valeur, selon son estimation. Or une seule mauvaise pensée suffit pour troubler notre communion avec le Père. Alors commence l'activité de l'avocat. Si le Seigneur Jésus n'était pas constamment pour nous en activité dans le sanctuaire, notre foi faiblirait dans les moments où nous avons cédé aux incitations de notre nature pécheresse; mais son intervention nous amène à la conscience de ce que nous avons fait. Il en a été ainsi pour Pierre à l'heure terrible de sa tentation et de sa chute. Peu de temps auparavant, le Seigneur lui avait annoncé: «Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé; mais moi, j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas» (Luc 22:31, 32).

Le Seigneur n'avait pas prié pour que son disciple ne soit pas tenté du tout; en effet la tentation était nécessaire pour le guérir de sa confiance en lui-même et le préparer à son service ultérieur. Il avait intercédé pour que sa foi ne défaille pas après sa chute. Si Christ n'avait pas prié pour son faible disciple, Pierre aurait sombré toujours plus bas. Mais l'intercession du Maître lui procurait la grâce d'une vraie repentance, d'un vrai jugement de lui-même, et finalement d'une entière restauration. Ainsi, la communion interrompue par le reniement était rétablie par l'intercession du Seigneur.

Il en est ainsi pour nous si, par manque de vigilance, nous avons péché. Le Seigneur Jésus se présente pour nous devant le Père. Par l'efficacité de son intercession, nous sommes convaincus de notre faute, amenés au jugement de nous-mêmes et restaurés. Cette restauration se fonde sur le service de l'avocat, qui lui-même se fonde sur l'œuvre expiatoire accomplie.

«Si nous confessons nos péchés, [Dieu] est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité» (1 Jean 1:9). Combien le péché est chose grave aux yeux de Dieu! D'où la sévère exhortation: «Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas» (1Jean 2:1). Et pourtant quel privilège de savoir que, si nous manquons, il y a quelqu'un à la droite de Dieu pour rétablir le lien rompu de la communion! Par le ministère de cet autre Consolateur, l'Esprit qui habite en nous, et par la Parole, Christ éveille en nous le sentiment d'avoir manqué. Il nous amène à une confession vraie du mal que nous avons commis, quel qu'il puisse être. Ce mal, nous devons l'appeler sans ménagement par son nom et le condamner. Combien précieuse est alors à l'âme la jouissance de la communion retrouvée!

3. La venue de Christ

Le retour de notre précieux Seigneur nous est présenté en même temps que les deux vérités fondamentales déjà considérées.

Christ est apparu dans ce monde pour abolir le péché par son sacrifice et pour porter les péchés de plusieurs. Il a traversé les cieux et s'est assis sur le trône de Dieu pour paraître pour nous devant sa face. Ce sont des faits accomplis, Dieu en soit béni! Mais nous apprenons aussi que Christ «apparaîtra une seconde fois, à salut, à ceux qui l'attendent» (verset 28). Il apparaîtra «sans péché», c'est-à-dire n'ayant plus rien à faire avec lui, sans que soit soulevée une nouvelle fois la question du péché (cf. note).

La Parole est très claire à ce sujet. Autant il est vrai que Christ est apparu sur cette terre, qu'il y est mort et ressuscité pour être finalement élevé au ciel où il se tient maintenant pour nous devant la face de Dieu, autant est-il vrai qu'il paraîtra sous peu dans les nuées pour prendre les siens auprès de lui.

C'est là l'espérance des chrétiens: la venue du Seigneur. Sommes-nous prêts? Est-ce que nous l'attendons? Jésus nous manque-t-il? Il reviendra, peut-être aujourd'hui. Avant qu'un nouveau jour se lève, il se peut que nous entendions la voix de l'archange et le son de la trompette de Dieu. Alors tous les saints endormis, tous ceux qui ont terminé leur carrière terrestre dans la foi au Seigneur Jésus, ressusciteront. Quant aux croyants vivants qui seront demeurés jusqu'à sa venue, ils seront changés: en un instant, en un clin d'œil; et tous ensemble s'en iront à la rencontre du Seigneur, en l'air (1 Corinthiens 15:51-54; 1 Thessaloniciens 4:13-18).

Pour nous, les croyants, la question du péché ne sera plus soulevée en aucune manière. Elle a été définitivement réglée, il y a bientôt deux mille ans, par le sacrifice de Christ à la croix de Golgotha. Le Seigneur apparaîtra pour la délivrance de ceux qui l'attendent, et alors nous le verrons comme il est. Nous aurons un corps semblable à son corps glorieux, et durant toute l'éternité nous le louerons et nous l'adorerons.

Mais la promesse du verset 28 est formulée d'une manière qui inclut la délivrance du résidu croyant d'Israël, à la fin des temps de la grande tribulation. Il apparaîtra et ce sera pour leur salut. Par contre, lorsqu'il viendra nous chercher, le monde ne le verra pas. Il n'est pas dit ici que la conséquence de son apparition sera le jugement, mais celui-ci suivra inévitablement. Le Saint Esprit ne parle que de ceux qui attendent le Seigneur; c'est pour eux qu'il paraîtra. Ce sont eux qui le verront, et ce sera le moment de leur délivrance. Vraie pour nous, cette précieuse promesse est aussi applicable au résidu juif des derniers jours.