Lettre à propos de Romains 8:28-30

Cher frère en Christ,

À votre question sur Romains 8:28-30, je répondrai d'abord que je pense qu'il nous faut prendre la Parole à la lettre, saisir Dieu au mot, pour ainsi dire. Lorsqu'il dit: «toutes choses», nous ne devons rien exclure, mais accepter cela avec simplicité et confiance. C'est une grande consolation pour nos âmes. Il en est ainsi, par exemple, de Philippiens 4: «Ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu», et en Marc 9: «Toutes choses sont possibles à celui qui croit».

Mais, en Romains 8, qu'est-ce que le bien de ceux qui aiment Dieu? N'est-ce pas l'accomplissement de ses desseins à leur égard? En fin de compte, ayant été appelés et justifiés, nous serons glorifiés. C'est là le but de Dieu; son propos est que nous soyons conformes à l'image de son Fils. Et nous sommes sur la route qui conduit à ce but. Nous y sommes dans des corps d'infirmité, assujettis à toutes sortes de misères et d'épreuves, dans un monde ennemi de Dieu et dont Satan est le chef. Nous sommes ainsi exposés aux difficultés, aux luttes, aux tentations, à l'opposition plus ou moins ouverte et violente, au milieu d'une création qui souffre et soupire. Là, le cœur est serré de toutes manières, en voyant le mal se développer dans tous les domaines. Dans la faiblesse où nous sommes, nous ne savons souvent pas de quel côté nous tourner, ni ce que nous devons demander. Il est vrai que l'Esprit en nous intercède et donne expression devant Dieu aux soupirs qui partent du fond de nos cœurs. Mais l'épreuve, la lutte, la souffrance, n'en sont pas moins là. Alors nous avons cette précieuse déclaration de l'Esprit saint pour consoler et encourager nos âmes: «Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu».

«Toutes choses»: toutes celles mentionnées plus haut, même celles que nous ne connaissons pas, même le mal! Toutes sont voulues de Dieu ou permises par lui qui tient tout entre ses mains. Sans sa volonté, rien n'arrive. «Toutes choses» sont dirigées par lui, pour concourir au grand but qu'il s'est proposé pour ceux qu'il avait dans sa pensée et qu'il a destinés à la gloire, savoir leur bien, leur vrai bien. Son but n'est pas de les affranchir ici-bas des épreuves et des souffrances, mais de faire servir toutes choses à les amener là. Les choses peuvent être pénibles, douloureuses, affligeantes pour le cœur, mais nous pouvons dire: «C'est pour le bien de ceux qui aiment Dieu», de l'ensemble de ceux qui sont prédestinés, appelés, justifiés et bientôt glorifiés.

De quel œil tranquille, avec quel repos de cœur, cela nous fait envisager tout ce qui arrive, même ce qui est fâcheux et serait de nature à nous troubler! Cela nous élève au-dessus de tout et nous fait traverser en paix toutes les circonstances de la vie. Nous pouvons dire: tout est finalement pour la gloire de Dieu, pour mon bien et celui de tous ses saints.

Prenez, par exemple, l'histoire de Joseph. Sous la conduite de Dieu, nous y voyons toutes choses — même la méchanceté de ses frères — travailler pour l'accomplissement des desseins de Dieu et le bien final de la famille de Jacob.

Lorsque nous serons dans la lumière de la gloire, il sera beau, en jetant un regard en arrière, de voir «toutes choses», grandes ou petites, avoir travaillé ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu; quel motif de louange et d'adoration!