Joël

Joël 1:1-20

Le jour de l’Éternel (ou du Seigneur) est le titre que pourrait porter la prophétie de Joël. Il ne s’agit évidemment pas d’une journée de 24 heures, mais d’une période encore à venir où la volonté de Dieu sera accomplie sur la terre comme elle l’est dans les cieux (Matt. 6:10 mt 6.9-15). Depuis la chute de l’homme, celui-ci, mené par ses passions, n’a cessé de faire ce qui lui plaît. On peut donc dire que nous vivons au jour de l’homme. C’est pourquoi, lorsque le Seigneur interviendra pour imposer Sa volonté, il faudra que ce soit d’abord par des coups qui feront enfin céder l’orgueil humain. Moralement dans chacune de nos vies, le jour du Seigneur se lève au moment où nous reconnaissons Sa pleine autorité sur nous.

À la différence d’Osée, prophète d’Israël, Joël s’adresse à Juda. Il saisit l’occasion d’une série de calamités, à savoir le ravage successif du pays par différentes sortes de sauterelles. Peu de spectacles sont aussi impressionnants qu’une invasion de criquets migrateurs en Orient. Imaginons cette armée prodigieuse de milliards d’insectes s’abattant sur une contrée fertile et la réduisant subitement en désert.

De ce désastre arrivé de son temps, Joël passe à un fléau encore futur: l’invasion de l’Assyrien.

Joël 2:1-17

Cette nuée d’assaillants farouches, l’Éternel l’appelle son armée (v. 11, 25 jl 2.24-27), bien qu’elle ait à sa tête l’impie et l’orgueilleux Assyrien, car ce dernier n’est que l’exécuteur de sa Parole, le «bâton de sa colère» (És. 10:5 es 10.5-6). Quand nous passons par la discipline, ne perdons jamais de vue la Main fidèle qui nous la dispense. Cet échec, ce souci, cet accident, vient du Seigneur. Et ne ressemblons pas à l’enfant qui, naïvement, croit s’épargner la correction en cachant la baguette dont il s’attend à être frappé. On se le représente, cet assaut gigantesque, «tel qu’il n’y en a jamais eu». Il déborde comme une marée irrésistible par-dessus les murailles et jusque dans les maisons. La même invasion est appelée ailleurs «le fléau qui inonde» (És. 28:15 es 28.14-16). Ah, cette vision de cauchemar n’est-elle pas placée d’avance devant le peuple comme un appel à sa conscience? «Encore maintenant» il est temps pour lui — il est temps pour tous — de revenir à Dieu de tout son cœur «avec pleurs et avec deuil… car Il est plein de grâce et miséricordieux…» (v. 12 et 13; lire Jac. 5:11 jq 5.10-11). «Sonnez de la trompette en Sion», répète le prophète (v. 1 et 15; voir Nomb. 10:9 nb 10.1-10); c’est l’image de la prière instante de la foi! Ainsi à l’heure du danger l’Éternel se souviendra des siens.

Joël 2:18-27; 3:1-5

«Revenez à l’Éternel — invitait le v. 13 jl 2.12-14. — Qui sait? Il reviendra… et laissera après lui une bénédiction». Qui sait? Pour notre part, nous savons bien que Dieu ne reste jamais insensible aux larmes et aux supplications des siens. Ému de pitié, Il multiplie aussitôt ses promesses: destruction définitive des ennemis du peuple; abondance de biens matériels compensant et très au-delà, les pertes subies (v. 25). Et la plus précieuse de ces bénédictions qu’Il «laisse après lui»: son Esprit, répandu généreusement sur les enfants d’Israël en témoignage au monde entier (ch. 3 v. 1). Ce temps est encore à venir, car Israël n’est nullement prêt à recevoir ce don. Mais Pierre, le jour de la Pentecôte, s’appuie déjà sur ce passage pour expliquer aux Juifs ce qui vient de se passer (Act. 2:17 ac 2.17-21).

«Quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé», affirme le v. 5 cité en Act. 2:21 ac 2.17-21 et Rom. 10:13 rm 10.12-13. Invoquer c’est appeler par la prière, se réclamer de ce nom, celui de Jésus, le seul par lequel il nous faille être sauvés. Au milieu de la pire détresse, Dieu sauvera — et sauve maintenant — quiconque se tourne vers Lui. «Repentez-vous… et vous recevrez le don du Saint Esprit». Promesse valable aujourd’hui, valable pour vous!

Joël 4:1-21

Le rétablissement de Juda et de Jérusalem s’accompagnera du jugement des nations. Celles-ci feront alors une découverte tragique: En dispersant Israël, en se partageant son pays (v. 2 fin), elles se seront attaquées à Dieu Lui-même. «Que me voulez-vous?» est la question terrible qui tombe du ciel (v. 4). Saul de Tarse apprit lui aussi qu’en pourchassant les chrétiens il persécutait Jésus (Act. 9:4, 5 ac 9.1-9).

Par un complet renversement de situation, ces nations connaîtront le sort qu’elles ont fait subir au peuple de Dieu. Leur «récompense» retombera sur leur propre tête, ce qui est un principe immuable du gouvernement de Dieu (voir Gen. 9:6 gn 9.1-7; Jug. 1:7 etc. jg 1.4-8). Totalement aveuglées, ces nations auront elles-mêmes forgé leur ruine en même temps que leurs armes. Alors le Juge souverain les convoquera sur le lieu même de leur désastre (v. 9 à 12). «Multitudes, dans la vallée de jugement!» (v. 14). Cette «vendange» sinistre constituera le dernier acte introduisant le jour de l’Éternel (Apoc. 14:18-20 ap 14.17-20). Dorénavant la grâce pourra couler à pleins bords pour un peuple purifié (v. 21). Et parce qu’il sera purifié, faveur suprême, Dieu Lui-même fera son habitation au milieu d’eux.