Lectures hebdomadaires

Vous trouverez chaque vendredi, sous cette rubrique, un commentaire sur la seconde épître à Timothée.

Étude sur la seconde épître à Timothée

William KELLY

Chapitre 4 versets 14 à 18

Après avoir parlé des compagnons d’œuvre partis ou envoyés au loin, et du désir d’avoir Timothée auprès de lui, l’apôtre se tourne vers un adversaire déclaré et vers ceux qui l’avaient abandonné récemment à l’heure où il en avait besoin.

« Alexandre, l’ouvrier en cuivre, a montré envers moi beaucoup de méchanceté : Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres ; garde-toi aussi de lui, car il s’est fort opposé à nos paroles. À ma première défense, personne n’a pris mon parti, mais tous m’ont abandonné : qu’il ne leur en soit pas tenu compte. Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a donné de la puissance, afin que par moi la proclamation soit pleinement faite, et que tous les Gentils entendent ; et j’ai été délivré de la gueule du lion. Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise, et Il me préservera pour Son royaume céleste ; à Lui soit la gloire aux siècles des siècles. Amen » (4:14-18).

Ch. 4:14 — Les divers adversaires de Paul. Alexandre

Notons avec profit les différentes formes du mal chez les différents adversaires de l’apôtre.

Phygelle et Hermogène ont joué un rôle prééminent dans la désaffection personnelle (1:15).

Parmi ceux qui, en Asie, se détournèrent de Paul, Hyménée et Philète (2:17) ont un caractère beaucoup plus sombre, car dans leur cas, la folie profane a opéré, et ils ont avancé vers une plus grande impiété. Ils étaient des enseignants (docteurs), semble-t-il, mais pas de Dieu. « Leurs paroles », dit l’apôtre, « se répandront comme une gangrène ». La caractéristique de leur erreur était la fable destructrice selon laquelle la résurrection a déjà eu lieu, ce qui renversait la foi de certains et ne pouvait que fausser la marche et le témoignage de tous ceux que cela égarait. Mais même vis-à-vis de ceux-là, il n’agit pas avec la même solennité que celle que Jean applique dans sa seconde épître à ceux qui reniaient la personne de Christ ; car ceci exige la plus forte réprobation du cœur chrétien, bien plus que toute autre chose.

Sur Démas (4:10), nous avons déjà parlé.

Le forgeron, Alexandre, apparaît plutôt comme agissant en ennemi personnel de l’apôtre — d’autant plus qu’il semble avoir été autrefois en communion, ce qui lui donnait un gros avantage dans les occasions de malveillance. Les nombreuses mauvaises choses peuvent ne pas avoir été suivies d’effets, mais il les a faites et il a montré ce qu’il était en les faisant.

Pourtant, on ne peut que ressentir que le texte critique, qui suit la plus haute autorité, est un grand soulagement pour l’esprit : « le Seigneur lui rendra selon ses œuvres ». Que ce verbe soit transformé en optatif [« que le Seigneur lui rende…], comme dans le texte commun [KJV], avec quelques manuscrits onciaux, la plupart des cursifs, et beaucoup d’écrivains ecclésiastiques et autres, on peut le comprendre ; car l’homme tombe facilement dans le sentiment juif. D’autre part, le fait que le Seigneur lui rendra selon ses œuvres est une vérité certaine que toute conscience chrétienne doit ressentir ; c’est aussi une vérité qui s’accorde particulièrement avec ces épîtres pastorales où l’apparition du Seigneur est spécialement mise en évidence.

Ch. 4:15 — Alexandre et Timothée

Timothée devait également se tenir sur ses gardes contre Alexandre. Il est donc clair qu’il était un adversaire porté sur le mal à l’encontre des saints et porté sur l’opposition à l’œuvre. La douceur du caractère de Timothée pouvait l’exposer à une gentillesse mal placée, il fallait absolument être prudent : « car », dit l’apôtre, « il s’est fort opposé à nos paroles ». D’autres que l’apôtre avaient averti ou exhorté cet individu malfaisant, et il se peut que Timothée lui-même en ait fait partie.

 Ch. 4:16 — Que cela ne leur soit pas imputé

L’apôtre se tourne maintenant vers sa propre grande et récente comparution à Rome ; amère à bien des égards, cette expérience laisse une profonde reconnaissance envers Le Seul Qui ne fait jamais défaut et qui fait savoir que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu — de ceux qui sont appelés selon Son dessein (Rom. 8:28).

« Lors de ma première défense, personne n’a été avec moi, mais tous m’ont abandonné : que cela ne leur soit pas imputé ! » (4:16).

Peu de gens se rendent compte à quel point cela a été douloureux et humiliant pour l’apôtre, parce que si peu de gens s’approchaient tant soit peu de lui, soit dans la foi soit en amour. Pas une âme sur terre ne pouvait ressentir comme lui l’a ressenti la défaillance que c’était pour le Seigneur Lui-même ; ce sentiment donne donc une immense solennité à sa prière : « Que cela ne leur soit pas imputé ». Le Psaume 105:13-15 met en évidence ce que l’Éternel ressentait autrefois lorsque ses élus passaient d’une nation à une autre, d’un royaume à un autre peuple : « Il ne permit à personne de les opprimer, et il reprit des rois à cause d’eux, en disant : Ne touchez pas à mes oints, et ne faites pas de mal à mes prophètes ». Or maintenant, Il peut laisser n’importe qui leur faire du tort, et dans le temps présent il se peut qu’Il ne réprimande ni rois, ni leurs sujets, ni les esclaves (serfs), lorsqu’ils méprisent Ses oints, et qu’ils font tout le mal qu’ils peuvent à Ses serviteurs. Un jour arrivera où Il rendra à chacun selon ses œuvres. Mais que ressent-Il maintenant ? Qu’arrive-t-il dans les lieux où les Siens trahissent et abandonnent ceux que Lui honore, et ceux qui, par amour pour Lui, les ont le mieux servis à l’heure de leur besoin le plus pressant ? Que cela ne leur soit pas imputé !

Ch. 4:17 — La comparution

Christ, cependant, ne fait jamais défaut. Ainsi, l’apôtre au v. 17 dit : « Mais le Seigneur s’est tenu avec moi et m’a donné de la puissance ». C’était plus que le fortifier personnellement — « il m’a donné de la puissance afin que, par moi, la proclamation soit pleinement accomplie et que tous les Gentils l’entendent ». Ainsi, c’est à la gloire de Christ et en souffrant par amour pour Lui, que l’apôtre a rendu témoignage de la vérité, de l’évangile et du Seigneur devant les plus hautes autorités qui gouvernaient le monde. Il n’y a pas eu de flatteries des grands hommes, ni de patronage de la part du monde.

« Et j’ai été délivré de la gueule du lion ». Que cela fasse allusion à l’Empereur en particulier, ou à ses représentants de façon plus générale, les hommes disent ne pas être capables de déterminer. L’expression signifie clairement qu’il a été sauvé du danger le plus imminent ou le plus écrasant.

Ch. 4:18 — Regards vers l’avenir

Mais l’apôtre s’élargit en regardant vers l’avenir. « Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise » — non pas nécessairement de la gueule du lion un autre jour, mais de tout mal réel, et « me préservera pour son royaume céleste ». La terre peut bien produire encore plus de douleur et de persécution humaine à l’extrême. Pour l’apôtre, il n’était pas question de chair à sauver, mais de préservation pour le royaume céleste du Seigneur, à Qui soit la gloire aux siècles des siècles. Sa prière et la nôtre peuvent bien finir par un Alléluia continuel.

À suivre