Poursuivre la sainteté

John Nelson Darby

Hébreux 12:1-15

On trouve, au commencement de ce chapitre, deux exhortations: ne pas mépriser la discipline du Seigneur et ne pas perdre courage quand on est repris par lui (verset 5). Deux choses se réunissent pour former la discipline: l'inimitié de Satan et la bonté de Dieu qui nous châtie, comme on le voit dans le cas de Job. Ce qui prouve que la discipline a produit ses fruits, c'est qu'au lieu de penser à nous-mêmes, nous y voyons Dieu agissant pour briser notre volonté et atteindre le mal dans nos cœurs, afin de nous soumettre à lui. Quand la discipline nous décourage, c'est qu'il y a en nous une volonté qui ne veut pas être brisée; il y a quelque chose à reprendre en nous, et Dieu nous châtie pour notre profit, parce qu'il nous aime et afin que nous participions à sa sainteté.

Le but de Dieu est toujours notre communion éternelle avec lui, tandis que notre volonté a toujours pour objet les circonstances présentes. Or si notre volonté a un but et celle de Dieu un autre, il en résultera nécessairement une lutte et des circonstances pénibles destinées à nous briser.

Les pensées des chrétiens sont souvent fort erronées au sujet de la sanctification. Ils voudraient être plus saints pour être plus agréables à Dieu, c'est-à-dire qu'ils rapportent leurs relations avec Dieu à eux-mêmes, tandis que c'est à lui-même que Dieu rapporte tout. Sa grâce agit aussi bien pour notre sanctification que pour notre justification.

La sanctification est attribuée, dans la parole de Dieu, à chaque personne de la Trinité, au Père, au Fils et au Saint Esprit. Elle est attribuée à la volonté de Dieu (Hébreux 10:10), et plus spécialement au Père (Jean 17:17). C'est la pensée de Dieu à notre égard de nous séparer pour lui-même. — Nous sommes aussi sanctifiés, mis à part pour Dieu, par le sang de Christ, et c'est dans ce sens qu'il est toujours parlé de la sanctification dans l'épître aux Hébreux (10:10, 29; 13:12). — La sanctification par l'Esprit nous est souvent présentée (2 Thessaloniciens 2:13; 1 Pierre 1:2; etc.), car c'est par le Saint Esprit que Dieu fait tout ce qu'il fait, qu'il s'occupe du chaos de la terre (Genèse 1:2), ou du chaos de nos cœurs. C'est la volonté du Père de nous lier à Christ par le Saint Esprit, après nous avoir rachetés par son sang. Ainsi la sanctification découle de la Trinité.

Quand nous sommes ainsi séparés pour Dieu, le Saint Esprit, qui nous donne une position de sainteté, nous communique aussi une vie. Le chrétien étant déjà purifié par la foi, les affections s'attachent au Seigneur Jésus et purifient le cœur. Aussi Hébreux 12:14 nous engage-t-il à poursuivre la sainteté. La vie sainte se manifeste à travers toute sorte de difficultés; c'est un exercice de foi, et, dans le sens pratique, le progrès dans la sanctification a lieu, par la foi, dans la contemplation de Jésus, cette contemplation purifiant le cœur en le remplissant de lui. Sans la sainteté pratique, nul ne peut voir le Seigneur.

Qu'il s'agisse de saine doctrine, d'amour fraternel, de la sagesse d'en haut, de voir le Seigneur, cela ne se rencontre que dans un cœur pur qui seul peut goûter la communion actuelle et pratique avec Dieu.

La sainteté, c'est avoir part à quelque chose qui est en Dieu; la chair n'y a aucune part quelconque. La sainteté du chrétien n'est rien de moins que la sainteté de Dieu lui-même, et si nous sommes séparés de la communion avec Dieu, nous le sommes de la source de la sainteté. Cette puissance est en Dieu, et non en nous. Celui qui a l'espérance d'être tel que Jésus dans la gloire se purifie comme lui est pur (1 Jean 3:3). Ce qui ne répond pas à cette pureté ne satisfait pas la vie de Jésus en nous. Nous avons cette vie et Jésus est dans la gloire. Rien en nous ne peut nous rendre heureux que ce qui satisfait Jésus dans le ciel. La chair ne peut aucunement avoir part à cela.

Nous avons besoin de vigilance, parce que tout ce qu'il y a dans le monde est employé par Satan pour nous faire perdre la communion avec Dieu et entraver la prière qui nous met directement en rapport avec lui. Nous avons aussi besoin de méditer la Parole en pensant à ce que Jésus est, comme aussi à sa gloire actuelle et future. Ce n'est que par la méditation qu'on peut en avoir la jouissance. Si ces choses sont vagues dans nos esprits, il n'est pas étonnant que nous en fassions peu de cas, et si nous en faisons peu de cas, cela prouve que notre cœur est très peu capable de saisir ce que Dieu nous donne; alors il n'est pas étonnant que nous soyons faibles.

Le caractère et la mesure de notre sainteté, c'est la sainteté de Dieu lui-même. Si nous cherchons, pour la réaliser, quelque chose qui soit plus près de nous, c'est Christ dans la gloire, et en le contemplant nous nous purifions comme lui est pur. C'est pourquoi le chrétien doit éviter soigneusement tout ce qui l'empêche de poursuivre la sainteté, même certaines choses qu'on appelle innocentes, car rien de ce qui détourne de la communion avec Dieu n'est innocent. Du reste, appliqué aux choses, ce mot ne se trouve pas dans la Parole.