Job 13:14-28; 14:1-22

Job 13:14-28; 14:1-22

14 « Pourquoi est-ce que je prendrais ma chair entre mes dents et je mettrais ma vie dans ma main ?

15 Voici, s'il veut me tuer, je m'attendrai à lui ; seulement, je défendrai mes voies devant sa face.

16 Ce sera même ma délivrance, qu'un impur1 ne vienne pas devant sa face.
1 selon quelques-uns : Lui-même sera ma délivrance, car un impur.

17 Écoutez, écoutez mon discours1 et que ma déclaration [pénètre] dans vos oreilles !
1 littéralement : ma parole.

18 Voyez, je défendrai [ma] juste cause1. Je sais que c'est moi qui serai justifié.
1 littéralement : j’ai rangé en ordre [de bataille] le jugement.

19 Qui est celui qui voudra m'accuser ? Car maintenant, si je me taisais, j'expirerais.

20 « Seulement, ne fais pas deux choses à mon égard, alors je ne me cacherai pas loin de ta face :

21 éloigne ta main de dessus moi et que ta terreur ne m'épouvante pas.

22 Puis appelle et moi, je répondrai, ou bien je parlerai et [toi,] réponds-moi !

23 Quel est le nombre de mes iniquités et de mes péchés ? Fais-moi connaître ma transgression1 et mon péché !
1 proprement : péché audacieux, révolte [contre Dieu].

24 Pourquoi caches-tu ta face et me considères-tu comme ton ennemi ?

25 Veux-tu effrayer une feuille chassée [par le vent] et poursuivre une paille sèche ?

26 Car tu écris des choses amères contre moi et tu m'imputes1 des iniquités de ma jeunesse.
1 littéralement : tu me fais hériter.

27 Et tu mets mes pieds dans les entraves et tu surveilles tous mes sentiers. Tu scrutes les empreintes de mes pas1.
1 littéralement : tu graves sur les racines de mes pieds.

28 Et celui [que tu poursuis] se décompose comme un bois vermoulu1, comme un vêtement que la mite a rongé.
1 ou : une chose pourrie.

Première réponse de Job à Tsophar (3)
Job décrit la misère de l'homme à cause du péché

14 « L'homme né de femme est de peu de jours et saturé d'agitation.

2 Il sort comme une fleur puis il est coupé. Il s'enfuit comme une ombre et il ne dure pas.

3 Pourtant, c'est sur lui que tu as l'œil ouvert. Et tu me fais entrer en jugement avec toi !

4 Qui est-ce qui tirera de l'impur un [homme] pur ? Pas un seul !

5 Si ses jours sont déterminés, si le nombre de ses mois est par-devers toi, si tu lui as posé ses limites qu'il ne doit pas dépasser,

6 détourne de lui ton regard et il aura du repos jusqu'à ce qu'il achève sa journée, comme un travailleur journalier.

7 « Car il y a de l'espoir pour un arbre ; s'il est coupé, alors il repoussera encore et ses jeunes pousses ne cesseront pas.

8 Si sa racine vieillit dans la terre et si sa souche meurt dans la poussière,

9 à l'odeur de l'eau il poussera et fera des branches comme un jeune plant.

10 Mais l'homme meurt et gît là ; oui, l'homme expire, et où est-il ?

11 Les eaux de la mer se retirent et la rivière tarit et s'assèche.

12 Ainsi, l'homme se couche et ne se relève pas. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de cieux, ils ne se réveilleront pas et ne sortiront pas de leur sommeil.

13 « Oh ! si tu voulais me cacher dans le Shéol1, me tenir caché jusqu'à ce que ta colère se détourne, me fixer un délai et puis te souvenir de moi !
1 Shéol : expression très vague pour désigner le séjour des âmes séparées du corps.

14 Si un homme meurt, revivra-t-il ? [Si tel était le cas,] j'attendrais [pendant] tous les jours de ma détresse jusqu'à ce que ma situation vienne à changer1.
1 littéralement : jusqu'à ce que vienne ma relève.

15 Tu appellerais et moi, je te répondrais. Ton désir serait tourné vers1 l'ouvrage de tes mains.
1 littéralement : Tu soupirerais après.

16 Car maintenant, tu comptes mes pas ; ne veilles-tu pas sur mon péché ?

17 Ma transgression est scellée dans un sac et [dans tes pensées] tu ajoutes à mon iniquité.

18 « Mais une montagne qui s'écroule est réduite en poussière et le rocher est transporté de son lieu.

19 Les eaux usent les pierres, leur débordement emporte la poussière de la terre. Ainsi, tu fais périr l'espoir de l'homme.

20 Tu le domines pour toujours et il s'en va ; tu changes son visage et tu le renvoies.

21 Ses fils sont honorés et il ne le sait pas ; puis ils sont abaissés et il ne s'en aperçoit pas.

22 Sa chair ne souffre que pour lui seul et son âme ne se lamente que sur lui seul. »

Beaucoup de personnes se font de Dieu la même image que Job: un Être tout-puissant qui agit arbitrairement, sans rendre de comptes à personne et dont les voies sont incompréhensibles. L'homme est entièrement à sa merci, telle une feuille chassée par le vent (ch. 13 v. 25), et tout ce qu'il peut faire, c'est chercher à s'abriter de ses coups le mieux possible. Ce «fatalisme» se retrouve dans la plupart des religions orientales. Il est bien vrai que Dieu est tout-puissant et agit de manière souveraine. Il est également vrai que l'homme est faible et dépendant, qu'il sort «comme une fleur, et il est fauché» (ch. 14 v. 2; 1 Pier. 1:24 1p 1.22-25). Mais il n'est pas vrai que Dieu se joue de l'homme en le dominant pour son plaisir (v. 20). Au contraire, il a soin de sa créature et ne brise pas «le roseau abîmé» (És. 42. 3 es 42.1-4 cité en Matth. 12:20 mt 12.16-21). «Qui est-ce qui tirera de l'impur un homme pur?» demande Job (v. 4). Plus loin il s'écrie: «Ma transgression est scellée dans un sac...» (v. 17). Il n'a pas conscience de la plénitude de la grâce, comme c'est toujours le cas quand on est occupé de sa propre justice. Chacun de nous connaît-il Celui qui purifie parfaitement le pécheur souillé et qui a jeté dans les profondeurs de la mer le «sac» pesant contenant tous ses péchés? (Michée 7:19 mi 7.18-20).